[ Arrêt & Sevrage ]

Rentrer en cure ?

Salut,

Ta maman aimerait que tu fasse une cure...mais toi ça te convient ?
Toi et elle vous savez que la cure n'est pas LA solution ?
Au moins certainement pas la seule...

Perso, quand on m'a proposé une cure, j'ai commencé à angoisser...je revoyais une pote dans les couloirs d'hosto sans droit de sortir etc bref
C'est surtout que oui une cure peut être efficace pour le sevrage physique.
Sauf qu'une addiction, n'est pas que physique...et une fois dehors, si c'est la même vie, c'est facile de reprendre le même chemin...

Des traitements de substitution existent pour éviter de dépendre des haléas du marché illégal...et ça donne le temps de mettre en place des choses dans sa vie.
Puis si on en a envie, on peut prendre le temps qu'il faut pour baisser et arrêter (même s'il y a des personnes auxquelles ça convient...).

Y en a qui disent que c'est « remplacer une dépendance par une autre » sauf que pour moi le problème n'est pas la dépendance (d'ailleurs je le suis aussi à l'eau, à l'air, etc). Le problème pour moi c'est le manque de thune, le temps perdu à attendre ces dealeurs toujours "j'arrive", la route pour aller en chercher, le danger de se faire choper, la frustration pour la qualité de merde qui fait plus rien, le chien quand plus d'argent pour acheter ou tous simplement plus la force pour aller en chercher.
J'ai mieux à faire dans la vie qu'attendre qu'un dealeur arrive...

Bref, tout ça ça n'a rien à voir pour moi avec prendre un traitement (remboursé), une fois pas jour (ou deux pour moi)...Oui, il faut trouver un bon médecin (et c'est pas si simple dans mon expérience !) et la bonne molécule (malheureusement les options sont réduites par les AMM officielles : sub ou metha ; même s'il y a des médecins qui essayent autre chose), au bon dosage...

Après certes, moi ça me fait un peu chier qu'avec les traitements c'est difficile d'apprécier facilement une bonne défonce de came de temps en temps (ce que je recherche), mais la plupart des pud trouvent des solutions

Mais si par contre on en a marre de la défonce, ça permet de passer à autre chose...(et même si on en a pas marre, comme moi !).

Ça te parle ?

Lune_ a écrit

Je crois qu'il parle de son addiction au crack et non pas a l'héroïne... Et il me semble qu'il n'existe pas de traitement de substitution au crack

Oups je suis à coté de la plaque

Oh désolée autant pour moi, j'avais mal interprété !

En effet, malheureusement pas de substituts officiel pour le crack...
Et c'est plus compliqué donc, mais je me questionne quand même sur l'efficacité d'une cure pour faire plaisir aux proches

Salut,

Ton témoignage est simple mais touchant, c'est pour cela que je permets de te répondre, humblement...je n'ai eu qu'une " petite " période d'excès avec la C en 25 ans, ( 4 mois tout de même ), mais sniff et bcp de fume quasi quotidienne...c'est vrai que c'est un putain de tourbillon, thunes, pecho, conso, etc...chaque matin réveil plutôt zen pour moi, mais l'emprise psychologique arrive vite...

Je pense que si tu postes c'est que de toute façon voilà, ce rythme là ne te convient plus et que tu as besoin ou d'une pause, ou au moins d'espacer tes sessions...je pense d'ailleurs que c'est la meilleure solution, juste en quelques mois je sentais l'emprise grandir...le dernier mois je devais arrêter tous les jours, et...

Certainement parce que ça ne faisait que quelques mois, l'arrêt n' pas été si terrible, même si j'en ai chié pendant une dizaine de jours, psychologiquement surtout. A la fin j'étais en arrêt de travail depuis 1 mois et demi, chaud la reprise mais en même temps ça me permettait d'avoir l'esprit bien occupé la journée...d'ailleurs tu ne précises pas quelle est ta situation en ce moment ? Tu évoques ta petite, mais est-ce que tu bosses ou a des activités diverses et variées etc ?...c'est bateau, mais je pense que ça aide...j'étais un peu claqué et l'esprit embrumé au début, mais c'est surtout le soir, quand je n'avais aucun impératif que c'était le plus dur, le taf lui m'a aidé en vérité...au crépuscule ( )d'un coup des cravings bien puissants surgissaient...je me réveillais parfois la nuit et croyais que j'étais en train de fumer une grosse base bien voluptueuse...bref, pour d'autres c'est le " singe ", avec la base c'est comme un petit fantôme qui te hante et te fait tourner bourrique, j'avoue que c'est surprenant la première fois, c'est très puissant et surtout très chiant !

Essaie de t'occuper un max, fixer un ou deux projets ( si toutefois tu n'en as pas en cours ) et autorise toi un kif le we peut-être pour commencer...on a besoin de récompenses dans ces moments là, compter sur sa seule volonté et choisir l'abstinence d'un coup je trouve ça tendu, après ça dépends des gens, pour moi c'aurait été se taper la tête contre un mur en espérant le faire tomber, bon à la fin on sait tous qui aurait été le vainqueur...et tomber plus fort ne fait qu'augmenter la culpabilité et le sentiment d'échec, clairement...
Moi j'ai tenu 15 jours mais je savais que je m'autoriserais une soirée...ces 15 jours m'avaient fait bcp de bien, l'esprit plus clair, le sentiment d'un début de victoire sur soi-même...après j'ai tenu 1 mois, tjrs en sachant que je ne visais pas l'abstinence complète et etc, etc...ça a fonctionné pour moi...mais c'est vrai que selon la situation de chacun c'est plus ou moins compliqué je pense...perso j'avais un taf à reprendre, ma femme, des centres d'intérêts que je n'avais pas totalement laissés tombés...par contre j'avais claqué bcp trop de fric et là...pas moyen de me récompenser par deux trois conneries les premières semaines, s'acheter une bd, un jeu, de la bonne bouffe ( les trucs qui moi me font kiffer, chacun remplacera par autre chose ) et ça c'était le plus compliqué...il a tout de même fallu faire preuve d'un certain stoicisme, je l'avoue...    Mais le sentiment de retrouver une certaine maîtrise de soi, de simplement recommencer à apprécier un moment très simple comme se plonger dans un bon bouquin ou un bon skeud, a été un feeling unique, introspectif et tout aussi puissant qu'un craving, mais bien plus zen et " profond "...

Ha oui j'oubliais, classique tjrs, mais j'ai coupé avec deux " amis " qui m'entrainait dans cette spirale ( même si le déclencheur de tout ça était bien moi, soyons honnête ), facile parce qu'ils avaient fait deux trois trucs qui méritait que je les zappe...j'avoue que la colère plus la satisfaction des les avoir bougé de ma vie ont été des moteurs aussi...peut-être un peu mesquin mais on puise dans tout ce qu'on peut je crois dans ces moments là...
En tout cas courage, je connais deux trois personnes qui étaient dans des consos de malade avec la C et qui ont réussi à couper,  tu peux le faire aussi ! C'est peut-être con de dire ça parce que je trouve que chaque addiction est très intime, très personnelle, mais perso penser à des exemples de gens sortis du truc me donnait de l'espoir...et l'espoir fait vivre il paraît...

Donne des news, et courage...