Catégorie : Actualités - 08 octobre 2024 à 16:48
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prescripteur a écrit
Oui je suis d'accord avec toi mais si on veut convaincre il faut utiliser des données officielles françaises. De toutes façons même si les coûts reels sont tres superieurs, les coûts officiels devraient largement suffire à justifier economiquement une autre politique des drogues. Et la criminalité et la corruption liées à la drogue semblent nous submerger;, d'apres les rapports officiels.
Alors, comme d'habitude en France, on n'est pas près de changer une politique qui perd. Mais je crois qu'il serait important de diffuser l'information que, sur les drogues, notre gouvernement ne fait rien de ce que recommandent les experts , et que ça n'affecte pas uniquement les consommateurs mais aussi toute la société française sur le plan de l'economie et de la criminalité.
La criminalite liée aux drogues n'est pas générée par la drogue mais par la politique française des drogues. Il faut le répéter ! Amicalement
Sur le fond je suis d'accord avec toi , après , un milliard de budget dévoilé ( surement bien sous estimé ) , ça ne change pas tant que ça les choses sur les budgets de fonctionnement de la société de manière globale ( c'est " une goute d'eau ) , meme si dans la période actuelle , vu le déficit budgétaire , il est vrai que ça peut avoir plus de poids.
Puisque tu voulais des chiffres officiels Français , ça tombe bien, les 2 milliards de budget de lutte contre la drogue sont tirés d'un rapport d’information par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques du 2 novembre 2014
que j'avais trouvé grace à cet article ( rapport en lien dedans) ci-dessous ( article résumé du rapport , moins fastidieux à lire que le rapport du site de l'assemblée nationale que je te met aussi directement plus bas ).
https://wirtzbill.com/2016/01/12/ce-que … la-drogue/
Le rapport du comité des dépenses publiques du 20 Novembre 2014 :
https://www.assemblee-nationale.fr/14/r … /i2385.asp
Voici ce que dit entre autres l'article :
" Le seul chiffre fiable que j’ai trouvé dans mes recherches sort d’un rapport d’information par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques titré “sur l’évaluation de la lutte contre l’usage de substances illicites” du 20 novembre 2014. Ce rapport (que je recommande vivement de lire) décrit l’échec total de la législation répressive, et fait, en plus, une analyse de coûts. "
" Le rapport indique tout d’abord que " :
" Il est impossible de disposer d’un état consolidé précis des dépenses publiques consacrées à la politique de lutte contre l’usage des substances illicites […]”
Je te laisse lire l'article en lien plus haut , il est court et concis , plutôt que de le réécrire ici
Ce qu'il faut préciser quand meme , c'est que dans ces 2 milliards , la personne écrivant l'article ( et le rapport lui meme ) , incluait :
Application de la loi (42,5%)
Les coûts du respect des lois repressives se chiffrent à 850 millions d’euros, qui sont la plus grande partie des dépenses en lutte contre les substances illicites. Ils se composent de: police 255 millions (30%), douanes 252 millions (29,6%), gendarmerie 167 millions (19,6%), services judiciaires 101 millions (11,9%), coopération 48 millions (5,6%) et marine nationale 21 millions (2,5%).
Prévention (15%)
Les coûts pour la prévention se chiffrent à 300 millions d’euros, dont 4 millions dans l’enseignement élémentaire (1,3 %), 274 millions dans l’enseignement secondaire (91,3%), 9 millions dans la politique des sports (3%) et 11 millions dans la santé publique (3,6%).
Soins (41,5%)
Les coûts de soins, dont pas les soins médicaux liés à la consommation, mais les traitements d’addictologie (comprenant les traitements imposés à ceux qui ont commis les infractions) subventionnés par l’Etat comme partie de la politique anti-drogue, se chiffrent à 830 millions d’euros. Le comité compose ce chiffre de rapports de coûts depuis 2011 des établissements médico-sociaux, de la filière hospitalière au titre des consultations hospitalières ou des équipes de liaison en addictologie, des remboursements de traitements etc.
Donc , si on en croit ce rapport , qui de son propre aveux admet qu'il est impossible de chiffrer ces dépenses de politique de lutte contre la drogue précisément , on voit qu'il y a déjà 10 ans , l'état admettait dépenser 850 millions d'euros au bas mot dans la répression.
On ne me fera pas croire qu'en 10 ans, ce budget n'a augmenté que de 150 millions d'euros, quand on voit la politique répressive toujours plus intense , la multiplication des opérations anti drogues , l'évolution du marché et des trafics de stupéfiants, l'augmentation de la consommation de stups en générale ...etc
J'y crois absolument pas !
Est ce que dans le poste justice ( dans le volet répressif ) , ils incluent le cout des détentions en prison en rapport avec la drogue ( et toutes les autres dépenses possiblement liées à ce poste. En gros qu'y incluent ils ) ?
Peut etre le rapport lui meme donne plus de détails mais je ne l'ai pas encore lu .
De plus si les 300 millions dépensés en prévention ( hormis à la rigueur les 11 millions en santé publique en partant du point de vue que ça inclue les budgets de RDR par exemple ) , consistent en gros à " dites non à la drogue " avec des flics qui parcourent les écoles pour faire leur discours archaique et inéfficace , on pourrait l'inclure dans la répression dans un sens .
Deux Petites remarques, bien que ça ne fasse pas partie directement du cout de la répression/ application des lois , meme si c'est lié ( ça découle des lois et du cadre prohibitionniste en vigueur) , il faut noter comme le précise l'article , que ce rapport ne prend pas en compte les dépenses de santé liées aux soins en rapport directe avec la consommation des usagers de produits illicites ( et donc, autres que les traitements type TSO et les consultations en addictologie ) , en rapport avec les conséquences de la prohibition et de ces lois , sur la santé des usagers !
Quid de ce chiffre ?
Quid du chiffrage du cout de la criminalité comme tu le disais il me semble ?
prescripteur a écrit
Merci de ces precisions. Il est vrai que le cout de la repression est difficile à evaluer. Et est probablement minimisé pour des raisons ideologiques.
Notamment dans le document de l'Assemblée Nationale dont tu nous fait part il n'y a pas de coût de la prison me semble t il !
Mais il n'est pas le seul manque à gagner ou coût pour l'etat et la société.
Le benefice du trafic de drogue (jusqu'à 6 milliard par an) pourrait utilement passer des poches des narcotrafiquants à celles des citoyens.
Les revenus que pourraient generer un marché contrôlé à la canadienne pourrait rapporter plus de 2 milliards par an.
Au total un benefice proche ou superieur à 10 milliards d'euros par an serait vraisemblable. Ce n'est donc pas une goutte d'eau !
Amicalement
Quand je disais que c'est une goute d'eau , je ne parlais par par rapport aux économies faisables mais par rapport au budget totale quand on regarde les projets de lois de finances par exemple ( j'ai regardé un document de statista pour 2023 ) , on peut voir qu'en dépenses ( sans calculer par rapport aux rentrées d'argent mais en dépenses seules ) , il y en a pour plus de 500 milliards d'euros et encore , sans compter le remboursement de la dette , ni les avances aux collectivités , aux particuliers et à différents secteurs de l'économie , ni les prets aux gouvernements de pays étrangers ( avec ça on peut rajouter au moins 250 milliards de mémoire !) .
En effet , comme je l'avais précisé , je ne savais pas ce qu'ils entendaient par dépenses de justice et je ne savais pas si dedans ils incluaient ou pas le cout des peines de prison , vu que je n'ai pas lu le rapport en question ( mais si ça se trouve ils ne disent pas ce qu'ils incluent dans les dépenses de justice et ça ne compte que la justice en elle meme et pas le cout des peines de prison ).
Au passage dans le cout des peines de prisons , il y a les éventuels consommateurs simples qui se retrouvent en prison pour diverses raisons ( selon leur casier judiciaire , récidive , sans oublier que pour consommation seulement ils n'envoient pas en prison en générale pour une premiere condamnation / 1er délit mais , soit dit en passant , comme ils ont eu la brillante et vicieuse idée d'ajouter au délit de consommation, le délit de possession et d'acquisition , ça fait déjà 3 délits en un !
Alors qu'a priori pour pouvoir consommer , il faut aussi acquérir et posséder , à moins de ne vivre qu'en taxant les copains ! Lol ) mais il y a aussi un bon nombre de soit disant " trafiquants " qui sont en fait des usagers " petits revendeurs " , qui re revendent que pour payer leur conso ( donc loin d'etre des trafiquants professionnels ou de gros trafiquants !) , ce qui arrive à un certain nombre de personnes qui sont dépendantes , si elles n'ont pas les moyens de payer leur conso autrement .
Et beaucoup de ces usagers revendeurs se retrouvent en taule , encore plus quand il s'agit de drogues autres que du cannabis .
Et c'est encore pire si ils passent une frontière avec , là c'est jackpot et qualifié de " trafic internationale " !
J'ai un ami qui s'est retrouvé en taule comme ça pendant 8-10 mois il y a 30 ans ( premiere condamnation ) , parce qu'il était dépendant à la came , prenait un peu de coke et montait à Rotter une ou deux fois par mois , rapportant juste assez ( un peu des deux mais plutôt 2/3 came et 1/3 coke ) à chaque fois , pour revendre genre à 4 ou 5 personnes , de toute petites quantités et payer sa conso.
Campagne contre la marijuana
Durant les années 1920 naît un groupe de pression réunissant des parlementaires, des journalistes jaunes, et des citoyens intéressés par la question, pour pousser Washington à adopter une législation fédérale contre la marijuana. Un article du Montana Standard paru le 27 janvier 1929 relate l’avancement des débats pour amender la loi sur les narcotiques :
« Il y avait de l’amusement au sein du Comité de santé de la Chambre [des représentants] durant la semaine où la proposition de loi sur la marijuana a été présentée. La marijuana est l’opium mexicain, une plante consommée par les Mexicains et cultivée pour la vente par les Indiens. « Quand un quelconque peon dans son champ de betteraves prend un peu de cette substance », a expliqué Dr. Fred Fulsher de Mineral County, « il pense qu’il vient d’être élu président du Mexique, et commence aussitôt à exécuter tous ses ennemis politiques » Tout le monde a ri et la proposition de loi a été approuvée1. »
Les États du Sud souhaitaient également une loi fédérale contre la marijuana pour persécuter à bon compte les Mexicains qui saturaient le marché du travail avec leur main-d’œuvre à bas prix pendant la Grande dépression.
Anslinger a fini par donner suite à ces pressions croissantes. Bien qu’Anslinger fut effectivement un conservateur convaincu que la marijuana constituait une menace pour l’avenir de la civilisation américaine, son biographe affirme qu’il était surtout un bureaucrate astucieux, tirant parti de la répression contre la marijuana pour s’élever aux plus hautes responsabilités.
Le secrétaire Mellon, commanditaire et patron d’Anslinger pendant deux ans, était le principal appui financier de la compagnie pétrochimique Dupont de Nemours (à travers la Mellon Financial Corporation). Or la firme, fabricant de produits chimiques utilisés dans la production de pâte à papier à partir de la cellulose du bois et sur le point de breveter le nylon (1939), était justement menacée par la concurrence de la fibre de chanvre. La mécanisation de la récolte du chanvre venait en effet d’enregistrer des progrès spectaculaires avec la mise au point des premières moissonneuses-décortiqueuses-défibreuses, qui faisaient la une du populaire magazine Popular Mechannics, lequel titrait en février 1938 « Une récolte d’un milliard de dollars », prédisant un bel avenir industriel au chanvre. Certains, comme Jack Herer2, estiment que la campagne de presse sensationnelle contre la marijuana a été mise au point par Dupont et William Randolph Hearst (magnat de la presse écrite possédant des intérêts dans la papeterie) pour défendre leurs intérêts industriels face à la concurrence du chanvre. En effet, Anslinger lui-même n’a pas considéré la marijuana comme une menace sérieuse pour la société américaine jusqu’en 1934, quatrième année de son mandat, où la campagne visant à alarmer le public des dangers du cannabis est brusquement devenue sa principale priorité.
Amicalement
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