Salut,
Perso, l'idée de l'abstinance me rendrait folle et ça me donnerait envie/besoin de bindge !
Alors que si je me donne la possibilité de consommer même à long terme, j'arrive à tenir bien mieux.
Car faut pas vivre la re-conso comme une rechute pour moi, le rapport avec les prods est tout sauf linéaire, il faut du temps et un chemin tortueux parfois pour trouver un équilibre.
Et « revenir en arrière » ce n'est qu'un reculer pour mieux avancer. Même si c'est dur et désespérant parfois sur le moment et il y a des passes tout sauf faciles.
Mais la culpabilisation ne m'aide pas, j'ai l'impression que c'est un fardeau que la société nous rajoute, c'est pas facile de s'en défaire, mais quand j'y arrive, je vis bien mieux mes consos. Avoir compris qu'il n'y a rien de moral dans le fait de consommer ou pas, ça m'a bien aidée et allégée. Je n'ai pas à me sentir une merde si je consomme, car quand j'ai l'impression d'être nulle, je légitime malgré moi des comportements pourris « perdus par perdus », « de toute façon on n'attend pas mieux de moi », alors que si je garde confiance en moi et je sais que je fais de mon mieux, même si ce n'est pas idéal, je construis un chemin vers le mieux, certes par tâtonnements, avec des accidents de parcours peut-être...mais je ne me laisse pas aller à faire des trucs que je n'aurais pas fait si on ne me renvoyait pas l'image que je suis une merde. Car je ne le suis pas et toi non plus et sûrement pas parce que tu perdes le contrôle des consos ! L'addiction est complexe, il y a une partie de neurochimique, de biologique, de psychologique et de social.
La seule volonté ne suffit pas, parfois on a besoin d'aide, de béquilles chimiques...ça prend du temps de changer des habitudes qui se sont ancrées dans les années, de modifier des équilibres dans le corps et dans la tête.
Là ça n'a pas l'air d'être facile...je t'envoie du courage et surtout ne desespère pas.
Si tu crois ça peut t'aider, il y a des pros qui peuvent épauler avec un suivi psy, avec des prescriptions éventuellement (dans des
csapa, anpa ou dans des services addicto, voire en libéral...même si selon les structures l'accueil n'est pas systématiquement humain et bienveillant – j'ai eu quelque mauvaises expériences – il y en a qui le sont et ça peut être d'une grande aide).
Perso, même si je n'ai jamais expérimenté, l'approche des AA je ne l'appuye pas et je pense que ça ne peut que faire du mal une culpabilisation moralisante à la limite du religieux. Je ne dis pas qu'il y a peut-être des personnes qu'y se retrouvent, mais perso j'estime qu'un auto-support bienveillant est possible (et nécessaire) sans se rajouter la pression pour une abstinance obligatoire...
Force et courage !