Bonjour à tous !
Deuxième post, deuxième récit de voyage psychique et chimique. Il s'agit d'une prise de champignons hallucinogènes (Psilocybe cubensis « Hawaiian »), rien de très exotique pour ce forum en somme. Mais c’est une expérience assez puissante et importante que je tenais à partager, quitte à donner quelques détails plus ou moins intimes.
Il s’agit de
champis maison produits via un
growkit acheté en ligne,
champis séchés au ventilateur et pour lesquels, au contraire de mes petites
Salvia, je n’ai pas d’affection particulière. Faut dire que ça pousse très vite et d’un coup ! Pas le temps de prendre le temps de les voir croître, et puis la première récolte est vraiment abondante, on se dit « ooooh qu’ils sont mignons » et c’est tout, pas de relation particulière avec l’organisme.
Bref je me suis égaré mais il me fallait décrire la relation que j’ai avec ces petites fleurs des dieux comme certains semblent les appeler. J’en avais déjà pris un certain nombre de fois dans des contextes différents qui ne valent pas nécessairement la peine de tous les décrire autrement que de manière succincte pour l’instant.
Mais juste histoire, pour les plus curieux, de savoir où j’en étais alors avec les
psilocybes :
1ère fois : 5 pieds moyens (je n’ai jamais compté en grammes, je trouve ça plus froid) en concert [Yom et Wang Li, allez écoutez l’album sur Deezer, un régal !
http://www.deezer.com/album/1531006], voyage intérieur, très spirituel, très émotionnel, débuté la soirée avec des amis en ayant pris (plus expérimentés) et d’autres sobres, fini la nuit en charmante compagnie, très bon souvenir
2ème fois : 5 pieds avec cette même personne, en forêt, trip très paisible et plaisant, j’y découvre cette connexion avec le monde végétal qui me plaît beaucoup
3ème fois : 7 pieds avec … une autre amie intime, trip extrêmement sensoriel, charnel et fusionnel. Erotique et sexuel même mais passons …
4ème fois : 10 pieds avec un compagnon de voyage qui a alors découvert la substance. On l’appellera Adrien par la suite pour respecter son anonymat (faux nom), on s’était foutus sur une butte près de chez moi en fin d’après-midi. Trip riche, intense et intéressant, puissantes premières hallucinations visuelles et angoisses mais très positif dans son ensemble.
Mais revenons au voyage que je souhaitais décrire ici. Je l’ai fait avec Adrien (faux nom) sur cette même butte, mais le contexte et la prise sont radicalement différents de toutes les autres fois.
En effet mon humeur était plus basse que l’abysse, le matin même j’avais appris mon échec à un concours important ; une grande surprise cet échec, j’étais très confiant, inutile de dire combien j’étais abattu.
En rentrant chez moi je propose à Adrien un petit trip. J’étais vide, vidé, presque anéanti, sans pleurs ou lamentations mais en me torturant la pensée. Je voulais penser à autre chose, me défoncer, faire un reset mental, me soumettre à mon inconscient, explorer les
champis sous d’autres angles, … tout ça à la fois. C’est assez inconscient ou dangereux comme envie mais en même temps je prenais, et prend toujours, les psilo très au sérieux, recherchant avec eux le spirituel plus que le festif. Je savais que c’était une mauvaise idée, je savais que ça allait être du sérieux, plus que les autres fois.
Avant de rejoindre Adrien, alors que je prépare une bouteille d’eau pour tenir le voyage et un peu de nourriture pour la redescente, je gobe 5 petits champignons seul. J’étais en effet curieux de connaître la puissance des petits (savoir s’ils sont équivalent aux gros notamment [ils donnent moins de nausées mais sont sensiblement moins chargés en
psilocybine j’ai l’impression]).
Puis je me place sur la butte et j’attends Adrien et un troisième compère (celui qui m’aura plus tard accompagné avec la
Salvia). L’attente est longue, je me met en tailleur, couvre ma tête d’une capuche et place mes mains en posture pseudo-méditative. Mon humeur se stabilise, je suis serein dans ma tristesse qui s’amenuise, je me sens bien ici, entouré de graminées, de pins, d’ailantes, de toute une vie qui m’aide à me faire comprendre que tout continue, que ma peine n’est qu’un passage.
Les deux arrivent, me découvrant ainsi, tranquille et maussade. Adrien prend 10 pieds et moi 20 (moyens et gros, désolé … je suis nul à estimer les masses). Le troisième un petit quart d’heure, le temps de discuter un peu, il essaye de me remonter le moral à sa manière mais je le sens inquiet, non seulement pour moi mais aussi pour lui. Il avait en effet un important entretien quelques jours plus tard et voulait se tenir en forme, c’est pour cela qu’ils ne nous pas accompagné, ni spirituellement car il n’a rien pris, ni physiquement car il est même parti.
La montée est classique, lente, continue, avec des légères variations. Elle est plaisante, les sensations extérieures, la communion avec l’environnement qui s’installe, les premiers effets détournent mon état d’esprit de la mélancolie. Soir d’été, le soleil s’absente pour un long moment ne laissant que la clarté du ciel bleu. Il fait frais, je suis en sweat, short, tong (la fine classe en somme :p). Adrien et moi sommes « chill », on discute peu, mais on arrive encore pour le moment à construire des phrases propres.
Un peu plus tard je me lève pour aller uriner, je m’éloigne exagérément, guidé par une pudeur et une envie de m’isoler un instant. J’éprouve une grande affection pour le pin contre lequel je m’appuie et regarde la végétation que je surplombe. Tout me semble au premier plan, j’ai l’impression de déceler des structures, des organisations dans la végétation (tel groupe de buissons, tel relief, etc).
Sur le chemin du retour je traîne un peu fait quelques tours.
J’ai envie de me dégourdir les jambes car j’ai l’impression de m’alourdir, ma chair me semble fonctionner de manière bizarre, différente de ce que je connaissais d’habitude avec les
champis. Et ce n’est pas le mal de ventre, ça touche mes jambes, mes bras, tout est … bizarre, pas lourd, pas encore cassant. Je sais que ce n’est pas positif.
Trainant autour des cendres d’un reliquat de feu de camp, Adrien me rejoint, on rigole à propos de deux trois trucs. Rire jaune pour ma part, pas ce rire sincère qu’offrent parfois les psilos. Quelques mots vains sur quelques femmes. Ça me saoule.
Au fur et à mesure que ça monte il me devient clair que quelque chose se passe en moi. Quelque chose de sérieux, de différent, qui a saisi mon corps, ma chair mais pas encore totalement mon esprit. Conscient de cela je mets mes bras en mouvement, quelques gestes yogiques, de relaxation. Des gestes circulaires, symétriques, passant près du ventre ou des épaules. L’objectif était de m’apaiser, de me faire croire que je faisais circuler des énergies bloquées … Si cet acte a bien eu un effet alors ça été quelquechose de bien différent. Je pense que ça a mis, en un sens, ma chair en mouvement, forçant des choses pesantes à se déplacer plus qu’elles ne le faisaient déjà . L’image appropriée est celle du courant qui racle et dame les fonds marins, soulevant des algues mortes, des débris, des déchets.
Ça fait remonter à la surface quelque chose de très inattendu.
Il faut savoir que cette année j’ai énormément changé intérieurement, devenu très paisible, arrêté de me torturer les esprits, moins d’angoisses, moins de stress, plus de joie. Ce qui est revenu ce soir là date d’avant cette année. C’est un moi que je n’avais pas revu depuis un long moment.
Je m’en suis rendu compte en remarquant que mes gestes avaient changé. Jusqu’alors très fluides, circulaires, liquides presque, ils sont devenus solides, cassant. Je me contractais à différents endroits, les bras surtout, mais aussi les jambes. Mes doigts se raidirent, ma main devint crochue, une serre cassante. Très tendu. Je donnais à mon cou des angles antinaturels, le corps entier tordu comme un arbre brulé et comme agité de mouvements étranges.
Et parallèlement, à l’intérieur je retrouvais des émotions de sentiments que je n’avais pas connu cette année, même face aux pires situations. Je redécouvris, surpris, des émotions très négatives : la rage, la colère, une envie de violence, le tout animé par une tristesse noire, avec l’impression d’être capable de perdre le contrôle à tout moment. Je sentais naître des envies d’être violent, de détruire, de défaire, mais frustré de ne rien trouvé d’assez solide pour résister à ma rage. Mon esprit était brouillé, la tristesse froide a dû allumer une haine brûlante.
Je suis revenu vers Adrien, j’avais besoin de contact. J’avais l’impression qu’il se marrait. Mais en réalité il s’était allongé sur le ventre et pleurait. Il vivait quelque chose de très fort lui aussi. Un peu plus tard il m’expliqua qu’il s’était mis face à une « porte intérieure » intime dont il s’était dangereusement rapproché. Il avait lutté pour la garder fermé, par peur de l’autre côté. Avec une part d’indifférence anormalement élevée, car je suis très empathique, je lui exprimai ma peine de le voir ainsi, lui avouai mon amitié pour lui et lui demandai s’il désirait que je reste avec lui. A ce jour à chaque trip sous
champis j’arrive à rester responsable, à m’inquiéter pour les autres et m’enquérir de leur état. Mais je n’ai pas de connexion suffisante avec lui pour qu’il accepte ma main tendue. Et je ne devais moi-même pas être en état d’aider qui que ce soit. D’une voix larmoyante il me dit de le laisser.
Abandonné à moi-même je me suis éloigné. Je n’aimais pas la tournure que prenaient les choses.
Alors j’ai laissé, en moi, s’exprimer cet être, ce moi qui n’avait pas eu son mot à dire cette année. Je l’ai laissé me posséder, j’étais encore à peu près conscient de ça, pas emporté par cet état d’esprit.
Et je l’ai chassé. Après l’avoir laissé un temps, je ne peux accepter qu’il reprenne le pas sur moi, son époque est révolue, j’accepte son existence. Je lui témoignai le respect de sa dignité en le laissant s’exprimer, sans chercher à nier son existence. Mais il devait partir. J’ai consciemment entrepris de le faire partir, fermement. Il est parti, je me suis calmé.
J’étais alors épuisé, extenué mentalement, encore brûlant à l’intérieur mais sans conducteur enragé à l’intérieur de la cabine. Comme si je revenais sur un champ de bataille déserté, les armes laissées à terre encore chaudes. Adrien aussi s’était calmé, on avait tous les deux dépassé un certain pic. Il me raconta sans grand détail les grandes lignes de ce qu’il avait vécu.
On discute, paisiblement.
On se marre, on plaisante.
Je sens que mes pensées prennent une forme différente, liquide. Elles se fluidifient et je le ressens bien en discutant avec Adrien et lui fais remarquer. C’est un effet que j’apprécie beaucoup avec les psilos. Les discussions sont plaisantes, pertinentes, je découvre que j’ai le bon mot, l’impression de saisir certaines choses justes. Adrien et moi pensons très différemment et vivons les trips sous
champis de manières radicalement différentes, mais à ces moment-là on discute de manière constructive tous les deux. J’arrive à saisir, ou du moins j’en ai l’impression, ce que c’est que de penser de façon singulière et différente.
Cet entracte est plutôt plaisant. Autre effet que j’aime beaucoup avec les psilos : une sensation thermique. C’est dur à décrire mais on a la conviction que c’est affaire de température et pas de, je ne sais, lumière, humidité, son, etc. Pour le résumer grossièrement c’est comme si on avait les avantages de la chaleur et de la fraîcheur en même temps. Irradié d’une douce chaleur interne, la chair profite d’une grande fraîcheur. C’est un état thermique parfait.
Puis vient le plateau.
C’est là que j’ai compris combien l’expression « ivresse fongique » lue quelque part est appropriée. La confusion s’abat rapidement sur moi. Sans voir flou tout me semble s’animer, miroiter, sans se déformer, ou scintiller en relief. Je ne sais pas bien le décrire mais c’est très particulier, assez perturbant mais pas trop déplaisant.
Vous vous souvenez quand je disais tout voir au premier plan ? A ce moment-là c’est bien plus fort, tous les éléments du décor végétal deviennent essentiels, la moindre brindille prend une importance visuelle. Je me déplace bizarrement, pas vraiment en trébuchant ou titubant, je me sens chargé mais pas vraiment lourd. Mes gestes sont redevenus liquides, mais assez proches de la mélasse tout de même, ce qui est rassurant. Euphorie tranquille. On n’est plus capables de discuter comme tout à l’heure.
Les cendres du feu de camp sont une vision très belle, les cendres noires et les cendres brillantes scintillent, j’ai l’impression de voir un magma sombre.
Je retourne uriner, on rigole avec Adrien parce qu’on ne se souvient plus quel arbre m’avait tenu compagnie tout à l’heure. C’est assez confu.
Adrien essaye de lancer un marron sur un arbre pour tester ses fonctions corporelles. Il pousse un cri d’étonnement : il y est arrivé ! On s’y essaye tous les deux. Notre précision ne souffre pas de la confusion totale, de l’ivresse psychédélique.
Pour voir, il me lance un marron dessus. Avec un bras sorti de nulle part, comme une déesse hindoue à cent bras, j’attrape le marron au vol avant qu’il ne me percute. Je suis ébahis par mes réflexes qui restent opérationnels.
En parlant tout se mélange, le passé, le présent et le futur. Quand il me dit quelque chose j’ai l’impression que j’ai prédit qu’il allait me le dire, ou l’impression qu’il vient de me le dire, ou qu’il me l’a déjà dit la dernière fois qu’on avait pris des
champis ensemble. Nos dires ont une place étrange dans nos esprits, on dirait que mes mots sortent de nulle part, que je les découvre, mais qu’ils étaient pourtant déjà là , bien imprimés dans un recoin de ma tête.
Quand je prends les graines d’un épis d’une herbe sauvage, en récupère plein et les frotte contre ma jambe la sensation tactile me paraît être celle d’un liquide. Effet que je connaissais déjà et que j’apprécie.
Par curiosité je regarde la paume de ma main gauche. En effet la dernière fois que j’ai pris des psilos, sur cette même butte, avec cette même personne mais avec une dose plus faible, j’avais frappé par une hallucinations visuelles assez dérangeante. Je voyais dans les motifs pigmentaires de ma paume deux femmes au look rétro (genre magasin de glace US) discuter, l’une était obèse l’autre avait un visage déformé effrayant quand je m’étais rendu compte qu’elle me fixait. Ce n’était pas une hallu plaisante mais au contraire angoissante. Du coup en regardant ma paume de nouveau il me semble reconnaître leurs contours. Comme je n’ai pas envie de les revoir je me force à distinguer les motifs pigmentaires, à me rendre compte que ce n’est que ma main bordel ! Effet mitigé, je préfère fermer ma main, détourner mon regard, et je n’y pense plus.
Ivresse fongique
Quand je m’asseois de manière que je crois inconfortable je m’en fous. Je ne sais pas. L’importance du confort, de la douleur incommodante me deviennent ambigues. Mes pensées tournent en rond autour d’une idée confuse que je voulais retenir après mon trip sur la volonté du corps à se remettre droit. Je ne sais pas. Je me dis à ce moment qu’il faudra une fois prendre avec un sitter sobre qui puisse noter les éventuelles pensées ou idées intéressantes.
Ivresse fongique
Flou mental, confusion clean, ivresse.
Et là commence le leeeeeeeeente redescente. On se rassoit, rediscute, le début de la redescente est plaisant. On parvient de nouveau à aligner nos mots dans des phrases propres. Discussions intéressantes.
La sensation thermique change. On ressent tous les deux un froid sans frisson, surtout Adrien qui n’a pas comme moi un sweat. Pas très agréable, assez pénétrant comme sensation.
Au bout d’un certain temps il se lasse de cette butte et veut, contre mon avis et mon envie, aller dans un endroit plus chaleureux, plus animé. Moi je veux rester ici, il me laisse seul et part.
La tristesse reprend le pas sur moi, mais moins forte qu’avant la prise. C’est une tristesse réfléchie, sereine, sage. Comme si on voulait chasser la crasse en augmentant le débit dans la tuyauterie. Je me laisse m’attrister mais je suis paisible. Je sais à ce moment qu’après ça ce sera fini, que j’ai acquis cette année la maturité suffisante pour dépasser cet épisode négatif de ma vie.
Je tire grave la tronche et reste sur cette butte avec la clarté qui décline et les ombres qui se répandent. L’environnement semble se mettre en accord avec mon état d’esprit. Ou est-ce l’inverse ?
A un moment je perçois quelque chose. Sous
champis je deviens ultrasensible, détectant des choses que les autres en voyage ne se croient pas capable de percevoir.
Il s’agit d’une présence, un bruit, un mouvement, quelque chose qui bouge. Je ne me sens pas en sécurité ici, c’est la dernière fois que je prends des
champis sur cette butte, je n’aime plus cet endroit. La peur me prend.
« Il y a quelqu’un ? » parviens-je à dire tourné vers la source de ces perceptions.
« Adrien c’est toi ? »
« Il y a quelqu’un ??! »
En forçant sur mes yeux, ma vue est encore confuse, je n’arrive pas à discerner quelque chose de lié à une présence humaine. C’est agaçant, on y voit de moins en moins bien avec l’obscurité.
Timidement je me rapproche jusqu’à voir quelque chose se déplacer dans l’herbe. Il y a bien quelque chose, je n’hallucine pas. Bug pendant de longues secondes. Finalement je reconnais un hérisson. Cette présence m’indispose, je fais d’abord de grands bruits et de grands gestes pour qu’il parte. Mais c’est un hérisson, il a dû prendre peur et s’est arrêté de bouger.
Alors je … je lui explique que je ne veux pas qu’il soit là … voilà à à à à ^^’
Bien sûr c’est moi qui part finalement, rejoindre Adrien, notamment pour lui rendre ses affaires qu’il a oubliées sur la butte.
Il est dans la cafét ; sur le chemin je me sens redescendre, redevenir opérationnel bien qu’encore sous effets. D’un côté je suis content de revoir des présences physiques mais j’ai peur du regard des autres sur moi.
Je le retrouve, m’assoit près d’un pote bien bourré mais calme.
J’en ai marre, je veux que l’effet s’arrête.
J’ai l’impression que tout le monde a capté mon état.
Je vais passer pour le drogué de service.
Je veux que ça s’arrête, ce n’est plus agréable. Je sais que je suis encore sous effet.
Mes pensées tournent en rond autour de ces idées. D’un côté je sais que pour que ça aille mieux je dois penser à autre chose mais en même temps le fait de penser à ça me montre que je n’y suis pas encore. Je tourne en rond.
Retour de la tristesse. Mélancolie triste, toujours calme.
Je regarde beaucoup les visages des autres, au risque de paraître envahissant.
Un pote qui, lui, a réussi le concours arrive dans la cafét avec sa copine et une autre fille qui a échoué comme moi.
Je m’en fous de passer pour un drogué en fait.
Leur présence est gênante, plus pour eux que pour moi on dirait.
Ils sont suivis par de nombreux autres potes, quasiment tous ivres, tous euphoriques. Ça m’énerve.
Cette partie-là de la redescente a été très déplaisante, interminable. Mais discuter avec d’autres m’a aidé. Notamment avec des potes bourrés, ils m’ont beaucoup touché personnellement. Et puis en parlant avec eux, parlant de manière appropriée, je me rend compte que ça va, je ne dois pas avoir l’air défoncé.
En fin de soirée a débarqué un ami proche, pas revu depuis longtemps. J’étais si heureux de le retrouver. Il venait de se faire larguer, on était tous les deux maussades. Et c’est là que s’arrête mon trip, les effets se sont évanouis. Je suis resté avec lui pour la nuit et on s’est beaucoup vus les jours suivants, se remontant le moral mutuellement.
Très long
TR pour un trip aux
champis complexe, riche et grave. Ça confirme ma vue sur la substance, c’est quelque chose de sérieux. J’y ai revu une part enfouie de moi, pas mal travaillé ma tristesse, ma sensibilité, ma spiritualité. Ce n’est pas un bad heureusement, mais ça comportait ses épisodes sombres et négatifs comme des moments marrants ou plaisants.
Voilou ! J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé