Méthode de sevrage de cannabis

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vlrnunvon homme
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Bonjour à tous,

Le cannabis est souvent perçu comme une "drogue douce", ce qui tend à normaliser sa consommation, en laissant croire que l'arrêt sera simple et sans conséquence. Cependant, la réalité est plus complexe. Nous savons désormais que le THC active les circuits dopaminergiques du cerveau de manière similaire à certaines drogues dites "dures". Cela perturbe les mécanismes de récompense et de motivation, rendant l'arrêt plus difficile qu'on ne le pense.

Si vous êtes dépendant ou si vous l'avez été, vous connaissez sans doute ce sentiment. J’ai moi-même traversé cette phase : ex-fumeur chronique pendant 4 ans (de mes 15 à mes 19 ans) avec une consommation de 6 joints par jour. Progressivement, mes préoccupations sur ma santé mentale et mes capacités cognitives ont pris le dessus, notamment en raison de mes études.

Comme beaucoup, j'ai essayé de nombreuses fois d’arrêter, mais je cherchais une méthode concrète qui rendrait le sevrage plus supportable. Après plusieurs tentatives infructueuses, j'ai mis au point une méthode autonome qui m'a finalement permis d’arrêter pour de bon, avec un minimum de stress.

Pourquoi cette méthode fonctionne ?
L’efficacité de cette méthode repose sur une combinaison d’éléments psychologiques et physiques, tous soigneusement pensés pour maximiser vos chances de succès. Voici pourquoi chaque étape est cruciale :

1. L’envie d’arrêter : la clé du succès
Avant tout, il est essentiel de souligner qu’une réelle envie d’arrêter est fondamentale. Toutefois, cette motivation peut être altérée par le cannabis, car il comble souvent un vide émotionnel ou psychologique. C'est pourquoi je recommande de consulter un médecin ou un psychiatre pour discuter de la possibilité de prendre un traitement antidépresseur, de type ISRS ou Bupropion (avec un effet amphétaminique).

Ces médicaments aident à lever le syndrome amotivationnel causé par le cannabis, en rééquilibrant les niveaux de sérotonine et en stimulant les circuits de motivation. Ce traitement, pris environ deux semaines à un mois avant l’arrêt, vous aide à retrouver une dynamique positive pour amorcer le sevrage avec plus de facilité.

2. Préparation mentale quotidienne : ancrer l’idée du sevrage
Chaque soir, avant de dormir, allongez-vous dans votre lit, fermez les yeux et répétez-vous mentalement que vous allez arrêter de fumer. Ce processus, appelé autosuggestion, est une technique puissante qui repose sur l’activation des circuits neuronaux de la détermination. En répétant cette affirmation, vous entraînez votre cerveau à accepter l’idée de l’arrêt, comme si c’était déjà une réalité.

La visualisation est tout aussi essentielle : imaginez-vous traverser des journées entières, voire des semaines, sans toucher au cannabis. Ce simple exercice prépare votre esprit à accepter l'arrêt comme un processus naturel, en réduisant la peur de l’inconnu et en stimulant la création d’un nouveau schéma comportemental dans votre cerveau.

3. L’utilisation du NAC : soutien chimique efficace
Cinq jours avant la date d’arrêt, ajoutez un autre élément clé à votre plan : commencez un traitement à base de N-acétylcystéine (NAC), un complément disponible sans ordonnance. Pourquoi le NAC ? Ce mucolytique a des propriétés uniques qui aident à rétablir les niveaux de glutathion dans le cerveau, réduisant ainsi les cravings et aidant à prévenir les rechutes. En outre, il a été prouvé que le NAC agit favorablement dans la gestion des addictions, en réduisant l'envie irrésistible de consommer.

Je recommande une dose de 1200 mg à 2400 mg par jour, répartie en deux prises. Cela aide à réduire les symptômes de manque et à protéger votre cerveau des effets néfastes du sevrage.

4. Réduction progressive : minimiser les chocs physiques et mentaux
Arrêter brutalement peut être difficile et provoquer des symptômes de sevrage intenses. Pour éviter cela, réduisez progressivement votre consommation dans les jours précédant l’arrêt. Par exemple, si vous fumez 5 joints par jour, réduisez à 3 pendant les deux premiers jours, puis à 2 les jours suivants, et enfin à 1 le dernier jour. Cette diminution graduelle aide votre corps à s’adapter tout en réduisant les effets du sevrage.

5. Le dernier joint : une rupture mentale et physique
Le jour où vous fumez votre dernier joint, débarrassez-vous de tout ce qui est lié à votre consommation : feuilles, pochons, pipes, tout doit disparaître. Pendant que vous fumez ce dernier joint, forcez-vous à en détester l’odeur et le goût. Concentrez-vous sur ce qui vous déplaît et imaginez-vous que cette fumée vous rend malade. En provoquant volontairement un dégoût, vous créez une rupture mentale entre le plaisir et la consommation, ce qui est crucial pour éviter les rechutes.

6. Soutien post-arrêt : renforcer la réussite à long terme
Après avoir arrêté, poursuivez le traitement antidépresseur sous la supervision de votre médecin. Quant au NAC, continuez-le pendant un mois après l’arrêt pour maintenir votre cerveau en bonne santé et minimiser les risques de rechute. Ce complément ne présente que peu ou pas d'effets secondaires, vous pouvez donc continuer ou arrêter selon vos besoins.

Cette méthode a fonctionné pour moi, mais également pour plusieurs membres de ma famille et amis. Elle permet un sevrage progressif et relativement peu stressant du cannabis. Si vous suivez chaque étape avec conviction et en comprenant les raisons derrière chaque action, vous maximiserez vos chances de réussite.

Je vous encourage également à intégrer des activités que vous aimez dans votre quotidien. Cela peut sembler difficile au début, mais redécouvrir des plaisirs sans cannabis est essentiel pour rééquilibrer votre vie.

Je vous souhaite bon courage, et n’hésitez pas à poser des questions ou à demander des conseils supplémentaires. Je suis ici pour vous soutenir dans cette démarche !
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Bonne recap, merci.

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Ciao
Bienvenue sur notre plate-forme. Tu dis bien, il a marché pour toi. Moi, qui a fumé de 1982 à 92 entre 3 et 5g par jour -pas de cigarettes- j'ai du arreter puisque consommant déjà plusiers opiacés, je ne supportait plus le cannabis (faut dire aussi que les dernières mois jachetais un kg dherbe et je sortait l'huile que je fumais partout comme une cigarette): angoisse, stress, paranoïa. J'ai arreté du jour au lendemain, bien conscient que cannabis ne donne pas de manque physique et me "aidant" par mes opiacés. C'etait bcp plus difficile des années après arreter la cigarette. sinon le cannabis comme une lettre à la poste.
Maintenant je donne des taffes quand la qualité est au rdv, et je prends des claques!! Et j'achète surtout pour mon fils.

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Oui l'arret du cannabis ne donne pas un syndrome de sevrage à tout le monde !

https://www.vidal.fr/actualites/30584-m … nabis.html

Syndrome de sevrage

Un syndrome de sevrage, généralement modéré et spontanément résolutif, peut survenir lors d’une réduction importante ou de l’arrêt du cannabis. Les symptômes psychiques sont au premier plan : humeur dépressive, anxiété, agitation, irritabilité, baisse de l’appétit et troubles du sommeil (cf. supra). Les signes physiques, tels que crampes abdominales, douleurs musculaires, tremblements, frissons, maux de tête, hypersudation et perte de poids sont moins fréquents.

Ces signes apparaissent typiquement un à deux jours après la réduction ou l’arrêt de la consommation, avant d’atteindre un pic entre le 2e et le 6e jour puis diminuer ensuite sur plusieurs semaines.

Ils ne sont pas toujours faciles à distinguer d’un sevrage tabagique concomitant.

La moitié des personnes en sevrage présentent au moins un de ces signes. Leur incidence et leur sévérité sont corrélées à la durée et à la fréquence de consommation, mais pas avec l’âge, le genre ou la prise d’autres substances.

Généralement, un traitement n’est indiqué qu’en cas de troubles du sommeil ou de l’humeur interférant avec la vie quotidienne. La prise en charge se fonde sur des conseils et éventuellement sur la prescription d’un traitement symptomatique. Une hospitalisation est nécessaire chez les personnes ayant des idées suicidaires et/ou des comorbidités psychiatriques.

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Dernière modification par prescripteur (01 octobre 2024 à  08:56)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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pierre
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Bonjour
Merci pour la méthode.

Nous savons désormais que le THC active les circuits dopaminergiques du cerveau de manière similaire à certaines drogues dites "dures". Cela perturbe les mécanismes de récompense et de motivation, rendant l'arrêt plus difficile qu'on ne le pense.

Attention de ne pas neurobiologiser la conso de cannabis. (Cad expliquer tout par les récepteurs…) On ne sait rien de ce que tu as dit sur les récepteurs, fait dans la vie réelle des PUD..….la vie réelle est beaucoup plus complexe et la conso de prod est bio-psycho-sociale !


Le NAC est un anti craving pour la coke. Rien n’est prouvé pour le cannabis.

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Bonjour, il y a quand même quelques articles positifs sur l'efficacite du NAC dans le sevrage du cannabis. Mais l'effet ne semble pas être sur les symptomes du sevrage (hors craving) mais sur le craving et le maintien du sevrage.

https://www.sciencedirect.com/science/a … 0322000491

Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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vlrnunvon homme
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pierre a écrit

Bonjour
Merci pour la méthode.

Nous savons désormais que le THC active les circuits dopaminergiques du cerveau de manière similaire à certaines drogues dites "dures". Cela perturbe les mécanismes de récompense et de motivation, rendant l'arrêt plus difficile qu'on ne le pense.

Attention de ne pas neurobiologiser la conso de cannabis. (Cad expliquer tout par les récepteurs…) On ne sait rien de ce que tu as dit sur les récepteurs, fait dans la vie réelle des PUD..….la vie réelle est beaucoup plus complexe et la conso de prod est bio-psycho-sociale !


Le NAC est un anti craving pour la coke. Rien n’est prouvé pour le cannabis.

Merci pour ton retour, mais il y a plusieurs points que je dois rectifier.

Quand je parle du THC et des circuits dopaminergiques, je fais référence à des études bien établies : Le THC, via les récepteurs CB1, modifie la libération de dopamine dans certaines parties du cerveau, ce qui affecte directement le système de récompense. Dire que la consommation de cannabis est uniquement bio-psycho-sociale ne change pas le fait qu'il y a une base neurobiologique claire qui doit être prise en compte. Réduire cette dimension, c'est ignorer une partie essentielle du problème.

Concernant le NAC, tu dis qu'il n'est prouvé que pour la cocaïne, mais ce n'est pas tout à fait vrai. Des études, notamment de la Medical University of South Carolina, montrent que le NAC aide à réduire les cravings chez les consommateurs de cannabis. Le NAC agit sur les systèmes glutamatergiques, qui sont liés aux mécanismes de dépendance. Ce n’est pas uniquement un anti-craving pour la cocaïne ; il a aussi des effets plus que notables sur la nicotine, le cannabis, et bien d'autres prods.

Les preuves sont là, même si elles ne sont pas encore aussi nombreuses que pour d'autres substances. Mais dire que rien n’est prouvé est simplement faux. Le NAC a un excellent profil de tolérance, et son usage pour le cannabis est loin d’être infondé...

Bien à toi !

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Échec Scolaire homme
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vlrnunvon a écrit

bio-psycho-sociale

De plus, il n'est pas facile de déterminer ce que ce terme signifie précisément.
C'est pour moi une terminologie polysémique à laquelle on peut peut faire dire tout et son contraire.
Il aurait fallu l’expliciter ou poster des références.

Enfin, ton post parlait de sevrage et non de consommation quelle qu'en soit la visée.

Bonne soirée !

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