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Dernière modification par Amaranthe (26 juin 2016 à 21:35)
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Dernière modification par Mascarpone (26 juin 2016 à 09:43)
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Mascarpone a écrit
D'après cet ouvrage on peut imaginer le ramassis de loques et d'épaves vicieuses et bavantes qui peuple ce forum
Oh ça oui x). Je doute que les auteurs des définitions soient toujours là mais ils feraient un arrêt cardiaque en découvrant ce rassemblement public de "drogués dégénérés remplis de vices et salissant leur race" et qui en plus n'ont pas honte d'eux, mon dieu, quelle horreur !
Dernière modification par Amaranthe (26 juin 2016 à 10:20)
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Y'a moyen oui. D'après le bouquin c'était déjà classé comme stupéfiant mais encore légal et utilisé dans un cadre strictement médical.
Dans ce récapitulatif des stupéfiant on trouve :
-Opium brut
-Poudre d'opium
-Extraits d'opium
-Extraits de pavot
-Diacétylmorphine et ses sels ( l'héroïne donc )
et encore d'autres produits issus directement ou indirectement du pavot.
Il y a aussi :
-Feuilles de coca
-Cocaïne brute
-Ecgonine ( alcaloïde de la feuille de coca, précurseur de la cocaïne )
-Cocaïne et ses sels
Et pour le cannabis :
-Chanvre indien
-Résine de chanvre indien
-Extrait de teinture de chanvre indien
Les commentaires non scientifiques sur les effets sur les consommateurs de certaines drogues témoignent aussi d'une survivance d'un passé révolu où les encyclopédistes extrapolaient et finissaient une argumentation thèse, antithèse, synthèse, exemple par des discours moralisateurs d'où la France bien pensante sortait toujours vainqueur.
Tout à fait ! Là on sent que ce n'est pas un simple compte rendu objectif mais que des jugements de valeur et de morale entrent en jeu. Et ça se retrouve dans d'autres passages : sur la sexualité, la psychiatrie etc.
Personnellement je serais curieux d'y découvrir les tranquillisants, sédatifs, somnifères et psychostimulants d'antan, leurs indications, posologie, effets secondaires...même si le Larousse médical n'est pas un vidal.
Là j'ai deux-trois trucs à faire, mais je vais y jeter un coup d'oeil et je te dirais ce qu'il y a à propos de ça, pas de soucis.
Bon dimanche à toi aussi :)
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no punish a écrit
Ma mère a exactement le même Larousse dans sa bibliothèque.
Gamin je le feuilletais pour regarder les images plutôt gores (déformations, maladies dermatos etc...)
Je vais rouvrir ce vieux bouquin avec son odeur bien particulière.
Ouais moi mon grand-père voulait pas que je regarde à cause des images dedans, comme tu dis ( lèpre, grands brulés, amputations, malformations horribles... ), mais plus jeune je voulais être chirurgienne et j'adorais l'anatomie, alors couplé au charme des vieux livres, c'était le pied.
Ta mère a exactement le même où il date d'une autre année ? Pour le coup ça peut être intéressant de voir s'il y aurait des différences.
Pour Tsarazaza :
J'ai réussi à faire des scans dignes de ce nom cette fois donc voilà ce que j'ai trouvé.
Définition des sédatifs :
Dernière modification par Amaranthe (26 juin 2016 à 21:13)
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no punish a écrit
Dans cette même bibliothèque il y a le Larousse en deux tomes un peu plus vieux, je fouinerai un peu sur les définitions propres à psychoactif
Super idée ouais, ça pourrait être vraiment intéressant !
Sinon c'est marrant qu'on ait le même, je croyais être la seule au monde à m'occuper enfant en regardant des photos de mecs tuméfiés et couverts d'herpès, je suis peut être pas si bizarre finalement...
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Dernière modification par Recklinghausen (27 juin 2016 à 12:39)
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Par contre, je me demande bien pourquoi la cocaïne est la représentation du mal ?
Pas que, mais particulièrement. Je pense que malgré tout à cette époque le corps médical avait compris qu'aider une personne en souffrance physique avec de la morphine ou de l'op ne conduisait pas à des graves troubles psy... par contre, les injections de coke ou une grosse conso de coke même sans alcool implique une plus grande toxicité et de plus grands risques de provoquer des déséquilibres psy en peu de temps.
Dans ce récapitulatif des stupéfiant on trouve :
-Opium brut
-Poudre d'opium
-Extraits d'opium
-Extraits de pavot
-Diacétylmorphine et ses sels ( l'héroïne donc )
et encore d'autres produits issus directement ou indirectement du pavot.
Il y a aussi :
-Feuilles de coca
-Cocaïne brute
-Ecgonine ( alcaloïde de la feuille de coca, précurseur de la cocaïne )
-Cocaïne et ses sels
Et pour le cannabis :
-Chanvre indien
-Résine de chanvre indien
-Extrait de teinture de chanvre indien
Rien sur les amphétamines, c'est stupéfiant, on connaissait pourtant déjà le potentiel d'abus et les effets secondaires. Mais certaines molécules bénéficiaient d'une aura commerciale :
Tout cela pour dire que la morale a toujours été à géométrie variable quand il est question de drogues.
On trouve la vanille parmi les stimulants... mais pas les amphétamines.
Aucune trace d’immoralité ou de névropathie sur cette affiche.
Dernière modification par Mister No (27 juin 2016 à 15:35)
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Recklinghausen a écrit
Les molécules classées stupéfiants l'étaient pour empêcher toute production ( et délivrance ) autre que par l'Etat.
Désolée Recklinhausen mais je suis obligée de te contredire là .
L'article consacré à la législation concernant les stupéfiants n'indique pas que c'est l'unique raison même si en parallèle il est très probable que l'état ait souhaité gardé un monopole sur ses produits, comme c'est encore le cas aujourd'hui du tabac par exemple.
Des "scandales liés aux abus" des substances en question sont évoqués et une loi est promulguée pour refréner ces derniers.
Les usagers sont considérés comme des malades ( mentaux ) mais ne sont pas des délinquants comme aujourd'hui. ( seul l'usage en société est interdit ).
Pas de prison pour les usagers !!!!
Oui et non, même si sur le principe tu as raison.
La loi en question ne condamne pas ouvertement la consommation personnelle ( pour le coup je ne suis pas sûre que "l'emploi" de ces produits condamné dans l'article 1 corresponde à cela, donc j'accorde le bénéfice du doute ). Il n'est fait mention que "d'usage en société" effectivement ( article 2) mais l'usager peut aisément se retrouver en taule pour plusieurs raisons :
-La simple détention du produit sans avoir eu une ordonnance médicale ou une autorisation spéciale comme pouvaient l'avoir certains industriels. ( article 3 ). En gros t'es chopé avec un bout de shit ou une boulette d'opium et c'est pour ta pomme.
- L'achat du produit en dehors des conditions posées par la loi. Si il était prouvé que tu avais acheté et non reçu gratuitement la substance, je pense que la sanction pouvait très bien tomber.
Pour l'exemple du bout de shit : les flics viennent te voir, te travaillent et te demandent où t'as eu ça, et il suffit de dire que tu l'as acheté à un inconnu pour te défendre de l'avoir produit toi même ou de l'avoir volé pour que l'aveu fasse office de preuve dans certains cas.
Et concernant "l'usage en société", c'est un avis qui n'engage que moi mais je ne serais pas étonnée que des gens aient dénoncé des consommateurs suite à de fortes suspicions,et que certains flics particulièrement strictes aient considéré ça comme un usage à la vue de tous ( qui pouvait entraîner une peine de prison ).
Le consommateur est certes un fou pervers auquel il ne faut surtout pas ressembler ( d'ailleurs le pardon de l'habitude n'est pas le même que celui de l'impulsion ), lorsque sa consommation devient " problématique ".
Les personnes gérant leur consommation ne sont jamais ennuyées et les " fous pervers " ont une place à l'hospital psychiatrique ( comprendre chambre de repos ).
[...]
Je lis de nombreuses critiques mais la société avait beaucoup plus d'empathie pour les drogués qu'à l'heure actuelle.
Et le sevrage forcé est proscrit !!!
Là dans les articles sont décrites seulement les addictions aux produits et aucun jugement n'est émis sur les gens qui en useraient de façon récréative et occasionnelle, donc là dessus oui tu as raison.
Mais je pense que beaucoup de gens ont pu appliquer ces stéréotypes à l'ensemble des usagers, même ceux non concernés par une dépendance, de la même manière qu'actuellement des gens peuvent te regarder comme un pestiféré s'ils apprennent que tu consommes de la coke, de l'héro, du crack ou autres, même occasionnellement.
Certes les usagers sont plus vus comme "malades" , soit tarés vicieux soit faibles incapables de résister à la tentation par habitude, mais je n'irais pas jusqu'à parler d'empathie.
Rien qu'à voir la violence des propos tenus sur les cocaïnomanes et les autres...
Il suffit de lire les autres définitions du bouquin sur les "perversions" sexuelles, la psychiatrie etc pour voir que les personnes considérées à l'époque comme "malades" au sens psychologique/psychiatrique du terme sont montrés de façon extrêmement réductrice et méprisante. Et ça s'appliquait très certainement aussi aux toxicomanes.
Je pense que la majorité des non-consommateurs devait avoir une attitude de rejet et d'aversion, plus que de la compassion...
D'ailleurs si l'empathie pour les drogués était si forte, on aurait peut-être pas basculé en 70 vers la loi les déclarant délinquants, et on aurait compris qu'il est totalement injuste de foutre une personne "malade "en taule parce qu'elle consomme un produit dont elle a parfois un réel BESOIN ( comme il est aussi injuste de priver une personne qui consomme en gérant parfaitement et sans aucun problème ).
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Mister No a écrit
Rien sur les amphétamines, c'est stupéfiant, on connaissait pourtant déjà le potentiel d'abus et les effets secondaires.
J'ai été très étonnée aussi ! Le mot "Amphétamine" ne figure pas dans le Larousse et je ne crois pas qu'il y ait une molécule de la famille dans la liste des stups de l'époque. Pourtant des produits comme la methamphétamine était largement utilisés dès les années 30, si ce n'est avant.
Bon certes, je ne suis pas pas experte, mais il me semble que la plupart des produits du tableau des stupéfiants sont plus relatifs aux multiples dérivés opiacés et à des trucs pas trop en rapport avec cette classe de produits.
Si quelqu'un s'y connait et pourrait nous éclairer :
J'ai seulement vu que l'éphédrine étaient classée dans le tableau C, des substances dîtes "dangereuses" mais pas dans les stupéfiants.
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Au passage, pour ceux qui aimeraient en savoir plus, voici quelques infos concernant les conditions de délivrance des produits stupéfiants à l'époque :
Dernière modification par Amaranthe (27 juin 2016 à 23:19)
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J'ai été très étonnée aussi ! Le mot "Amphétamine" ne figure pas dans le Larousse et je ne crois pas qu'il y ait une molécule de la famille dans la liste des stups de l'époque. Pourtant des produits comme la methamphétamine était largement utilisés dès les années 30, si ce n'est avant.
Déjà comme le suggèrent certaines affiches, les amphé étaient des alliées. Leur utilisation s'est démocratisée et n'est pas restée cantonnée aux aviateurs ou autres militaires qui avaient besoin de doping, leur utilisation a été élargie aux civils.
Sachant qu'après guerre, cet aura a perduré, que des labos pharma ont continuer à prospérer longuement... bref, le lobbying était déjà une réalité.
Depuis quand sont bien connus les risques de mésusage des amphés et leurs effets seconadires ?
Quand ont-ils été retirés du marché des labos ?
Pas une ligne sur les amphétamines au rayon des névropathes drogués ou autres pervers ?
c'est étonnant sans l'être réellement.
Qui finance ces publications, leur contenu ? Qui finance généralement l'information scientifique destinée aux médecins et au grand public ?
Certainement les même qui vendaient et ont continué longuement à vendre des amphés.
Pour le tableau B, ce serait sympa de vérifier qu'il n'y a aucune formule d'amphétamines si certains sont habitués aux gros mots.
Dernière modification par Mister No (28 juin 2016 à 10:18)
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Mister No a écrit
Pour le tableau B, ce serait sympa de vérifier qu'il n'y a aucune formule d'amphétamines si certains sont habitués aux gros mots.
Exact, c'est pour ça que je l'ai re-posté et ai incité les éventuels connaisseurs à voir si certaines amphétamines figurent dans le classement. J'ai cherché des infos sur les produits qui ne me disaient rien du tout, mais ou je n'ai rien trouvé de très clair, ou ça n'avait pas de rapport avec ce type de produits.
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La MDMA a été synthétisée pour la première fois par les laboratoires Merck en 1912 et le brevet déposé en 1914 mais le nouveau produit ne fut jamais mis en vente. Il fut ensuite testé dans les années 50 par l'armée américaine lors de recherches sur d'éventuels agents incapacitants.
Alexander Shulgin, chimiste américain qui en réalisa la synthèse au début des années 1970 l'expérimenta sur lui-même et la fit connaître à quelques psychothérapeutes californiens. Au cours des années 75-85, son utilisation se répandit d'abord en Californie chez les adeptes des mouvements New Age puis dans tous les États-Unis avant de gagner l'Europe. En Grande-Bretagne, elle fut d'abord utilisée dans les soirées Acid House où étaient consommées diverses drogues psychédéliques puis dans les raves qui s'y substituèrent à la fin des années 80. Interdite en 1985 aux USA puis dans les pays européens, l'ecstasy produite aujourd'hui clandestinement sur tous les continents a été placée sur la liste I, la plus restrictive, de la Convention internationale sur les psychotropes.
http://www.didier-pol.net/8amphal.htm
Les labos auraient eu tout intérêt à vanter les vertus de produits qui leur rapporteraient beaucoup, donc pourquoi ne rien dire dessus ?
Je suis perplexe...
Les amphétamines sont restées très longtemps vendues légalement, puis prescrites avant de terminer sur le marché noir. La MDMA est arrivée beaucoup plus tard et n'a jamais été commercialisée dans un cadre légal.
Les amphètes étaient l'alliée de la victoire tandis que la MDMA était plutôt considérée comme un agent incapacitant. Cela reste binaire, le bien, le mal, le bon produit, le mauvais pour la société. Pas de MDMA dans l'ouvrage en 52, la logique est respectée, toujours pas de MDMA comme drogue de rue.
Pas de mystère ici.
Vu comme ça Mister No, effectivement on peut comprendre que l'addiction et les problèmes divers liés aux amphéts soient tus.
J'ai beau chercher, je ne trouve pas d'explication (plus) logique... Ni même un bout de piste.
Ha, ya aussi le fait que la plupart des étudiants, chercheurs, en particuliers ceux des filières scientifiques de l'époque ont pas mal carburé au maxiton, c'était assez courant.
Je ne parle pas des médecins qui connaissaient bien le principe du doping dans le cadre de leurs études ou du travail et qui proposaient un coup de pouce assez volontiers.
Ils ne voulaient certainement pas se classer du côté des décadents pervers névropathes ou autres joyeusetés décrites dans cet ouvrage. Probable qu'ils ne s'identifiaient même pas dans un usage de drogue. Ce sont ces même scientifiques qui ont contribué à rédiger cet ouvrage au passage.
Dans les années 70 la plupart des cyclistes (amateurs, pro ou "semi-pro") en connaissaient un rayon en terme d'amphés. Elles sont restées longtemps comme coupe-faim. Une des dernière "noble" tache légalement attribuée. La société a longtemps frayé légalement avec les amphé, jamais avec la MDMA.
Faites la guerre, pas l'amour, tel est le message en filigrane.
J'aime bien discuter avec cette génération qui soit disant ne consommait pas de drogues... quand mémé lui rappelle que quand il abusait il ne parvenait plus à trouver le sommeil plusieurs jours de suite, ils se rendent compte parfois cinquante ans après, qu'ils ont été aussi des drogués (en dehors de l'apéro consommé dans ce moment savoureux)
Le regard du old timer qui découvre, réalise qu'il a été aussi un speed freak à un moment donné de sa vie, un drogué, un vrai. Inoubliable.
Je crois qu'il a réalisé combien la société pouvait mentir quand ça l'arrange...
Un fleuron de l'industrie pharmaceutique ?
Certainement.
Des tonnes vendues durant des décennies, un sacré volume en fait. Un or synthétique.
ça vaut bien de cacher ici et là quelques infos au grand public...
Qui s'en rend compte de nos jours ?
Dernière modification par Mister No (28 juin 2016 à 18:37)
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J'aime bien discuter avec cette génération qui soit disant ne consommait pas de drogues... quand mémé lui rappelle que quand il abusait il ne parvenait plus à trouver le sommeil plusieurs jours de suite, ils se rendent compte parfois cinquante ans après, qu'ils ont été aussi des drogués (en dehors de l'apéro consommé dans ce moment savoureux)
Le regard du old timer qui découvre, réalise qu'il a été aussi un speed freak à un moment donné de sa vie, un drogué, un vrai. Inoubliable.
Je crois qu'il a réalisé combien la société pouvait mentir quand ça l'arrange...
+ 1 !
Nombreux sont les drogués ou ex-drogués qui s'ignorent !
Ça fait du bien de remettre les choses en place .
Dernière modification par Amaranthe (29 juin 2016 à 00:21)
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Dans le monde du cyclisme, il a fallu que Tom Simpson crève sous les caméras pour que le dopage aux amphèts soit inquiété.
Le dopage aux amphètes a perduré bien longtemps et existe encore. C'est juste l'image des amphètes auprès du grand public qui a commencer à être égratignée. Malgré cela, début des 90, tu trouvais encore des coupe-faim en pharmacie il me semble.
Quand ça c'est bien implanté dans les raves là ça du commencer à beaucoup gêner
la chasse au speed non pharma a débuté dès les années 70, fin des 60 ies. Dans les années 70, ça shootait la "bobol" pharma en France.
Frontière poreuse du médicament et du stupéfiant
D’autres molécules eurent un cycle de vie légale plus long et firent l’objet d’une commercialisation par l’industrie pharmaceutique. C’est le cas des produits à base d’amphétamines, dérivés de la molécule synthétisée par le chimiste américain Gordon Alles en 1928. Ils furent, entre 1950 et 1960, à l’origine d’une surconsommation médicamenteuse qui s’assimile à une forme de toxicomanie. En ce sens, la grande frayeur des sociétés occidentales entre 1960 et 1970, sur la question des drogues illicites renforçant l’arsenal législatif prohibitionniste, fut précédée d’une vague d’"amphétaminomanie"affectant, elle aussi, la jeunesse et nécessitant un changement de réglementation. En France, dans les années 1960, les pharmacies font le plein en période d’examens d’étudiants venus acheter le fameux Corydrane® des laboratoires Delagrange, mélange d’aspirine et d’amphétamine, qui permet de stimuler l’effort intellectuel. Tandis que les jeunes filles, pour avoir la taille fine, usent et abusent de Préludine®, amphétamine anorexigène produite par les laboratoires Geigy6. Faisant l’objet d’abondantes prescriptions médicales, ces substances sont pour la plupart en vente libre. Mais l’automédication finit par dépasser toute prescription ou posologie normales et par viser davantage les effets indésirables : de jeunes gens avalent goulûment des tubes entiers de Maxiton® glutamique ou de Tonédron® pour leurs effets euphorisants tandis que l’Adiparthol®, surnommé "bobol", fait le délice de quelques consommateurs en appartement pour les "flash loves" que cette amphétamine anorexigène est capable de produire.
Les autorités sanitaires sont obligées de réagir par une série d’arrêtés pour endiguer l’épidémie d’amphétamines : le 17 décembre 1966, le Maxiton® fort injectable n’est plus délivré qu’aux médecins pour usage professionnel, le 2 octobre 1967, c’est l’ensemble des amphétamines existantes et de leurs préparations injectables qui sont inscrites au tableau B des substances stupéfiantes, aux côté du LSD qui y figurait déjà depuis le 1er juin 1966. En 1969, le ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, hausse le ton, dans une lettre à son collègue de la Santé : "L’usage inconsidéré de ces produits pharmaceutiques présente un danger réel pour la santé publique et, en particulier, pour la jeunesse de notre pays. Tel a été le cas dans le passé du Maxiton® fort et plus récemment de la Préludine®"7. Cette même année, le 3 mars, la réglementation sur les stupéfiants a été appliquée à l’ensemble des comprimés type "Préludine®" contenant une amphétamine. En 1971, le Corydrane® est finalement retiré du marché, de même que les produits à base de méthylphénidate par arrêté du 6 avril, rendant le mouvement synchrone avec d’autres législations nationales et l’adoption de la convention onusienne sur les psychotropes.
Cette intense activité réglementaire ne règle toutefois pas le problème. Ne pouvant agir sur la demande, elle ne fait que reporter cette dernière vers de nouveaux modes d’accès à la substance, ce que constate la Direction de la pharmacie et du médicament en 1969 : "Ne pouvant plus se procurer de préparations injectables à base d’amphétamines, les toxicomanes ont eu recours aux comprimés de Préludine®, médicament relevant de la réglementation du tableau A des substances vénéneuses, donc délivré sur ordonnances médicales ordinaires. Au moyen d’ordonnances, vraies ou fausses, les jeunes intoxiqués se procuraient la Préludine®, dissolvaient dans de l’eau les comprimés et s’injectaient la solution obtenue."8
Au terme de cette poussée vers les marges, le marché clandestin prend le relais, florissant en Europe et en Amérique pour ce qui est de la production d’amphétamines et de métamphétamines, notamment à partir du précurseur présent dans certains médicaments en vente libre qu’est l’éphédrine (jusqu’à son propre classement dans la convention de l’ONU de 1988). Enfin, non seulement l’interdiction crée un marché clandestin et criminel incontrôlable, mais accroît également le permanent jeu du chat et de la souris entre la réglementation qui s’étend et la découverte continue de nouvelles molécules par des chimistes de l’ombre inventifs qui auront toujours un temps d’avance.
On devrait aussi enseigner l'Histoire des drogues, ce serait matière à prévention. ^^
http://vih.org/20131210/chimie-et-drogu … euse/57886
Pour en revenir à la coke, il serait plus judicieux de parler d'effets tératogènes sur le foetus.
La parenthèse de fin est charmante elle aussi. Elle nous explique comment sevrer ces êtres vicieux que sont les personnes dépendantes de la cocaïne, mais aussi les tares qu'elles transmettent à leur "race" et leur descendance
Dit comme ça, ça fait un peu la pétain de sa mère.
Dernière modification par Mister No (29 juin 2016 à 11:21)
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Mister No a écrit
Le dopage aux amphètes a perduré bien longtemps et existe encore. C'est juste l'image des amphètes auprès du grand public qui a commencer à être égratignée. Malgré cela, début des 90, tu trouvais encore des coupe-faim en pharmacie il me semble.
C'est sûre que ça a pas suffit à proscrire les amphèts, "inquiété" ça ne veut pas dire "arrêté".
Bon après, il est vrai que je ne suis pas une historienne spécialisée dans le domaine, donc j'extrapole, je suppose et je peux peux dire des conneries :).
Merci pour ton lien !
Mister No a écrit
Pour en revenir à la coke, il serait plus judicieux de parler d'effets tératogènes sur le foetus.
Oui, on sait que la cocaïne peut nuire à l'enfant si elle est consommée durant la grossesse, et il aurait été préférable de parler des vrais risques !
Là il n'est pas dit que ça concerne la consommation des femmes enceintes, ça laisse sous-entendre qu'un homme cocaïnomane par exemple s'il a un enfant va procréer un imbécile, un tuberculeux ou je ne sais quoi.
Avec la notion " de détérioration de la race" bien dérangeante qui va avec, en mode " Si, si IIIème Reich représente". ( Merde, cette fois le point Godwin est pour moi ! )
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Scandales et polémiques
Achats de personnes déportées à Auschwitz
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bayer se livre au trafic d'êtres humains en achetant des déportés du camp d’Auschwitz pour servir de cobayes dans le cadre d'expérimentations à prétention médicale et de caractère confidentiel14.
Cinq lettres signées par les responsables de Bayer et destinées aux dirigeants du camp d'Auschwitz, rédigées en avril et mai 1943, ont été découvertes par un régiment de l'Armée soviétique lors de la libération du camp d’Auschwitz15, pour l'achat de « lots de femmes »16 déportées.
Des extraits de ces lettres sont lus dans deux documentaires réalisés par Émile Weiss, le dernier volet de la trilogie documentaire Destruction sur le camp d'Auschwitz, et également dans Criminal Doctors - Auschwitz17, France, 2013.
La première lettre indique le besoin de femmes déportées, en tant que cobayes pour expérimenter un soporifique. La deuxième stipule que le prix de « 200 marks est exagéré ; nous offrons 170 marks par sujet, nous avons besoin de 150 femmes. » La troisième demande : « Veuillez donc faire préparer un lot de 150 femmes saines. » La quatrième indique : « Nous sommes en possession du lot de 150 femmes. Votre choix est satisfaisant, quoique les sujets soient très amaigris et affaiblis. Nous vous tiendrons au courant des résultats des expériences. » Enfin, la cinquième et dernière lettre retrouvée mentionne : « Les expériences n'ont pas été concluantes. Les sujets sont morts. Nous vous écrirons prochainement pour vous demander de préparer un autre lot16. »
Après la guerre, lors des procès de Nuremberg, l'une des douze séances concerne directement le Procès IG Farben où plusieurs dirigeants d'IG Farben - dont Bayer était une filiale - sont condamnés pour crimes de guerre, entre 6 mois et 6 ans de prison2. Bayer n'a pas fait l'objet de poursuites2 mais son personnel dirigeant a été limogé et IG Farben démantelé.
Scandale du sang contaminé
Le laboratoire pharmaceutique est accusé d'avoir sciemment écoulé des produits sanguins, afin d'augmenter son profit, qui auraient inoculé le virus du sida, principalement entre 1978 et 1985, alors que des procédés pour décontaminer ces produits existaient22. Plusieurs milliers d'hémophiles dans le monde sont contaminés par le VIH à la suite de la négligence de la firme Bayer23. Il est cependant à noter qu'un protocole de décontamination visant spécifiquement le VIH ne pouvait pas être inventé avant l'identification du dit virus, laquelle n'intervient qu'entre février 1983 et mai 1984.
Dernière modification par Mister No (29 juin 2016 à 17:08)
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