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Le vapotage est dans le viseur de l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les cigarettes électroniques sont « incontestablement nocives » et devront être régulées, selon un rapport présenté vendredi à Rio de Janeiro par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui déconseille ces dispositifs à ceux qui veulent arrêter de fumer. Le vapotage consiste à inhaler des vapeurs créées par le chauffage à haute température d'un liquide à l'intérieur de la cigarette électronique. La plupart du temps, ces liquides contiennent de la nicotine.
Leur popularité grandissante depuis leur apparition sur le marché, au milieu des années 2000, surtout auprès des jeunes, inquiète les législateurs et autorités sanitaires du monde entier, qui craignent que le vapotage ne conduise les jeunes à fumer du tabac. Bien que ces dispositifs exposent l'utilisateur à moins de substances toxiques que les cigarettes combustibles, elles présentent aussi des « risques pour la santé », assure le rapport de l'OMS, qui évalue les résultats des mesures gouvernementales (MPOWER) préconisées par la convention-cadre de l'institution pour endiguer l'épidémie (CMCT).
Les six stratégies pour décourager l'usage du tabac sont les suivantes : contrôles de la consommation de ces produits et politiques de prévention, protection du public contre la fumée, aides pour cesser de fumer, mises en garde contre les dangers du tabac, faire respecter des interdictions de publicités, promotion ou sponsorisation, et enfin augmentation des taxes. « Bien que le niveau de risque associé aux SEAN (systèmes électroniques d'administration de nicotine) n'ait pas été mesuré de manière concluante, les SEAN sont incontestablement nocifs et devront donc être régulés », indique l'OMS.
San Francisco en tête de gondole de la lutte
Elle souligne également qu'il n'y a pas assez de preuves que les e-cigarettes soient efficaces pour arrêter de fumer. « Dans la plupart des pays où elles sont disponibles, les utilisateurs (d'e-cigarettes) continuent en général de fumer des cigarettes combustibles en même temps, ce qui présente très peu, voire aucun impact positif » sur la réduction des risques sanitaires, selon le rapport présenté au Museu do Amanha (Musée de Demain).
L'OMS met aussi en garde contre la « menace actuelle et réelle » que représente la désinformation véhiculée par l'industrie du tabac sur les vapoteuses. Fin juin, la très libérale ville californienne de San Francisco est devenue la première métropole américaine à interdire sur son territoire la vente des cigarettes électroniques. La Chine, qui compte le plus grand nombre de fumeurs au monde , envisage de durcir sa réglementation. La consommation de tabac fait chaque année quelque 8 millions de morts dans le monde.
Le rapport ne semble pas encore disponible en français: https://www.who.int/tobacco/global_report/en/
pdf en anglais, voir p56 (29 du pdf) pour les systèmes électroniques de délivrance de nicotine.
No comment.
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Elle souligne également qu'il n'y a pas assez de preuves que les e-cigarettes soient efficaces pour arrêter de fumer
Faudrait se tenir au courant de l'actu et des multiples études émanant de plusieurs pays, qui disent le contraire.
Lolilol
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Hilde a écrit
...surtout auprès des jeunes, inquiète les législateurs et autorités sanitaires du monde entier, qui craignent que le vapotage ne conduise les jeunes à fumer du tabac
Ben voyons ... ça sent le réchauffer... tout ça
je n'ai pas ( encore ) jeter un oeil sur ce rapport ... fumant
MM
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Evidence on the health risks associated with ENDS remains inconclusive
Dernière modification par Mecrupulent (27 juillet 2019 à 22:24)
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ENDS regulation should:
(a) impede ENDS promotion to and uptake by non-smokers, pregnant women and
youth;
(b) minimize potential health risks to ENDS users and non-users;
(c) prohibit unproven health claims from being made about ENDS; and
(d) protect existing tobacco-control efforts from commercial and other vested
interests of the tobacco industry.
a) s'opposer à la publicité et à la disponibilité des ENDS (e-cigarettes) chez les non fumeurs, les femmes enceintes et les jeunes.
b) minimiser les risques potentiels pour la santé chez les usagers de ENDS et chez les non usagers.
c) interdire les allégations sanitaires non prouvées concernant les ENDS.
d) protéger les efforts actuels de contrôle du tabac contre les interêts commerciaux et autres de l'industrie du tabac.(nb= notamment l'utilisation par l'industrie du tabac des ENDS pour contourner la législation).
C'est certainement moins "spectaculaire" et donc moins attractif pour la Presse.
Personnellement cela ne me choque pas que des autorités sanitaires proposent ces mesures.
Même si les risques sanitaires ne sont pas prouvés , il n'est pas illogique de demander une vigilance (point b)
Et prévenir l'usage par les non fumeurs, les femmes enceintes et les jeunes n'est pas illogique. (point a)
Enfin se méfier de l'industrie du tabac et de ses stratégies perverses relève de l'évidence.
Le problème est que les autorités sanitaires nationales et les politiques peuvent, comme le Parisien, détourner ces préconisations prudentes et raisonnables vers des interdictions abusives et déraisonnables.
Mais le fond du problème est qu'à l'heure actuelle les politiques de lutte contre le tabac sont scandaleusement "pas à la hauteur" des effroyables conséquences sanitaires (en particulier chez les jeunes). Et que la "lutte contre la e-cigarette" (et autres mesures "spectaculaires") est un moyen trop facile de dédouaner de leur echec les gouvernements et autorités sanitaires.
Amicalement
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prescripteur a écrit
Le rapport précise bien que les études sur les risques sanitaires sont "inconclusive" (ne permettent pas de conclure).
Mais oui, c'est ce que j'ai pointé hier ! (la petite citation juste pour appâter prescripteur )
J'aimerais savoir, en tant que professionnel de santé, quel est ton avis personnel, ton "intime conviction" sur la question de la vapette (s'il t'est possible de la donner et si tu le veux) ?
Et y a-t-il d'autres professionnels de santé qui veulent (et peuvent) donner leurs avis ?
Ce serait intéressant, même si ça ne vient pas de la part d'un pneumologue !
Mecru
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J'aimerais savoir, en tant que professionnel de santé, quel est ton avis personnel, ton "intime conviction" sur la question de la vapette (s'il t'est possible de la donner et si tu le veux) ?
Je pense que c'est un progrès par rapport au tabac fumé. Mais qu'il est quand même préférable de ne pas mettre n'importe quoi dans ses poumons (y compris la pollution atmosphérique), donc l'abstinence est préférable quand elle est possible. Ce n'est pas un jugement moral mais un conseil logique de professionnel de santé.
C'est pourquoi aussi, je pense, qu'il est logique de conseiller (comme l'OMS) aux non fumeurs, notamment les jeunes de ne pas s'y mettre. Et, pour les femmes enceintes, en effet il existe un risque pour l'enfant.
Mais je pense , au delà, que cela relève en général d'un abord global de la politique de lutte contre le tabac, qui manque cruellement.
Le tabac en France est devenu très "marqué" sociologiquement avec des pics dans les professions stressantes, les souffrances psychologiques, sociales et financières etc..
Notamment, en milieu scolaire, ceux qui commencent à fumer le font souvent par rapport à des difficultés d'existence et à une demande de reconnaissance.
Donc la vraie prévention du tabagisme doit venir d'une véritable éducation à la santé mais d'une éducation positive (comment etre serein, comment planifier et reussir sa vie etc. .) et non négative (ne fume pas, ne bois pas, sort couvert).
C'est aussi valable évidemment pour toutes les autres conduites à risque.
Dans ce contexte la e-cigarette est un écueil potentiel mais de l'ordre d'idée, approximativement, de la conduite automobile raisonnable (celle de Mr Tout le Monde) ou des jeux non pathologiques. Mais moins dangereux que le tabac fumé , le binge drinking ou la conduite en prenant des risques.
Mais éducation à la santé, c'est promouvoir la personne et sa liberté, donc lui permettre de choisir sa vie. Le rôle des pouvoirs publics devrait être de réprimer les atteintes à autrui et de prévenir les risques autant qu'il est possible sans attenter à la liberté.
Mais il appartient à la société d'aider ses membres à vivre une "bonne vie" par la tolérance mais aussi par l'exigence et l'aide positive au bonheur et à la performance.
Ma femme est derrière moi et me dit que je rêve complétement. Mais j'assume.. pas tellement parce que je crois à une société idéale mais parce qu'il me parait important , pour répondre à une question, d'avoir un point de vue "écologique" ou systémique. Pour prendre une image les mauvaises herbes c'est souvent moche et on serait tenté de tout supprimer. Mais ce serait se priver de tout ce qui les accompagne (insectes bénéfiques etc..), au profit d'un champ totalement "roundupisé". C'est pourquoi je tolère beaucoup de mauvaises herbes dans mon jardin.
Pour revenir à l'e-cigarette une tolérance attentive me parait préférable pour la société aux diktats sanitaires ideologiques.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (28 juillet 2019 à 12:58)
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Dernière modification par prescripteur (28 juillet 2019 à 12:58)
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Rick a écrit
Je suis incontestablement une huître
Une huître? Et pourquoi pas une huile?
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Cette actualité peut être envisagée sous différents angles, que ce soit celui du fond du sujet de l'e-cig, celui de l'approche de l'OMS, celui du Parisien et de l'AFP qui font le choix de retenir cet aspect du rapport sur le tabac de l'OMS, etc.
Pour des raisons qui ont été données par d'autres je suis super mal à l'aise avec la présentation biaisée du Parisien.
Je ne suis pas super fan non plus de l'approche ultra prudente ou conservatrice de l'OMS qui relègue loin la RdR en refusant d'entendre sérieusement combien le vapotage aide à la sortie du tabagisme. On ne peut pas éternellement, sous couvert de protéger contre des risques potentiels limités des utilisateurs potentiels, enjoindre de renoncer à un ensemble de technologies (les ENDS) non dénuées de défaut dont l'utilité est extrême, insurpassée à mon avis, dans certaines situations tout à fait réelles, et non pas virtuelles, d'utilisateurs pas potentiels du tout du tabac. C'est du moins ce que pensent les Brits, peut-être bientôt ce que penseront les français.
Pourquoi s'alarmer des risques d'épidémie alors que le vapotage n'est pas sexy aux yeux des non-fumeurs, que seuls 1 à 2% des vapoteurs n'ont jamais été fumeurs, et encore on ignore s'ils n'ont pas échappé au tabagisme grâce au vapotage?
Peut-être qu'aujourd'hui avec les produits plus addictifs promus par les grands industriels tels Juul, le risque est-il plus grand, mais si au départ on s'était préoccupé de faciliter tout en sécurisant l'accès aux ENDS de facture plus artisanale par les fumeurs on n'en serait peut-être pas là. Si on avait promu les produits dont la philosophie relevait plus de la RdR et du TSN que de l'ambition de capter un nouveau marché de substitution à celui du tabac (approche des industriels du tabac), si on n'avait pas artificiellement rapproché la réglementation des ENDS de celle du tabac, on n'aurait peut-être pas ouvert un boulevard à Philip Morris, Imperial Tobacco ou Altria qu'on ne peut pas effectivement soupçonner d'être obsédés par les questions de santé publique.
Le fait est que jusqu'à très récemment le vapotage ou les ENDS ne séduisaient pas les non-fumeurs comme l'indiquent de nombreuses enquêtes, et qu'au lieu de profiter du moment où ces produits étaient les plus efficaces pour aider les fumeurs à sortir du tabagisme, on leur a mis des bâtons dans les roues en agitant des épouvantails, et pendant ce temps les gros acteurs se sont emparés du concept pour en sortir des dérivés ou variantes au profil addictif et s'adressant aux naïfs ou non-fumeurs, jeunes en particulier. Ceci étant dit on ne peut pas s'intéresser à l'utilisation des ENDS par les jeunes sans se demander combien ont échappé au tabagisme grâce à ces produits (ou se seraient orientés vers le tabac sans ces produits), plutôt que d'imaginer systématiquement qu'à la place ils auraient continué de se contenter de barres chocolatées.
A mon avis, compte tenu de la situation actuelle, un pourcentage encore très important de fumeurs dans nos populations (15 à 30%), l'urgence est de promouvoir et de faciliter l'accès aux ENDS pour les fumeurs, et puisqu'il existe des risques, de s'efforcer de sécuriser cet accès et ces dispositifs au maximum, et non de commencer par rétropédaler a priori en raison des risques perçus, quitte à occulter tous les bénéfices qu'on pourrait escompter des ENDS.
Je trouve que l'OMS marche sur la tête, même si elle sait certainement très bien ce qu'elle fait : des acrobaties.
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Dernière modification par Rick (30 juillet 2019 à 19:20)
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Rick a écrit
Franchement loms n'a pas à porter le poids du tabagisme ni faire la promotion des ecig,ok.
Pourquoi pas? Si elle reconnaissait l'e-cig comme une solution très convaincante de sortie du tabagisme? Je suppose que pour atteindre certains objectifs sanitaires l'OMS recommande l'usage de certains médicaments ou dispositifs médicaux, et qu'ils ne sont pas tous dénués d'effets indésirables?
En attendant la réalité est contrastée, et comprend entre autres des États qui ont interdit les ENDS comme l'Australie ou des villes qui en ont banni la vente comme San Francisco, et certains qui surtaxent de façon dissuasive les ENDS ou leurs consommables comme l'Italie.
Alors c'est bien possible que le tabagisme soit inexistant à SF et la problématique hygiéniste tout autre que chez nous, mais en Australie?
Rick a écrit
Du coup les pauvres continue le tabac et se mange les hausse de prix..
Oui et je crois que même lorsqu'on n'en parle pas on ne fait plus semblant de pas le voir, mais plus c'est gros plus ça passe. Enfin pas à tous les rond-points apparemment quand même.
Rick a écrit
Tu es incontestablement une licorne
Là tu challenges fortement ma capacité de compréhension mon Ricky, je manque à ma signature, l'imagination me fait totalement défaut pour palier mon ignorance. Wikipedia en dit des choses surprenantes...
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Dernière modification par Rick (30 juillet 2019 à 20:11)
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On ne change pas une équipe qui perd !!!
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (30 juillet 2019 à 20:42)
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prescripteur a écrit
Libération a fait un article bien plus scientifique et raisonné sur ce sujet
https://www.liberation.fr/france/2019/0 … ge_1742813
Merci pour cet article qui fait un effort de mise en perspective de l'actualité, et donc d'information du lecteur.
@Rick, ce n'est pas tant que Le Parisien soit une référence -quoique sur certains sujets ils se défendent bien- mais qu'il est lu très largement et dispose d'une certaine capacité d'influence.
prescripteur a écrit
On ne change pas une équipe qui perd !!!
Mais qui prétend gagner!
Pas de discordance avec le discours des services du ministère: les éléments de langage ont été bien retenus par tous.
EDIT: et puis je voulais ajouter, au sujet du rapport de l'OMS:
- le rapport porte sur le tabac, le choix de parler des quelques pages sur l'e-cig n'est pas innocent ou indique que ces quelques pages sont effectivement controversées
- il semble abuser de l'argument de la nocivité et du pouvoir addictif supposés de la nicotine pour disqualifier les ENDS, les deux étant pourtant largement à relativiser d'après certaines études
Dernière modification par Hilde (30 juillet 2019 à 21:55)
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Dernière modification par Meumeuh (01 août 2019 à 23:39)
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Meumeuh a écrit
...
Merci, le tweet et l'interview sont intéressants et permettent d'équilibrer les réactions.
J'aurais bien une explication complotiste à proposer à la prise de position du Parisien.
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