Salut à vous tous,
Faire pousser des champignons, c'est bon pour le moral...En tout cas je trouve cela très très satisfaisant ceci dit même faire pousser des patates m'est satisfaisant aussi alors bon...
Dans "grow-kit pour les ................" j'expliquais comment ne pas foirer sa mise en culture des cubensis et là je vais retranscrire par des mots ce que je fais avec des gestes et dans la mesure du possible, j'expliquerai mon propre pourquoi à telle ou telle chose.
Je rappelle vite fait que, d'après mes observations, les champignons se mettent à pousser entre 5 et 24 jours après la première mise en culture
Et je rappelle également que pour moi, le port du masque et de gants en nytrile n'est pas optionnel et que l’asepsie du milieu de culture, de son environnement et des outils que je peux utiliser est aussi importante.
1°) La Cueillettela première question qui vient à tout champiculteur novice c'est de savoir quand récolter les fruits. Et la réponse:
Au départ quand le champignon pousse, on distingue très bien une sorte de collerette bien blanche et à peine épaisse pile entre le chapeau et le pied. Le Psilo continue de pousser et à un moment le chapeau commence à s'ouvrir. Ce faisant il fait de la collerette un voile très fin sous le chapeau. Observons la collerette sur les champignons en bas de la photo, observons également que le grand champi est à ramasser et enfin observons les petits avortés dont le chapeau a terni.
Ensuite ce voile se change en mousseline translucide et dès qu'elle commence à se déchirer, c'est le moment de pas trainer et il faut ramasser.
La seconde question qui vient c'est de savoir si on fait la récolte d'un coup ou alors si on fait cela progressivement. Il y a deux réponses:
a)Tout d'un coup
b)Progressivement
A savoir que pour un novice, il est préférable de commencer par la sécurité et l'hygiène avant tout donc de ne le faire qu'en une seule fois. En effet la mise à l'air du substrat est un point critique de contamination et le fait d'y mettre les mains souvent en est également un autre.
Certains champignons mériteraient que l'on attende avant de les récolter car ils n'ont pas atteint pleine maturité alors que d'autre sont prêt à relâcher leurs spores. Moi même je suis pratiquant de la récolte progressive mais moi ça fait plus de 15 ans que je pratique.
Le cas des avortés: certains sont condamnés à rester petits et le chapeau se ternit, quelques uns sont visibles sur la première photo au pied du grand champignon, ceux là sont des orphelins abandonnés par le
mycélium et ne grandiront plus, ils sont à ramasser lors de la récolte, ils sont mangeables et psychoactifs. ils ont un mauvais
gout c'est pourquoi je préconise de les mêler à la récolte comme ça on les sent pas dans l'infusion ou en les mangeant direct secs ou frais.
Donc ici arrive la troisième question, c'est pourquoi ne pas attendre qu'ils soient plus gros. Et donc:
C'est simple, les champignons vivent et meurent dans la seule optique de se reproduire. Pour ce faire ils utilisent des spores qui, une fois relâchés, vont commencer à coloniser le milieu environnant toujours dans l'objectif de gagner du terrain mais ça c'est dans la nature car dans le kit, l'espace est très limité et donc si un ou plusieurs
champis venaient à lâcher leurs spores ce pourrait signer la fin de votre kit parce que en tombant en masse sur le substrat, elles tombent sur un milieu très humide et vont y adhérer, en plus il va y avoir le re-dunk donc encore de l'eau ensuite ces spores, attendu qu'elles sont sur un milieu déjà colonisé,et qu'elles des conditions favorables, seront actives et chercheront à former un réseau mais elles ne feront rien de mieux que mourir et pourrir très vite ce qui rendra votre box inerte avant de tout faire pourrir le reste du
mycélium.
Sur ce point il faut savoir que ce n'est pas toujours comme ça , nombreux sont les cas ou le pain même totalement recouvert de spores a quand même continuer à produire plusieurs
flushs.
Et en plus ça noircit les champignons et ça les rend laids, mangeables ça ya pas de soucis mais vraiment ils sont très laids.
Si cela m'arrive, en général y'en a toujours un pour faire ça la nuit, alors j'attend d'avoir fini la récolte (moi je suis du progressif) et avec une cuillère à moka je gratte doucement la surface du substrat pour en virer un max avant de re-dunk.
J'ai une autre raison à ne pas attendre qu'ils prennent du volume quand ils ont lâché leurs spores. Une fois cette action faite le
mycélium coupe toute communication avec le fruit et s'en va porter attention à d'autres champignons afin qu'ils atteignent ce même état. quand cela arrive le champignon ne continue de grandir que par l'air ambiant donc en gros il se charge d'eau et de fibre mais pas plus de psilocine ni de
psilocybine. Ce qui a pour effet de faire baisser la concentration des champôtes en matières psychoactives.
De plus ils prennent un
gout cartonné et ça, déjà que le cubensis c'est pas bon ben ça n'arrange pas, Je parle pour moi bien entendu.
J'ai donc quatre raisons de récolter au moment où le voile se déchire avant l'arrivée des spores et ici je parle de ma propre façon de faire.
La quatrième question c'est de savoir comment est ce que l'on récolte et là c'est assez facile, Je pince entre le pouce et l'index la
base du champignons en faisant très légèrement pénétrer les doigts dans le substrat ensuite je tourne et je tire doucement et simultanément et avec ma cuillère à moka dont j'ai affûté l'extrémité je rentre sous mes doigts et je
coupe net, donc ça vient forcément avec un peu de substrat et du
mycélium mais certainement moins que sans ma cuillère.
L'arrachage peut se faire aussi sans outils mais vous avez vu je n’appelle plus cela une cueillette mais bel et bien d'un arrachage même si c'est fait avec grande douceur et délicatesse.
Ensuite il faut sortir le pain et mettre sur le couvercle du kit bien propre et avec une pince à épiler et ma cuillère je récolte tout ce qui a poussé dans la boite et non au dessus. Ces
champis même petits et moches sont mangeables et psychoactifs, il n'y aura qu'à les mélanger dans le tas. Si l'on ne ramasse pas les champignons sur les cotés et ceux de dessous, le risque de les voir mourir, pourrir et faire dauber le substrat lors des
flushs suivants est accru.
Bon nous avons donc tout récolter il faut maintenant remettre le pain dans sa boite et lancer le re-dunk 12 heures au frigo.
2°) Le SéchageTout d'abord il faut bien comprendre que si ça casse pas comme des chips ou des biscottes alors c'est pas sec.
a)La guirlande: une aiguille du fil et il n'a plus qu'à enfiler les champignons de sorte qu'ils ne se touchent pas ou le moins possible et de placer ces guirlandes au dessus d'un radiateur. A défaut de guirlandes de cubensis je vous en montre une de trompettes de la mort.
b)La plaque de carton: disposer les champignons sur la plaque sans qu'ils se touchent et laisser à l'air dans une pièce de la maison tant qu'a faire la plus petite possible et si vous pouvez surchauffer un peu la pièce alors c'est bien, 23-24 degrés sont suffisants.
c)Le four:55-60 degrés on met les fruits sur la plaque du four en évitant qu'ils se touchent et on enfourne en laissant la porte entrebâillée, ici l'inconvénient c'est qu'il faut rester devant pour surveiller.
d)Le Dessiccateur électrique: comme son nom l'indique, il faut juste suivre les instructions de la notice pour que l'air ventilé n’excède pas les 55 degrés.
e) Autre bonne idée: un plat a tarte métal ou pyrex , un moule à gateau enfin n'importe quoi sauf du plastique et à placer sur un radiateur
Mauvaise idée c'est le sèche cheveu et encore pire idée c'est le grille-pain et le micro-ondes.
Donc là on se retrouve avec une multitude de
champis secs et cassant comme des biscottes ou des chips (et ça j'vous l'ai pappas déjà dit).
3°) Le stockage a)En pot de confiture recyclée pour l'occasion: on remplit les bocaux au deux-tiers ensuite on met quelques gouttes d'
alcool médical dans le couvercle et on allume le feu puis on referme avec la flamme à l'intérieur. Pas d’inquiétudes pour les
champis par contre il faut se presser de fermer le bocal car la flamme lèche le couvercle et la chaleur va vers le haut, c'est donc pour la main qui ferme qu'il y a inquiétude. Ici la flamme a pour but de bouffer un max d'oxygène dans le bocal, c'est une façon de faire de l'atmosphère contrôlée dans les bocaux et cette méthode me vient de mon grand-père et son père avant lui et ainsi de suite jusqu'à l'invention des bocaux en verre hermétiques pour des couvercles à vis.
Ces pots peuvent être rangés dans un placard et rien ne bougera avant sans doute plusieurs dizaines d'années je vous avouerai que sur ce point je n'en sais rien de façon pratique puisqu'il ne m'est encore jamais arrivé de goûter un champignon plus vieux que cinq ans.
b)Ce que je fais moi: je met tous les
flushs en poudre au blender, j'attend une bonne heure avant d'ouvrir le couvercle histoire que plus rien ne vole dans l'air et ensuite, j'assemble des gélules à 330 milligrammes que j'entasse dans un sac papier et je les conserve au congélateur à moins 18 degrés.
Bien c'est ici que je clos le chapitre, bien entendu si vous avez des questions d'ordres plus spécifiques à telle ou telle culture j'y répondrai sans problème dans les limites de mes connaissances.
Bien à vous,
Daane-El
Dernière modification par Daane-El (01 mai 2020 à 16:06)