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Dernière modification par ProbChildEater (15 février 2024 à 15:43)
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Dernière modification par Apoka (17 février 2024 à 01:29)
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Dernière modification par AmyW (20 février 2024 à 21:40)
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alb.vic a écrit
Bonjour à tout le monde
sauf le tabac car nous travaillons sur les psychoactifs.
[…]
Donc c’est à vous : pourquoi parlez-vous (ou pas) à votre médecin traitant de vos consommations ?
Le tabac est bien un psychoactif non ? Mais je peux comprendre l’exclusion.
Pour répondre précisément à la question, car je pense que c’est assez représentatif du manque de formation de certains généralistes sur ces problématiques, bienvenue sur mavie.3615.com ! Allons-y
Aujourd’hui mon médecin traitant me fait mon renouvellement d’ordonnance mais comme tout le monde j’ai dû d’abord me rendre en CSAPA. Mon médecin ne savait donc pas que je consommais (à l’époque de l’héro et de la méthadone en alternance, et tabac/shit/beu/alcool, plus quelques extras les jours de fêtes ^^). Il savait pour la clope et l’alcool. Je ne sais plus à quelle occasion je le visitais, un truc assez bénin, un « pied d’athlète » peut-être bien… mais il a noté que ce serait bien que je fasse des analyses de routine pour voir si tout allait bien vu mon âge. Ce que j’ai fait volontiers. Cela a permis de mettre en évidence une hyperthyroïdie, asymptomatique donc, mais c’est le genre de truc qu’il faut traiter et éviter de laisser empirer.
Donc en tout premier lieu il s’agit d’essayer de savoir ce qui, hors prédisposition génétique, pourrait en être la cause. C’est donc là que je lui ai dit que je prenais un traitement à la méthadone (40mg ou 60mg je sais plus). Et bien, et c’est ça que j’ai trouvé très surprenant, il a dit qu’il fallait voir si ça ne pouvait pas être ce traitement qui provoquait cette baisse d’hormone thyroïdienne. Il m’a dit qu’il n’en savait strictement rien et a regardé dans un bouquin (un Vidal je pense, enfin un truc du genre), pour voir ce qu’il en était. Moi non plus je n’en savais rien, je pense que ça m’aurait marqué quand j’ai lu la notice, mais vu ma mémoire très aléatoire je n’en savais pas plus. Ce n’est bien sûr pas le cas et il s’est presque excusé d’avoir dû vérifier. Tout en laissant entendre que ça lui aurait été plutôt soulagé que ce soit ça. Absolument pas par préjugé négatif mais parce que dans ce cas ce n’est pas une cause qui reste à déterminer, et potentiellement plus grave.
Bref, ce que je voulais dire c’est que je trouve en effet assez surprenant ce manque de formation sur un médicament comme la méthadone. J’ai pu me rendre compte par la suite que bien qu’ayant déjà quelques personnes à qui il en prescrivait (donc envoyé vers lui par un CSAPA), il connaissait vraiment pas grande chose. Il le reconnait lui-même.
Bon, après c’est sûr qu’on ne peut pas connaître les effets de tous les médoc’ par cœur, et ça se trouve il ouvre aussi le bouquin pour tout les autres ! ^^ Mais franchement, pour le connaître depuis plusieurs années maintenant, je ne crois pas.
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Dernière modification par elonnx (23 février 2024 à 01:02)
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Dernière modification par julietteNNN (25 février 2024 à 13:40)
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julietteNNN a écrit
C'est hyper compliqué... Mais dans tous les domaines en fait.
Un médecin bon / mauvais, c'est la roulette russe !
Mon amie d'enfance est médecin à l'hôpital et prend de la MDMA depuis 1 an (en festival, soirée) : si tu lui en parles à elle, niquel, évidemment elle sera réceptive et ouverte d'esprit.
Ses meilleures potes sont médecin du sport (de grands sportifs dans le basket et le hand), ou encore une chercheuse sur la médication du VIH... Elles prennent de la MD ensemble
C'est elles qui m'ont initié lors d'un weekend entre filles.
Par contre, je pense que si tu dis MDMA à mon vieux médecin G de village, 70 ans, il va demander de quoi tu parles ! ?
Tout dépend donc de l'être humain sur lequel tu tombes, comme dans tous les domaines. Y'a des cons et des moins cons ?
Ouais pas tout à fait d'accord avec ce point de vue... c'est pas une histoire de con ou pas con, c'est une histoire de formation ou plutot de non formation, entrainant stigmatisation, méconnaissance, refus de soin, et autres. Ce sont des choses qui ne dependent pas des individus mais qui sont des constructions sociales déjà, et qui ne sont pas déconstruites et accompagnées lors des formations de médecine. Alors que ca le devrait.
Et peut être que l'exemple que tu parles marchera lorsque tu parleras d'une consommation de MDMA, mais qu'adviendra t-il lorsqu'un usager lui evoquera des consos avec des representations bien plus stigmatisées ?
Autant y a des medecins qui sont conservateurs par morale, militantisme ou autre. Et que la ca va au dela des questions de formation (un peu comme sur la question de l'IVG, si je peux faire un "rapprochement")
Autant y a pleins de doc qui reproduisent des comportements et des paroles qui sont juste ce que pensent la société des usagers de drogues, et la ou c'est problématique c'est qu'on devrait être épargné par ces gens là qui sont dans "le prendre soin", et ne pas être assez formé sur des questions de produits, et d'addicto en école de médecine crée aussi cela.
Combien de fois ca m'est arrivé d'entendre le fameux "je ne fais pas de TSO car je ne connais pas" sans pour autant que la personne paraisse être un mauvais bougre.
FrontKicKKK
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julietteNNN a écrit
C’est bien plus complexe que ça, comme ça a été expliqué dans le commentaire précédent le mien. Certes il existe des médecins plus ouverts que d’autres. Mais comment le savoir avant de lui en parler? Car si ce n’est pas le cas, les dommages pour la personne peuvent être énormes : refus de soin, déni de douleur, sevrage imposé et j’en passe.
Ce qui peut passer pour du cannabis et de la MD passera-t-il si l’on parle de consommations particulièrement stigmatisées comme celle d’héroïne ou de crack? C’est malheureusement peu souvent le cas, et nombre d’entre nous en ont fait les frais, et en ont payé cher le prix…
Tant que les préjugés colportés depuis des décennies seront entretenus, par les médias (qui racolent de l’audience), par les politiques (qui racolent des votes grâce à la peur et la manipulation des médias), et jusque sur les bancs des facs de médecine ou du paramédical (demande donc à ton amie d’enfance ses cours d’addicto, on se fera un plaisir de les commenter ici et de les déconstruire!), il restera des situations inacceptables, comme relaté dans les commentaires à ce sujet, ou sur d’autres sections du forum.
Même en étant inscrit dans une demarche de soin, on n’est pas à l’abri (j’en ai moi-même témoigné il y a plus de 10ans, dans un post où je racontais comment on avait, et mal pris en charge ma douleur, simplement car j’étais sous Subutex (traitement de substitution aux opiacés), lors d’une hospitalisation où j’avais du subir une chirurgie (qui s’est révélée inutile, avec fausses déclarations pour la justifier dans mon dossier médical, allant à l’encontre de ce que la chirurgienne elle-même m’avait expliqué, mais c’est un autre sujet, quoique?)
Je ne dis pas qu’il n’existe pas des médecins qui ont fait l’effort de déconstruire ces croyances bien ancrées, j’affirme qu’ils sont une minorité et que nous ne pouvons justement, et ne VOULONS PAS, jouer à la roulette russe avec notre santé.
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alb.vic a écrit
Bonjour à tout le monde
Nous sommes deux internes en médecine générale à l'université Paris Est-Créteil et nous sommes en train de travailler à une thèse concernant la communication des consommations de la part des usagers à leurs propre médecin traitant. C'est-à-dire, nous cherchons les facteurs qui aident ou empêchent la communication avec le médecin traitant, dans le but de comprendre comment nous pourrions changer les pratiques des médecins généralistes pour avoir une meilleure communication sur le sujet des consommations, tout produit inclus (sauf le tabac car nous travaillons sur les psychoactifs).
Jusqu'à là nous avons fait des entretiens pour la première partie de notre étude.
Nous vous écrivons avec l’accord des modérateurs pour avoir votre avis sur le sujet et intégrer vos réponses dans le questionnaire que nous allons distribuer lors de la deuxième partie de notre étude. Toute réponse est bienvenue bien évidemment !
Donc c’est à vous : pourquoi parlez-vous (ou pas) à votre médecin traitant de vos consommations ?
J'en ai parlé au médecin qui me suivait, et ce, depuis le début où mes consommations ont commencé. J'imagine que je cherchais quelqu'un à qui me confier.
Je précise qu'il s'agit principalement de:
- consommations abusives (doses importantes) fréquentes et régulières de benzodiazépines et/ou d'opiacés faibles et forts
- consommations occasionnelles/ponctuelles/rares d'autres produits stupéfiants
Pour obtenir ces doses importantes de médicaments, j'ai fait du nomadisme médical en multipliant les ordonnances. Parmi ce nomadisme médical, il y avait un médecin que je consultais malgré tout régulièrement, et avec qui j'étais dans l'ensemble à peu près sincère et à qui je disais un peu tout, au sujet des surconsommations de médicaments, du nomadisme médical, des IMV à répétitions, de mes addictions, etc.
Cette situation a évolué et duré environ 1 an.
Finalement, la dernière fois que j'ai vu ce médecin, soit environ après 1 an de suivi, il m'a dit qu'il souhaitait ne plus me suivre, et que c'était son droit (ce que je respecte bien sûr). Il m'avait déjà prévenu auparavant qu'il pourrait décider de ne plus me suivre si je continuais dans cette voie. Mais comme je suis obstinée et bête (et que je voulais toujours quelqu'un à qui me confier), au fil des consultations, j'ai préféré continuer d'essayer de rester sincère grosso modo dans l'ensemble (plutôt que de m'inventer une vie) et finalement, voilà où cela m'a mené (en même temps, naïve et stupide comme je suis... ).
Quand bien même je respecte son choix de ne plus me suivre, j'ai quand même été bien affligée et abattue car c'est un médecin que j'appréciais beaucoup et auquel je m'étais attachée (ben ouais, et ça fait mal).
Lorsqu'il m'a annoncé sa décision, j'ai essayé de ne laisser rien paraître, sans montrer mes sentiments, et en restant en apparence neutre.
En conclusion, pour moi, parler de mes addictions et (sur)consommations de médicaments et/ou drogues, ainsi que de mon nomadisme médical et de toutes les "fautes" et "erreurs" que j'ai pu faire à côté, en parallèle (IMV, nombreuses prescriptions, etc.) a été une de mes plus grandes erreurs. Médicalement, c'est mon plus grand regret. J'espère que je ne ferai pas deux fois la même erreur.
Le prochain médecin qui me suivra (s'il y en aura un) ne saura rien de tout ça.
Bien fait pour moi, ça m'apprendra à être naïve, à trop faire confiance et à raconter un peu trop ma vie...
Allez, je vous laisse, je vais prendre mon petit mélange de valium, lexomil et xanax
Dernière modification par Calice34 (29 février 2024 à 21:25)
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Pesteux a écrit
Bonjour
Je n'en parle pas à mon médecin, parce que j'ai peur d'être trop vite catalogué comme "drogué" donc "à haut risque d'addiction". Ca pourrait me causer du tort lorsque j'ai besoin d'accéder aux anxiolytiques ou aux antidouleurs opiacés. Par ailleurs, tous les médecins à qui j'en ai parlé par le passé ont répondu par un discours dramatisant et diabolisateur plutôt désagréable : je me suis senti jugé, et ça a créé un malaise dans ma relation avec ces soignants.
Amicalement.
Je suis tout à fait d'accord avec toi. Un médecin, sachant qu'un de ses patients est concerné par des problèmes d'addiction ou de surconsommation de médicaments, serait (je pense) réticent à prescrire des BZD ou des opiacés. Raison de plus (pour moi, en tout cas), de ne pas en parler.
Et également, je me suis déjà sentie jugée. Une fois, en allant dans une permanence médicale (je ne pouvais pas voir mon médecin habituel dans l'immédiat, donc j'avais décidé d'aller dans une permanence médicale), le médecin qui m'avait reçu, connaissant un peu ma situation (abus médicamenteux, conso de stup, et j'en passe) m'a littéralement dit, je cite, "vous n'avez rien à faire ici", sur un ton un peu irritable, remonté. Je comprends la cohérence de son propos, mais le ton qu'il avait employé sentait pleinement les reproches et la remontrance.
Un peu plus, et il aurait appelé le vigile pour me sortir... (je blague bien sûr hein, ya pas de vigile ds une perm médicale, pour ceux qui auraient des doutes)
En sortant de la consultation, j'avais juste envie de pleurer
Dernière modification par Calice34 (29 février 2024 à 22:46)
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Kalei a écrit
Pas envie qu’ils ratent un truc parce que je mens ou quoi. A un moment tu va pas crever ou détruire ta santé juste parce que tu veux pas leur dire .
Et d’ailleurs j’ai été agréablement surpris .
Personne n’a pris ça « bien « mais personne n’a pris ça mal non plus
Ça devrait toujours se passer comme ça…
Et au final ça va ?
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Calice34 a écrit
Parmi ce nomadisme médical, il y avait un médecin que je consultais malgré tout régulièrement, et avec qui j'étais dans l'ensemble à peu près sincère et à qui je disais un peu tout, au sujet des surconsommations de médicaments, du nomadisme médical, des IMV à répétitions, de mes addictions, etc.
(...)
Finalement, la dernière fois que j'ai vu ce médecin, soit environ après 1 an de suivi, il m'a dit qu'il souhaitait ne plus me suivre, et que c'était son droit (ce que je respecte bien sûr). Il m'avait déjà prévenu auparavant qu'il pourrait décider de ne plus me suivre si je continuais dans cette voie. Mais comme je suis obstinée et bête (et que je voulais toujours quelqu'un à qui me confier), au fil des consultations, j'ai préféré continuer d'essayer de rester sincère grosso modo dans l'ensemble (plutôt que de m'inventer une vie) et finalement, voilà où cela m'a mené (en même temps, naïve et stupide comme je suis... smile).
(...)
Quand bien même je respecte son choix de ne plus me suivre, j'ai quand même été bien affligée et abattue car c'est un médecin que j'appréciais beaucoup et auquel je m'étais attachée (ben ouais, et ça fait mal).
Lorsqu'il m'a annoncé sa décision, j'ai essayé de ne laisser rien paraître, sans montrer mes sentiments, et en restant en apparence neutre.
Calice34, je trouve ton message particulièrement touchant.
L'histoire d'une trahison...
Ce médecin avait réussi à nouer une alliance thérapeutique avec toi, ce qui n'était pas gagné d'avance, car quand on fait la tournée des médecins, on se méfie. Mais quand on est dans le mal, on ne cherche pas que des cachetons, souvent, on cherche aussi quelqu'un à qui en parler. Il a bénéficié de ça pour créer un lien avec toi, et du coup, il avait de l'or dans les mains pour t'aider.
Et au lieu de ça ? Et bien il prend peur parce qu'il ne se sent pas à la hauteur face à tes symptômes, et il t'abandonne. Pour moi, c'est une trahison de l'alliance thérapeutique.
Perso, je ne respecte pas du tout cette attitude.
Je trouve ça inhumain, et très peu professionnel. Ca démultiplie le risque pour le patient, d'autant plus que c'est souvent des situations où la personne est très fragile psychiquement.
Pour soigner quelqu'un qui surconsomme et qui fait des IMV, ben ouais, faut un peu de cran, faut endurer l'angoisse que ça se termine mal pour le patient.
Mais c'est son job non ? On dirait quoi si c'était le gendarme qui partait en courant devant les cambrioleurs ?
Calice34 a écrit
Bien fait pour moi, ça m'apprendra à être naïve, à trop faire confiance et à raconter un peu trop ma vie...
Triste conclusion, bien que parfaitement réaliste
Amicalement.
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