Sevrage Brutal Codéine 2

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SUALK homme
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Salut les ami(e)s,


J'ai tenté de poster dans un fil de discussion déjà existant, mais un message m'indiquait que le caractère ancien de la discussion pouvait ne pas faire paraître le présent témoignage.

Alors, pardon d'aller très vite, mais voici mon expérience suite à un sevrage brutal à la codéine (consommation à doses thérapeutiques sur 5 mois + 2 semaines d'abus à environs 480 mg par jour).

Je précise que j'ai tenté de diminuer par paliers sur la fin, juste avant ce que je vais décrire (sevrage brutal), j'avais pris 240 mg (klipal) jour 1, puis 30 mg jour 2.

Le sevrage brutal n'était pas un choix, mais la simple idée d'avaler encore un cachet m'était insupportable. J'ai traversé un véritable enfer pendant un peu plus de 2 jours :

- Baillements (J1 ++)
- Larmoiements (J1 ++)
- Jambes et bras sans repos (J1 à J2,5)
- Vomissements et nausées (J1 et J2 +++)
- Perdu 3 kg
- Hyperventilation car tachycardie (J2)
- Difficultés à dormir (J1 à J2,5)
- Anorexie (J1 à J2)

Pour traverser tout ça, heureusement j'avais du lorazepam. J'ai aussi parcouru tous les forums possible, appelé le 15 le premier jour pour savoir si je n'allais pas mourir (anxiété ++ sur les 2 premiers jours), appelé J1 et J2 drogue info service. Bref, un véritable calvaire.

Si vous êtes dans ce cas, je vous souhaite de tenir bon, en fonction des personnes le tempo n'est pas le même, mais théoriquement, au début du 3ème jour tout rentre petit à petit dans l'ordre.

J'aurais aimé tomber sur un post qui détaille un peu le calendrier, alors je vous partage le mien. Perso, codéine, tramadol, fini !!!!!!!!! J'ai tout jeté, j'ai pris conscience des mécanismes de l'addiction, et je revis (c'est mon 2ème sevrage, le premier ayant eu lieu 10 ans auparavant).

Je trouve la vie si belle sans opiacés. Je vois une psy, je suis également au stade de la pré-intention pour arrêter les benzo et la fluoxétine.

Courage si vous traversez un sevrage brutal. Vraiment, essayez d'être accompagné d'une personne calme, qui pourra s'occuper des tâches quotidienne en respectant votre rythme de sommeil et d'éveil. Il semble y avoir plusieurs manière d'y arriver au sevrage, c'est juste mon récit. A la dur, vraiment dur, mais quelque part j'ai bien réfléchis pendant ces 2 jours ou j'ai cru que j'allais crever... et j'en suis ressorti plus fort. Ma motivation = mes fils !

FORCE !

Dernière modification par SUALK (05 mai 2021 à  22:26)

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Rick
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SUALK a écrit

Si vous êtes dans ce cas, je vous souhaite de tenir bon, e

salut

perso je vous souhaite d’abandonner, de reprendre proprement :
diminution dégressive (jusqu'à 10% par mois pour la méthode la plus safe) , arrêt à faible dose, et accompagnement thérapeutique en c.s.a.p.a , médecins etc

honnêtement passer par tant de difficultés et de douleurs , je trouve ça difficile à vivre.

Ensuite à MON avis les P.A.W.S sont plus intenses, le manque et les cravings aussi. C'est pas une raison pour TOI d'abandonner hein, tu as déjà peut être beaucoup avancé dans le processus du sevrage et ça dépend de ton consentement. Mais pour les lecteurs, je vous invite vivement à ne pas faire un sevrage "cold turkey" "à la dure" etc

Dernière modification par Rick (06 mai 2021 à  00:05)

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cependant
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Salut,

je crois que c'est difficile de trouver un calendrier précis car ça dépend de beaucoup de facteurs (métabolisme et réactions physiologiques personnelles, état psy du moment, durée de la conso, doses et produit consommé, voire même ROA).

Par exemple, moi je ne me retrouve pas du tout dans le tien !

D'ailleurs en vrai, je n'ai jamais descendu si brutalement...

Mais dans mon cas, par exemple, les problèmes de sommeil durent bien plus que deux jours (même plutôt trois semaines au moins). Et le troisième jour c'est le pire, mais loin d'être le dernier.

C'est cool pour toi si cela te convient et t'as réussi à y faire face, le problème c'est que le sevrage ce n'est pas un but en soit, c'est juste la partie visible de l'iceberg.

Si on est arrivé à consommer il y a un tas de raison et un ensemble de facteurs personnels, sociaux et lié au produit en question.

Souvent c'est  un peu illusoire, voire contreproductif, s'infliger un sevrage à la dure très rapide sans résoudre les problèmes soujacents. Parce que si les raisons qui nous ont amené à consommer sont toujours là, eh bah, ce n'est pas juste une question de volonté, et dans la plupart des cas, les études comme les expériences personnelles que j'ai autour de moi, confirment que c'est presque inévitable de recommencer à un moment ou à un autre.

Naturellement, ce n'est pas ce que je te souhaite, surtout si tu ne veux pas, mais sache que la période après sevrage peut déclencher un PAWS (click sur le mot pour en savoir plus), avec un mal être persistant. Du coup si jamais ça t'arrivais dans le futur de reconsommer ce n'est pas toi qui es faible, c'est juste que la méthode que t'as suivie est quelque peu hasardeuse.

Perso, moi je suis en train de vouloir faire une (petite) pause de conso, car je ne peux pas affirmer comme toi

SUALK a écrit

Je trouve la vie si belle sans opiacés.

au contraire, mais bref...(déjà je vise à baisser ma tolérance).

Mais même pour une pause, je préfère largement baisser mon dosage de codéine petit à petit et m'éviter, tant que je peux, l'enfer.

Même comme ça je vois que des fois c'est un peu rapide, mais je n'ai jamais eu l'intensité des symptômes que tu décris. Perso, c'est la dépendance psy que je trouve plus dure à gérer et, pour la surmonter, pour moi, ça ne suffit pas du tout que je reste clean dans la souffrance...

Voilà, du coup perso je préfère largement éviter un sevrage comme tu le racontes, qui me rappelle bien trop la morale biblique « tu te sèvreras dans la douleur », un peu comme punition céleste pour avoir voulu goûter à un plaisir divin sur terre. Car pour moi n'y a rien de moral (ou amoral) dans la conso des prods, ça reste des molécules dont on peut se servir de différentes manières.
Et à vrai dire, je me demande même si je ne préférerais pas éviter un sevrage tout court, mais ça c'est vrai que c'est une question extrêmement personnelle.

Bref, je souhaite que chacun trouve la méthode qui lui convienne, mais tant qu'à faire, que ce soit la plus efficace et moins douloureuse possible !

Bon courage pour la suite (car ce n'est que le début...)

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merci Cependant Hyrda

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SUALK homme
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Rick a écrit

SUALK a écrit

Si vous êtes dans ce cas, je vous souhaite de tenir bon, e

salut

perso je vous souhaite d’abandonner, de reprendre proprement :
diminution dégressive (jusqu'à 10% par mois pour la méthode la plus safe) , arrêt à faible dose, et accompagnement thérapeutique en c.s.a.p.a , médecins etc

Je suis à deux semaines d'arrêt et tout va bien !

honnêtement passer par tant de difficultés et de douleurs , je trouve ça difficile à vivre.

C'est vrai mais ça vaut tellement le coup.

Ensuite à MON avis les P.A.W.S sont plus intenses, le manque et les cravings aussi. C'est pas une raison pour TOI d'abandonner hein, tu as déjà peut être beaucoup avancé dans le processus du sevrage et ça dépend de ton consentement. Mais pour les lecteurs, je vous invite vivement à ne pas faire un sevrage "cold turkey" "à la dure" etc

Je trouve super ce conseil. Je me rend compte de ce qui me faisait consommer. J'ai conscience aussi à travers ton conseil qu'il y a sûrement plus de précautions à prendre pour les individus qui ont un profil différent (PAWS, etc...).

En tous cas merci pour les réactions.

Ma motivation : mes fils !!!!!!!!!!!!

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SUALK homme
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Rick a écrit

SUALK a écrit

Si vous êtes dans ce cas, je vous souhaite de tenir bon, e

salut

perso je vous souhaite d’abandonner, de reprendre proprement :
diminution dégressive (jusqu'à 10% par mois pour la méthode la plus safe) , arrêt à faible dose, et accompagnement thérapeutique en c.s.a.p.a , médecins etc

honnêtement passer par tant de difficultés et de douleurs , je trouve ça difficile à vivre.

Ensuite à MON avis les P.A.W.S sont plus intenses, le manque et les cravings aussi. C'est pas une raison pour TOI d'abandonner hein, tu as déjà peut être beaucoup avancé dans le processus du sevrage et ça dépend de ton consentement. Mais pour les lecteurs, je vous invite vivement à ne pas faire un sevrage "cold turkey" "à la dure" etc

Et bien nous sommes quelques mois après et ça a très bien marché pour moi ! Merci tout de même pour tes conseils qui pourraient être utiles à d'autres. J'ai eu le courage, la chance, la volonté d'arrêter net.

Toujours est-il que ce forum m'a beaucoup aidé j'ai appris énormément de choses sur moi même, sur les addictions.

Force à qui lira ce message, qu'il y arrive comme moi ou comme Rick le propose, l'important et est d'arrêter !

Bises

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Marco 68 homme
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SUALK a écrit

l'important et est d'arrêter !

Ciao
No je pense l'important c'est de vivre bien avec ou sans produits. De trouver sa dimension entre l'arrêt, la conso sporadique,  la défonce à fond...et toutes les nuances qui vont avec, sans se faire du mal et surtout sans le faire aux autres.
Enjoy.

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totalement d'accord ! L'arrête ce n'est pas un but en soi

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Plotchiplocth homme
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SUALK a écrit

l'important et est d'arrêter !

à cause de paroles dans le genre (en tout cas ca y participe AMHA), on voit des gens qui en ont besoin pour traiter des douleurs/souffrance qui pensent qu'ils doivent arrêter pour pas être des sous-hommes ... je comprends (à moitié) ton enjouement, mais parle juste pour toi stp, ici on s'exprime pour soi et ca evite de "prescrire" des solutions qui ne sont pas universelles...
comment vont se sentir ceux qui voudraient sans pouvoir en te lisant? ceux qui sont mieux "avec"? qu'ils sont incapables de faire ce qui est vraiment important/ce qu'il "faudrait" faire?
et donc au final, est-ce que c'est vraiment aidant comme message?

sinon tout d'accord avec les réponses qui t'ont été données, je pense pour ma part que le tout est d'être à l'aise dans sa (non-)conso

------------------------------------------

jambes sans repos 2j.... seulement??? WTF?
je crois que trois mois après mon dernier sevrage sec opiacé (morphine+hydromorphone), après plusieurs années de consos quotidiennes (il y a plus de 10 ans):
- je commencais enfin à remanger normalement (plus d'1 mois avant stabilisation nausée vomis)
- j'avais encore les jambes sans repos, à en devenir dingue, et des nuits de meeeeeeerde....
- ... qui participaient bien à mon état dépressif
- malgré un passif à l'alcool que j'avais mis à distance avant, ca a été les retrouvailles
- de là, j'ai appris à nager dans les stims (coke, amph, mdma), même par gros temps alcoolique
il m'a fallut plusieurs années pour revenir à quelque chose de plus serein et sortir de cette surenchère.
bref, le sevrage opi "sec" chez moi, c'est flagelation+amplification=rien de bon. je sais pas pourquoi chez moi ces effets durent si longtemps.... un calvaire, surtout les jambes sans repos le soir/nuit, des mois...
chacun son expérience...
.... content que pour toi ca le fasse :)

et lentement 3 ans après, j'ai repris et reconsommé moins vénère pendant des années des opi, majorité CWE Codeine + quelques extra morph => jusqu'au codein ban, frein progressif sur 4 mois (en tenant un planning dégressif rigide, et avec une couverture cannabique conséquente).
ca m'avait fait penser que j'avais été bien stupide de m'imposer ces sevrages violents par le passé, mais chacun voit pour soi, peut-etre que d'autres le vivent mieux et tirent une "force" de cette épreuve sèche? pour moi que dalle, ca m'a pas grandit, et plutot bien ramassé, j'en ai pas tiré de ressenti positif genre "mentalité de vainqueur", plutot le contraire, j'en retire juste l'impression de m'être maltraité pour me conformer à la "norme", pas à mon souhait profond

il m'a fallut du temps pour accepter mon usage opi, le borner de fâcon à me sentir bien dedans, qu'il convienne à ce que je souhaite. c'est la cas aujourd'hui, je suis usager régulier qui fleurte parfois avec son seuil de dépendance et ca me convient comme ca à ce jour, et j'en ai besoin pour être bien:
les opiacés font partie de ma vie, et je veux pas que ca change.
et je laisse les autres voir pour eux :)

-----------------------------------------------
comme tu l'auras saisi, je partage pas l'idée (sous-tendue) que "c'est forcement mieux sans"

je souhaite à chacun.e de trouver son équilibre harmonieux personnel, du tout au rien avec les mille variations que vous souhaiterez entre les deux

Dernière modification par Plotchiplocth (01 juin 2021 à  21:24)


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filousky homme
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Je vais en rajouter une couche et une épaisse. L'idée que vivre sans opiacés est une norme pour les usagers ayant consommé durablement est une pure aberration, à mon humble avis.

Et que ce soit de la codéine ou de l'héroïne, le sevrage, même progressif n'est en aucun cas une solution universelle. Si quelques gars dans mon genre l'ont fait ce sevrage, à l'hôpital pendant 15 jours, je l'ai payé par un PAWS infernal qui m'a envoyé tout droit dans les bras chaleureux des alcools forts. Bon, pour moi, il a été plus aisé de stopper l'alcool que les opiacés, mais j'y ai passé au moins deux ans de ma vie.

Revenons à la codéine. Dès que ma vie a croisé à nouveau des difficultés importantes, mon réflexe a été (salvateur) de me recharger en codéine (en vente libre) plutôt que de passer par des traitements psychiatriques qui ne m'auraient procuré aucun plaisir et très certainement amoindri.

Une fois que la codéine ayant fait son œuvre est devenue gênante sur mon système digestif, j'ai visé la méthadone et merci au système français en vigueur, car je sens vraiment le bienfait physique et moral que m'apporte ma dose de méthadone quotidienne. Merci aux TSO d'exister et de pouvoir choisir la maintenance opiacée. Ça fait maintenant 20 ans que mes soucis de consommations opiacées ou d'alcool sont de lointains souvenirs. J'ai trouvé la copine qui fonctionne avec moi et elle est fidèle, moi aussi !

SUALK, plutôt que de s'auto congratuler sur le fait que tu l'as fait et que tu crois que c'est gagné pour toi car rentré dans une normalité discriminatoire, dis merci et croise fort tes doigts pendant les mois ou années qui viennent. Je ne te souhaite pas de vivre trop durement  syndrome post sevrage qui a commencé chez moi deux mois après le sevrage de la codéine la première fois. 

Un Monument : La lettre d'Antonin Artaud au législateur


Monsieur le législateur,

Monsieur le législateur de la loi de 1916, agrémentée du décret de juillet 1917 sur les stupéfiants, tu es un con.

Ta loi ne sert qu’à embêter la pharmacie mondiale sans profit pour l’étiage toxicomaniaque de la nation parce que

1° Le nombre des toxicomanes qui s’approvisionnent chez le pharmacien est infime ;

2° Les vrais toxicomanes ne s’approvisionnent pas chez le pharmacien ;

3° Les toxicomanes qui s’approvisionnent chez le pharmacien sont tous des malades ;

4° Le nombre des toxicomanes malades est infime par rapport à celui des toxicomanes voluptueux ;

5° Les restrictions pharmaceutiques de la drogue ne gêneront jamais les toxicomanes voluptueux et organisés ;

6° Il y aura toujours des fraudeurs ;

7° Il y aura toujours des toxicomanes par vice de forme, par passion ;

8° Les toxicomanes malades ont sur la société un droit imprescriptible, qui est celui qu’on leur foute la paix.


La lettre entière : lettre-antonin-artaud.doc

Un rêve d'utopiste, mais c'est le mien : les opiacés deviennent, comme le cannabis aujourd'hui des produits reconnus d'utilité publique avec un accès facilité à partir de 60 ans, c'est mon souhait le plus cher. Je soutiens tous ceux qui ont réussi a dompter les effets indésirables d'une consommation maîtrisée d'opiacés et qui vivent une vie rendue plus heureuse grâce à l'aide du Papaver Somniferum.

Amicalement

Fil

Dernière modification par filousky (03 juin 2021 à  14:47)

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merci filou pour ton intervention!
 
merci Hyrda
 
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Carambar homme
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Bonjour,

Suite au post de mon camarade Filouski, voici un lien sur la lettre d'A. Artaud, poète surréaliste, acteur, écrivain, voyageur, psychotique, dangereux pour l'ordre public, interné plusieurs fois de force et traumatisé par les électrochocs qu'on lui a fait subir.
Et imperturbable usager d'opiacés.

C'est un texte qui devrait être lu par tous les usagers et voici un lien car c'est peut-être plus facile à suivre que télécharger du doc.

https://blogs.mediapart.fr/abouadil/blo … tupefiants

Merci à Filouski de nous avoir cité À. Artaud.

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SUALK homme
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Bonjour les gens,

Ecoutez, je respecte clairement l'opinion de chacun(e), je peux comprendre que les représentations sociales autour de la consommation de drogue puissent varier selon les individus.

Néanmoins, après avoir lu attentivement le lien sur le PAWS, je doute clairement de la crédibilité scientifique de ce postulat. Une bonne théorie scientifique est parcimonieuse, ce qui n'est pas le cas pour les processus décrit dans le document. Après, cela reste un avis personnel et c'est sans doute une déformation professionnelle.

Toujours est-il que les effets de confirmation d'hypothèse existent et que l'on peut douter d'une description si vague. Attention je ne dis pas que c'est faux, je dis que les sources scientifiques sont largement critiquable. Après, c'est un débat scientifique auquel peu de gens peuvent prendre part et je ne voudrais en aucun cas renvoyer l'image de quelqu'un qui se pose comme expert. Je suis content que la discussion existe et les divergences de point de vue sont normale.

En résumé, bien qu'ayant pris des précautions dans mes formulations de phrases, je crains d'avoir été maladroit par moment et si c'est le cas, bien sûr, je présente mes excuses. Je ne lève les bras au ciel que parce que j'ai le sentiment d'avoir eu une grande victoire dans ma vie, arrêter ce que je considère comme une prison.

Peut être que certain(e)s trouverons du courage dans mon récit, mieux vaut 2 jours de souffrance atroce et une reconstruction progressive, plutôt qu'une consommation chronique d'un produit qui peut détruire la vie.

Amitiés.

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Abracabrantesque homme
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Salut Sualk!
Je pense que effectivement tu as de la chance d'avoir reussi a atteindre tes objectifs de cette manière.
Je pense que ton succès tu le dois surtout à une consommation relativement courte ( que 2 semaines d'abus suite à que quelque mois à dosage therapeutique).
Je pense qu'éventuellement dans ce cas d'une consommation courte avec un palier 2, l'accroche physique étant pas totalement a son plein potentiel, on peut s'en sortir sans trop de traumatisme d'un sevrage brutal comme le tiens.
Le fait est que les symptômes que tu as eu ont étés plus légers que ceux que des consommateurs d'héroïne ou de morphine sur des années peuvent ressentir.
D'ailleurs un addictologue de métier et pas tout jeune, m'avais recommandé la même chose pour me sevrer de 1 an de tramadol a dosage thérapeutique, sans excès, ce que j'ai refusé au profit d'une baisse dégressive.
Pour ce qui est du PAWS, personellement je le ressens. Je pense aussi que c'est très mal documenté mais le phénomène est réel.
Ce paws c'est très different d'une personne a l'autre, un mélange d'équilibre chimique dans le cerveau mais aussi des raisons initiales qui ont poussé à consommer, mêlé d'un mal-être persistant et du souvenir très présent du soulagement que la substance peut apporter avec un horizon sur la potentielle amélioration de la situation très floue.

Dernière modification par Abracabrantesque (04 juin 2021 à  13:04)

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Plotchiplocth homme
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SUALK a écrit

je crains d'avoir été maladroit par moment et si c'est le cas, bien sûr, je présente mes excuses

merci pour ton mot et être revenu échanger
déjà, je retiens du retour que tu fais que la lecture ne t'a pas donné les "gages" de légitimité dont tu étais en attente pour "faire croyance", c'est très intéressant que tu reviennes nous le dire, merci
alors, le PAWS, ca existe ou pas? théorie scientifique fumeuse? croyance? phénomène étudié ? syndrome étayé ?
de fait, pas de PAWS dans le DSM: les institutions scientifiques de référence ne sont en conséquence que peu diffuseuses de cette "théorie" (c'est mieux comme ca? smile), non allez disons syndrome ce sera plus respectueux de ceux qui témoignent en vivre à mes yeux

par contre, si les mécanismes chimiques fins en jeu ne semblent pas bien compris, quelques études sci sérieuses (critères?) relèvent des inconforts parfois majeurs chez des usagers "au long cours" sevré. Mais corrélation ne fait pas cause ni explication

pour le biais de confirmation, je partage globalement ton analyse, c'est sur qu'avec les variations dans les représentations sociales des drogues et les 600 000 contributions en ligne "tu peux trouver ce que tu voudras" si tu limites la surface de recherche à quelques points que tu questionne précisément

finalement les deux peuvent sous un certain angle toucher aux croyances, ou faire science. sans dire que c'est la même chose car ce n'est pas le cas, au fond, peu importe pour moi au sens où j'accueille le ressenti de ceux qui le vivent comme un fait car je n'ai pas à les convaincre de l'inexistence (l'inconsistance?) d'un ressenti bien présent pour eux, bien qu'absent de mon domaine de compréhension (de croyance?).
quelle légitimité pourrait m'autoriser à les "nier"?
a l'inverse, je n'ai pas à convaincre que "PAWS tu vivras" car de ce que j'en ai vu/lu ce n'est pas un ressenti universellement partagé, ce qui n'est d'ailleurs pas en soit "une preuve d'inexistence tangible"
j'en conviens tout à fait, ca n'aurait aucun sens que de vouloir "l'imposer" à quelqu'un qui (à la chance) de ne pas en souffrir (ou alors par sadisme? dsl, ce vice me manque...)

je crois que pour moi, la science fait aussi croyance parmi d'autres, même si elle a pleins de caractéristiques particulières qui la singularisent et ne la réduisent pas à cette seule dimension. pourtant, j'ai moi aussi parfois l'impression qu'elle est majoritairement saisie justement dans cette dimension de croyance, loin de ses ancrages légitimes

merci pour la discussion :)


(sur la "puissance" performative du discours scientifique et de ses attributs)

Dernière modification par Plotchiplocth (04 juin 2021 à  18:08)


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SUALK homme
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Abracabrantesque a écrit

Salut Sualk!
Je pense que effectivement tu as de la chance d'avoir reussi a atteindre tes objectifs de cette manière.
Je pense que ton succès tu le dois surtout à une consommation relativement courte ( que 2 semaines d'abus suite à que quelque mois à dosage therapeutique).
Je pense qu'éventuellement dans ce cas d'une consommation courte avec un palier 2, l'accroche physique étant pas totalement a son plein potentiel, on peut s'en sortir sans trop de traumatisme d'un sevrage brutal comme le tiens.
Le fait est que les symptômes que tu as eu ont étés plus légers que ceux que des consommateurs d'héroïne ou de morphine sur des années peuvent ressentir.
D'ailleurs un addictologue de métier et pas tout jeune, m'avais recommandé la même chose pour me sevrer de 1 an de tramadol a dosage thérapeutique, sans excès, ce que j'ai refusé au profit d'une baisse dégressive.
Pour ce qui est du PAWS, personellement je le ressens. Je pense aussi que c'est très mal documenté mais le phénomène est réel.
Ce paws c'est très different d'une personne a l'autre, un mélange d'équilibre chimique dans le cerveau mais aussi des raisons initiales qui ont poussé à consommer, mêlé d'un mal-être persistant et du souvenir très présent du soulagement que la substance peut apporter avec un horizon sur la potentielle amélioration de la situation très floue.

L'ami, j'adore ce message qui laisse transparaître, de mon point de vue, une grande intelligence !

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prescripteur homme
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Bonjour,

Néanmoins, après avoir lu attentivement le lien sur le PAWS, je doute clairement de la crédibilité scientifique de ce postulat. Une bonne théorie scientifique est parcimonieuse, ce qui n'est pas le cas pour les processus décrit dans le document. Après, cela reste un avis personnel et c'est sans doute une déformation professionnelle.

Etant l'auteur du psychowiki sur le PAWS je tiens à réagir. L'existence du PAWS est évidente pour tout professionnel de santé confronté à la toxicomanie et les references que j'ai mises viennent de structures médicales ou de revues officielles. Enfin de nombreux temoignages l'attestent sur PA et en pratique clinique. Ceux qui ressente une  dépression post sevrage par exemple (l'un des aspects principaux du PAWS) ne sont pas  des simulateurs ou des menteurs. Parce que dès que c'est ressenti (même à tort) on ne peut pas nier que ce soit ressenti.

Par contre, on peut discuter la "théorie". Est ce "dans la tête" ou l'effet de neurotransmetteurs etc..?? L'article précise bien que pour le moment il n'y a pas de certitude. C'est pourquoi il parait flou sur ce point mais c'est le flou de nos connaissances !
Enfin l'article précise bien que la survenue du PAWS n'est en rien systématique.

Mais si j'ai mis dans l'article quelque chose qui dit le contraire de ce que je viens de dire, merci de le signaler et je corrigerai.

Il est vrai que le PAWS ne figure pas dans la CIM ou le DSM. C'est regrettable mais pas un cas isolé de reconnaissance tardive.
Amicalement.

Si besoin des references recentes

https://www.semel.ucla.edu/dual-diagnos … urces/PAWS

https://www.hazeldenbettyford.org/artic … l-syndrome

https://www.huffpost.com/entry/post-acu … _n_4775009

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33489088/


https://americanaddictioncenters.org/wi … l-syndrome

https://www.psychologytoday.com/us/blog … withdrawal

Dernière modification par prescripteur (10 juin 2021 à  12:26)


S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Lilas24 femme
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Intéressantes cette discussion.

Elle prouve que l'expérience du sevrage ou pas des opiacés pris pour autre chose que soulager des douleurs jusqu'à créer une addiction est très personnelle.

Pour le rapport qu'on a au produit, on est dans les croyances métacognitives et je ne crois pas que Sualk ait plus ou moins raison que Filousky, mais c'est mon avis.

Personnellement, j'ai cru pendant des années que la codéine était tout ce qui me tenais à distance de la maladie mentale jusqu'à ce que j'évolue dans ma perception et que je finisse par comprendre que je m'étais trompée.

La codéine était utile pour masquer tant bien quel mal une monstrueuse anxiété et ma façon de la surconsommer la nuit m'a permis d'être socialement insérée. Toutefois, elle n'a jamais rien réglé, c'était une sorte de cache misère.

Quand j'ai fini par comprendre que je m'étais fourvoyée et qu'elle ne me protégeais pas d'une santé mentale fragile, j'ai entamé un sevrage dégressif, le 3ème en 20 ans. J'ai pris tout mon temps car le codoliprane était en vente libre et lorsqu'il a cessé, j'étais entrée dans la phase de manque physique à chaque réduction.

J'ai fini en CSAPA mon sevrage dégressif et j'ai sauté le pas à 2 cachets car je n'en pouvais plus.

J'ai remarqué que ce sevrage a été différent des autres car l'envie, le craving, a totalement disparu pendant et n'est jamais revenu après. Ca fait près de 4 ans que je ne prends plus rien et si parfois j'ai un peu de nostalgie, jamais d'envie.

Le sevrage physique a été épouvantablement difficile et le PAWS a duré plus de 6 mois, notamment les impatiences, l'agitation physique et l'insomnie.

Ca aussi ça doit être personnel et peut être dépendre de la durée de la dépendance et des quantités prises.

J'ai pris 10 mg de valium le temps de laisser passer le plus dur de la crise mais au début il ne couvrait pas. J'ai fait avec sans problème car de mon point de vue le manque physique c'est désagréable mais ça n'est rien à côté de l'envie.

Avec le recul, je dirais qu'arrêter la codéine a été une bénédiction pour moi aussi car au final, je souffre d'un très ancien trouble anxieux généralisé très bien pris en charge par la venlafaxyne. Elle couvre réellement l'anxiété, je la prends pour son usage et à dose thérapeutique.

Je suis libérée de ma course échevelée dans Paris pour qu'on ne me reconnaisse pas d'une pharmacie à l'autre, de mes stocks planqués, de ma colère de ne pas être capable de comprendre pourquoi je souffrais d'une addiction comme mon père autrefois, alors que je m'étais jurée de ne pas faire comme lui.

Je me suis rendue compte que pour aller un peu mieux au quotidien, j'avais masqué l'origine de mes troubles, leur nature et le moyen d'être prise en charge. Quant à ma peur de la folie et bien, la codéine a retardé cette prise de conscience que je ne m'acceptais pas dans mon côté atypique, loufoque et que mon anxiété était à l'origine du reste de cette croyance erronée.

Avec le recul, je vois surtout énormément de souffrance dans mon addiction mais je sais que pour d'autres, la prise d'une dose raisonnable d'un opiacé peut être la meilleure aide physique ou psychologique et le fait qu'il faille peut être en prendre toute sa vie ne devrait pas être jugé.

On est pas fort sans addiction et faible avec, ça ce sont des jugements débiles qui n'ont jamais fait avancer quoi que ce soit.

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