Juillet 2010 :Toujours en vacances sur la même Île, 17h je quitte le camping avec P et C, on a tous les trois une bonne dose de
2c-E dans le bide (je dirais dans les 25mg pour moi). On passe rapido au supermarché pour acheter 1,5L de jus d'orange frais. On vient de rouler 14 gros pets : 7 de
beuh et 7 royals super chargés. Il fait beau mais le vent nous empêche de crever de chaud, c'est parfait. 17H30 nous voila à la plage, personnellement j'ai déjà senti qu'il se passait des changements important dans ma tête, rien de vraiment concret mais je sens que mon esprit commence à changer de repères...
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joints sont roulés puis fumés (faut bien s'occuper les mains quand on attend), on parle, on rigole en regardant les gens, on attend la franche montée. On décale vers la pointe de sable, je viens de lancer la musique sur ma petite enceinte, je me sens de plus en plus bizarre, la drogue prend part de moi, doucement mais sûrement.
A cet endroit de l'Île il n'y a personne, juste le sable, la mer, le vent et les mouettes, c'est magnifique ! Je me sens vraiment dans un état étrange, très creux, comme si j'étais vidé de toute émotion et de toute pensée. La musique me transporte mais sans plus, c'est ni agréable ni désagréable mais ç ane ressemble pas plus que ça à un état de déprime. Puis je commence à avoir la bougeotte, des visuels arrivent timidement, mon mental ne s'emballe pas mais il se passe quand même des trucs bien chelou dans ma tête, psychologiquement la défonce n'est pas encore vraiment perceptible, à ce stade de la montée c'est surtout physiquement que je ressens la toxicité du produit : ça me ronge de l'intérieur, le bodyload me met dans un inconfort où mes mâchoires sont serrées, mon dos et mes abdos sont super tendus et mon ventre me lance comme si mes intestins se contractaient. Plus les vagues de bodyload arrivent, plus la sensation d'oppression m'envahit, c'est désagréable à souhait et j'enlève donc au fur et à me mesure mes vêtements pour pouvoir respirer. Je me retrouve donc en slip sur la plage, je suis tout plein de sable, on continue de fumer nos pétoux. Je me laisse ensevelir par les deux autres, le sable pèse très lourd sur tous mes membres, c'est marrant, la pression du sable contre les effets du bodyload, cool.
Bon me voila maintenant en pleine montée alors que C et P se sentent juste "foncedés" au pétard et s'ennuient. Ils me regardent faire le con, je saute, je phase, je bouge, je me cale, bref je commence à être bien bien défoncé. La plage, la mer et le ciel commencent à former une sorte de plan en 2D comme si je regardais un tableau, oual d'habitude cet état arrive pendant le plateau, la je n'en suit qu'à la montée, va falloir encaisser arf. OUAAAH la navette de l'Île vient de sortir de derrière la dune à ma gauche, elle file sur l'eau et j'ai l'impression qu'elle est à quelques mètres de moi, je phase, je la regarde sans vraiment comprendre...qu'est-ce qu'il y a à comprendre d'ailleurs ? rien, c'est juste un bateau qui passe devant moi.
Les deux autres me rejoignent et me demandent ce qu'on fait parce qu'ils comment à avoir froid, je leur répond cash : "moi je veux vivre ici !". Là ils explosent de rire, j'ai dit ça avec une telle conviction que j'aurai tué n'importe quel détecteur de mensonge. Je regarde leurs yeux et sourit, putain ils ne se sont rendus compte de rien, depuis tout à l'heure ils se convainquent en me disant qu'ils n'ont aucun effet alors qu'il suffit de voir leur tronche pour capter qu'ils sont complètement allumés ahah.
L'effet de cette plage est incroyable, c'est une force (sur)naturelle plus que puissante qui t'englobe, l'isolement rend dingue comme un mélange des films La Plage et Shutter Island. Mais surtout là bas on perd le sens des réalités, au point que trippé comme mes deux potes, on se croit sobre alors que pas du tout...mais bon ça faut le voir, enfin le percevoir plutôt, et pour ça, selon le meilleur c'est d'être là à genoux, face à cette étendue de sable bordée d'eau de mer d'un bleu profond, le vent et le soleil caressent ta peau, t'as un pet à la main, la nature est plus que présente en toi et je n'échangerai ma place avec personne !
Il doit être 19H30 maintenant et mes deux potes ne se sont pas rendus compte qu'on avait créé une ambiance, une atmosphère autour de nous, en fait j'ai crée ma bulle d'inconfort que j'ai plutôt vécu seul puisque je ne me sentais pas bien, et mes deux potes on crée leur bulle en se marrant et en fumant, et donc sans s'en rendre compte, le trip a pris plus que part d'eux. Une demi heure avant je leur avait pourtant expliqué qu'ici c'est dément, tellement puisant que même les drogues qui t'envoient sur loin voient leurs effets amoindris, c'est...juste incroyable, mais vraiment !
Malgré ça P et C refusent d'admettre qu'ils sont trippés, ils se regardent et se marrent toujours en se convainquant qu'ils ne ressent bien...Rira bien qui rira le dernier arf !
On approche des 20H et le vent devenu froid nous force maintenant à bouger, on remonte donc la grande plage vers le camping et c'est là que tout part, on vient de quitter la pointe de sable, ce n'est pas un retour à la civilisation mais bon, on voit des gens, juste ça nous fait comprendre qu'à l'heure qu'il est nous sommes tous les trois très très très loin de la réalité.
C et P tape d'énormes fou rires, je souris et admire la beauté de la grande plage, à gauche la mer, au milieu la plage, à droite la dune et au dessus le soleil qui commence à être bas, ety plus je phase plus la plage part en sucette, comme si le sol était incliné vers la gauche. En fait la courbure habituelle de la plage est plus qu'accentuée et les rayons du soleil percent le ciel pour venir finir leurs courses dans la dune en la baignant dans une lumière qu'un croyant jugerait divine.
On marche tous les trois, on rigole beaucoup, C n'en peut plus et on s'arrête (on vient de faire à peine 500 mètres), là je kiffe moins car c'est un peu la plage familial de l'Île, j'aimerai pas tomber sur des gens que je connais quoi...putain je vois, enfin crois voir, la famille d'un pote, c'est un peu agaçant de devoir surveiller l'horizon parce que j'arrive pas à tout envoyer chier, m'enfin là à voir nos gueules qui sont physiquement déformées par la drogue, on est cramé à 50 mètres arf, notre peau est sur tendu, nos muscles du faciès contractés de ouf, et nos yeux sont limite exorbités avec des pupilles plus grosse que notre iris..bref on doit faire peur ahah.
Donc on est assis face à la mer, et c'est juste démentiel : les bateaux semblent si loin et si proche en même temps, j'ai complètement perdu toutes notions de distance. Puis là un couple et leur petite fille partent sur un tout petit bateau gonflable. Impossible, c'est impossible qu'ils rejoignent leur voilier sans tomber à l'eau. Leur embarcation penche de plus en plus, finis de rire maintenant je flippe pour eux, les dimensions ne veulent plus rien dire, je suis incapable de savoir si ils sont à 20 mètres de la côte où à 200 mètres, et plus je flippe pour eux plus ma vision s'emballe. Au final ils atteignent leur embarcation sain et sauf, ouf, c'est vraiment rassurant. Tout en observant "la vie de la plage" nous fumons nos pétards préroulés, sauf que c'est la roulette russe ---> soit tu tombes sur un
joint de
beuh et là c'est vraiment jouissif de fumer, soit tu tombes sur un royal et là tu pleures ta mère. C'est plus que fort voir atroce au goût, assez overchargé en
THC pour qu'on tire juste 3 lattes et qu'on fasse tourner le pet' en regardant la grimace de celui qui fume, j'ai l'impression de fumer du sel marin...eurk.
Nous voila enfin sorti de la plage, on avance maintenant sur des lattes de bois bien alignés, de chaque côté la dune vie, tous est parfait et joli, c'est l'émerveillement pour tous les trois, même pour moi c'est une découverte ---> la perche en groupe au lieu de faire ça en solo, et c'est pas n'importe quelle perche, c'est la grosse, très grosse perche : nous rentrons dans un splendide petit parc super bien paysagé qui nous mène à la route du camping. Devant nous c'est idyllique, juste une phrase à retenir : bienvenue à Wonderfuland. Tout est mouvant, vivant et fait de pâte à modeler multicolore. On se croirait à Disneyland, au fur et à mesure de nos pas la végétation fleurie arf. Ce trip est énorme, ça pousse fort dans ma tête, je pourrais phaser sur n'importe quoi que ça captiverait mon attention tellement tout se transforme en continue.
On doit approcher des 21H et nous voila à l'entrée du camping, hum pas envie de croiser du monde en fait, allez on passe part le chemin surplombant le camping tout ondulant. C explose de rire, mais violemment, trop violemment à mon goût, il est plié en deux, sa tête est tarée et toute rouge, de plus ses fou rires sont de plus en plus longs et forts, il en vient à ne plus arriver à respirer limite, je trouve ça flippant. Nous voila arrivés à notre campement, on est explosé et on aime pas du tout l'ambiance, nos potes nous paraissent tous cons (ils crient et s'insultent beaucoup, c'est trop agressif pour nous), on reste pas longtemps sinon on va péter un câble. Allez nous voila parti en direction du fort abandonné (ya juste une vieille poudrière, le chemin de ronde et surtout le château d'eau qui offre une vue à 360 ° sur toute l'Île...), on décide d'aller sur le chemin de ronde, pour ça on traverse un sentier en épingle à cheveux dans un sous-bois, OK : nous voila dans le labyrinthe d'Alice aux pays des merveilles, j'adore, c'est mieux qu'à la télé !
On grimpe sur le château d'eau, là c'est encore une fois magique et splendide : le coucher de soleil est limite en 3D avec les lunettes de Soleil, et les l'herbe des champs avancent par vague très rapide vers nous, trop beau ! Le vent nous oblige à nous cacher dans un recoin abrité, musique à balle et pet' de
weed à la main je phase comme un porc sur le mur en face de moi qui est recouvert de losange mouvant vert/bleu/violet.
Retour au camp vers 22h, on a commencé à bien redescendre (enfin plutôt on a encaissé la montée et nous voila dans le plateau) et on est bien décidé à remonter donc ça sera une bonne
douille pour P et moi. P commence par une
douille pure d'Amnésia, il la coule d'une traite, ok lui il va manger sévère. Pendant ce temps là je prépare ma
douille tout en parlant avec 2 mecs qui se sont posés devant ma tente, l'ambiance est glauque et on décide de bouger sur la côte sauvage après ma
douille.
Douille coulée mon trip est refractalisé, je une teille d'eau et l'enceinte dans mon sac, tout le monde se lève sauf P qui rentre dans ma tente avec un très sale regard de mec complètement perdu dans sa tête, putain c'est pas bon ça. Je lui demande ce qu'il se passe et il me fait juste signe qu'il veut rester seul dans ma tente où qu'il n'est pas déterminé à en sortir. Avec C on attend 3 minutes puis on rentre dans la tente histoire de voir où il en est. Bordel ! il a perdu la réalité, il ne parle plus et n'a pas l'air bien du tout. On lui parle, on veut juste entendre au moins un son provenant de sa voix, il n'y arrive pas trop...meeeerde. 5 éprouvantes minutes se passent, on essaye de le faire parler, lui faire dire au moins un mot toute les 45 secondes puis il prononce une vraie phrase "j'ai perdu la réalité". Je lui dit calmement de penser à des choses très basiques, du style comment il s'appelle, 1+1=2, comme si il devait recommencer à vivre et réapprendre toutes les
bases élémentaires. 10 minutes après il s'est un peu remis et on continue de lui parler. J'essaye de comprendre se qu'il s'est passé, je veux qu'il me dise ce qui lui est arrivé pour savoir mais aussi pour que son cerveau fonctionne et qu'il ne reparte pas dans un délire incontrôlable.
En fait il s'est laissé partir sur une chanson du Velvet Underground et n'a pas réussi à revenir (P c'est le genre de mec à repousser ses limites jusqu'au bout, c'est pas un de mes meilleurs potes pour rien arf). Je lui explique qu'avec les drogues dures il vaut mieux ne pas aller voir trop loin, parce que lorsque que t'as passé la limite de l'irréversible c'est très dur d'en revenir. Il me répond "ah mais je savais pas moi"...
On reste dans ma tente, P est ko et avec C on phase en continuant de fumer nos
joints pré roulés tout en espérant ne pas tomber sur un royal arf. Les arbustes devant moi défilent comme un fleuve avec un fort courant puis la tente se met à voler, c'est assez...hallucinant. Quoique lorsqu'il s'est mis à faire jour alors que la nuit était bien tombée, c'était pas mal non plus... Je me cale et me laisse partir, lunette de soleil sur les yeux et tête posée contre la toile de la tente tout s'accélère d'un coup, comme si tout basculait très rapidement dans un gouffre mental, je me redresse d'un coup pour retrouver mes repères et la réalité en ouvrant les yeux et j'enlève mes lunettes dans ma lancé...là je me dis que Pierre a du se laisser embarquer dans ce genre de délire et je comprend qu'il est mis du temps à retrouver ses repères, méga flippante cette déconnexion ! autant j'ai l'habitude de voyager et de planer bien loin de la réalité, mais là il n'y avait rien de contrôlable, le trip me dominait encore si je me laissais aller.
Minuit et me voila à préparer des pâtes, j'examine minutieusement la casserole vivante que je tiens dans mes mains, je met ma tête dedans et je pénètre le monde de la casserole, c'est super cool…puis je lance à cuire les pâtes, des pâtes vivantes arf…
Puis nous voila parti vers le port où nous allons retrouver Polo, le phénomène de la soirée. Il a pris apparemment 2 bonnes poutres d'
Héroïne et il est devenu complètement ouf ! il est pris de spasme de plaisir, il dit peser 10g et c'est vrai qu'allonger par terre il semble flotter sur le béton. On retourne au camp avec lui parce qu'on se fait chier au port, sur le chemin il se jette dans des buissons épineux plusieurs fois, oui en fait ils chassaient des lapins et une poule faisane imaginaires…........On rigolait tellement qu'on a à peine réussi à communiquer sur le chemin, mes abdos étaient à bout, je n'en pouvait plus de rire…surtout quand il a fallu sortir Polo d'un buisson et qu'il hurlait à la race parce qu'il était recouvert de griffure de ronces et d'ajoncs...j'avais jamais vu un mec partir autant en couille !
Tout ça c'est terminé autour d'un feu sur la plage et après avoir bien phasé sur la lumière des phares on est tous rentré nous coucher vers 6h du mat'.
C'est ce que j'appelle un vrai trip, j'ai enlevé quelques phases d'hallucinations pour ne pas surcharger le
Tr qui est déjà long, mais c'est l'un des trips aux psychés les plus ouf que j'ai vécu en terme d'intensité, dommage que le
2c-E est un bodyload aussi prononcé parce que c'est quand même une bet' de drogue bien puissante !