Bonjour,
Je me suis inscrite aujourd'hui, par une recherche de type : "Comment aider mon grand frère héroïnomane", et je suis tombée sur ce site.
J'ai commencé par le parcourir anonymement, par la suite, ayant lu certains postes assez libre d'expression, je me suis inscrite car je pense être tombée au bon endroit.
Aujourd'hui j'ai 34 ans et j'ai également un passif plutôt chaotique, ayant consommé des substances dès l'âge de 15 ans!
J'ai donc commencé par fumer de l'herbe, à la sortie des cours, avant de commencer le
tabac.
Le problème c'est qu'à cet âge, on croit tout connaître, mais 10-15-20 ans plus tard, c'est l'éternel phrase : "Si j'avais su ... ", j'ai un tempérament très enjouée, impulsive et à l'époque, j'aimais la provocation, la rébellion, la violence ... j'aimais tout ça, pas par hasard étant donné que mon grand frère et moi avons vécus comme cela dès la naissance ...
Enfants, nous avons connu les placements sociaux en foyer (Je me rappelle de ces années, j'avais 3 ans, de loin mes meilleures années malheureusement!).
Nos parents ont divorcés, c'était la première cause de notre placement, petit à petit , les parents étaient de moins en moins présents. Bref, 3 ans plus tard nous étions remis à notre "père". Lui, a tout mis en œuvre pour que nous vivions sans figure maternelle.
Durant ces années, la violence (pour mon frère et moi) et les abus sexuels (uniquement pour moi) étaient devenus notre quotidien.
Un jour, mon grand frère se rend dans un centre PMS de son école, car il voulait retrouver notre mère. Ce qui n'a pas traîné, notre père ce jour-là a battu mon grand frère, il avait 11 ans.
Je déballe un peu ma vie sans savoir si vraiment c'est une bonne idée, mais si je ne vous raconte pas, la suite n'aurait aucun sens, selon moi, car je cherche une aide vraiment "visée".
A l'âge de 9 ans, j'ai connu ma mère ainsi que mon petit frère, grâce à mon grand frère.
Après longues discussions nocturnes, comme vous pouvez l'imaginer, confidences et révélations ... une bombe explose dans notre famille, est-ce de ma faute ? Je l'ai toujours pensé, si jeune, j'ai compris que mon enfance était finie alors qu'elle n'avait jamais réellement commencée.
Si après lecture, certains se disent : "Quel enfer !", je répondrais que non pas encore, cela peut paraître énorme mais le véritable enfer était derrière la plus belle porte que je n'avais encore jamais vue ! Et les gardiens de cet enfer étaient ma mère et mon beau père !
Mon beau-père était un pervers narcissique qui battait ma mère, il était marié et en plus de ma mère, avait une maîtresse prise au berceau!
Je ne m'en rendais pas compte avant, je me sens coupable pour ça. Il nous a vraiment détruit ! il y a été petit à petit, de perversions, provocation, d'humiliation, de méchanceté gratuites, il a réussi à briser la personne que je voulais devenir. J'avais des ambitions pour mon avenir, un bel avenir, ce qu'il a réussi à me faire devenir était simplement une femme objet sans plus aucune estime d'elle-même ni amour propre. J'ai fini en vitrine avec 49 kg !
Mon grand frère, lui avait vu clair dans son jeu dès le début, après les démonstrations de leur talent sexuels en famille, mon frère a Peter un câble. Il y a eu des coups, des pleurs, des cris puis mon frère est parti ! Ou plutôt, ils l'ont dégager comme un vieux linge! J'étais anéantie, et plus personne ne pouvait me protéger à ce moment-là!
Ma mère et mon beau père étaient vicieux, pervers dans l'âme, ils m'ont fait connaître le monde de la nuit, l'
alcool, la drogue est vite arrivée, et je suis devenue une personne sans plus aucunes limites dans rien !
Après de mauvaises rencontres, j'ai commencé à me déconnecter de la réalité avec le
GHB, durant 2 années, toutes les 3heures, j'étais accros, et le manque psychologique se répercutais sur mon physique avec des tremblements des sueurs, les mais engourdies, impossible de faire quoi que ce soit !
Et un jour, je ne sais pas la force que j'ai eue mais sur une décision, même pas réfléchie, j'ai tout versé dans l'évier de la cuisine en me disant : "C'est bon, c'est plus possible !", étant no limits, je faisais des comas
GHB n'importe où. Et pendant ces comas, on ne reste pas végétatif, mais juste que l'on est inconscient et transformé.
J'ai pris pleins de drogues dans ma vie et ce tous les jours. Encore aujourd'hui, mais différemment, plus intelligemment si j'ose dire.
j'ai connu la rue, les endroits vraiment dégueulasse pour une jeune fille, pour personne en fait!
Pendant ce temps-là, mon grand frère faisait ses premiers pas dans la délinquance, il est sorti de prison jeudi dernier. Il aura fait des allers et retours en IPPJ et puis en prison pendant toute la moitié de sa vie. Il aura 37 ans fin novembre.
Il m'a avoué sa prise d'
héroïne alors qu'il n'avait que 18 ans, j'étais adolescente et je comprenais pas bien, alors je me suis renseignée, j'ai voulu et j'ai essayé de l'aider toute ma vie, en cachette de ma mère.
Mon frère n'a jamais eu que moi et moi seule, je peux pas l'abandonner, je ne suis pas comme mes parents. Quoi que ... sur certains points ... mais ce n'est pas le sujet ...
En 2015, j'accueille pour la énième fois mon frère à sa sortie de prison ... tout s'est passé vite, il a eu une crise de démence et s'en est pris à moi, j'étais en ménage à l'époque, ce n'était pas la première fois que je sacrifiais tout pour lui. Il m'a battue, et a voulu me planter avec un couteau avant de le retourner contre lui, la lame a cassé ! Au moment où j'écris, je me demande encore comment c'est possible. Il a refait de la prison pour ça, toutes ces années où j'étais sans nouvelles de sa part ne m'ont pas empêcher de mon côté de rester en contact avec une personne proche de lui.
Juste pour savoir si il allait bien.
je l'ai eu au téléphone, pour la première fois il y a un jour, et aujourd'hui son téléphone est coupé, je ne respire plus ... j'ai peur car il est passé à côté de la mort tellement de fois.
Mon appel est arrivé au bon moment car nous parlions et en parlant je l'entends refuser une dose d'
héroïne, je lui demande alors si il a déconné depuis ces 5 jours de libertés, il me dit que oui! Je ne le juge pas mais je lui fais comprendre qu'un moment c'est stop ! mais voilà je ne sais pas comment je peux l'aider, surtout que aujourd'hui je me suis racheté une conduite, j'ai repris mes études, j'ai une vie stable, bref je m'en suis sortie, seule, mais je me suis sortie de tout ça , ou presque. Le fait est que je suis à court d'idée et à vrai dire, ça me bouffe de l'intérieur, de le savoir dehors, faire n'importe quoi ...
Il a ses traumatismes, j'ai les miens, et nous avons ceux en communs ...
J'ai vraiment besoin d'aide car j'entends et ressens sa souffrance mais je dois faire bonne figure car mes proches aujourd'hui n'acceptent pas que je puisse encore me tracasser pour lui après tout ça !
Je ne cherche pas une certaine approbation en écrivant mais plus pour m'exprimer pour la toute première fois de ma vie aussi librement, sincèrement et en toute transparence, en tant qu'anonyme en tout cas, svp j'ai besoin d'aide.
Merci pour ceux qui liront, oui c'est très long je suis désolée... pour une meilleure aide je me dis que dire la vérité pour commencer c'est déjà pas mal.