[ Première fois ]

Première fois

Pikazepam a écrit

Est ce que tu as des expériences avec des delirogènes?

As tu déjà consommé des psychédéliques à des doses dites " héroïques "?

Le premier conseil évident serait d'avoir un sitter pour t'accompagner.

De commencer par de plutôt petites doses tout en gardant en tête que le fait de répéter tes consomation ( même au sein d'une seul session ) va réduire ta tolérance. Tu doit donc prendre en compte que après plusieurs pipes/ bang tu risques de te retrouver avec un effet plus important avec une dose moindre.

Généralement les nouveaux expérimentateur n'arrivent pas à ressentir les effets désirés avec des feuilles brutes non concentrées mais les usager·e·s habitué·e·s utilisent principalement des feuilles et non des concentrés en raison de cette " tolérance inversée " ( que l'on devrait peut être plutôt nommer " sensibilisation " ).

Avoir un antipsychotique ou a minima des anxioletiques ( benzos ) serait une bonne idées pour gérer au mieux avec la personne qui fait sitter en cas de vrillette.

Si je peut me permettre: qu'est ce qui te motive à expérimenter cette substance là alors qu'elle est réputée très peu récréative? ( Comme tout les delirogènes d'ailleurs r

D'abord merci pour ta réponse.

Ce sera ma première expérience avec les delirogènes.

Pour les psychédéliques a Dose "Héroïque" j'ai déjà pris 5-6g de Psilocybe.

Pour le gardien de voyage c'est toujours bon de le rappeler.

Malheureusement j'ai pas d'anxiolytiques ou d'antipsychotique.

Et ce qui me donne envie d'essayer c'est le fait que ce soit un trip très personnel.

Pikazepam a écrit

Déjà je sais pas si tu es au courant mais dans le doute je préfère le rappeler et faire du Hermione-splainning que de te laisser sans cette information pour faire ton choix.

Les delirogènes ont des effets extrêmement différents des psychédéliques malgres le fait que les deux soient bien trop souvent comparés.
Mais la salvia reste un delirogènes relativement plus simple à aborder que d'autres comme les antihistaminiques à haute dose parceque le trip a la salvia est particulièrement court.

Les psychédéliques en soit ne causent pas réellement d'hallucination au sens psychiatrique du terme ( c'est à dire un éléments sensoriel perçu mais non réel mais pourtant identifié comme tel et non differentiable d'une vrai perception sensorielle au première abord ).
Ce que les psychédéliques génèrent c'est des visions ( des éléments sensorielles perçus identifié comme additionnelles et issues de la prise de substance ) et surtout et très principalement des déformations et transformations sensorielles ( modification du traitements, de l'interprétation et du rendu des informations sensorielles perçus ).

En revanche les delirogènes génèrent des hallucinations au sens psychiatrique ainsi qu'un ensemble d'autres symptômes psychiatriques vécus par l'extrême majorité des personnes comme quelque-chose d'extrêmement désagréable selon le niveau d'intensité et les goûts personnels.

A titre de comparaison je peut apprécier d'induire chez moi un état maniaque ou certains symptômes définis en psychiatrie comme " psychotiques " en abusant de certains dissociatifs particulièrement propices à causer ce types d'effets à certains dosages.
Comparativement à ce genre de symptômes psychiatriques qui ne sont pas du goût de tout le monde les effets des delirogènes sont considérés comme beaucoup moins fréquemment appréciées.

Est ce que tu ne penses pas que tu pourrais trouver une substances psychédéliques qui réponde aussi bien voir carrément beaucoup mieux a ce que tu recherches dans le cadre de ta consomation?

Si ce n'est pas le cas et que tu recherches une expérience que seul la salvia semble en mesure de t'apporter prend en compte que contrairement à une prise de psychédélique a dose moderée voire forte avoir un·e sitteur·euse est absolument nécessaire: il est tout à fait possible de complètement perdre pied avec la réalité et de te mettre en danger potentiellement mortel. ( Type défenestration ou ce genre de chose ).
Si tu veux vraiment éviter ce risque le seul moyen est d'avoir une personne pour te surveiller pendant la très courte durée du trop étant donné que l'état psychique dans lequel tu peut te retrouver ne te permettrai pas de te protéger toi même d'un potentiel danger éventuellement mortel que tu pourrais t'infliger.

Si tu lit l'anglais ou a envie de traduire et faire tes petites recherches je te recommande vivement de lire des trip report sur bluelight, dmt-nexus et les sub Reddit appropriés.

Aussi il faut prendre en considération que si tu veux faire une expérience que tu peut être en mesure de répéter la salvia n'est pas vraiment adaptée. Les retours d'expériences anecdotiques vont généralement dans le sens de plus l'expérience est répété et la personne " sensibilisée " ( la fameuse tolérance inversée ) plus les trips deviennent désagréables ( souvent qualifiés de cauchemardesques ).

Je n''ai pas d'information en main sur la salvia spécifiquement mais je suspecte très très fortement que les principes actifs soient beaucoup plus toxique au niveau neuro à minima comparativement aux psychédéliques " classiques " les plus étudiés avec quelques décennies de recul.

Plusieurs choses :

-Je ne pense pas qu'on puisse qualifier la salvia de délirogène au même titre que les AH. Leurs effets divergent profondément et pas seulement par leur durée. Les trips aux déliros sont très souvent décrits comme macabres, sombres et anxiogènes ; les images hallucinées récurrentes et effrayantes y sont pour beaucoup. Pas la salvia, même si ça peut arriver sans toutefois être systématique. Les siennes sont, je trouve, bcp plus oniriques et lucides, dans le sens où je peux jusqu'à un certain point, assez avancé dans leur élaboration, distinguer la réalité des effets de la plante.  Si

L'Apoticaire a écrit

, le plus grand spécialiste du forum concernant les déliros, passe par là, il pourra éventuellement le confirmer. (Ceci dit, je mets un gros bémol à la portée de mon expérience : ma seule incursion de ce côté ayant été accidentelle (surdose de MDMA), je préfère éviter les assertions hâtives.) En passant, il pourra peut-être avoir un mot sur une potentielle tolérance croisée de ces molécules.

-Les psychédéliques comme la DMT ou même le LSD ou la psylo à forte dose possèdent à un haut degré la capacité à provoquer des hallucinations extrêmement vivides (rencontre d'entités, sensation de présence bienveillante ou non, révélations mystiques, expériences visuelles complexes) et parfois indiscernables de la réalité, qui présentent des points communs notables avec celles de la salvia. Cette dernière n'est pas non plus étrangère, à dose moyenne, aux paréidolies, visions géométriques et altérations conscientes des éléments perceptifs (y.c. auditifs), notamment la transformation de la texture des objets ainsi que l'interprétation loufoque/narrative des informations sensorielles. Je te rejoins sur le fait qu'elle est capricieuse et occupe une place très à part au sein des psychotropes (de par son imprévisibilité, sa propension à la personnification de l'inanimé, son bodyload vraiment particulier), mais amha ses effets la rapprochent nettement plus de certains psychés que de n'importe quoi d'autre. Cependant, les fortes doses représentent peut-être une infirmation de cette inférence.

-Le profil pharmaco de la salvinorine repose principalement sur l'activation des récepteurs kappa opioïdes, même si d'autres modes d'action ne sont à ce jour pas à exclure. (https://www.ingentaconnect.com/content/ … 2/art00006 )

-La salvia a démontré des propriétés (anti)dopaminergiques conséquentes à des doses quotidiennes de l'ordre de 2mg/kg ches des rats (https://link.springer.com/article/10.10 … 010-1836-5 ) avec une inhibition de la libération de dopamine et une exibition de symptômes dépressifs. Cependant, une autre étude a montré une influence significative de la même molécule à des doses de 1mg/kg dans le renversement de l'anhédonie induite (https://journals.lww.com/behaviouralpha … tor.8.aspx ). Par ailleurs, cette même action sur le noyau accubens en fait un candidat prometteur pour le traitement de l'addiction aux stimulants et de la dépression (https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25563442/ ), le principal obstacle étant à ce stade sa faible persistance dans l'organisme (ce qui motive à lui trouver un analogue à plus longue demi-vie). Ces avancées vont dans le sens d'une possible (anti-)neurotoxicité, mais d'une façon plutôt secondaire, dépendant des circonstances, des modes et types de conso, et non inhérente à la molécule. Possibilités à double tranchant qui rappellent de loin la versatilité de la kétamine.

-Enfin, je n'ai rien trouvé de probant en tapant "salvinorin a neurotoxicity" et "salvinorin a histamine" sur pubmed et google scholar. Retenons que ma recherche a toutefois été superficielle et que de futures découvertes dans ce sens ne sont pas à exclure. Une bonne quantité de publications autour de cette molécule a cependant été émise au cours des dernières années, et un effet neurotoxique évident aurait, je pense, retenu l'attention à un moment ou un autre.

Concernant la nécessité du sitter j'abonde dans ton sens. Il faut aussi comme tu le dis retenir que l'expérience peut se révéler psychologiquement éprouvante voire traumatique si le S&S est mauvais (au même titre qu'un trip à la DMT), ainsi que la nécessiter d'augmenter par très petits paliers la quantité que tu auras prise durant une même session et d'attendre au moins qqs dizaines de secondes entre chaque bouffée.

Dernière modification par Mychkine (17 décembre 2022 à  19:01)