Oh que tu me fais penser à moi à la fin de mon
sevrage dégressif de la
codéine, c'est dingue.
Quand je suis arrivée à 2 codoliprane, je n'en pouvais plus et comme toi, les cachets me dégoutaient. C'était dur physiquement et je me disais que passer à un puis à zéro, c'était débile, autant y aller car je n'avais pas envie de prolonger mes difficultés purement physiques jusqu'à la saint glinglin.
J'ai demandé à mon addicto, elle aurait préféré que je passe à 1 mais le 25 décembre 2017 je suis passée de 2 à zéro codo (moi je prenais les médocs d'un coup le soir en me couchant depuis le début de mon addiction). Franchement, ça a été plus dur physiquement, c'est vrai, mais je ne suis pas sure que de 1 à 0 aurait été grandement différent.
C'est le moment ou notre cerveau n'a plus rien à se mettre sous la dent qu'il hurle à la mort donc je pense qu'à la fin du
sevrage dégressif quand on ne prend plus grand chose et si on en a plein le dos, c'est le bon moment de sauter le pas car la volonté d'en finir est là.
J'en ai pas mal bavé physiquement un mois. Au bout d'une semaine, j'ai accepté de prendre 10mg de
valium en guise de myorelaxant car j'étais une centrale nucléaire: des spasmes physiques (non douloureux, la douleur a disparu au bout de 4 jours) sous forme de tiraillements, étirements, un peu comme la sensation de vertige dans les jambes mais dans tout le corps. Sur le plan du moral, pas de problème mais j'étais dans un état de nervosité affolant. Avec tout cela, j'ai passé des nuits sans sommeil et sans être cassée le lendemain tellement j'étais en haut du cocotier.
Le
valium a réduit tout ça mais 10mg n'étaient pas suffisants pour tout stopper. Au moment où j'ai commencé à le prendre, je parvenais à dormir 2/3 h par nuit au petit matin, j'avais beaucoup moins de tension physique et de tension nerveuse mais c'était encore là. Je pense qu'avec 15 ou 20 mg, ça aurait été plus simple mais comme je savais que j'allais prendre du
valium un bout de temps, j'ai pas voulu monter la dose et j'ai donc fait avec.
Après ce mois, la tension physique et nerveuse se sont graduellement réduits et peu à peu j'ai recommencé à dormir un peu plus. C'est en juillet 2018 que j'ai pu dormir normalement même s'il restait de la tension dans les bras et les mains (mon associé qui travaille en face de moi m'a dit que j'avais les mains crispées sur une tasse, la souris, un document... ou même dans le vide, c'est fou). J'étais encore très nerveuse, de façon joyeuse comme depuis le début mais je reconnais que mon entourage a du par moment en baver car je parlais tout le temps, fort, je riais, je parlais seule...
Aujourd'hui, en janvier 2019, la tension physique a disparu depuis 1 mois, quand à la tension nerveuse, je pense que j'ai atteins mon niveau normal. Je vais donc commencer à réduire le
valium doucement. Je n'ai pas peur.
Je ne te dis surtout pas ça pour te faire peur. J'ai gobé énormément de codo pendant 10 ans ce qui explique l'ampleur des problèmes physiques et il s'avère que je redécouvre que je suis en plus d'une nature propice à la tension physique et nerveuse, même sans cachous (j'avais oublié que j'étais une pile). Il se peut donc que pour toi, les difficultés physiques soient très atténuées et bien plus courtes. C'est vraiment très personnel tout ça.
Je sais que le
sevrage dégressif de la
codéine n'est pas le plus pratiqué mais tu auras peut être d'autres témoignages.
Au final, fait comme tu le sens mais moi je n'ai aucun regret d'avoir sauté le pas de 2 à 0 cachets et je ne crois pas en avoir bavé physiquement pour ça. Aller, courage, tu vois le bout du tunnel.