[ Overdose ]

Témoignage : Crack, overdose et décès

Dernière modification par lugga (03 mars 2018 à  01:23)

MushRocks a écrit

EmilieC a écrit

Merci OldNick, je n'ai pas pu t'écrire de message le forum ne me l'autorise pas

MushRocks j'ai tenté aussi de te répondre mais impossible....

Effectivement ce post n'est pas l'endroit pour mes complaintes délirantes de tox.... Merci Ludi, et toi comment tu te sens au quotidien avec cette terrible épreuve que tu traverses? Ça n'a pas motivé tes envies de te défoncer? C'est souvent le souci dans ces cas la

Hello

Je crois qu'il faut 15 messages ou 20 je ne sais plus pour pouvoir utiliser la messagerie.
Quand tu pourra n'hésite pas à me répondre en tout cas, j'essaierai de te répondre le plus rapidement possible.

Désolé à l'auteur pour cette pollution et encore une fois, tous mes encouragements.
C'est un rappel à l'ordre pour moi, qui fait froid dans le dos.

Tous mon amour à ton proche, qu'il repose en paix.

C'est moi qui ai causé cette pollution, désolée c'est pas l'endroit c'est clair!
Merci de me soutenir, je tente de te répondre des que possible!

Shaolin a écrit

Lugga, vu que tu souhaites poursuivre la conversation avec Emilie, je me permets de poser une question ici :

Emilie, as tu  pris contact avec un csapa comme tu pensais le faire y a quelques temps déjà?
Tu ne peux pas rester mal comme ça, c'est inhumain de psychoter en permanence.

Excuse moi encore d'avoir pourri le post Lugga!

Shaolîn: non je n'ai pas pris rdv mais il le faut je n'en peux plus.... Mais seule c'est si dur...

lugga a écrit

Merci Co-dep.
Je viens de lire rapidement ton post concernant : « Qu'est-ce que c'est être "sauveur/se"? ». Je suis entièrement d’accord avec le point de vue de Gilda. En effet, chacun fait avec ce qu’il est et ce qu’il a. Tu as sûrement fait du mieux que tu as pu. Et lui également. Ses choix de vie lui appartiennent et il avait sûrement ses raisons à lui. Il en va de même pour toi. Tu as voulu aussi te protéger et c’est bien légitime. Il n’y a aucune culpabilité à avoir. Comme beaucoup, je pense que seul lui pouvait « se sauver ». C’était son chemin, sa croix, sa bataille ou pas d'ailleurs. Evidemment que l’amour inconditionnel de sa bien-aimée peut être une aide mais parfois cela ne suffit pas et y’a rien à regretter. Ne retient pas que « ça » de votre relation, il y a surement eu pleins de bons moments ensemble. Garde en tête la joie de l’avoir connu un moment au cours de ta vie et souviens toi de tout ce que cela t’as appris sur toi, sur le couple et sur la vie de manière générale. La tristesse et les remords n’apportent aucune plus-value à ta vie alors que ton courage, ton empathie dont tu as fait preuve peuvent de donner la force d’avancer. Ton « ex » amoureux t’a sûrement apporté bien plus que simplement ses pb d’addictions. Focalise-toi sur la partie heureuse de notre couple. Le reste devait sûrement se passer ainsi malgré vos efforts respectifs. Mais je suis sûre qu’il te reste pleins de belles choses de lui qui te permettront d’accepter avec plus de sérénité cette rupture qui te fait tant souffrir. Si je peux t’aider à y voir plus claire, je le ferais avec plaisir.

Amicalement
Lugga

Honte à moi, j'avais totalement oublié que j'avais écrit ici et donc, n'étais pas venue voir depuis.
Comment vas-tu au bout de ces quelques semaines, qui sont bien peu pour faire le début d'un deuil.

Merci, pour cette réponse, tu as raison je sais. Mais je n'en suis pas (toujours) là. Si je pense aux bons moments, et je le fais régulièrement, il me manque. Une pensée de lui peut surgir à n'importe quel moment de ma journée, sans raison particulière; avec un vide, un sourire, ou des larmes, c'est selon...

J'étais en vacances dans ma région d'origine quand on m'a appelée. Retour en urgence. Enterrement le lendemain de mon anniversaire, il y a 8 mois maintenant. Je me suis dit qu'une boucle était bouclée. La sienne. La mienne, liée à lui, aussi finalement depuis peu, depuis que j'ai pu revenir vivre dans cette région que j'avais quittée pour lui.  Donc voilà, je reprends tout, avec un "trou" de plus de 7 ans de partie, 5 de vie avec lui. Et difficile de parler de cela avec qui que ce soit. Car il ne faut pas croire. S'il n'est pas facile de parler de conso avec des gens non-ud, je le conçois aisément, il n'est pas facile non plus d'expliquer (et surtout d'entendre les réactions) que celui que vous aimiez/aimez était dans des addictions de drogues, et ce que ça peut représenter. Surtout quand soi-même, on ne comprend pas tout. Sur le coup, je n'ai pas pensé à l'aspect paranoïaque, mais je pense que ce sont des crises de ce type qu'il a fait. Je ne savais pas exactement ce qu'il prenait, à quelles époques.

Cusco a écrit

EmilieC a écrit

Bonjour Lugga

Ton message m'a beaucoup touchée, comme tout le monde! Je te présente mes sincères condoléances, ici nous comprenons tellement où peuvent mener les addictions, ce que l'on traverse, subit....

Tu as parlé de parano à plusieurs reprises, ça m'arrive de plus en plus souvent, et de plus en plus intensément. Ces crises m'inquiètent car je ne les contrôle pas du tout, je me sens en danger, comme si on allait venir me tuer, j'entends des bruits etc, impossible de me raisonner!

Personne n'est au courant dans ma vie non plus, c'est un secret absolu je suis seule dans mes mensonges et ma déchéance, et ton message m'a touché d'autant plus pour ça!

Bref le sujet ce n'est pas moi, je te souhaite de tout cœur de t'entourer au Max pour surmonter cette épreuve terrible...

Ici les gens sont formidables, comprennent ce qu'on vit sans jamais juger

Emilie C. Je n avais pas vu ton post avant nos mp de cette nuit donc je réitère : ouvre une discussion de tes problèmes tu y trouveras beaucoup d aide.
@ Lluga, bon courage à toi aussi
@Emilie. Justement j allais te conseiller Shaolin qui t aurai mis sur une bonne voie.

Merci beaucoup pour ta réponse, je vais prendre le temps d'ouvrir une discussion, c'est vrai que je n'osais pas le faire, de peur de créer des doublons, sur un sujet déjà traité
Je me suis fixée comme objectif d'appeler un csapa demain, pas après demain mais demain!!
J'espère avoir le courage de le faire, car je ne m'en sors pas.

Aller j'arrête la, ce n'est pas mon post a la base et je l'ai assez squatté :)

Mariée à mon homme depuis une dizaine d’années, jamais loin des prods et notamment de la cocaïne. On consomme régulièrement mais on va dire qu’on gère à peu près. Mais voilà que début 2016, notre consommation change. La consommation de crack devient très régulière, d’abord le soir après le taf. Puis, nous voilà en  arrêt de travail donc consommation quotidienne pour atteindre environ 10 g par jour. Résultats : Perte de poids importantes, plusieurs jours sans sommeil et surtout les économies qui fondent comme neige au soleil. A cela s’ajoute une forte consommation de benzo et d’alcool. Et  Voilà le début des paranos, des hallucinations en tout genre et les conduites à risques ++ : conduite en état de fatigue avancée, passage de douane chargé à mort, appel des flics car hallucinations ++…Bref, il y a quand même des bons souvenirs mais aussi des moins des bons. Les prises de risques sont au max, on se met en danger régulièrement mais le crack est plus fort que tout, on continue les sessions à fond. Evidemment, ce qui devait arriver arriva, après des mois à ce rythme et quelques 70 000 euros plus tard : plus une thune donc arrêt net des conso…Violent ++. Plus aucune énergie, des périodes de sommeil de 20h d’affilée, pas d’appétit, les benzo à fond pour supporter. Et puis, la vie reprend : reprise du travail, de la vie sociale et quelques sessions de temps en temps.
Début décembre, notre santé financière est refaite et l’envie de consommer à nouveau revient à fond. De mon côté, hors de question de repartir en couille, on doit gérer. Mais que dalle, avec le crack c’est impossible de gérer. Nous voilà reparti dans l’arrêt de travail et les consos quotidiennes mais à un détail près : cette fois, la parano arrive très vite et avec le lot d’engueulades entre nous. Physiquement, j’ai du mal à tenir le rythme et mes sessions se terminent bien plus vite que mon homme. Pour lui, impossible de terminer une session, il faut pêcho sans cesse et l’argent n’est pas un problème à ce moment-là. Il fait des crises de parano de plus en plus difficiles à gérer et surtout une première alerte cardiaque avec un passage aux urgences. Pour moi, c’est la sonnette d’alarme, il faut lever le pied. On est fin décembre 2017. Je lui en parle, lui dit qu’on va y laisser notre peau cette fois, qu’il faut faire une pause. S’en suis une dispute monstrueuse et voilà que mon homme part avec sa valise. Je passe le jour de l’an seule, je me repose, cette fois, je suis épuisée. On communique par texto avec mon amoureux, il est bien perché et je me fais un peu de souci pour lui mais j’ai confiance en lui. Il me dit qu’il va bientôt rentrer, qu’il est chez à ami à nous. Le 2 Janvier doit être le jour de son retour mais n’ayant pas de nouvelle de lui le soir, j’appelle sur son portable. C’est un médecin réanimateur qui me répond. C’est grave il a fait un arrêt cardiaque sur le trajet du retour. Il faut que je vienne vite. Je débarque à l’hôpital, je le vois brancher de partout. Les médecins me disent qu’ils ont trouvé une dose massive de cocaïne dans son sang. 2 jours après toujours aucun signe de réveil, l’EEG est plat, le scanner est catastrophique…Verdict : l’amour de ma vie est mort. Le 8 Janvier dernier nous jetions ses cendres dans l’océan…Mon témoignage n’apporte aucune morale particulière, juste dire que la mort par overdose de cocaïne n’est pas un mythe. J’ai souvent entendu dire que l’abus de substance apporte soit l’hôpital psy, soit la prison, soit la mort…bah, pour nous, ça sera la mort. Maintenant, je dois sauver ma peau coûte que coûte.
Merci de m'avoir lu.
Bien à vous.
Lugga

Dernière modification par prescripteur (05 octobre 2021 à  08:39)