Salut à tous/tes :) je suis nouvelle sur le fofo mais j'ai un oeil dessus depuis longtemps et ça m'a grandement aidée de nombreuses fois alors je vais essayer de faire pareil pour certains!
Pour me présenter rapidement, j'ai 35 ans, 3 enfants, un grand de 12 ans, une nainfernale de 9 ans et un petit chou qui en a 3. J'ai un conjoint hyper présent, tolérant compréhensif.. avec les enfants ça se passe super, on est très proches.. je peux rien demander de mieux, non? sauf que ben pour moi ya des choses simples qui ne le sont pas, comme dirait Mano Solo (RIP <3 ).
Je veux dire par là que tout ce que j'ai construit je l'ai fait et je le tiens à bout de bras, toujours au bord du précipice.. j'ai commencé à taper de l'
héro (et de la putain de bonne!) à 16 ans.. j'a trimé là dedans jusqu'à 18 où je pouvais plus me payer que du sub.. que j'ai tapé pendant 15 ans .. avant de passer sous métha, il y a un peu moins de 2 ans... sans parler de presque 3 ans de benzos que j'ai réussi à stop il y a 9 mois.
En fait, j'ai énormément culpabilisé à la naissance de mon fils, en 2006, quand j'ai appris en cours de grossesse qu'il risquait d'être accro, ça m'a travaillé les derniers mois, j'ai baissé le sub autant que possible en le sniffant autant que possible pour qu'il passe pas trop. J'étais suivie à l'hôpital J. Ducuing à Toulouse (super hosto d'ailleurs pour toutes les mamans dans le même cas que moi, ils sont très rassurants, super pro, bref). J'ai eu droit à un suivi post natal, je voulais vraiment arrêter le sub pour mon fils alors ils m'ont dirigée sur le
CSAPA du pont neuf à Toulouse (centre passage de je sais plus quel hosto, Marchant, je crois, ct en 2006).. là bas la prise en charge était compliquée pour moi, ça zonait grave, je devait y aller avec mon nourrisson, en bus, en manque parce qu'il m'ont filé 60mg de métha pour doser 12 ou 13 mg de sub, c'était léger mais j'ai rien dit,.. ils voyaient bien que j'arrivais en chien tous les matins mais j'ai serré les dents parce que je pensais que c'était normal et eux ont laissé comme ça..
Puis j'ai déménagé huit mois après, yavait plus de scapa près de chez moi donc c'est une toubib libéral qui a pris la suite... je me sentais bien ds mes basket, g commencé à baisser, de 5 en 5 tous les mois, la pharmacienne m'encourageait et c'est con mais quelque part, je voulais lui faire plaisir .. allez, Julie, c super..!! mais g pas tenu ou bien j'ai baissé trop vite, rien n'allait plus alors g redemandé à repasser sous sub (ça faisait un an environ)..
Allez c'est reparti le
sniff, les dépassements d'ordo, les regards en coin de la toubib, de la pharmacienne quand j'arrive avec ma poussette.. mon mec à l'époque savait que je me défonçais pour tout tenir comme il fallait (boulot, enfant, ménage,..) lui il voulait bien que j'arrête mais surtout pas devoir faire la vaisselle, le ménage ou changer les couches pour moi. (ce gros con!) ... et moi j me sentais prise au piège de cette dépendance que je voyais pas comment arrêter sans faire exploser toute ma famille..
Quelques mois plus tard je suis retombée enceinte, à la naissance j'ai encore eu de la chance, ma fille n'était pas dépendante, ça m'a remotivée alors je suis repartie sous
méthadone, même dose que la 1ere fois mais prescrite par mon médecin.. là dessus on est partis vivre en corse, là bas dépression totale, je ne mangeais plus rien de rien mais je prenais un gras dégueulasse au niveau du ventre, des bras.. et puis le moral n'allait pas du tout, je m'étais tellement habituée à devoir taper une ligne avant de faire quoique ce soit que plus rien ne marchait dans ma vie, et avec le poids qui s'installait je me sentais comme une merde.. alors re-subutex.. Là encore ça m'a demandé des semaines pour remonter la pente, le médecin m'avait prescrit un antidépresseur (deroxat) pour m'aider mais ça m'a rendue malade au possible je pouvais même plus conduire... alors j'ai laissé tombé, surtout que ces médocs j'ai été élevée dans la méfiance absolue à leur égard (drôle pour une toxico
)..
Alors voilà, c'est reparti sous sub, jusqu'en 2013 où je me sépare du père de mes grands.. la cata, on avait acheté une maison (enfin, lui, mais à nos 2 noms), il y avait les enfants au milieu, ce mec était capable du pire sur un coup de tête ; un w-e sur deux quand il prenait les grands je ne dormais pas je buvais du vendredi soir au dimanche (j'ai pas dit que j'étais bien maligne..
).. j'osais pas faire les démarches auprès du TGI parce que j'avais très peur de sa réaction pour la pension alimentaire alors j'étais dans le flou je laissait faire en priant qu'il arrive rien et en me démerdant financièrement.. à cette époque, le médecin qui me suivait m'a collée d'office un anti-dépresseur ( j'ai oublié lequel) que j'ai jamais pris et des benzo (alprazolam 0,25 x 3/j, au besoin..)... je les ai pas pris pdt des mois, je gardais les boites et voilà.. puis j'ai commencé à m'en servir avant de faire l'amour, je trouvais ça plus "facile", (pour des raisons persos), puis j'ai commencé à en prendre devant chaque situation qui m'angoissait un peu.. et comme je suis très angoissée c'est allé vite...
Ca a duré presque 2 ans et puis je suis tombée enceinte à nouveau, de mon nouveau compagnon.. là 16 mg de sub ET 1mg benzo/jour.. pour le sub on m'a dit c'est pas grave mais les benzo posaient un vrai problème.. j'ai commencé à baisser, baisser jusqu'à ne plus prendre qu'un quart de cp pr dormir.. encore une fois la petite est née comme un charme, pas de symdrome de
sevrage, je suis une hyper chanceuse, je m'en serais tellement voulu...
Le 1er mois est passé comme dans un conte de fées puis une dépression noire c installée, j'ai recommencé à doubler mes ordos, je prenais deux fois trop de sub, de benzo, je photocopiais même certaines ordos, j'allais voir un 2eme toubib pr le sub..
Ca a duré 3 mois, je voyais plus comment m'en sortir alors je suis retournée voir mon ancien addictologue sur Toulouse (le dc BARSONY, si vs avez besoin d'en voir un je vous le conseille, il est généraliste mais en a fait sa spécialité et puis il milite pour la
dépénalisation de la
beuh et c pas rien^^) il m'a fait une petite morale, une ordo pour me dépanner et m'a conseillé de retourner voir le dc Ferro Colados à J. Ducuin.. elle a essayé de me mettre sous
suboxone, rien à faire j'étais au fond du putain de trou alors elle m'a envoyée au centre DIDE à Marchant pour un reswitch
méthadone.
Alors là, l'inclusion a été trèèès longue (de avril à juillet 2016), avec beaucoup de rdv que j'ai jugé, en tous cas pour moi, complètement inutiles.. des rdv avec l'addicto, un jeune médecin qui n'est resté que quelques mois, la psychiatre (très sympa mais j'ai zappé son nom dsl), les IDE et l'assistante sociale; Le protocole a été cent fois plus violent qu'au centre du pont neuf (en 2006) où on m'avait filé 60 mg dès le départ.. et où le "pipi" se faisait dans des toilettes fermées (c'est peut-être un détail mais moi ça m'a bloquée complet d'avoir à pisser devant deux infirmières et dans leur bureau (juste en face de la porte d'entrée qui ne se vérrouillait bien sûr pas..
/) mais je fais la pintade là.. bref, on a commencé le switch le 3 juillet (bon anniversaire Julie au passage! je l'ai pas fêté çuilà!!) par.. 20mg.. j'avais bien fait tout comme y m'avait dit le bon docteur et mm davantage sachant d'expérience que je métabolise les
opiacés très très lentement, j'ai pris mon dernier cp de sub le 30 juin, soit 4 jours avant.. et l'autre qui me sort, on va augmenter de 5 tous les 2 jours ou de 10 par semaine, on va voir! quoiii?????!!!
Bien sûr ils me l'avaient bien dit mais j'avais cru à un stratagème pour savoir si j'étais vraiment motivée..
là, la chiasse me prend mais j'y suis, d'autres l'ont fait.. alors ça doit être possible? non?
jusqu'à 70mg j'ai vécu un enfer..
tous les jours en pleurs, en crise d'angoisse infernale, peut-être d'ailleurs moins à cause du manque de sub que de benzo mais je voulais pas réaugmenter le
xanax alors tant pis, j'ai souffert, et souffert sa putain de mère..
entre chien et chien dur, pendant plus de deux mois.. à partir de fin septembre (j'avais déménagé à une heure du centre, hyper simple avec une bagnole féraille et pas bcp de ronds pour mettre du coco et souvent en chien tout le week-end avant d'y aller le lundi matin en bagnole, pas dangereux du tout..),
ils m'ont augmenté la métha jusqu'à 140mg/jour.. mais il n'y avait toujours pas de mieux niveau angoisse, moral.. alors j'ai commencé à taper l'
alprazolam.. quelle blague putain!!! le
xanax est devenu un pire problème que la métha ou le sub.. magnifique!.. le centre c'était devenu trop loin, trop cher et surtout méchamment inutile alors j'ai demandé à mon médecin sur place de prendre le relais..
il est cool mais c'est le
doc fumette lui.. ou doctaphone, quoi.. il m'avait dit avoir bossé en centre en Espagne mais bon, je sais pas quand ni avec quelle attitude.. lui m'encourageait plutôt à tout augmenter pr aller bien, à ajouter du
valium, doubler l'
alprazolam et rajouter du
tramadol pour m'aider avec la métha.. tout ça avec plusieurs ordos et dans plusieurs pharmacies (parce qu'il m'a dit qu'on me délivrerait pas
tramadol +
méthadone). Au début pour être honnête gt contente, dose de
xanax doublée jusqu'à ce que je sois en keud mm avec 4 mg à sniffer.. me suis retrouvée plusieurs fois à sec à essayer d'arrêter sans succès.. le manque de benzo ça rend fou.. complètement.. le temps se distord pour ralentir au maximum, les sons sont déformés, c'est flippant.. tu perds la notion de réalité.. ajoutés à ça les frissons, les sueurs horribles, le froid, les os qui semblent se briser.. la mm que la métha avec en plus l'impression de devenir complètement fou...
Bref, c'est peut-être ces profusions d'ordo qui m'ont fait réagir, je me suis vue finir rapidement 6 pieds sous terre avec tout ça, ou pour être plus honnête un rappel à l'ordre d'une pharmacie qui s'est rendue compte du doublon... En tous cas j'ai pris la décision d'arrêter sec.. ça a été un peu plus de 2 semaines en enfer mais dans ma tête c'était bien clair que c'était terminé, bien fait piger à la saloperie qui réclamait sans cesse dans ma tête que ct plus la peine.
Et ça a été TERMINE pour les benzos..
Depuis je rame avec ma métha, j'ai baissé de 140 à 80 mg en 4 ou 5 mois, hyper motivée mais dès que les choses se remettent à déconner on se ressert forcément de sa béquille.. fatal.. j'ai fait 2 tentatives pour reswitch sous sub, mm en sachant que c'était un plan foireux..
La 1ere fois j'ai attendu 4 jours pleins avant de prendre un petit bout de sub, ce sont les pompiers qui sont venus me chercher pour m'amener aux urgences, je me suis vue crever ce jour là..
L'autre fois j'ai attendu 5 jours entiers et ça a été pareil.. mais là je savais quoi faire, j'ai repris ma métha comme une bonne fille et j'ai compté les secondes pdt une heure et demie en chialant comme une gosse..
Brèfle, comme dirait Béru, j'ai fini par repartir en quête de témoignages sur le net à propos de l'arrêt de la métha et je suis tombée sur un
doc super intéressant qui détaillait les soins en ambulatoire pour le
sevrage aux
opiacés, même protocole médicamenteux qu'à l'hosto, avec le passage d'une IDE 2 fois par jour.
Je suis allée voir mon doctaphone avec ces papiers et je lui ai gentiment demandé une copie conforme.. et me voilà, 11 jours après ma dernière prise de métha, pas en super forme mais debout putain! je m'occupe des enfants, je gère les copains, la familly... ça tue! je me sens sauvée même si je sais que le chemin va être plus dur et plus long qu'une vingtaine de jours de traitement.. mais je me sens sauvée, c'est con.. mais c'est cool..
Enfin voilà, je raconte un peu ma vie aussi, je reviendrai donner des nouvelles sur la suite du traitement. ET pour ceux que ça pourrait intéresser je peux envoyer les
docs du SCAPA en mp. voilou, merci de m'avoir lue et bonne route à tous jusqu'à la prochaine rencontre