Percées dans l'hyperspace sans substance?

Bonjour à tous. Je ne sais même pas si je poste dans la bonne rubrique, ce qui m'arrive est vraiment troublant. Je n'arrive pas à en parler à des médecins, lorsque je le fais ils ne me prennent pas au sérieux ou bien font comme si ils n'avaient rien entendu. Je poste dans cette rubrique parce que je pense que tout est lié à une expérience totalement démentielle que j'ai faite sous ayahuasca à très forte dose il y a quelques années, sans que je n'en aie la certitude, je pense juste que si je n'avais pas fait ça à l'époque je ne vivrais pas ce que je vis aujourd'hui.

C'était il y a quatre ans maintenant, à une époque où j'étais au fond du gouffre à cause d'un accident qui avait ruiné ma vie. J'avais des séquelles tellement douloureuses que je passais ma vie à me buter à la morphine jusqu'au point où l'envie de mettre fin à mes jours est devenue tellement forte que je me suis dit qu'après tout si je devais passer à l'acte ce ne serait pas avant de m'être pris une perche monumentale. Et donc après quelques mois passés à geeker toutes les infos possibles sur l'ayahuasca et après avoir suivi la diète pendant quelques semaines, un soir je me suis  enfilé toute une casserole dans laquelle j'avais fait mijoter plus de 100g de plantes pendant 12h, tout seul dans le noir. Je n'avais pas spécialement peur pour ma sécurité même si le but n'était pas de claquer mais plutôt d'avoir un mega coup de pied au derche métaphysique pour sortir de ma spirale infernale.

Sans entrer dans le détail j'ai vraiment cru que j'étais mort pendant cette expérience. C'était infiniment plus intense que tout ce que j'aurais pu imaginer mais j'ai survécu, même si ce fut un véritable choc ontologique et qu'il m'a fallu plusieurs jours pour retrouver la parole après, et plusieurs mois pour me reconstruire une vision de l'univers qui tienne compte de cette nouvelle donne. Ca a été le début pour moi d'un cheminement spirituel et mystique ainsi que d'une rennaissance, et ça a été l'expérience la plus terrifiante de très loin, mais aussi la plus sublime et significative de ma vie et je ne regrette absolument pas de l'avoir fait. J'ai pu rebondir après, ça m'a totalement enlevé mes idées suicidaires, ça m'a réconcilié avec plein d'aspects de la vie et ça m'a redonné la motivation pour chercher à guérir. Finalement un an plus tard je trouvais enfin un chirurgien apte à m'opérer pour tenter de me débarrasser de la plupart de mes séquelles. Pendant l'année qui a séparé mon expérience ayahuasca de mon opération j'ai effectué peut être une quarantaine de percées avec de la DMT en freebase parce que j'avais besoin de retourner dans l'hyperspace pour me familiariser notamment avec certains souvenirs de l'ayahuasca que j'avais beaucoup de mal à digérer.

Après l'opération j'ai totalement arrêté la DMT puisque j'étais en convalescence chez mes vieux, avant de me consacrer à ma rééducation. Mais c'est l'été qui a suivi mon opération que j'ai commencé à ressentir ce dont il est question dans ce topic. En fait l'opération a consisté à m'insérer une prothèse de disque en titane entre deux vertèbres cervicales. Mais depuis, même si j'ai nettement moins mal qu'avant l'opération, j'ai toujours des séquelles, notamment des névralgies dans le cou, dans les mains et les bras, ainsi que des contractures musculaires chroniques dans les muscles profonds du dos autour de la colonne vertebrale et même au niveau du diaphragme. C'est assez douloureux, ça me gène dans mes mouvements et pour respirer et ça me donne envie de m'étirer tout le temps. Un jour où j'avais particulièrement mal je me suis suspendu a une barre de traction pour laisser la graviter de décomprimer les vertèbres et m'étirer le dos. J'ai ressenti un vrai soulagement en faisant ça et là j'ai pris une grande inspiration pour étirer encore davantage mon dos en gonflant le thorax. Et là j'ai commencé à sentir un truc monter, comme si j'allais faire un malaise, mais je ressentais en même temps une sensation de soulagement tellement agréable que je suis resté suspendu les poumons gonflés à bloc en essayant de m'étirer le plus possible. Et là j'ai commencé à voir apparaître des visuels, comme un hologramme devant moi que je voyais les yeux ouvert ou fermés. C'était très lumineux et coloré, recouvert de motifs et en mouvement comme un machin sorti tout droit de l'hyperspace, mais c'est resté que quelques secondes seulement avant de disparaitre quand j'ai repris mon souffle.

J'étais totalement sur le cul après ça. Mais depuis cet épisode, non seulement ça s'est reproduit plein de fois, mais j'ai également perfectionné une méthode pour le déclencher sur commande, parfois 10 fois d'affilé, et avec des intensités variables qui vont d'un simple soulagement comme une décharge d'endorphine à des percées incroyablement intenses avec perte totale de perception de l'espace et de la gravité, convulsions, catapultage de ma conscience dans un ailleurs radical avec des hallucinations visuelles et auditives extrêmes. Je me suis demandé si je ne faisais pas de l'épilepsie tout simplement mais les quelques médecins à qui j'ai pu en parler m'ont dit que ça ne collait pas avec de l'épilepsie. Ces expériences sont assez différentes d'un trip sous DMT mais c'est ce à quoi elles ressemblent le plus. Elles sont beaucoup plus brèves et brutales, les visuels défilent beaucoup plus vite et il y a beaucoup plus de sons (ça ressemble à des bruits électroniques qui forment des motifs très élaborés comme une espèce de techno barjo d'une autre dimension, avec toutes sortes d'onomatopées avec des voix pitchées, ça n'a aucun sens). Quelques fois il arrive que ces expériences soient moins chaotiques et presque intelligibles mais c'est rare. Une fois ça m'a secoué tellement fort que lorsque c'est redescendu j'étais par terre avec la bouche en sang parce que j'avais du me cogner la levre sur un meuble en convulsant (c'était vraiment flippant cette fois là).

A chaque fois que je fais quoi que ce soit qui vient étirer les muscles profonds de mon dos ça a tendance à le déclencher mais ça ne s'est jamais produit lorsque j'étais au repos. Lorsque je fais des exercices de renforcement musculaire pour mon dos ou mes abdos ça se déclenche presque systématiquement. Idem quand je fais des exercices de respirations que m'ont donné mon kiné. Les jours où j'ai moins mal ça va beaucoup moins se déclencher, sauf si je fais la méthode infaillible qui consiste simplement à me redresser le dos bien droit, à inspirer à fond puis à sortir le ventre avant de contracter les abdos et les muscles du dos d'un coup en me guidant avec la douleur pour sentir exactement quel muscle contracter. Quand je fais ça, ça déclenche un trip à tous les coups et je peux les enchainer comme ça à volonté. Une fois un de ces trips a pris des proportions complètement dingues et a duré bien plus longtemps que d'habitude, c'était pendant un cours collectif de yoga axé sur la respiration auquel j'avais participé pour tester. Pendant les exercices de respiration j'ai eu une expérience d'une intensité folle mais en même temps d'une extrême douceur. J'ai vu des mandalas sublimes se dessiner dans la tête pendant que j'entendais des voix me chuchoter dans la tête un charabia incompréhensible mais très agréable en mode ASMR, pendant que je sentais tout mon corps envahi d'une tiédeur délicieuse.

Je n'ai absolument aucune idée de ce qui m'arrive, ni de comment je dois le prendre. Je continue de le déclencher parce que si j'arrête les exercices qui le déclenchent mon corps se ratatine et les douleurs reviennent très vite. Et puis aussi quand je le fais je ressens généralement une sensation de soulagement extrêmement satisfaisante, comme un gros rush de morphine. C'est parfois beaucoup plus intense qu'un orgasme et ça dure plus longtemps. Mais d'un autre côté ça a un côté un peu flippant parce que déjà c'est une sensation douloureuse très pénible qui en est à l'origine et que je n'arrive jamais à faire disparaitre totalement, et puis aussi parce que c'est vraiment pas normal du tout. Je sais que ça peut être dangereux au moins du fait que lorsque ça se déclenche je perde totalement l'équilibre et que je peux me blesser en convulsant. Et puis c'est tellement intense et brutal qu'il m'est déjà arrivé de me dire "oups, ça y est je suis mort" les fois où ça s'est déclenché vraiment très fort, même si dans la grande majorité des cas ce sont des expériences plutôt agréables.

Je n'y comprends rien, je ne trouve aucune info nulle part sur un truc similaire, les médecins ne veulent pas en entendre parler et je ne sais pas si je cours un risque avec ça ou si c'est juste un truc assez cool que je peux explorer sans avoir besoin de substance.