Psychiatrie et cannabis

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Pirate homme
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Bonjour,

Donc je commence par me présenter, c'est plus poli. J'ai 53 ans, je fume du cannabis depuis que j'ai 14 ans, avant même de fumer des clopes en fait. Vers 23 ans j'ai arrêté, n'y trouvant aucun bénéfice à  part de scotcher comme un con. Et puis j'ai rencontré une fille qui fumait pas mal, et j'ai repris à  fond d'autant que je suis resté huit ans avec cette fille. Tout allait pas terrible dans ma vie privée, j'étais mal et je ne savais pas pourquoi. Disons que mon couple était une part du problème. Mais le coeur du problème je l'ai découvert suite à  un burn-out à  35 ans, quand j'ai été diagnostiqué bipolaire de type 1.

La bipolarité est une maladie de l'humeur qui se traduit par des crises d'hypomanie qui deviennent aiguà« dans mon cas par des bouffées délirantes. Pour faire simple les bouffées délirante c'est comme de prendre un acide, sans les agréments. Tandis qu'une hypomanie accélère votre cerveau et vos sens également. Vous pouvez suivre deux conversations, expliquer les enjeux des dites conversations, regarder la télé en même temps, penser à  une formule d’arithmétique tout en lisant un roman.... ça a l'air séduisant comme ça, et c'est bien le danger. Parce que ça l'est. Et très vite on fini par croire qu'on peut absolument tout comprendre, tout faire... c'est la phase maniaque. Le cannabis, s'il est fortement dosé provoque des crises d'hypomanie. Mais c'est là  où le bas blesse, il m'apaise aussi. Je peux, quand je suis tendu, frustré, pas bien, avoir des sautes d'humeur violente et brève, je gueule. Je suis un hypersensible donc. Et le cannabis me rend instantanément peace. Pareil si je déprime, ça me rend positif et j'ai des idées constructives. Mais il y a autre chose, je suis écrivain, fumer, et l'hypomanie bien dosée m'aide à  me concentrer, à  écrire longtemps, et développe ma pensée en arborescence. Disons que le cannabis ne rend pas créatif si on ne l'est pas mais y contribue si on l'est.

Tout ça est bien joli mais comme pas mal de bipolaires que je connais (je fais parti d'une assoce de bipolaire) je suis d'une part fortement isolé, et d'autre part je n'ai pas de travail. Donc je passe ma vie chez moi et sinon je ne fréquente que des gens de mon "milieu" à  savoir des patients comme moi. C'est pas volontaire. La maladie vous isole. Les médocs, aussi nécessaires soient-ils ont tendance à  vous retirer votre pêche, et trouver le bon dosage n'est pas simple. Bref je passe également ma vie à  fumer. Trop et surtout je dépenses beaucoup trop pour mes maigres alloc d'handicapé (dépenser à  l'excès fait aussi parti des crises maniaques). Et quand je n'ai pas de quoi je ramasse les mégots de joint dans mon quartier... il y a des fumeurs et des dealers partout où je vis, et ce qu'ils vendent, herbe ou shit est de la qualité, rien à  voir avec la merde hors de prix qu'on trouve à  Paris. Même les dealers sont plus cool. En gros je suis partagé entre la "nécessité" de fumer et l'envie de ralentir sérieusement. L'hospitalisation est inutile, les HP sont blindé de shit et de fumeurs (là  pour d'autre raison que le cannabis) les maladies psy vont souvent de pair avec la toxicomanie.

Est-ce que certain d’entre-vous sont dans ce cas ? Ou connaissez vous des gens qui le sont et pouvez-vous partager votre expérience ?

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groovie
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salut

j'ai connu un bipolaire qui lui aussi était porté sur le cannabis. Il n'écrivait pas mais il était musicien.
ce genre de cas peut être très minoritaire , car fumer pour un grand nombre de maladies psychiatrique peut être désastreux (du genre les skizo parano). Même chez les bipolaires ça fait rarement bon ménage...mais des cas où le cannabis agit comme un calmant et comme un regulateur de l'humeur positif oui ça existe

perso si j'étais à  ta place j'arrête d'acheter et peut être que  je me mettrais au jardinage wink)
-les phénotypes indica qui t'aident à  dormir pour la nuit , les jours où tu n'arrive pas à  trouver le sommeil. En hypomanie , parfois on est tellement excité qu'on ne peut plus fermer l'oeil...  si tu dors pas assez ton état mental peut s'aggraver.. j'imagine??
-des phénotypes particuliers pour la journée, doux, calmant ( anxiolitique, antidepresseur, qui ralentissent la machine ^^). C'est plus difficile à  trouver que l'indica typique *massue* mais c'est possible

après tu boutures les phenos qui marchent le mieux avec ta maladie... tu standardise ton produit en clonant et en ayant tjr les mêmes effets/concentrations grosso modo... et tu économises de l'argent car au lieu d'aller au dealer tu te debrouilles^^. Aussi en tombant sur un peu n'importe quoi dans la rue là  dehors, tu t'exposes à  trouver des produits qui peuvent aggraver ton etat. Le cannabis a un spectre d'effet très large wink il faut en profiter.   par contre si t'es français ça va être compliqué légalement neutralsad

a+ pirate

Dernière modification par groovie (03 mai 2017 à  21:20)


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Pirate homme
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Alors déjà  merci de la réponse, ensuite plusieurs point. Pour ce qui s'agit de mon cas d'une part je n'ai ni la main verte, ni la place ou les moyens de me faire une installation indoor, pas dans 18m² et puis en effet je vis sous l'oppression française. Ensuite je n'ai pas de problèmes de sommeil, hypomanie cannabistique ou pas. La question du sommeil réduit intervient surtout dans les phases pré maniaque aigue et ça j'ai appris à  les voir venir et à  m'en prémunir, d'une part avec les médocs, d'autre part simplement en faisant attention à  ma propre humeur. C'est le côté pénible de la maladie, on doit constamment se surveiller et se rééquilibrer.

Ensuite sur ce vieux mythe de la psychiatrie concernant les malades psy et le cannabis. Actuellement aucune étude sérieuse ne marque réellement un lien un entre des pathologies comme la schizophrénie et l'usage. Certaines études auraient même tendance à  démontrer que dans un cadre de prise médical, il soulage au lieu d'aggraver. Pour autant sur un esprit favorable, en période de fragilité, il peut accélérer les symptômes, ce qui m'est probablement arrivé. Dans le cas de l'autisme par exemple, le cannabis intervient comme un soulagement. Au reste la question est moins là  que la validité réelle d'un diagnostique. Comme je le détaille ici : http://www.agoravox.fr/actualites/sante … ent-187961 la psy française va mal et bien des diagnostiques sont fait de manières hâtives parfois complètement à  tort. Pour exemple, il faut environs un an pour détecter une schizophrénie. Or j'ai un ami qui a été ainsi qualifié au bout d'une seule séance... quand à  moi, au terme de 15 jours c'est le premier diagnostique qu'on m'a attribué. Les erreurs médicales en psy sont légion avec des conséquences parfois dramatique, puisque mon ami, par la grâce de ses médocs, vit aujourd'hui avec une maladie qui n'était sans doute qu'imaginaire quand ce médecin incompétent l'a déclaré tel. Sinon en effet le manque de sommeil est bien un facteur aggravant. Normalement les anxio ne sont pas recommandé pour les bipolaires, et s'il m'arrive d'en prendre sur conseil de mon médecin, c'est avec parcimonie parce que ça peut avoir l'effet de l'huile sur le feu.

Pour ma conso, j'ai de la chance d'avoir des dealers consommateurs qui privilégie la qualité (je vis à  côté de Lyon, une plaque tournante comme Marseille) et de me connaitre surtout, je veille donc à  ce que je consomme. Si c'est fort dosé je lève le pieds et d'ailleurs j'évite en général sachant que sans connaitre toujours le nom du produit, si c'est de l'herbe, ni la puissance effective, je consomme en fonction de deux facteurs, mon état général et la puissance à  la première prise. Disons que je connais bien les effets de la maladie et que je sais plus ou moins comment me prévaloir des crises maniaques (notamment évidemment avec mes médocs mais c'est insuffisant, vite fait je dirais que je suis mon premier psy). Voilà , évidemment j'apporte mon témoignage parce que certain peuvent se sentir concerné sans oser en parler. La honte, la gêne, la peur sont des sentiments courants quand on vit avec ce genre de maladie, la peur qu'on éveille chez les autres notamment  en raison de tous les mythes afférant à  ce genre de maladie (vol au-dessus d'un nid de coucou et autre fantaisie)

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