[ Etude ]

Cannabis et contaminants

Outre l'alcool, le cannabis est la drogue la plus consommée au monde. Les résultats du monitoring de la dépendance 2014 montrent que près d'un tiers de la population suisse âgée de plus de 15 ans a déjà expérimenté  le cannabis. La disponibilité de cannabis sur le marché illégal en Suisse est élevée. La qualité de la marijuana et du haschich varie en termes de teneur en drogue, mais dans certains cas, l’addition de substances augmentant le poids du matériau a été rapportée (diluant).
À la recherche de plantes d'intérieur illégales, également découvertes à maintes reprises en Suisse, on trouve souvent des pesticides en grande quantité. Cela suggère que le cannabis sur le marché illicite pourrait être contaminé par des contaminants tels que des pesticides, des diluants et des sous-produits.
Nous avons examiné 151 dosages différents de cannabis issus de saisies de police effectuées par la police, visant à détecter la présence de substances inorganiques, ainsi que d'autres diluants ou sous-produits. Nos enquêtes ont montré des résidus de fongicides et d'insecticides dans 12 échantillons de chanvre. 12 échantillons de chanvre ont été testés pour leur qualité microbiologique. Parmi ceux-ci, un seul échantillon remplissait les conditions requises pour être utilisé comme préparation pharmaceutique. Dans les autres produits du cannabis, on a constaté une augmentation des niveaux de spores de moisissure, une détérioration et une augmentation des niveaux de bactéries.
Par rapport aux échantillons déclarés "biohemp", l'analyse effectuée dans certains des éhantillons  a révélé des niveaux élevés de chrome, de cérium, de cobalt, de bismuth et d'aluminium.
L' étude a montré que la plupart des produits de cannabis issus de saisies de police contiennent des pesticides, des contaminants microbiologiques (champignons / spores, bactéries) et d’autres contaminants. Cela conduit à un risque supplémentaire de consommation de cannabis pour la santé, jusqu'ici négligé.

Fin de la conclusion

La littérature scientifique actuelle a examiné relativement peu de questions sur la contamination du cannabis. Du point de vue de la santé publique, des recherches plus détaillées sur les effets des pesticides, des métaux lourds et des bactéries et de leurs toxines, etc. sur le corps humain fourniraient des informations précieuses.
Analyses de sous-groupes, par exemple Les patients souffrant d'hypertension, d'immunodéficience, d'allergies ou de diabétiques peuvent avoir des résultats statistiquement significatifs (McPartland et Pruitt, 1997).

Les contaminants dans les souches de cannabis ne peuvent pas être exclus. Ils ne peuvent être reconnus par le consommateur que dans des cas extrêmes. En effet, la culture et le commerce se déroulent jusqu'à présent dans l'illégalité. Il n'y a pas de contrôle de qualité chimique ou microbiologique.

Jusqu'à présent, il n'y a pas de limite officielle pour les contaminations. Afin de minimiser les risques pour la santé des consommateurs et de mieux justifier les interventions nécessaires de l'État, les résultats de cette étude pilote imposent de toute urgence un contrôle supplémentaire de la qualité des produits à base de cannabis.
Des recherches supplémentaires sur les causes potentielles liées à la contamination du cannabis ou à la recherche des effets toxicologiques devraient être menées dans des populations plus importantes afin de permettre des déclarations plus fiables.

Dernière modification par prescripteur (14 août 2019 à  13:43)