parfois, quand on dispose de beaucoup trop d
hero blanche thailandaise, on a envie de faire un break ; ça permet de diminuer les dosages qui commençaient à devenir problématiques à nos yeux...avoir sans interruption aucune de la
came 'est un cadeau empoisonné en fait car rien ne vient mettre un frein à des consommations de plus en plus fréquentes, et de plus en plus chargées .
la sonnette d'alarme fut un sommeil de 20 heures, tout juste après un gros shoot de
came ; on s eveilla tous les deux en vrac, la pompe encore plantée dans le bras
"on a eu chaud à ce que je vois"..
"hum...bon je m'en prepare un t en veux pas?
"mais si....mais tu crois que c etait une OD ?
"pff....on serait mort!"
on se rend compte que quelqu un est entré et nous a volé la
came qui etait restée sur la table basse...HOP 5 jets de barré...on s en fout parce qu on en a bien d'autres , mais par contre que le mec (on sait qui c 'est ) qui nous a volé nous a quand même laissé pour mort.....un salaud ordinaire dans ce milieu...
du coup , on realise qu on peut mourir comme ça, d un coup ,sans semonce, bêtement, d une Od parce qu on aura été trop gourmand, comme d hab...
la grande décision es tprise: on part demain pour décrocher , loin de toute tentation, dans une maison de famille, au coeur de la France...là où il n y a que des corbeaux, des vaches, des arbres et des paysans au patois incompréhensibles, souvent habillés comme des clodos , sales, tachés de terre, de vin rouge et d autres choses innommables .
on emporte avec nous quelques jets, histoire de faire les 400 km joyeusement...demain il sera toujours temps de realiser notre challenge :décrocher d une
came dont on sait qu'elle nous attendra gentiment, cachée quelque part à portée de main , chez nous.
on part comme on part en vacances...excités , heureux de rompre le train train quotidien ; on s arrête souvent, on shoote pour la route, on baguenaude, on s amuse de tout . du coup on arrive le surlendemain à destination.
le frangin qui habite là nous accueille vite fait, il part au boulot, couper des arbres pendant 10 heures de tronçonneuse ; c est ça ou paysan dans ce "pays là " .
On s installe , puis devant un bon feu de cheminée (dehors il commence à neiger un peu , il fait tres froid) on se fait un shoot histoire de....c est le dernier....on se regarde l angoisse montant d un seul coup ; une vague d'angoisse plutôt , une panique qui me fait dire "non! mais..il fait trop froid ici , les chambres ne sont pas chauffées, les wc sont dehors; pas de salle de bain ...) on est trop con...je ne peux pas .."
"flippe pas! j en ai encore un chacun pour demain matin"
pas en manque mais sachant que demain sera le rendez vous avec l enfer , je dors peu, agitée que je suis , dans une chambre glaciale avec des araignées dans les coins (je suis phobique des araignées) ; je passe du temps à observer ces ennemies , voir si elles bougent quand j éteins la lumière...jour, nuit, jour..
JOUR 1
le matin seuls dans la maison, on se fait un shoot devant la cheminée ; c'est le dernier..le matos est installé sur la table face à la fenêtre . Une ombre passe devant ; Plus tard on se fera engueuler par le frangin car un paysan de la maison d à coté nous a espionné et bien sûr a raconté ce qu il a vu au village...
la journée au fil des heures qui passe se fait lugubre; pas un bruit en dehors du celui du craquement du bois qui brule; le tic tac de la grosse horloge qui va s ingénier à ralentir , étirer les quarts de secondes....c'est l heure du manque..et le salopard il monte vite , très vite même ..le soir on est KO...en sueur, glacé, un mauvais goût dans la bouche, les tripes commencent à se tordre....on se regarde...il fait nuit, dehors il gèle, rouler serait de la folie....
dans la chambre on se tape des cotons améliorés d un demi gramme d
hero...mais pour deux zozos en manque c est trop court! le rush du manque me lessive 2 heures plus tard....mon conjoint lui vomit dejà dans les pots de fleurs qui longent le dessous de la fenêtre..moi je pisserai plusieurs fois dans la nuit dans ces mêmes pots (quand on partira on laissera ça comme "souvenir" au frangin, qui nous en reparlera des années durant , avec un mélange de colère et de pitié
matin du 2eme jour
ce fut une nuit d une exceptionnelle longueur, pleine de tortures, de pensées atroces, de peurs , de frayeurs, de malaises physiques intenses....au matin il parait qu on etait presque méconnaissable tellement on etait blanc/verdâtre comme des morts , pliés en deux pour marcher....le froid eut raison de notre détermination ...on decida de rentrer d urgence chez nous où le bonheur nous attendait. Seulement il fallait se retaper les 400 bornes ! et c est long fort long quand tu es en manque..
je remarquai une chose que je pus verifier d ailleurs bien des fois : il suffisait de savoir qu on allait avoir de la
came dans les heures qui viennent pour casser le manque, en reduire les maifestations . IL fallait conduire, on conduisit chacun notre tour
Ce fut épique , rapide, épuisant...au lieu des 6 heures habituelles pour rejoindre notre ville, nous ne nÎmes qu'à peine 4heures passées...un exploit de ouf quand on connait les route du massif central , de la creuse, de l allié....sinueuses, etroites, glissantes l hiver , dangereuses , avec des virages serrés nous ne perdimes jamais le contrôle malgré une vitesse plus qu excessive...
on roulait, vomissait , pissait , frissonnait, les yeux brûlant, le dos mouillé , les vêtements collant à la peau , mais on roulait..à mesure que la route devint plate , la vitesse augmentait..un 180 voir un peu plus ne nous effrayait pas...de toute façon on etait une ambulance en pleine urgence....des fous vous dis je!
je me rappelle le doublement de 10 voitures d une seule traite, bloqué qu on etait sur la voie de gauche , le plus longtemps possible.... le conducteur qui realisait qu il avait en face de lui une voiture roulant à tombeau ouvert voyait sa derniere heure arriver, mais le cinglé s etait dejà rabattu de justesse devant le vehicule le précedent....on voit ça dans certain film de course poursuite...là on etait dans la vie réelle ..pas nous...nous on etait dans un entre deux monde, où seule la trajectoire se devait d etre parfaite, car on n avait absolument pas le temps ni de mourir ni d avoir un accident ...pour s offrir la fête de notre vie, il fallait être parfaitement FANGIO, ou nikki lauda ....
mission accomplie , nous arrivons à la maison...enfin ..on se gare en vrac tant pis, on se jette sur nos clefs, on monte , on cavale vers l'extase....c est pressant, urgent comme sensation...vite, la grosse cuiller , la dope, l eau, deux pompes...vite, vite...on s'envoie le shoot , on se regarde
"merd......heu".....
trop...y en avait trop.....
vécu dans les années 90