Incarcération et subutex

Et oui j'abonde dans ce sens. Et ce n'est pas critiquer négativement ton compagnon Juli, loin de là .
Les tso ne sont pas le problèmes, ce sont les usagers et la façon dont ils utilisent le subutex ou la méthadone.

Cela me rappelle une amie qui avait un diabète rare et très sévère qui avais les pires difficultés à  gérer correctement ses soins, aussi bien son alimentation que les dextros et prises d'insuline.
Pourtant personne ne remet en cause le traitement pour les diabétiques, d'abord initié par une inifrmière on évalue par la suite si le patient est capable de prendre en charge elle sa maladie en ayant compris les problèmatiques liés à  sa pathologie.

Les héroinomanes sont un public qui n'est pas facile en règle général, c'est pour cela qu'il y a des psy, des médecins, des centres, des csst pour les aider.

Un tennisman professionnel qui commence sa carrière ne pense pas tout de suite à  sa retraite et l'arrêt de la compétition.
C'est la même chose pour un toxicomane qui initie un traitement de substitution.
Il se soigne pendant des années et en fin de carrière il songera éventuellement à  arrêter progressivement son traitement.
Le sevrage n'est pas le but en soi.
Juli si nous disons cela c'est que l'on a des années d'expérience de rechutes, de prises de subutex, méthadone.
Ton compagnon a besoin d'être aidé en ce moment d'être écouté car il souffre.
Qu'il reprenne son traitement et réfléchisse à  votre avenir commun, sa sortie de prison, le but pour lui est de faire le tri dans sa tête, de réfléchir à  sa vie son avenir, d'aller mieux et retrouver confiance et espoir en l'avenir.
Il est à  côté de ses pompes mais je ne le juge pas, c'est normal.
L'héroine ce n'est un petit problème.
Soit à  ses côtés Juli.

Bonjour, mon jeu de mot n'est pas une blague, ça ne me fais pas rire du tout..c'est ce que mon compagnon ressens vis à  vis du sub. Ça le tue à  petit feu. Loin de moi l'envie de dénigrer cette substitution qui à  un intérêt certain, dans le cadre d'un traitement et d'un suivi médical. Mais ce n'est pas le cas pour mon compagnon. Il en a un usage au même titre qu'une autre drogue, et ça le détruit. J'en ai parlé avec lui..à  savoir si il avait réellement besoin de se sevrer et s'il ne se sentait pas mieux avec? Il a répondu que si il avait été mieux avec il n'essaierai pas d'arrêter. Quant à  en parler avec un médecin.. C'est pas facile car le détenu doit faire une demande écrite et attendre qu'on le convoque..c'est long et appartement mal vu par les autres détenus. Ensuite, sa décision de se sevrer en bloc est un choix de sa part, lié je pense, à  son incarcération. Il est clair que s'il avait du assurer un boulot, des enfants et tous les problèmes de la vie courante, il n'aurai pas pu envisagé ce genre de sevrage. Je suis consciente que le cas de mon compagnon fait partie d'une minorité de tox..pas très disciplinée certes, mais elle existe comme même.

La prison est un milieu clos on ne sait pas trop ce qu'il s'y passe.
Ce que je veux dire c'est qu'il y a sûrement d'autres facteurs liés à  la vie carcérale qui poussent ton compagnon à  vouloir arrêter le subutex. (Fabrice)
Je suis tout à  fait d'accord et j'avoue y avoir pensé au tout début de cette discussion, c'est un sujet bien épineux qu'est le tien (le votre) Juli, une question bête : tu correspond par courrier avec lui ? je pense et j'espère que oui, puisque les communications téléphoniques il s'y refuse pour le moment rien ne t'empêche de lui montrer ta présence par courrier, tes craintes et surtout les conseils que tout le monde ici te donnent.
Ca ne le laissera pas indifférent j'en suis persuadé et le fera surement réfléchir à  sa manière de se sevrer.
Courage Juli et surtout ne dépéris pas, ne rentre pas dans la dépression sinon ça sera le pire enfer aussi bien pour lui que pour toi, sois forte Juli (plus facile à  dire qu'à  faire je te l'accorde)
J'ai parlé de la situation à  un membre de mon ex belle famille (pour être précis ) il est surveillant dans un centre pénitentiaire, j'attends sa réponse et ses infos.
Prenez soin de vous 2;

Bye

DC

Mardi 25 juin: on a eu des rapports brefs mais confiants..malheureusement aujourd'hui j'ai eu trop de RDv et pas assez de temps pour lui..j'ai manqué la plupart de ces appels car pas le choix!! Je sais qu'il m'en veut car il n'arrive pas a faire la part des choses en ce moment. Je suis sûre qu'il n'a pas cru en mon dîner professionnel par exemple!!! Ce qui est sûre c'est que moi je l'a fait la part des choses et même si je ne suis pas bien lorsque je ne suis pas assurer de sa confiance et de son bien être..je ne tomberai pas en dépression:). Encore merci.

Oui c'est déjà  pas mal 10 jours, c'est le début

mes messages n'étaient pas des "oppositions", je sais le sevrage possible j'en ai réalisé plusieurs avec succès et de nombreuses personnes ici aussi ont cette expérience. Donc cool que ca aille pout lui mais prépare toi car le match commence tout juste, ça va etre long long long, et le plus dur est hélas devant - avec à  la clef un risque de rechute extrmement élevé et vu sa détermination, il pourrait assez mal vivre le fait de se sentir  "moins fort" qu'une molécule.

Si ca arrivait, il lui faudra peut être changer de point de vue jusqu'à  comprendre qu'un combat n'est peut être pas la bonne approche et qu'au contraire lâcher prise pourrait etre soulageant... et ça, peut etre qu'en l'aidant à  voir autrement, ca pourrait lui faire du bien... bon mais espérons quand meme qu'ils soient dans les 10% d'usagers qui arrivent à  se sevrer définitivement sans envie derriere.

Déjà  la partie physique débute et ca risque de durer encore un temps...

La grande et typique erreur  c'est d'imaginer à  tort que TOUT les problèmes viennent de la molécule et de la "dépendance" - et donc d'imaginer à  TORT qu'éliminer la molécule et la dépendance éliminera tous les problèmes comme par magie... et d'oublier aussi que la molécule, bien au contraire, est au service d'une économie psychique et fait plutôt office de "solution provisoire" face à  des difficultés...

donc s'accrocher à  cette idée de devoir se sevrer coute que coute conduit l'usager à  s'infliger un réel chemin de croix pour stopper sa consommation. C'est FAISABLE, bien sûr, au prix d'un effort considérable : un sevrage est extrêmement usant physiquement et mentalement... et si seulement à  la sortie, il y avait une récompense, je serai le premier à  inciter les uns et les autres à  faire cette démarche : mais à  la sortie la personne est juste usée, tous ses problèmes latents sont là , toujours bien là  et plus que là , l'arrêt de la dépendance n'a rien solutionné en soi -et  pire la "solution provisoire" que représentait la dépendance en faisant office de plâtre n'étant plus là  - tout parait même plus compliqué et impossible sans la béquille du produit.

Tout cela pour dire un peu crument qu'on ne se rend pas dépendant pour rien - c'est à  dire quand on le devient c'est que généralement, meme si c'est inconscient, on a eu intérêt à  le faire... et c'est pareil pour l'arret, il ne faut pas forcer les choses généralement aussi quand on est prêt à  se passer vraiment de cette "solution" d'appoint qu'est la dépendance, on le sent très bien intérieurement et généralement quand on en est vraiment là , ça ne nécessite aucunement de confirmation par un bras de fer avec le produit : la diminution progressive se fait naturellement sans le moindre doute...

si la personne n'arrive pas à  diminuer, ce n'est pas grave, cela signifie simplement qu'elle n'est pas prete pour le faire.

Bref c'est bien de lui donner du soutien, si tu vois qu'il va de plus en plus mal dans quelques semaines, peut etre faudra -t- il l'aider justement à  accepter l'aide d'un traitement qu'il refuse vaillamment aujourd'hui comme si c'était "mal". Mais la question n'est pas là  et il faut pouvoir s'en rendre compte.

Pas simple.

Courge a toi

Ziggy

ps : Souvent il y a une phase d'euphorie au début qui se dissipe donc très vite quand l'usager commence à  comprendre vraiment ce que signifie pour lui un sevrage...

Dernière modification par ziggy (28 juin 2013 à  01:19)