Salut à tous !
Suite à mon premier post de présentation de début de semaine (
À lire ici), je vais vous raconter mon expérience la plus intense sous champi que j'ai vécu il y a à peu près 1 mois. À savoir, je commence à avoir un peu l'habitude des
champis, j'en prend depuis 1 an - 1 an
1/2, et je n'ai jamais pris de fortes doses à proprement parlé, mes doses vont de 1g à 2.5g (sec) en général. Mais même à ce faible dosage, j'ai déjà pris cher haha. M'aventurer au delà me fait un peu flipper, j'ai peur de ne plus pouvoir maîtriser quoi que ce soit. Et justement, ce que j'aime avec les perches aux
champis que je me prend, c'est la lucidité de ma défonce, et la maîtrise de moi-même, tout en étant arraché.
Pour en venir à mon
TR, je vais un peu contextualiser. Je suis un homme de 20 ans, je fais 1,81m pour 73kg. Ce fameux soir, des amis et moi étions invité à une soirée, qui avait pour but de fêter le retour d'un long voyage d'une amie. On y va donc avec l'optique de se mettre une bonne murge (mais absolument pas de prendre quelle que drogue que ce soit). On arrive donc sur le lieu de la soirée, après avoir mangé un repas très correct (un Tajine), donc pas du tout à jeun. Le lieu est assez particulier. Il s'agit d'un bar-restaurant, entièrement privatisé pour nous (il se trouve que le patron est en fait le beau-père de mon amie revenant de voyage, il lui a donc prêté son bar pour la soirée normalement fermé en hiver, bref, on s'en fou), et situé en plein milieu de la pampa, complètement paumé dans la campagne, avec personne aux alentours pour nous embêter. Ce bar il est vraiment cool, l'été, c'est un peu le repère des sbabs/hippy/roots/babacools quadragénaires voire quinquagénaires, et il est décoré d'une manière atypique: il y a des fauteuils et des canapés un peu partout, que des couleurs vives et chaudes sur les murs, des photos de voyages, des statues indous, bouddhistes, une bibliothèque, des vieux instruments de musiques des teintures colorés... Bref, on a l'impression d'être dans son salon, une ambiance vraiment chaleureuse et conviviale.
On arrive donc vers 22h, la fête a doucement commencé, il y a une trentaine de personne en tout. Beaucoup de tête que j'avais pas vu depuis un bail, ça fait plaisir. Je commence à picoler avec 3-4 bières, puis continue avec du pastis, mon pêché mignon (oui je viens du sud haha). Je m'enquille pas mal de verre, je commence à être bien alcoolisé, la fête bat son plein, on danse tous comme des fous devant la grosse sono. Je me rend compte qu'un des amis avec qui je suis venu a disparu, bon, je me fais pas trop de soucis. On me fait boire de la liqueur de poire, je trouve ça dégueulasse haha, je tire sur quelques
joints par-ci par-là , je me rabat sur du rhum-orange, je suis alors vraiment très bourré.
~00h: mon ami qui avait disparu réapparaît soudainement, sorti de nul part, le sourire jusqu'aux oreilles (comme s'il avait fait une connerie haha), et m'agite un gros pochon sous mon nez: une douzaine de gramme de bon
champis bien sec haha. Il m'explique qu'il est allé les chercher chez lui, à 10-15km de là (voilà pourquoi il avait disparu), je l'engueule (un peu) parce que lui aussi est trop bourré, et qu'il a dit à personne qu'il était parti (hormis un gars qui l'a accompagné). Mais bon, au fond de moi, étant bourré, je me réjouis d'avance de la suite de la soirée (héhé). Mon pote plonge sa main dans le pochon, et me tend une grosse poignée de
champis, à vue de nez, il y en a pour plus ou moins 3g (je ne saurai jamais combien exactement), mais bon sur le moment je me rend pas vraiment compte de ce que je fais, et j'enfourne tout dans ma bouche, et mâche de manière vigoureuse, l'air ravi ! Je vois mon pote qui en distribue à ceux qui veulent bien haha, ça va être drôle.
~00h15: Je suis en train de danser, et voilà que je me sens déjà en train de monter, autant que je me souvienne, ça n'a jamais été aussi rapide ! Probablement que dans mon bide, il y a plein d'
alcool, et plein de diluant acide (jus d'orange, citron, etc...), ce qui accélère ma montée... Petite chaleur agréable habituelle qui envahit mon ventre. Mais j'ai quelques nausées. Bizarre. Je sors dehors pour m’aérer un peu, arrivé dehors, énorme envie de vomir. Je m'éloigne un peu de la salle, je m’accroupis, pensant que j'allais vomir, j'ai des haut-le-cœur, mais rien ne sort. Je me calme un peu, ça va mieux, les nausées sont reparties aussi soudainement qu'elles étaient apparues. Je me relève, et là j'ai vrillé complet, c'est à ce moment précis que j'ai basculé.
Mes pieds s'enfoncent dans le sol, tout tourne autour de moi, vision HD de fou, toute la végétations autour de moi semble bouger, respirer. Des couleurs ultra vives partout, du violet, de l'orange, et du vert en majorité. Je vois presque plus rien tellement j'ai des hallus qui occupent mon champ de vision. J'ai des sortes d'acouphènes hyper intenses, je suis abasourdi, j'entends plus rien, je me re-accroupis, et je prend ma tête dans mes mains. En fait je me rend compte que tous mes sens sont mélangés. La vue, l'odorat, le toucher, l'ouïe, le goût, tout ça ne fait qu'un. Grosse synesthésie. Là j'ai grave flippé, c'est à ce moment que je me suis dit que j'étais peut-être en train de bader, j'ai jamais connu ça avant, et c'est super intense à vivre... Puis je me suis ressaisi. Je me suis dit que les champi je les connais, et que c'est moi et moi seul qui fait ma défonce, c'est psychologique, je ne vais bader que si je me dit que je suis en train de bader. La défonce il faut l'accepter, faut vraiment pas lutter. Du coup je me relève, je prend de grandes inspirations... J'y vois un peu plus clair, je reprend mes esprits, un peu, mais j'ai jamais été aussi arraché. Tout autour de moi a un aspect différent, au niveau des textures, de la brillance, du contraste, de l'intensité de la lumière. Je prend alors conscience de tout ce qui m'entoure, je suis émerveillé.
Je me dis qu'à ce moment là , si quelqu'un me vois, il doit me prendre pour un débile mental haha. Se pose alors la question: qu'est-ce que je fais maintenant ? Je suis beaucoup trop défoncé pour rentrer danser ou quoi, je sais pas pourquoi mais c'est comme si je voulais/pouvais pas assumer mon état auprès des autres haha, du coup je décide de me mettre à marcher un peu, de me faire une petite ballade pour récupérer, et je rentrerai quand ça ira un peu mieux, parce que là j'étais vraiment pas en état, j'étais comme un gosse de 3 ans. Du coup je me met à marcher, chaque pas provoque une vibration dans mon corps, qui me provoque une vague d'hallu, je flotte complètement. Je marche dans l'herbe mouillé, j'ai les chaussures trempés, mais je m'en fou complet haha. À ce moment là je marche comme Johnny Depp dans Las Vegas parano hahaha:
Ça faisait 20 secondes que je m'étais mis à marcher que Bam, je me reprend une vague dans la gueule. Comme avant, bourdonnement dans les oreilles, je vois presque plus rien tellement les hallus occupent mon champ de vision... Je me dirige vers une lumière, le souffle haletant, j'entends ma respiration, mais depuis l'intérieur de mon corps, j'ai l'impression que des faisceaux d’énergie s'échappent de mes doigts, je m'enfonce dans le sol à chacun de mes pas... Puis je sens que je marche maintenant sur un sol dur, c'est une petite route. J'aperçois un rocher, je me dirige vers lui, je m'affale dessus, complètement épuisé par ce que je suis en train de vivre. Il y a un lampadaire juste au dessus de ma tête, à la lumière vive je regarde mes mains, méconnaissables, je regarde tout ce que je peux voir, une branche d'arbre, les graviers par terre, des ombres au loin...
Puis là je me rend compte d'un bourdonnement ambiant. Sauf que cette fois ça venait pas de moi ou de ma défonce. Comme un con je m'étais assis juste à côté d'une armoire électrique à haute tension haha, ça génère un espèce de bourdonnement à cause de la tension électrique ou je sais pas quoi... Ce bruit constant et continue me fait partir bien loin je phase carrément dessus. Je me prend la tête dans les mains, je ferme les yeux. Je me concentre sur ce bruit, sans vraiment le vouloir, et la je vois des trucs de dingue. Je saurais pas dire si ce moment où je ferme les yeux a duré 15 secondes ou une demi-heure haha. Gros trip mental à ce moment là : des formes géométriques à tout va, des fractales, des mandalas, des formes absurdes de toutes les couleurs, puis de nouveau des formes géométriques... Vraiment très très psyché. Je me dis alors que je suis vraiment trop en train de phaser, et que je vais jamais décoller de là si je me motive pas. J'ouvre les yeux, retour à la réalité.
Et là je me rend compte que je suis en chemise, les pieds trempé, et que j'ai froid. Très froid même, je tremble presque. La sensation du froid sur ma peau, avec la défonce, c'était vraiment particulier. C'est comme si ça me brulait, mais que ça m'enveloppait en même temps, comme dans une couverture. Mais je tremble. Je me lève et décide d'aller vers le parking. Je commence à marcher et suis vraiment beaucoup trop défoncé, mon corps et mon esprit sont crevés par ce que je suis en train de vivre. Mais là , cette défonce, c'est limite un peu trop pour moi. Je me dis que je veux plus être défoncé, j'en ai un peu marre, parce que je subis en fait. C'était vraiment fort. Alors je veux aller me poser dans la voiture de mon pote, même si je sais que je réussirai pas à dormir. Arrivé sur le parking je trouve pas sa voiture. Evidemment, je me souviens qu'il a prit la voiture pour aller chercher les
champis chez lui, et qu'il avait pas dû la garer au même endroit haha. Du coup je suis complètement paumé au milieu du parking, à chercher sa voiture. Je la trouve pas. Je rigole tout seul de ma connerie, et du comique de la situation haha. J'étais déboussolé complet. Bon tant pis, je décide de rentrer dans la salle. Je vois de la lumière dans une des voitures du parking, je crois qu'on se fout de ma gueule, je m'en bas les couilles. Je pousse la porte d'entrée, je rentre.
Et là . La chaleur m'entoure. M'enveloppe. Réchauffe mon corps. Les couleurs sur les murs sont chaudes, elles me rassurent. Il y a de la musique, tous mes potes dansent. Les gens sont complètement explosés, ils rigolent pour rien haha. Je me sens tout de suite mieux, la musique m'apaise, me rassure. Je danse comme si rien ne s'était passé, limite j'oublie ma drôle d'aventure. La déco est dingue, et je me dis que cette salle est vraiment parfaite pour prendre des
champis: des couleurs chaudes, de la déco partout, des lumières de couleurs, au fond pleins de chaises et de fauteuils comme une scène de théâtre... Je trouve que les gens sont beaux, élégants, pleins de grâce... Il y a une harmonie génrérale et ambiante, je prend mon pied haha, j'ai l'impression de revivre ! Sur le moment, je ne dis rien à personne de ce qui m'est arrivé haha, d'ailleurs personne ne semble s'être apperçu de mon absence. Au final, je ne sais absolument pas combien de temps a duré ma petite virée, 5 minutes ? Un quart d'heure ? Une demi-heure ? Une heure ? Mystère...
J'ai passé le reste de la soirée à danser de manière super énergique, à me taper des grosses barres avec mes potes... Petit à petit les gens partaient, jusqu'à ce qu'il ne reste que les personnes ayant consommé des champotes (coïncidence ?).
J'ai fini par aller me coucher vers 06h30, blotti contre un radiateur, dans un sac de couchage, pour ensuite me réveiller vers midi, le bide un peu chamboulé, et les reins un peu obstrué haha.
Comme à mon habitude, je n'ai pas dit un mot de la soirée. En effet, chaque fois que je prend des champotes, je suis muet haha, c'est comme si je m'oubliais en fait, que le "moi" disparaissait complètement. Je deviens un simple "spectateur" de la vie, je ne fais qu'observer les choses avec un énorme recul, et je ne fait que recevoir les informations, je suis ouvert et très réceptif à ce qui m'entoure. Et ça me plaît beaucoup, c'est à chaque fois une expérience pleine d'humilité, où toutes notions d'ego s'efface.
Également, ce soir là , le pouvoir de la musique n'a jamais été aussi fort. En effet, à chaque fois qu'une musique était fini, cela laissait place à un grand silence, qui nous laissait comme tout nu, toute la défonce des
champis nous retombait dessus, la gravité du sol était plus forte, on devenait mou, et on se marrait du malaise bizarre que ça créait, jusqu'à ce que quelqu'un s'empresse de trouver une autre chanson. Lorsque la musique reprenait, il y avait toujours quelques secondes d'adaptation, et puis on acceptait la nouvelle musique, et on recommençait à danser comme des fous dessus.
Voilà j'ai (enfin) terminé ma petite histoire, j'espère qu'elle vous a plu, j'ai pris plaisir à vous la conter en tout cas. Merci d'avoir pris le temps de m'avoir lu, si vous êtes parvenu jusqu'ici !
À très bientôt les Psychos, je vous embrasse