il y a quelques temps, je m'étais promis d'écrire ma présentation en ayant un sourire aux lèvres.
Et vu, qu'aujourd'hui encore, je patauge sans légèreté, j'abandonne l'idée de me présenter et je me remet confiante aux bienfaits du tapotage sur un clavier. Comme tout ce que j’entreprends en ce moment, aucune garantie de réussite. Tant pis, ça m'aura donné une bonne excuse pour ne pas mettre les mains dans le cambouis.
dehors, il fait beau, chaud, lumineux (petits oiseaux, fleurs et feuilles sur les arbres, ciel bleu, tout ça). clichés d'une journée de printemps avancé.
malgré l'air tiède, à l’intérieur de moi, un brouillard gris épais m'enveloppe et m'étouffe (ce n'est pas la bourrasque, ce n'est pas l'orage : ça bouge avec la difficulté d'un pachyderme ankylosé). Dalida résonne dans mes oreilles, j'ai l'impression que les rayons se posent sur ma peau, mais jamais sur mon cœur...je n'arrive même pas à m’enrager pour ne pas savoir profiter du printemps que j'ai attendu tout l'hiver.
les seules pétales que je sens sont ceux des larmes à fleur de peau. mon souffle paralysé bloque mes nerfs, mais les paupières se mouillent toutes seules.
ce matin, quête désespérée d'un médecin, je me fais renvoyer à chaque bureau et je finis par m'affaler en pleur sur les escaliers du dernier bâtiment, incapable de rétorquer aux arguments bidons des secrétaires, la voix cassée, la tristesse dans les muscles. Si j'allais bien, j'aurais pu, avec une facilité étonnante, mendier une petite place pour une consultation rapide, m'arranger pour me pointer à 7h du mat, insister, mais, si j'allais bien, je n'aurais pas besoin de voir le blanc aveuglant d'une blouse apprêtée.
Les Velvet Underground s'écoulent bruyamment sur youtube, mais rien ne coule dans mes veines. Quoi que, j'ai l'impression d'avoir du béton dans les artères, qui durcit au fer et à mesure et m'alourdit la vie et les os. Et je crois voir des parpaings bloquer toutes les voies. Je sais bien qu'il doit y avoir une masse cachée au milieu des débris, mais si déjà je n'ai pas la force de la chercher, je ne suis pas bien sûre d'arriver à la brandir.
En attendant, j'essaye de me noyer dans un verre épais de
kratom. Comme si allait changer quelque chose. Aujourd'hui, au moins, je n'aurais même pas réussi à être défoncée. (sans déc, une fois j'ai été super agréablement surprise que le
kratom arrive à repousser la grisaille de mes neurones, qui sait).
Bon, je me lasse toute seule, je n'imagine même pas les éventuels lecteurs ! Ne vous fatiguez pas à me lancer des bouées de sauvetage, j'ai pleins de choses à faire. Je parts bientôt pour quelques jours sous d'autres horizons, avant je dois régler pas mal de trucs. Mais j'ai du mal. Mais je suis mal. Cependant, tout au fond de mon abîme de cœur, j'y crois que ça va aller, que les mauvais jours finiront. un jour qui n'est pas aujourd'hui, mais tant pis.
Je remercie vraiment PA pour cet espace. Je m'excuse pour les mots en vrac, pour ma complaisance envers mon mal-être et l’égocentrisme de ces lignes (rien à voir, mais j'imagine des traces en forme de cercle sur un miroir et quand on tape on s'y voit au centre...je commence à divaguer).
C'est un outil pour moi de réconfort, les octets qui se suivent laissent des petites scarifs qui apaisent, une fois cicatrisées.
Thanks et bonne route à tous les compagnons de route