INTERVIEW - Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon et vice-président de la Société française de lutte contre le sida (SFLS), fait le point...A l'occasion du Sidaction, qui démarre ce vendredi jusqu'à dimanche, le professeur Gilles Pialoux, chef de service des maladies infectieuses à l'hôpital Tenon et vice-président de la Société française de lutte contre le sida (SFLS), évoque l'efficacité de la trithérapie d'urgence.
A qui s'adresse la trithérapie d'urgence?
A toute personne qui a été exposée à un risque, réel ou craint, de contamination par le VIH, en raison d'un rapport sexuel non protégé, d'un viol, d'un accident de préservatif, d'une piqûre accidentelle ou d'un échange de seringues. Ce traitement post-exposition (TPE) permet de réduire considérablement le risque de contamination au VIH.
La trithérapie d'urgence est accessible au grand public depuis 1998 en France, mais reste méconnue. Pourquoi?
Plusieurs enquêtes ont montré que seulement un quart des Français connaissaient ce traitement. En revanche, 90”¯% des homosexuels savent de quoi il s'agit. Le défaut d'information sur le sujet est donc massif, car il n'y a jamais eu de campagne de prévention axée sur le TPE. Ce serait pourtant indispensable. On pourrait également glisser une notice d'information sur le sujet dans les sachets des préservatifs...
Comment est délivré ce traitement?
Il est disponible dans les centres hospitaliers, les centres de dépistage anonymes du VIH, les urgences des hôpitaux. Il est administré dans les 48 heures maximum suivant la situation à risque et doit être pris pendant quatre semaines. Il consiste généralement en deux prises par jour de cinq comprimés. Le patient est suivi à 48 heures puis à J +”¯10 pour apprécier sa tolérance du traitement et vérifier sa sérologie. Il ne ressort pas du centre avec une ordonnance, mais avec le traitement, qui est totalement pris en charge par la Sécurité sociale.
Quels en sont les effets secondaires?
Des nausées, des diarrhées et des maux de ventre parfois.
Quelle est l'efficacité du traitement?
Elle semble quasi totale. Mais il est impératif de suivre le traitement en continu sur un mois pour s'assurer de son efficacité.
Source :
http://www.20minutes.fr/sante/907697-si … asi-totale