Antidépresseurs et alcool : comment aider ma grand-mère ?

- Si personne n'a donné de réponse nette sur la responsabilité éventuelle des AD, c'est peut-être parce que personne ne sait (?) et pas forcément parce qu'on n'a pas entendu la question, mais j'ai bien noté que cette question est essentielle dans ta démarche.
- Le soucis c'est que tu as compris toi-même que le problème avec toute discussion sur les drogues c'est que la notion morale s'en mêle. Grosso modo tu admets que si tu vas lui en parler, tu déranges. Sinon la question ne se poserait pas, tu lui en parlerais ouvertement...
- La problématique que tu as apportée a naturellement éveillé des réflexions sur le droit des personnes âgées à  choisir ce qu'elles veulent. Cela ne signifie pas qu'on t'accuse toi de vouloir faire de l'ingérence, à  toi de voir comment tu te place par rapport à  ça mais dans mon esprit il ne s'agissait pas du tout d'un procès sur tes intentions, peut-être simplement que cette réflexion s'est greffée sur ton sujet mais ne te visait pas personnellement
- Maintenant ce qui me surprend c'est que des choses concrètes t'ont été proposées (peut-être inadéquates je ne sais pas) mais tu réponds sur le registre du débat moral alors qu'au final c'est juste un problème très concret de savoir comment aider. Je veux dire à  ta question fondamentale de savoir si les AD peuvent être responsables, encore une fois, au lieu de fantasmer (en l'absence de réponse professionnelle ici) le docteur qui les prescrit devrait être un peu au courant et devrait pouvoir répondre à  tes interrogations... Enfin idéalement il "devrait" savoir ce qu'il prescrit, pourquoi, et savoir l'adapter si des effets secondaires sont avérés.

Dernière modification par Syam (24 mai 2016 à  16:04)

Pour clarifier la situation : c'est elle à  la base qui a fait toutes les démarches.
Elle a elle-même souhaité effectuer des tests pour Alzheimer, car elle a eu toujours un peu peur de voir sa mémoire et ses capacités mentales diminuer. Personne n'est allé la traîner chez un médecin en mode "Allez viens Mamette ( oui , chez moi c'est pas mamie ni mémé ^^ ) on va voir si t'es folle !".
Concernant les antidépresseurs, c'est elle qui suite à  un gros conflit avec son fils a décidé de consulter un psychiatre qui l'a mise sous ce traitement. Là  encore, aucun de nous ne lui a particulièrement conseillé : elle sentait mal, elle a voulu voir un médecin, personne ne la poussée à  y aller et inversement personne n'a contesté ce choix.
Je m'excuse de m'être un peu emportée, la situation semblait avoir été déformée : ça laissait à  penser qu'on avait forcé ma grand-mère à  faire des tests, qu'on ne prenait pas son avis en considération etc.

Mon arrière grand-mère ( la mère de "Mamette" en l'occurrence ) dans ses dernières années vivait chez nous, dans un espace aménagé au rez de chaussée avec salle de bain, toilettes, petite cuisine, entourée de sa fille, sa petite-fille et ses arrière petits enfants.
Pour les soins médicaux une infirmière venait régulièrement et pour tout le reste, nous nous occupions d'elle en permanence sans la laisser seule. Elle est morte dans son lit, chez elle, pas à  200 km de sa famille dans une maison de retraite et shootée au xanax.
Tout ça pour dire que dans ma famille on ne néglige pas une personne âgée ^^.


Syam :
La question était " Que pensez-vous que je dois faire? ", bien sûr que personne ici ne saurait vraiment dire si les AD sont à  l'origine de cela :).
Je ne pensais pas dériver sur un débat moral, et je m'excuse si ça diverge trop du sujet de départ. Mais bon, en parler soulage aussi. C'est pas facile d'être face à  une personne qui sait sa fin proche, de savoir que ça bientôt arriver, y penser de plus en plus, et de ne rien pouvoir y faire...
J'ai tendance à  me dire que beaucoup de gens lisent les sujets  de ce forum, même sans y participer, et que dériver sur des choses un peu plus générales qui parlent à  tous, pourrait peut être aider.

Je pense que suite à  la discussion partie du premier post, la question des médicaments est entre guillemets "réglée" : en parler, et que le médecin avise. :)
Je vais lui en parler d'abord à  elle, lui dire que je cherche pas à  lui faire faire quoi que ce soit, juste que je serais rassurée que le médecin examine son cas.

Dernière modification par Amaranthe (24 mai 2016 à  19:56)

Amaranthe :

J'ai posté pendant quelques années la relation que j'avais avec mon père qui est décédé à  l'âge de 95 ans et dont je me suis occupé à  partir de ce que tu observes Amaranthe sur ta grand-mère, soit à  partir de 85 ans.

Ce que j'ai fait :

- Les courses et le ménage en vivant sous le même toit pour lui éviter le plus longtemps possible la maison de retraite. Son généraliste lui avait prescrit du Seroplex et il avait un très bonne cave de vieux cognacs dont il aimait se taper quelques gorgées après les repas pour l'aider à  piquer son roupillon-rêve.
Étant dans la même pensée que Reck quant à  l'intrusion dans la vie d'autrui, j'ai laissé mon père vivre sa descente vers ce que l'on appelle la sénilité à  coup de "Fine Napoléon" + seroplex. C'était son choix, comme il m'avait soutenu dans ma vie quand j'ai choisi de décrocher de l'héroïne.
Le soir, je le trouvais souvent endormi dans le salon, la bouteille vide au pied du fauteuil. Je l'aidais à  se coucher sans commenter quoique ce soit. Les lendemain-matins sont devenus de plus en plus difficiles.

Et puis, le temps passant il a perdu de plus en plus la mémoire du dernier coup de fine envoyé et est devenu alcoolique majeur, se chiant dessus. Là  je suis intervenu parce que je ne pouvais plus physiquement le soutenir et j'ai appelé le Samu....

Il a encore vécu 5 bonnes années, privé de toute molécule et d'alcool, pas de moi qui lui rendait visite tous les jours, réalisant qu'être vieux, c'est pas franchement "cool". Alors, foutons leur la paix et battons nous pour avoir des lieux de résidence "cool" pour nous. Cool = accès  au cannabis et aux médicaments opiacés, stimulants, etc... n'ayant pas de toxicité générale.

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