LineJuuumo a écrit
Salut à tous !
Premier message sur ce forum que je découvre..... à la base je venais pour trouver des témoignages, car c'est un peu dur ce soir....
Vite fait : j'ai 44 ans, polytoxicomane depuis 27 ans, principalement du shit (quotidiennement), de la coke par épisode....hélas . Raveur fin des années 90, j'ai testé un peu de tout (lsd,micropointe, exta, speed, champi, datura, ayahuasca,etc....) sauf l'héro qui m'a toujours semblée trop dangereuse car j'ai vraiment du mal à gerer mes addictions, et la kéta, parce que j'aime pas me baver dessus.
Niveau alcool, je suis dipsomane (consommation irrégulière mais à outrance avec perte de conscience et tout ce que ça entraîne : accidents, honte, auto-detestation, etc...).
J'ai 2 enfants en garde alternée, j'ai un boulot à responsabilité dans l'immobilier, mais j'ai été aussi comédien-metteur en scène et aide dans une classe d'handicapés. J'ai été diagnostiqué Hpi avec 135 de Qi( je ne dis pas ça pour "flexer"....c'est juste qu'on est pas tous armé pour lutter contre nos addictions....) Je sais que je suis incapable de supporter la vie sans avoir un minimum de drogue, j'ai essayé de tout arrêter, mais je détestais ma vie et je le faisait payer a mon entourage.
Présentation faite, j'ai eu une sale période crack (env 1 gramme jour à 2 pendant 6 mois) suite à laquelle j'ai réussi à me sevrer de toute drogue "synthé" pendant 4 ans.
Comment ?
-J'ai coupé les ponts avec la copine avec qui je basais quotidiennement, ce fut dur, j'ai longtemps culpabilisé , mais c'était ça ou crever...
-J'ai été voir un addicto via le CSAPA (ancien AAF), on y rencontre des gens qui ne te culpabiliseront pas. (L'équipe d'Avignon est pas mal)
-J'ai participé à des groupes de paroles hebdomadaires, (à Avignon le jeudi soir , 2 rue du sacré cœur), j'y ai trouvé beaucoup de soutien au travers des témoignages, mais surtout en partageant mon expérience ( c'est ce que je suis venu chercher ici...). Parler avec d'autres toxico permet de moins culpabiliser, on prend plus conscience que c'est une maladie que chaque toxico ou alcoolo doit gérer avec ses armes.... J'ai la chance d'être plutôt "malin", et ma polytoxicomanie ne m'a (pour le moment) jamais posé de problème dans mon travail....mais quand un vieux édenté en fin de vie t'explique que lui aussi, il était plutôt "malin" jusqu'au jour ou.... ben ça te fait reflechir....et quand au travers de ton témoignage tu aides quelqu'un, ben... tu te sens moins con et ça valorise tes efforts.
-J'ai arrêté les raves. C'était trop banal la prise de drogue
-J'ai fait un travail avec un psy
J'en ai chié....je pense encore au crack, parfois. J'ai repris de la coke cet automne, en "festif"....mais ce n'était qu'un "pied dans la porte", aujourd'hui je reconsomme , en sniff uniquement, solo chez moi, 1 fois toutes les 2 semaines (quand les enfants ne sont pas là) et une soirée uniquement...évidemment comme avec l'alcool, le lendemain je me sens comme une merde.
MAIS, aujourd'hui, grâce à tout ce parcours, je me connais mieux, je sais pourquoi je me drogue et je connais mes limites, que je ne dois pas approcher (exemple: il y a un mois mon dealer n'avait que des grammes à vendre (normalement je prend un demi solo pour une petite soirée) j'ai préféré lui dire, en me mordant la langue, que je repasserai plus tard...j'avais la thune, mais je sais que si je m'approche trop...je me brulerais les ailes... et je ne pense pas avoir d'autres cartouches en réserve.
J'écris ici pour dire que c'est possible de réguler sa conso, mais il faut être CONSCIENT !
Conscient qu'on prend de la drogue pour fuir, que le vrai problème restera là.
Conscient qu'on ne peut s'en sortir seul, même si on se croit malin.
Conscient qu'on ne peut attendre de solution de personne d'autre que soi.
Conscient que culpabiliser ne nous a jamais aidé et ne nous aidera jamais. (ce qui ne veut pas dire qu'il ne faut pas se remettre en question).
Conscient qu'on peut faire du mal autour de nous.
Il faut s'accepter tel qu'on est, avec nos failles et nos tares, et quand on rate....on réessaie, avec nos armes et nos aides.
Hors ligne
cependant a écrit
sanitaire
cependant a écrit
LineJuuumo a écrit
Comment ?
-J'ai coupé les ponts avec la copine avec qui je basais quotidiennement, ce fut dur, j'ai longtemps culpabilisé , mais c'était ça ou crever...
-J'ai été voir un addicto via le CSAPA (ancien AAF), on y rencontre des gens qui ne te culpabiliseront pas. (L'équipe d'Avignon est pas mal)
-J'ai participé à des groupes de paroles hebdomadaires, (à Avignon le jeudi soir , 2 rue du sacré cœur), j'y ai trouvé beaucoup de soutien au travers des témoignages, mais surtout en partageant mon expérience ( c'est ce que je suis venu chercher ici...). Parler avec d'autres toxico permet de moins culpabiliser, on prend plus conscience que c'est une maladie que chaque toxico ou alcoolo doit gérer avec ses armes.... J'ai la chance d'être plutôt "malin", et ma polytoxicomanie ne m'a (pour le moment) jamais posé de problème dans mon travail....mais quand un vieux édenté en fin de vie t'explique que lui aussi, il était plutôt "malin" jusqu'au jour ou.... ben ça te fait reflechir....et quand au travers de ton témoignage tu aides quelqu'un, ben... tu te sens moins con et ça valorise tes efforts.
-J'ai arrêté les raves. C'était trop banal la prise de drogue
-J'ai fait un travail avec un psy
J'en ai chié...Salut,
je suis triste pour toi que t'as dû passer par des moments difficiles avant de découvrir que des stratégies de rdr sont possibles pour maximiser les bénéfices des consos !
Malheureusement j'ai l'impression que l'addicto nous aide pas, en nous faisant voir tout noir tout blanc ("la" drogue = mal; "clean"= bien), alors que ton parcours le démontre, c'est bien plus complexe que ça !!
Et je trouve vraiment criminel de nous faire croire que la seule possibilité est de renoncer à nos vies pour nous "sauver" des consos, alors que la construction de savoir qu'on met en place sur le forum nous permet d'avoir accès à plein d'outils pour déconstruire tout ça et pouvoir être des droguézeureux :)
Personnellement je sais bien que parfois il est nécessaire de mettre en place des choses difficiles pour sortir de consos qui nous conviennent pas, mais je suis toujours amère en voyant la souffrance que peut provoquer une désociabilisation importante pour se couper des drogues. Encore une fois, ce n'est pas vraiment les drogues qui isolent et marginalisent, mais la vision étriquée et moraliste !!
Cela dit, je vois bien comme une conso à deux peut etre difficile à gérer, mais en arriver à abandonner une personne qu'on aime c'est quand même drastique (désolè pour toi !) et je pense qu'à la base le problème derrière sont déjà des relations asymétriques qui ne m'ont pas fait du bien, sur lesquelles venaient à se greffer des questions de gestion de la conso...
Bref, après je crois qu'ici on a un peu du mal à se dire qu'il y a des usages "conscients" et d'autres qui ne le sont pas...et même la question de s'"en sortir" c'est un peu ambigu, car ça évoque à mes yeux une vision sanitaire où la seule facon serait de se remettre dans le moule...alors que plein de possibilités existent et c'est à nous de les inventer...
Comme tu dis, déjà on a tout à gagner à nous libérer du fardeau de la culpabilisation, à croire que si on consomme des drogues on se fait forcément du mal.
Bien sur je suis d'accord que ça n'amène bien loin l'illusion de pouvoir résoudre les problèmes le fait de ne pas les voir, mais parfois avoir la possibilité de s'en libérer ce n'est que pour un moment, ça m'a permis aussi de mieux voir les choses et réagir !
Hors ligne
TryHarder a écrit
Si nous parlons de ça sur ce forum, c'est que la consommation (tel type de consommation) nous pose problème
salut à toi
hé bien, pour répondre à ce que j'a mis en citation, pas nécessairement. Parfois on peut participer à ce forum aussi si nos consos ne nous posent pas de probleme, sont jugées satisfaisantes, etc. On peut aussi venir parler de nos consos ici parce qu'elles nous posent problème, mais pas que.
Parce que les consos posent pas forcement problèmes, et c'est pas parce que ce serait forcement pas encore arrivé que on peut etre satisfait de ses consos.
Par contre, ce qui est sur, c'est que quand on consomme, on peut avoir tendance à penser ses consos et se penser comme on l'a appris, c'est à dire de facon tres stigmatisée, c'est à dire négative. Parce que se sentir coupable quand on consomme, c'est pas obligé, c'est pas automatique. De même que parfois on peut avoir des consos, les construire, qui font appel à des autocontroles satisfaisants. Et pour ca, les échanges avec d'autres personnes qui consomment ca peut carrément aider. En tout cas moi ca m'a aidé à penser mes usages autrement que dans une condamnation totale et intransigeante de moi-même et de mes pratiques. Et à apprendre que il n'y a pas de nécessité à subir de la culpabilité quand je consomme, qu'il n'y a pas que deux possibilités qui seraient l'abstinence ou des consos forcement malaisantes et problematiques. On peut aussi avoir des consos qui nous apportent des choses benefiques, on peut apprendre à faire comme cela, avec plus ou moins de facilité selon les personnes et le moment de sa vie
sinon, je comprends bien à ce que tu as écris que tu te retrouvais dans ce témoignage. je te souhaite alors de retrouver une relation à tes consos qui te conviennent, que ce soit par l'abstinence ou autre. Et je ne peux que t'inviter à parcourir les forums et à lire les expériences nombreuses qui y sont documentées
Bienvenue sur PA.org
Hors ligne
TryHarder a écrit
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce commentaire. Si nous parlons de ça sur ce forum, c'est que la consommation (tel type de consommation) nous pose problème, à nous, pas à la société ou à la morale.
Merci de mettre TES témoignages plutot que de remettre des commentaires sans aucun retour.
En ligne
De même que parfois on peut avoir des consos, les construire, qui font appel à des autocontroles satisfaisants. Et pour ca, les échanges avec d'autres personnes qui consomment ca peut carrément aider.
Je plussoie totalement l'expression "autocontroles satisfaisants", je n'aurai pas mieux écrit ce que je vis maintenant et de plus en plus efficacement. Nouvelle expression à garder dans mon petit carnet de note au fond de mon cerveau.
Je consomme de la cocaïne depuis 50 ans, mais n'ai jamais (à part un accident d'od en IV qui m'a coûté bonbon) eu à faire face à un besoin impératif d'en consommer. J'ai pourtant croisé pas mal d'usagers de crack malheureux de leur état global et j'ai consommé du crack aussi par sessions de quelques jours suivies de quelques jours de récupération après lesquelles je suis passé à autre chose facilement.
La bonne nouvelle pour moi, ici et maintenant, est que je n'aime plus du tout les ROA IV et Fumée de la coke qui m'ont vraiment fait de l'œil en montrant leurs plus beaux atours. J'ai aimé me faire plaisir ainsi sans aucun doute et je ne les critique en aucun cas. C'est comme ça !
Merci pour ce nouvel élément de langage pour moi.
Amitiés
Fil
Dernière modification par filousky (01 novembre 2024 à 09:47)
Hors ligne
filousky a écrit
De même que parfois on peut avoir des consos, les construire, qui font appel à des autocontroles satisfaisants. Et pour ca, les échanges avec d'autres personnes qui consomment ca peut carrément aider.
Je plussoie totalement l'expression "autocontroles satisfaisants", je n'aurai pas mieux écrit ce que je vis maintenant et de plus en plus efficacement. Nouvelle expression à garder dans mon petit carnet de note au fond de mon cerveau.
Je consomme de la cocaïne depuis 50 ans, mais n'ai jamais (à part un accident d'od en IV qui m'a coûté bonbon) eu à faire face à un besoin impératif d'en consommer. J'ai pourtant croisé pas mal d'usagers de crack malheureux de leur état global et j'ai consommé du crack aussi par sessions de quelques jours suivies de quelques jours de récupération après lesquelles je suis passé à autre chose facilement.
La bonne nouvelle pour moi, ici et maintenant, est que je n'aime plus du tout les ROA IV et Fumée de la coke qui m'ont vraiment fait de l'œil en montrant leurs plus beaux atours. J'ai aimé me faire plaisir ainsi sans aucun doute et je ne les critique en aucun cas. C'est comme ça !
Merci pour ce nouvel élément de langage pour moi.
Amitiés
Fil
Je suis assez proche de la vision et du ressenti de Filousky , meme si j'ai consommé de la coke , au début en sniff , puis du crack puis en'shoot pendant 13 ans'jusqu'en 2003 en gros, je ne consommais que par sessions'plus ou moins espacées ( de quelques jours, semaines ou mois selon les années ), je n'ai jamais eu envie de consommer tous les jours et lorsque j'ai arrêté totalement ( pendant 15 ans ) la coke , alors que je la shotais depuis des années , j'ai arrêté du jour au lendemain car je sentais que ça impactait de plus en plus ma santé et notamment mon système cardio-vasculaire, je n'ai pas eu de manque ni de réel craving ( j'ai juste rêvé eu flash et rush du shoot de coke pendant quelques temps ) et je ne peux pas dire que ça m'ait manqué !
15 ans après avoir arrêté , il m'est arrivé de reprendre de petites doses de coke ( genre entre 0,1g et 0,3 g ou max 0,4 en une soirée et nuit , soit entre 100mg et 300mg , le plus souvent , parfois 400 mg , en prenant par dose de 0,1g espacées au moins d'une heure , parfois meme seulement 0,05g à partir de la deuxième dose de la nuit, alors que je prenais de bien plus grosses quantités et doses avant d'avoir arêté pendant 15 ans , entre 1989/1990 et 2003 en gros ) , en sniff ou waterlining ( mais plus de crack ni de shoots de coke , bien que j'ai refait deux shoots une fois un soir et je n'ai pas du tout ressenti ce que je ressentais à l'époque, alors que la coke était bonne , du coup je n'ai pas recommencé !).
Ça a plus été un déclick chez moi l'arret de la coke pendant 15 ans vu les doses et les pratiques que j'avais à l'époque , pour me consacrer pleinement à ma passion à cenmoment là et ne pas risquer de graves problèmes de santé, prenant de plus en plus conscience des risques que j'avais pris pendant des années , ayant eu la chance de ne pas avoir de graves conséquences avant de finalement arrêter.
Et la conso occasionnelle que j'ai pu avoir après ces 15 ans d'arrêt , n'a plus rien eu à voir avec celle que j'avais avant mais a été beaucoup plus mesurée .
Mais contrairement aux opiacés , je n'ai jamais vraiment été dépendant de la coke , meme si il y a eu quand meme une petite dépendance psychologique mais qui ném'a jamais poussé à consommer tous les jours car je n'aimais pas les'descentes de coke ( ce que j'explique dans un topic récent sur les descentes de coke et les solutions'pour y faire face ) .
J'ai toujours beaucoup plus aimé les opiacés ( et je préferais l'effet plateau du LSD et la mdma à celui de la coke et meme leur descente me paraissait moins hard en'fonction des doses et des jours , par rapport à celle de la coke quand j'en prenais pas mal en shoot ou en'crack fumé ) mais j'adorais le flash de coke et les 5 à 10 mn de rush après le shoot de coke .
je n'aimais pas vraiment le plateau (hormis pendant la lune de miel au début quand je sniffais seulement ) et je détestais la descente, alors ça a facilité la limitation de ma conso de coke .
Dernière modification par Acid Test (01 novembre 2024 à 14:07)
Hors ligne
Hors ligne
Dernière modification par Grekoz (10 novembre 2024 à 03:28)
Hors ligne
[ Forum ] Arrêt & Sevrage - Comment avez-vous réussi à arrêter la coke?
|
66 | |
5 | ||
[ Forum ] Dépistage - J'ai réussi à tromper un test salivaire (coke) !
|
31 | |
[ PsychoWIKI ] Arrêter la méthadone | ||
[ PsychoWIKI ] PAWS, le syndrome prolongé de sevrage |