Juillet 2010 :Ce trip se passe quelques jours avant le trip précédent au
2c-E (voir blog), je suis arrivé tout seul sur l'Île, mes potes me rejoignent deux jours après, donc je vais pouvoir kiffer triper en solo, en plus sous
DxM c'était vraiment mon délire !
Surtout que depuis que j'ai découvert les psychés depuis quelques mois, je n'ai pas vraiment repris de
DxM, donc là j'ai 800mg pour re-sympathiser avec la molécule, ça devrait être pas mal cool !
Par rapport au fait de tripper en solo, c'est comme un péché mignon, mais à l'époque j'aimais tellement ça que je m'en foutais, je ne me rendais pas compte que ça ne faisait que m'isoler dans mon monde intérieur, mais de toute façon à cette époque de ma vie je ne faisais qu'entrapercevoir les problèmes liés à la prise de stupéfiant, et même si je prenais peu à peu conscience du merdier dans lequel je m'enfonçais, sur le moment je m'en fichait royalement parce que je suis en vacances et je vais juste faire ce qu'il me passe par la tête de la manière la plus spontané qui soit, je suis sur une Île où ya quasiment personne en ce début d'été, bref je suis
libre.
20H30 je fume un petit digéspliff, trente minutes après je viens d'ingérer 600mg de
DXM en 3 minutes, mon sac est fait, j'ai 5
joints préroulés, une enceinte qui crache bien, 2 MP3 chargés et une paire d'écouteur intra auriculaire, plus du jus de pomme et de l'eau. La nuit m'appartient :)
Je quitte le camping pour me diriger vers une des pointes de l'Île, une pointe de sable avec quelques rochers ---> l'endroit le plus beau de France par rapport à tout ce que j'ai vu jusque là .
30 minutes plus tard je suis donc sur la plage, tout seul, le
DXM prend part de moi, l'intensité se fait ressentir mais étonnement je me sens de plus en plus lucide. En fait ce n'est que mon esprit qui se ferme sur lui même et qui prend de moins en moins de chose en compte, donc il se focalise uniquement sur ce que je pense, et j'ai l'impression d'être super intelligent parce que mes réflexions me semblent profondes...c'est génial la drogue, j'adore me bercer d'illusion pour me rassurer avant de tripper.
Je monte tout en haut d'un rocher duquel je domine la plage et les vagues (le même que dans le trip au
2c-E). Abrité du vent je fume un pet' en écoutant de la sik sur mon enceinte. Bon là c'est le début de la montée vraiment perceptible, en gros n'importe qui sentirait qu'il commence à tripper, il est bientôt 22h et je tape des grosses phases sur l'écume miroitante au Soleil couchant, c'est juste magnifique, je suis tout seul en pleine nature, face à la mer et face à moi même.
Pétard et phase terminés je redescends de mon promontoire, houla mon équilibre est bien perturbé quand même. Je marche entre des rochers et là je me retrouve face au coucher de Soleil, vous savez, cet instant où on le voit disparaitre totalement en un bref éclat lumineux, c'est juste magnifique (oui encore arf).
Je marche vers la pointe de sable tout en prenant des films avec mon portable (comme si ce que je ressentais allait se "voir" dans un film prit avec un appareil pourrave ahah). Je sens que je pars dans ma tête, enfin que mon esprit veut partir mais ça reste soft pour le moment, j'hésite à regober, non je vais plutôt me caler et fumer un autre pet'. J'ai déjà eu des mauvaises expériences en redropant sous
DxM, je sais qu'on prend vite la confiance pendant la montée et qu'on se sent sobre alors qu'on est déjà loin...mais ça on ne le sait pas encore hehe, surtout que je suis seul et en pleine nature donc je n'ai aucun repère social pour savoir si je suis barré ou "normal"...même si la normalité sur cette ile est comme la réalité : un concept plus que dépassé.
Derrière la dune le vent ne peut pas m'atteindre, je suis calé dans le sable, je fume, ça m'achève un peu, je baille, puis m'allonge. Maintenant j'ai mis mes écouteurs, le trip gagne en intensité immédiatement, les écouteurs intra auriculaire crées une dimension de vide décuplant l'effet perte de repère du
DxM, je ne suis plus qu'un esprit qui ressent de moins en moins son corps, la dissociation croisse à chaque note, je ne me sens pas très bien donc je ferme les yeux et me laisse partir, la chanson dure 8 minutes, je ne serais plus dans la même réalité après l'avoir écouté...
Une fois la chanson terminée je suis en mode glauque et sale comme si je me réveillais, faut imaginer un mec seul et recroquevillé sur lui même et sur une plage à la nuit tombée, j'ai les yeux bouffis et la bouche pâteuse, mon esprit est embrumé...franchement à l'heure qu'il est je me croise, je me dis que ce mec ne va pas bien du tout...donc je me relève cash pour ne pas entretenir cet état de loque, donc ne pas rester dedans, j'ai de l'énergie à revendre alors je maintiens un rythme dynamique, ce trip c'est comme ma vie, je veux qu'elle soit active !!! je suis décidé comme un bon petit soldat qui part au combat...tu parles...mais n'empêche ça fonctionne ---> je met une sik qui peps et c'est parti, je marche vite, je bouge les bras en rythme et je chante à moitié, vive les transmusicales !
Le
DXM est vraiment une drogue bien chelou putain...à ce stade de la défonce j'ai atteins un plateau 2 dans lequel je pense peu, donc je ne m'embrouille pas les idées, à vrai dire je suis plutôt en mode ressenti émotionnel pur depuis que je me suis "oublié" dans la musique de 8 minutes.
Je longe la plage, j'écris avec un coquillage dans le sable, je traverse des hauts et des bas, là pour le coup je suis bien défoncé, mais ça reste toujours calme...le calme avant la tête. Je vois un tas visqueux sur le sable, c'est une méduse. Je sautille dessus comme un gamin, ça doit être ridicule à voir mais c'est trop cool à faire :)
Mon meilleur ami m'appelle, on discute bien un bon quart d'heure. J'aime ça, je le kiffe trop (mode empathique ON), on se raconte nos petites vies, j'ai juste envie qu'il soit là avec moi...Tout en causant on fume chacun notre pet' au bout du téléphone. Je raccroche, je me sens bizarrement sobre, je me dis qu'en fait ça ne va pas être la grosse perche prévue, hop je me remet en marche et je remet les écouteurs, lecture et adieu Laura (mode empathique OFF). J'avance en clignant des yeux très rapidement et toute ma vision part en live devant moi, la dune, les mats et les lumières des bateaux, je zig zag à moitié, c'est dément, en fait je prends trop trop trOp cher là !!!
Je me pose sur le sable (ou m'effondre, au choix), Pink Flyod - Live Echoes at Pompéi (Part1), étrangement je met du temps à rentrer dedans, mais quand j'arrive enfin à me laisser totalement aller je prend mon tarif musical, la chanson m'entraine, m'expulse hors de moi comme c'est pas permis mais le pire reste à venir ---> Comfortumbly Numb - Live Pulse, je suis plus que déconnecté, plus barré que mort, ma lucidité est extrême, je réfléchis vite, très vite, trop vite, je trouve que mon état devient inquiétant, j'arrête de fixer le ciel, lève la tête et regarde rapidement l'horizon pour retrouver un semblant de réalité, tout est flou, je regarde de nouveau le ciel qui est plus qu'immense, c'est...pfff je n'essaye même pas de le décrire, j'ai vu la voie lactée comme jamais, une gigantesque trainé blanche entourée d'astre blanc et jaune comme si elle était à portée de main...sublime vision inoubliable !
Il est à peine minuit passé, je me suis remis à marcher, mais putain qu'est-ce qui vient de se passer là bordel !? Je viens de taper une phase les yeux ouverts de presque une demi-heure. Je suis grave redescendu, donc je fume le quatrième pétard. D'un coup je décide d'aller regober et je prend la direction du camping même si je suis complètement paumé sur la plage, je vois que dalle, ah enfin une remontée à travers la dune vers la civilisation, le
joint m'éclaire, il illumine le chemin de sable que je dois emprunter, trop sympa lui.
Je débarque dans un petit parc, je marche sur des plantes, je calcule plus rien, en mode méga zbeul dans ma pauvre petite tête. Je réfléchis un peu, oua putain je reviens d'un plateau 3 ! mais oui cette lucidité si...vraie, cet état de néant mais en même temps de puissance, de contrôle total et de compréhension du tout, la paix intérieure...c'était tellement bon ! ah là je marche vite et bien, tout fier de moi avec un gros smile. Sur le trajet du camping les hauts et les bas reviennent, motivé, démotivé, envie de marcher, de m'écrouler et de déconnecter, je me retourne d'un coup, putain où je suis, ah oui sur le chemin du camping...putain je suis plus qu'éclaté là en fait ---> méga plateau 2 bien intense comme je les aime pas trop, méga giga zbeul dans ma tête, je rendrais fou un bipolaire à l'heure qu'il est.
00H30 je suis (enfin) arrivé à ma tente, la traversée du camping à été quelques peu mouvementé, c'est simple je ne voyais pratiquement rien, je devais ressembler à l'ivrogne du village qui "essaye" tant bien que mal de rentrer chez lui. De nouveau lucide j'avale 100mg de
DXM et maintenant il me faudrait un
joint, mais là je suis en mode bet' de drogué qui a envie d'en voir de toutes les couleurs, une bougie éclaire ma tente, j'ai un Tupperware rempli de drogue diverses et variées, de la drum and bass dans les oreilles ---> c'est malsain à souhait comme ambiance mais bon...c'est moi et je kiffe ce rare moment (je m'imagine toujours vu de l'extérieur, c'est plus fort que moi, mais je sais que ma conscience me sauvera).
Alors, j'en étais à rouler, intense souvenir que ce roulage de
joint. Une feuille de rouleau de quasi 20cm, beaucoup de
shit dans le grinder, un beau gros tonk, j'enlève les écouteurs pour rouler quand même histoire de retrouver quelques repères ne serait-ce que sensoriel.
Joint en main je repars direction le château d'eau qui a été bâti sur une petite colline où il y a une vieille poudrière et un fort abandonné. Au bout de 500 mètres je prends mon portable pour voir le spliff quand même...oh putain j'ai une énorme batte dans la main, le genre qu'on tasse avec son doigt...If if !
Il va être une heure du matin, je gravis la petite pente qui mène au château d'eau. Allez savoir pourquoi je décide d'un coup de monter en haut du château d'eau (on y accède en se mettant debout sur la porte d'une barrière, là je pose le bout de ses doigts sur le haut du rebord et après je me tracte pour monter). Incroyable, je n'ai aucun mal à monter là haut, en plus j'ai ma batte de
base ball allumé dans la bouche, mais une fois en haut c'est là que tout part en couille. La tour circulaire est perché à 5/6 mètres au dessus du sol, et c'est une fois au sommet que je me rend compte de ma situation, je me demande juste qu'est-ce que je fou là ?!? j'avance à tâtons dans le noir alors que juste avant je voyais dans la nuit comme un nyctalope, je comprend plus rien, j'entends ce bruit d'alarme incessant, pas bon PAS BON du tout ça ! Je réfléchis à 2000 à l'heure, alarme = flic = problèmes (en gros je flippe comme un con). Je détale plus vite que jamais, même sobre je ne serais jamais redescendu aussi rapidement de là haut, c'est limite si j'ai pas sauté ---> extrême lucidité pour la
descente ! en mode grOsse décharge d'adrénaline comme je les aime !
Je me retrouve en bas, mais aaaaaaaaaah la musique, j'ai plus mes écouteurs....nooooooon pourvu que je ne les ai pas laissé en haut dans ma précipitation, je n'ai aucun souvenir de les avoir enlevé. J'ai juste une des mousses dans ma poche, non c'est pas bon du tout là , sans musique je meurs...je retourne près de la barrière, je ne vois rien et là j'entends un fond sonore au niveau du sol, je me met à genoux pour mieux entendre et ouf je retrouve mon ipod..."snif, je l'ai retrouvé.." c'est limite si j'en ai pas les larmes aux yeux arf...je remet la mousse et me casse de cet endroit maudit (l'alarme était en fait un bruit permanent provenant de l'intérieur de la tour, donc il n'y avait rien à craindre, surtout qu'il n'y a que deux gendarmes sur l'Île qui devaient dormir à cette heure tardive).
Je suis à 200 mètres du fort, je me retourne et me demande juste ce qu'il s'est passé là haut...putain j'ai encore atteint le plateau 3...pas aussi violemment que précédemment mais c'était un moment unique de pure folie, le délire poussé à l'extrême...comment ai-je réussi à grimper là haut....suis pas normal comme mec putain...je n'en revient juste pas, je suis atterré.
Il est 1H36, je suis de nouveau dans ma tente à gober mes derniers 100mg de
DXM, voila, j'en suis donc à 10mg/kg pour ce soir, c'est le trip de ma vie, j'ai déjà pris une plus grosse dose mais ça n'a jamais atteint un tel niveau de défonce/déchéance niveau délires, là je tourne en boucle autant dans ma tête que dans mes actions, d'ailleurs ce n'est pas tout mais faut l'enrichir le trip de ma vie, allez je retourne sur la pointe de sable !
Je repasse par le parc et me revoilà sur la plage, ma plage à moi tout seul, c'est...magnifique. Le délire continue, je chante, mes bras gesticulent tout seul, je suis le pantin de la Défonce. J'ai l'impression de tout contrôler, oui je contrôle tout. j'ai les deux bras tendu de chaque côté de mon corps, ma main droite gère la mer et les vagues, ma main gauche s'occupe du sable et de la dune. D'ailleurs la dune me semble bien capricieuse, j'ai l'impression qu'il y a un mur de sable juste à ma gauche alors qu'en réalité il est à une trentaine de mètre au moins arf. Malgré ça je veux le toucher mais mes mains flottent dans le vide, putain ça m'énerve de voir ce mur de sable reculer dès que je m'approche. Je lance un coup de pied comme un gamin qui s'énerve parce que ça ne va pas dans son sens...en vain, vazi tant pis c'est pas grave, je continue ma marche.
Ah la puissance arrive de nouveau, les derniers 100mg me remplissent d'énergie : je me met à trottiner sur la plage avec les bras qui ne suivent pas le rythme donc ils bringuebalent à côté de moi, ça doit être pitoyable à voir mais je me sens bien, maintenant je cours presque normalement, juste mes épaules n'arrivent pas à suivre. La chanson que j'écoutais à ce moment là se termine et je tombe à genou, puis tout mon torse vient s'étaler sur le sable...je suis KO par terre, les yeux grands ouverts à observer la plage partir en sucette, la mer se confond avec le ciel, la ligne d'horizon a disparu, je ne sais plus si ce que je vois sont les étoiles ou leur reflet miroitant dans l'eau... Plateau 3 atteint une troisième fois ce soir, là je suis lessivé par l'intensité du trip....1 gros gros plateau 3 suivi d'une espèce de plateau 3 mixé à un bon délirium tremens et pour clôturer le tout un petit dernier plateau 3 (mais je me demande si c'était pas un plateau 4 plutôt, j'étais ni lucide ni en délire, juste super méga giga loin, moi qui voulait des sensations de voyage j'ai été servi pour le coup, j'étais comme mort...)
Ah j'en ai vu des mondes, des trucs bien chelou cette nuit là , par contre de cette dernière phase je ne me rappelle de rien à part le moment où je me suis écroulé sur le sable....c'est vraiment trop indescriptible le
DXM, juste cette intensité inimaginable. Je tente de me relever, ah ba non en fait je vais ramper pour commencer mon retour vers le camping...j'ai eu ma dose je veux me coucher là .
Bon il va être 3H00, je rentre en déambulant comme un bon connard qui s'est mis sur lourd, je passe sans lampe par le sentier côtier, j'y vais pas à pas, je n'arrive pas à distinguer le chemin. Où est le vide et où est le sentier ? je me dis que j'étais sur le sentier puisque je ne suis pas tombé...Dans le village tout part en live, il y a aussi cette grosse tache qui ne veut pas partir de mon champ de vision, c'est vraiment étrange, y parait qu'un trouble au foie provoque des tâches dans sa vision, avec deux boites deux médocs dans le bide je veux bien croire que mon organisme
douille un peu beaucoup...
Quand je vous ai dis que j'ai galéré dans le camping vers minuit et demi pour retrouver ma tente, ba en fait c'était rien comparé à cette seconde traversée : je marchais comme un mec sous éther défoncé à la Kéta en tentant d'éviter des tas de masses noires qui représentaient des tentes en 2D au niveau du sol, en plus de ces hallus j'ai cru que je ne retrouverai pas ma tente putain ! J'ai regardé l'heure pour la dernière fois vers 4H20, je ne sais pas ce que j'ai fais pendant quasiment une heure dans ma tente, j'ai surement du encaisser le trip, ensuite j'ai bouffé un
lexomil et fumé la moitié du 5ème
joint.
Le lendemain ba...hard core. Réveillé à 10H30 puis levé à 11H50, que des vertiges et une intensité encore bien présente jusque 13h à peu près...j'ai du bien comaté l'aprem' et le soir j'étais remis sur pied même si j'avais quelques égratignures au niveau de mes jambes arf. Psychologiquement j'étais sonné mais sans plus, quand à la
dépersonnalisation post trip, je verrais après les vacances, là ce n'était que le premier soir, je suis là pour encore trois semaines huhu...
Des délires du genre j'en ai pas beaucoup fais puisqu'il faut les conditions pour pouvoir délirer bien comme il faut, même si j'étais "conscient" une partie du trip, j'ai vécu des phases de folie comme j'en ai rarement traversé au cours des nombreux trips que j'ai fais...le
DxM c'est vraiment ze drogue pour partir en couille, c'était mon péché mignon, et en tout cas cette nuit là on a bien re-sympathisé !