Rapport moral
Pour la dépénalisation de l'usage de toutes les drogues
Plus que jamais en 2018, nous avons affirmé qu'à travers la promotion de la RDR, notre but était la déconstruction des préjugés et des stigmatisations des usages, et l'émancipation des usagers de drogues.
En 2018, nous avons notamment mis un nom sur le fait que les usagers s'appliquent à eux même la stigmatisation de la société sur les drogues : la violence symbolique.
Mais en 2018 plus que jamais, nous avons trouvé des limites à notre action.
Comment combattre la stigmatisation des usagers, alors que celle ci est inscrit dans la loi qui fait de nous des malades et dés délinquants ? Comment revendiquer l'émancipation des usagers alors que nous risquons la prison pour ce que nous sommes ?
C'est un fait, la réduction des risques est extrêmement limitée par la loi de 70 et la pénalisation de l'usage de drogue.
En 2019, il nous faut commencer un nouveau chapitre de Psychoactif. Inventer un nouvel activisme pour relancer le débat public sur cette pénalisation injuste et inepte.
Pierre Chappard
Président de PsychoACTIF
Catégorie : Actualités - 20 avril 2019 à 22:50
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Je n'ai pas participé à cette assemblée mais je compte bien en être à l'avenir.
Il y a des différences au niveau juridique en Suisse, par contre j'ai fais le même constat que Pierre sur la nécessité des usagers d'inventer un nouvel activisme RDR. Fin 2018 j'ai quitté l'association d'usagers dont je faisais partie, pour moitié en raisons de désaccord avec les conditions de subventions. Faire de la RDR avec restrictions et sous conditions, j'estime que ça faisais de moi une marionnette (le terme est peut-être excessif) de la politique actuelle.
Les UD en RDR doivent, pour avoir leur place, la prendre eux-mêmes. C'est faisable, il faut démontrer aux professionnels qu'on est compétents et légitimes. Pour cela, il faut être libre de s'exprimer, donc ne pas dépendre de ceux à qui je pense. J'ai souvent été agréablement surpris du bon accueil des professionnels, et pour certains remettre en question l'idée qu'ils se font des UD.
Au début, J-F Savary du GREA m'a demandé de ne plus employer le terme "toxico", remplacé par usager ou consommateur. J'ai dit ok. Vers la fin, je lui ai dit que je dirai "toxico", dans le cadre du GREA, sauf si ça dessert la cause, en présence de certaines personnes. La raison : j'emmerde le politiquement correct tant que la politique continuera de considérer les usagers ou consommateurs comme des tox. J'ai été à peu près éduqué et sais faire la part des choses, donc je dis rarement ce mot dégradant.
Un sage a dit : militer, c'est transformer sa colère en acte citoyen. J'ai beaucoup de colère...
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