Sur les stands, toutes sortes de drogues (fictives) sont proposées à la vente. — J. Gicquel / 20 Minutes . Trois associations participent ce mardi à Rennes à la journée d’action mondiale « Support. Don’t punish ».
. L’objectif est de réclamer la
dépénalisation de l’usage des drogues en France.
. Pour les associations, cela permettrait de réduire les risques chez les usagers.
De la résine de
cannabis vendue entre 5 et 10 euros le gramme, un
buvard de
LSD proposé à 10 euros et le gramme de
cocaïne 100 euros. Dans ce vrai-faux magasin un peu particulier, situé rue de la Chalotais à Rennes, la drogue se vend comme dans un supermarché avec une carte des produits pour faire son choix. Derrière ce « drogues store » fictif, trois associations, Aides, L’Orange Bleue et Baracanna, qui participent ce mardi à la journée d’action mondiale «Support. Don’t punish».
L’événement a vu le jour il y a cinq ans un 26 juin, déclaré Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues par les Nations Unies. « L’objectif est de dénoncer la politique répressive qui est menée en matière de drogue depuis 1970 en imaginant un endroit où les drogues seraient légalisées et leur usage encadré », indique Mylène Guillaume, coordinatrice régionale du collectif L’Orange Bleue, qui intervient sur les rassemblements festifs en Bretagne.
« Réduire les risques chez les usagers »Alors que le débat sur la
légalisation et la
dépénalisation du
cannabis progresse un peu partout dans le monde, les bénévoles dénoncent la frilosité des pouvoirs publics français. « On considère toujours l’usager comme un délinquant. Et malgré cette politique répressive, les chiffres de consommation ne baissent pas. Alors qu’au Portugal, où la consommation de toutes les drogues a été dépénalisée, la situation s’est améliorée », assure Caroline Croizier de l’association Aides.
Certains esprits pourraient voir dans cette journée d’action une apologie de la drogue, ou tout du moins une incitation à la consommation. Un argument balayé par Caroline Croizier. « « De toute façon, les gens consomment des drogues depuis la nuit des temps. Nous sommes là sur un enjeu de santé publique en permettant de réduire les risques chez les usagers », indique-t-elle.
Faire évoluer la loi de 1970 sur les droguesA côté des drogues, les usagers trouvent ainsi dans « ce magasin idéal » des kits d’injection ou un stand pour analyser la drogue. « Au moins, les personnes savent ce qu’elles consomment. Et cela leur permet de réfléchir à leur consommation », poursuit Jean-Charles Petitjean, président de l’association Baracanna, qui milite pour la promotion du chanvre sous toutes ces formes.
« La société civile a bougé sur ces questions, on attend maintenant que la loi suive », conclut Mylène Guillaume.
Source :
20minutes