L'impression d'être paumée et folle

Merci, je me reconnais totalement, ceux avec qui me connaissent disent de moi que je réfléchis trop et je me complaisais aussi dans ces appellations car je pensais que ça faisait de moi quelqu'un d'à  part.
Je sais que je ne suis pas seule physiquement, j'habite seule mais j'ai ma famille pas loin.. Mais le pire c'est de se retrouver seule dans sa tête contre soi même.
J'ai peur aussi d'en être arrivé à  un point de démence à  ne plus reconnaître ce qui est bon pour moi comme des trucs cons de la vie de tout les jours.
Et le problème c'est que je ressens que le "monde" est contre moi ma famille, ma psy et je me dis qu'on est dans un monde de fou.
J'ai peur de parlé à  ma psy surtout après mon bad trip au lsd  car à  chaque fois ça empire et j'ai peur qu'on m'enferme.
Et je pense qu'il ne peux pas y avoir de rdr au niveau des hallucinogènes quand on est mal psychologiquement il vaut mieux ne pas en prendre mais j'ai l'impression que c'est comme mon dernier recours car je ne veux plus avoir à  faire avec d'autres et là  le faite de pouvoir en avoir seule ça aide.

Merci beaucoup pour ce que tu m'as dis limite ça m'impressionne tellement que tu es lucide j'arrive déjà  pas à  écrire pour moi alors aider quelqu'un.

Dernière modification par cassy_ (30 août 2015 à  19:41)

Cassy : "Et après je me dis qu'il fallait s'y attendre que la drogue ça n'a rien de magique comme l'idée qu'on s'en fait quand on est jeune, que c'est automatiquement lié au sexe, et je me demande si c'est comme ça aussi quand on est vraiment adulte à  l'âge du raisonnable genre trente ans."

Durant un temps il était presque admis pour certains qu'avec l'H on vieillissait moins vite (voir Burroughs). Je sais pas Cassy si on est tellement plus raisonnable à  30 ans tu sais, on est peut-être surtout plus piégé dans nos ambitions, donc plus cadré... Mais est-ce de la maturité ou de la sagesse? J'en doute beaucoup! Dès petit, je ne voulais pas grandir, je trouvais que les grands manquaient de maturité justement. Mais peut-être suis-je particulièrement fou

Cassy : "Ya pas longtemps je pensais à  tout arrêter je fumais même plus de joints et à  chaque fois que je retombe c'est pire niveau produit."

Ben c'est assez classique tu sais... Si on arrête pour des raisons qui ne nous satisfont pas réellement, on retombe plus fort. En tout cas ca a été toute mon histoire avec le tabac (la seule drogue avec qui ma relation a dégénéré vraiment beaucoup) et j'ai fini par conclure que je faisais fausse route, que je me trompais de raisons pour arrêter et que c'est pour cela que j'échouais. Quelque temps plus tard j'ai arrêté complètement sans avoir réellement à  me forcer (malgré des cravings pendant des années).

Cassy : "C'est peu être hypocrite à  vos yeux ce que je vais dire car quand on veut s'en sortir on doit le faire seule apparemment si on a vraiment envie"

Pourquoi cette règle? Ca semble sorti tout droit d'une religion plutôt que d'une logique rigoureuse sur le fonctionnement humain. Ce genre de conception est peut-être à  la base même de l'échec!

Cassy : "mais j'aimerais juste trouver quelqu'un qui me comprendrai et qui soit comme moi pour qu'on s'aide et qu'on arrête de virer dans l'extrême à  chaque fois."

La raison est l'amie que tu cherches. Au lieu de répondre à  des sentiments moraux quasi religieux qui de toutes façons ne correspondent pas profondément à  tes convictions, il vaudrait mieux réfléchir au vrai sens de tout ça. En niant le sens de l'addiction et de la drogue, on arrête pour de mauvaises raisons et on rechute. Car le sens qu'a la drogue pour nous est réel et en oubliant de le combler par autre chose, il se rappelle à  nous (chassez le naturel et il revient au galop). Donc au lieu d'affirmer que la drogue ne t'apporte rien, essaye de comprendre ce qu'elle t'apporte et de combler ce besoin autrement, avec vis à  vis de toi-même une approche compréhensive au lieu d'une approche de condamnation à  priori.

Cassy : "j'aimerais juste me rassurer."

Rassures-toi! On a tous les mêmes problèmes à  résoudre, on a tous besoin de parvenir à  se comprendre et s'accepter. C'est mieux que de se condamner. Tu as la chance de te poser les bonnes questions, continue, n'abandonne pas à  cause des on-dit qui affirment que tu es coupable et que tu mérite tes soucis, accepte ces difficultés comme des leçons. De par mon métier je vois ce que ça donne en fin de vie, les personnes qui ont toujours vécu en se mentant sur leurs aspirations et en se forçant. Je risque de choquer un peu mais pour moi un toxicomane qui se pose ces questions est moins mal barré que certaines personnes pleins de certitude et dont la vie semble modèle. A la fin, l'illusion s'écroule. C'est une chance de se poser toutes ces questions à  temps Cassy! C'est peut-être dur comme confrontation, mais c'est salvateur!

Avec toute mon affection.


Reck : "J'ai bientôt 45 ans et je suis polytoxicomane depuis plus de 30 ans [...] Ben je suis heureux et je souhaite que ça dure très très longtemps !"

Je t'adore toi, tu es si ingénu quand tu livre ton expérience. J'espère oui que ça durera longtemps et je suis sûr qu'avec tant d'innocence dans ton souhait, l'univers aussi te le souhaite. Mais fais quand même attention à  toi!

Dernière modification par Syam (30 août 2015 à  19:11)

5 à  8% (à  vérifier) de notre société est composée d'adulte à  haut potentiel; et souvent ils s'ignorent.
Je crois que sur ce forum il y en a un paquet.

Tu n'es pas folle; loin loin de là .

Ce qui les caractérisent (état normal hein )

• Cerveau qui "tourne" en permanence, questionnements sans limite, incapacité à  trouver le bouton "Off".
• Hypersensibilité, extrême susceptibilité, démarre au quart de tour.
• Intensité - hyperstimulabilité (niveau de réaction plus élevé aux stimuli, être "plus " tout : plus rapide, plus agité, plus attachant, plus exigeant, plus généreux, plus impatient, ...)
• Hyperesthésie ou exacerbation des cinq sens (hyperréactif aux stimuli sensoriels) : voit ce que les autres ne voient pas, sent ce que les autres ne sentent pas, perçoit ce que les autres ne perçoivent pas ...
• Peut faire plusieurs choses en même temps (suivre deux conversations en parallèle, parler et écrire, rêver et pourtant écouter, ...)
• Grande capacité d’observation, note les plus petits détails.
• Curiosité exceptionnelle, besoin de tout savoir, tout comprendre, tout démonter parfois ...
• Intérêts très variés, saute facilement d'un domaine à  l'autre.
• Imagination débordante, grande créativité, pensée divergente ("esprit tordu"), goût pour l'expérimentation.
• Capacité d’attention, persévérance : forte si l’intérêt y est; faible, voire nulle, sinon (parfois considéré comme un déficit d'attention).
• Grand sens de l’humour. Humour très particulier, souvent incompris.
• Rapidement frustré s'il ne trouve pas les personnes ou les ressources pour réaliser ses grandes idées.
• Grand sens de la justice, de l’équité, moralité. Intolérance à  l'injustice, pour lui et pour les autres.
• Respect des règles bien comprises ("logiques"), mais tendance à  questionner l’autorité non fondée.
• Idéalisme, altruisme, compassion.
• Grande capacité de raisonnement/résolution de problèmes.
• Rapidité d’apprentissage, apprend par lui-même. Méthode d'apprentissage particulière, surtout en math et en lecture.
• A appris à  lire seul très jeune. Lit ou a lu avidement.
• Petit, avait des "compagnons de jeu imaginaires". A eu des difficultés à  trouver des semblables.
• Recherche la compagnie de personnes plus agées (ou parfois plus jeunes).
• Vocabulaire extensif, meilleure compréhension des subtilités du langage.
• Excellente mémoire. Sait sans avoir appris ("science infuse")
• Bon en chiffres, puzzles, ...

Ceci étant posé, les problématiques classiques sont :

• L'hypersensibilité,
• Le déficit d'attention et/ou l'hyperactivité (TDA/H),
• Le perfectionnisme,
• la confiance en soi,
• Le syndrome de l'imposteur,
• La (mauvaise) résistance à  la frustration,
• l'imagination, la créativité, la pensée divergente,
• Le syndrome de Cassandre,
• La procrastination : tendance à  différer, à  remettre au lendemain,
• l'altruisme, l'idéalisme, la volonté de changer le Monde ...
• L'obsession du contrôle, le besoin de lâcher-prise,
• Les comportements à  risque,
• Paresse ou manque d'intérêt ?
• L'ennui : en classe, au boulot, en société ...
• Les changements de boulot, l'instabilité,
• Couple de HP ou couple "mixte",
• Les implicites, obstacles à  la communication, la compréhension,
• Idéaliste, mais lucide, et ça ne fait pas toujours bon ménage ...
• Le sens de l'humour, un humour très particulier ...
• Le sens de la justice, l'intolérance à  l'injustice,
• L'inhibition intellectuelle, le "complexe de l'albatros",
• La résilience : capacité à  réussir, à  vivre, à  se développer en dépit de l'adversité.

Dernière modification par isabelle (02 septembre 2015 à  15:17)

Merci Amarnath. Cette liste vient d'un site qui propose du coaching et se propose de "diagnostiquer" les HP.
Je ne suis pas encore passée par leurs services; ça m'embête un peu de mettre le lien publiquement (je te l'envoie par mp).

Figure-toi que soucieuse de mieux me comprendre, j'ai pris rdv chez une psychothérapeute qui m'a identifiée comme telle; même si je m'en doutais, je crois que mon plus grand regret sera de ne pas avoir été "diagnostiquée" plus tôt; c'est la vie c'est comme ça. Au moins maintenant j'ai plein de réponses et surtout, je peux trouver un coaching adapté.