Contre la RdR normative
contre la RdR normative: 0/mes pratiques ne font pas ma valeur
c'est le prérequis de base. mes pratiques ne font pas ma valeur. elles ne font pas de moi quelqu'un de mieux ou quelqu'un de moins bien. ce n'est pas parce que j'ai certaines pratiques que je suis plus ou moins digne que quelqu'un qui en aurait d'autres que les miennes. Nous sommes toustes des êtres humains qui ont le droit de voir leur dignité respectée quelles que soient nos pratiques
contre la RdR normative: 1/l'auto-support
deja, pour éviter les réponses normatives s'appuyant sur aucune expérience, à Psychoactif, on fait de l'autosupport, c'est à dire des PUD répondent à d'autres PUD. Ce qui est au coeur de l'échange, c'est le savoir expérientiel. c'est ce qui nous différencie d'un CAARUD (entre autres). ca n'empeche pas de s'appuyer sur des savoirs scientifiques bien au contraire, mais en les remettant en perspective au regard de l'expérience et en parlant donc avec un "JE"
contre la RdR normative: 2/pas de prescription
pour éviter de créer implicitement des "bons et mauvais" PUD, on ne dit pas à l'autre ce qu'il doit faire, mais plutot on dit ce qu'on fait pour soi, et l'autre voit si il s'en inspire ou pas, en fonction de si ca lui parle ou pas. certaines réponses trouveront un écho, d'autres non. on prete attention à répondre à la question posée
contre la RdR normative: 3/le non-jugement
tout le monde doit pouvoir s'exprimer sans risque de jugement, et surtout celleux ont les pratiques qui comportent le plus de risque. et comme on l'a vu ce n'est pas ce que créé la RdR normative.
contre la RdR normative: 4/le droit au respect et à l'erreur
tout le monde a le droit au respect de sa parole et de sa personne. sinon, on se retrouve avec que ceux qui pensent etre le "bon exemple" qui ont le droit de parler, un peu comme c'était le cas dans l'exemple que j'ai pris d'ailleurs.
et donc ce qui est important: pour intervenir dans le cadre de l'auto-support en RdR on a pas nécessairement besoin d'avoir des pratiques idéales ou exemplaires, mais de pouvoir réfléchir à ses pratiques
un exemple pour expliquer:
participant1: "salut à tous! j'ai pris un exta le weekend dernier. et je pense en reprendre un ce weekend. est ce que je vais avoir les memes effets?"
participant2: "je prends souvent des extas. il parait que avec 6 semaines de pause entre chaque prise on reconstitue le stock de seroto et on a donc les effets max et moins de dommages. mais je n'y arrive jamais ou presque. j'en prends plus souvent que ca c'est clair. par contre, je me suis rendu compte que quand j'en prends trop regulierement j'ai moins d'effets positifs, et des descentes de plus en plus hardcore. mais des fois, j'ai tellement envie du moment de détente et de plaisir que ca m'offre que je prefere prendre plutot que non."
on notera que le participant 2:
- parle à partir de son expérience
- son expérience n'est pas celle de quelqu'un qui prendrait le moins de risque possible
- il ne prescrit pas au participant 1 ce qu'il doit faire
- il parle aussi de bénéfices ou de plaisir, et pas seulement de risques
car dans le fond:
on apprend plus à partir de ses erreurs que juste en réussissant à respecter une norme contrainte dictée par la peur
et donc il faut qu'on puisse parler aussi de nos ratés, nos plantages, pour les partager. moi j'ai appris à avoir une gestion de mes usages qui me convient parce que j'ai perdu le controle plusieurs fois. j'ai pas appris à gérer comme ca tout bien direct, j'ai appris parce que je me suis bien planté parfois. et si je peux pas en parler, d'autres vont croire que iels n'arrivent pas à gérer alors que moi oui comme ca par miracle, ils vont se sentir encore plus coupables, avec encore moins de pouvoir d'agir
et donc il est important de pouvoir parler de nos pratiques quelles qu'elles soient et pas uniquement si ce sont celles qui ont le moins de risque
il faut qu'on puisse se déculpabiliser collectivement. il faut favoriser et valoriser entre nous la prise de parole
personne n'a a se sentir coupable ou honteux dans le regard que les autres portent sur lui/elle. se débarasser de la culpabilité c'est retrouver du pouvoir d'agir! rendre d'autres coupables, c'est leur enlever du pouvoir d'agir!
Pour une RdR éthique et inclusive
une RdR nous reconnaissant toustes comme des êtres dignes et précieux
une RdR déculpabilisante et libératoire
une RdR jouissive qui parle de plaisirs et de benefices
une RdR qui dépasse l'unique regard sanitaire et la question unique des risques
une RdR qui permette à chacun de penser un mieux pour soi, selon ses souhaits ses moyens son environnement
une RdR politique, qui revendique le respect des droits de toustes et réclame la légalisation de toutes les drogues
Love PUDs
Catégorie : Opinion - 14 mars 2023 à 16:42
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Zarathoustra a écrit
s'il est alimente par des sachant, il reste une référence bienveillante.
... et l'enfer est pavé de bonnes intentions.
je m'en rends bien compte pour l'avoir parcouru en cheminot. Des personnes parfois m'ont maltraité, traité de façon inhumaine, car la norme nous seulement leur disait que je n'étais pas normal, mais qu'il fallait me traiter anormalement en raison de cela. Et parce qu'ils faisaient "l'effort" de me traiter anormalement, ils en étaient que plus humains, des meilleurs humains en quelque sorte, car ils faisaient ce qu'il fait faire aux gens comme moi
(je ne reviens pas dans l'instant sur le terme sachant... mais c'est sur il y a à dire aussi)
Acid Test a écrit
Sinon les gens n'oseront plus s'exprimer !
oui bien sur. merci pour le partage de ta reflexion que je trouve très juste. il est important aussi de ne pas creer une tension telle que la parole n'est plus possible.
et je dis ca en connaissance de cause: dans l'autre sens parfois, j'arrive sur un thread, 10 personnes ont exprimé dans des réponses ce qu'il faut faire d'après eux. ca créé en creux, de facon latente, que aussi il a été dit ce qu'il ne faut pas faire. et comme souvent j'ai fait tout ce qu'il ne faut pas faire, je ne me sens plus la légitimité de partager mon expérience alors qu'elle est en écho du post de démarrage sur de nombreux points! et donc je ne m'offre pas le droit d'ecrire, etant quelque part "le mauvais exemple" des reponses des autres participants. =
Au fond, cela créé des situations ou ceux qui ont le plus besoin de poser des questions n'osent plus les poser, et s'ils le font quand meme ceux qui ont une experience au plus proche sont deligitimés et n'osent plus répondre. et au fond toujours, ce qui est important pour moi, c'est avant tout que ceux qui ont les pratiques les plus stigmatisées aient un safespace pour s'exprimer... et on en est loin, les violences symboliques/sociales sont partout, le safespace est loin d'etre garanti... comme tu le dis d'ailleurs il me semble
et comme tu le dis, je pense qu'on doit veiller à ce qu'on ne créé pas l'inverse, mais en meme temps apporter plus de vigilance aux implicites normatifs qui se glissent fourbement dans certaines de nos réponses... mais en trouvant le bon ton pour pas cliver/clasher.... et ca c'est pas facile, mais on bosse dessus collectivement avec bcp d'attention, a creer des contenus pour expliquer cela à tout le monde, et ouvrir l'echange sur ces questions pour aussi qu'on les elabore collectivement