Mes yeux s'ouvrent mon esprit commence à sortir de la brume, quel jour est-on ? Le deux.
Génial, demain le chômage.
J'avale quatre
lysanxia et un deroxat, mon petit déjeuner à moi. Impossible de sortir du lit avant que le
lysanxia agisse.
Je reprends pied petit à petit avec cette réalité si froide, celle où à 30 piges, je suis encore chez mes parents, au chômage, célibataire. Je sais que c'est un sprint final et que normalement bientôt c'est la fin, je rentre en cure sous peu, premier rdv à la clinique le 11 juin. Mais pour le moment on y est pas encore... Puis des cures, j'en a déjà fait tellement qui ont échoué...
Tout en même temps, tous les maux causés par le passé ressurgissent. J'ai l'impression d'avoir mal partout, j'ai une chiasse dysenterique, et une envie de baser insoutenable. Au point de faire une syncope juste en voyant une cuillère. La
coke est sans pitié là dessus...
Je sors du lit une bonne paire d'heures après. J'ai reçu deux lettres : deux lettres du tribunal, amende et relance pour non paiement.
Pas grave, j'ai déjà un échéancier chez eux, ça ira le rallonger, de toute façon je compte pas passer ma vie en France, LOIN de là.
Je jette un coup d'œil à ma dernière
douille, une mini boulette qui traîne au fond d'un vieux pochon, en me demandant si je m'accorde ce petit plaisir matinal pour adoucir un réveil pour le moins épineux, ou si je la garde pour quand j'en pourrai vraiment plus.
Au final je l'ai tapée, elle ne m'a même pas rendormi.
Quelques heures passent. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que cette journée va être longue.
Je check PARTOUT voir si je trouve pas au moins dix balles pour aller pécho à fumer, histoire de tirer une
douille de deux grammes et m'anesthésier un moment. Niet. Nada. Makach wallou.
J'ouvre ma pharma....... Pareil, rien de psychoactif ou shootable (psychoactif, évidemment que si, mais je sais trop ce qui m'attend si je bouffe tous mes benzos avant la fin du mois... Et je veux jamais revivre ça).
J'ai de la chance : il y a une leffe au frigo, seule et maigre compensation face à ce que j'aurais envie de m'enfiler. Je la bois en quelques gorgées, puis toujours aussi transpirant, je me redirige vers mon lit où je m'affale direct. La suite de la journée ne sera qu'une alternance entre
douilles de
tabac sec et état sem-comateux genre rêve semi éveillé, jusqu'à ce que je me décide à poster ici.
Ce qui au final, aura été la chose la plus constructive que j'aurai faite de la journée.
J'ecrase une larme (je suis fort, mais j'ai mes limites, aucune honte à l'avouer), tire une énorme
douille de
tabac et me remets au lit.
Ne. Pas. Penser.
De toute façon, demain, ça ira mieux.........