Salut,
je me suis retrouvée dans une situation avec quelques similitudes.
J'avais une relation avec une personne plus âgée, qui avait décidé d'évincer les drogues et l'
alcool de sa vie. Elle le voyait comme instinct autodestructeur.
J'étais en profond désaccord avec elle sur ça.
Pour moi la conso, ça a toujours été dans un but d'en avoir des bénéfices. Que ce soit récréatif, d'effets « dopants » (efficacité au taf par exemple), de soulagement psy...
Bref, je n'ai jamais voulu arrêter, juste avoir une gestion de la conso qui me permette de vivre ce que je veux dans la vie et que ça ne m’empêche pas de prendre mes responsabilités, de travailler, bouger, monter des projets etc.
La personne avec qui je partageais mon quotidien ne voyait pas les choses comme ça, elle était aussi un peu "paternaliste" sur le sujet et ce n'était pas facile de faire comprendre mes ressentis et mon point de vue, car pour elle j'étais dans le déni ou je n'étais pas capable de voir les vrais problèmes, alors qu'elle, du haut de son expérience, elle croyait savoir.
Ce qui est ironique dans l'histoire c'est qu'au jour d'aujourd'hui c'est grâce au fait que je ne me suis pas culpabilisée et frustrée à outrance, en continuant à consommer comme je m'entendais que j'ai accès à des possibilités professionnelles intéressantes ! Alors que pour elle, elle avait toujours mis en contradiction le fait de travailler et de consommer. Sauf qu'aujourd'hui, elle est au chômage et un peu dépassée, alors que moi j'ai des beaux contrats "grâce" à mon engagement dans la
Rdr (et du coup, finalement à mes consos
).
Tout ça pour dire, que je pense vraiment qu'en termes de consos, les personnes qui nous aiment pensent parfois de donner des conseils pour notre bien, mais que la morale autour des consos elle est tellement ancrée dans les pensées, les grilles analytiques et tout que n'accepte pas des visions différentes et à du mal avec le fait qu'on puisse sortit du chemin pré-tracé et le stigmate du tox. Parfois donc, même en tant que
PUD (personne qui consomme des drogues), on intègre ces visions et on culpabilise (ce qu'on appelle ici, en s'inspirant de Bourdieu, « violence symbolique ».
Quant aux psy, j'ai l'impression que la psychiatrie n'est pas exempte de la
stigmatisation sur les consos et les
PUDs, bien au contraire. Rares sont les psys qui prennent vraiment en compte la réalité sans se limiter à des jugements moraux inutiles et contre-productifs. C'est avec un certain regret que j'ai fini par préférer de ne pas en parler à mon psychiatre par exemple. Certes, ce n'est pas une solution, mais bon, pas envie de me prendre des vieilles réflexions à deux balles.
Et pour ce qu'il concerne le fait de te mettre en danger, c'est à toi aussi de juger pour moi. Évalue les bénéfices de ta conso en fonction de tes objectifs. Cela permettra de décider toi-même ce qui te correspond (par ex le fait de prendre un
taz lors d'une sortie...). Ne te culpabilise pas ! Considère ce qui t'amène le fait de consommer, les bénéfices et les aspects négatifs. Si ceux-là dépassent les premiers, ça vaut le coup de penser à quoi changer...
Bref, du courage à toi pour te défaire d'une culpabilité qui n'a pas lieu, pour trouver un équilibre entre un dialogue sain et nécessaire dans la relation de couple et la possibilité de vivre comme tu l'entends, pour la réflexion sur une conso qui n'envahisse pas ta vie mais soit le moyen pour être bien.