Forte dépendance à la méthadone

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LePrinceIdiot homme
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Bonjour à tous,

Je m'excuse à l'avance si mon post est mal écrit mais c'est un sujet compliqué pour moi et c'est la première fois que je le verbalise. Je n'arrive pas à en parler à mes proches. Trop peur de décevoir.
Mais trêve de bavardage.

Le passage en gras c'est juste une intro, du contexte mais vu la longueur du post vous sentez pas obliger de lire cette partie.

Je suis toxicomane, j'ai commencé par le cannabis. Puis j'ai découvert le monde de la nuit, du clubbing à 16 ans. Exta, speed, Cc, c'était devenu la norme pour notre groupe d'ami. On restait ''relativement'' prudent avec les dosages et la fréquence. Les soirées avec le trio magique arrivait une dizaine de fois par an.

J'ai eu une période après mes 17 ans où j'ai eu soif de découvertes du monde extérieur et intérieur.
J'ai pris un an sabbatique après la bac. Je suis parti en Amérique latine. J'y ai découvert la mesca, LSD, champi et surtout l'ayahuesca. J'en ai pris une fois avec un apprenti shaman lors d'une cérémonie improvisé. Je rentre pas dans les détails mais l'xp m'a marqué à vie et pas que dans le bon sens du terme.

De retour en France, j'ai repris mes mauvaises habitudes de clubbing avec en prime des redescentes de plus en plus dur à gérer et c'est là que je suis tombé dans le cercle vicieux.
J'ai commencé à prendre de la codéine, et valium ou alors alpra pour adoucir la descente. Ça me semblait normal et pas si dangereux. Tout mes potes le faisaient, tout mon entourage même.
Au début tout se passe bien. Je valide même ma licence sans trop de difficulté sauf qu'en l'espace de trois mois j'ai perdu mon père, j'ai eu des révélations sur des secrets de famille me concernant assez hardcore et ma copine dont j'étais vraiment très amoureux à pas pu/voulu supporter cette période où j'étais pas bien, irritable voire colérique, moment dépressif, anxieux. Elle a fini avec, anciennement, mon meilleur ami et là j'ai plongé.

Plongé dans la codéine d'abord puis trama, skenan, héro etc. Mais bizarrement ce qui m'a vraiment accroché c'est l'oxy en sniff avec une touche d'alpra c'était incr et hyper accessible pour moi en plus. Un de mes meilleurs potes est un plutôt gros dealer et il me mettait bien sans me faire payer. Ce combo opi, benzo je l'ai consommé pendant 4 ans. 4 ans où je taffais vite fait comme beat maker, graphiste, animateur 3d. Je touche un peu à tout ce qui intéressait pas mal mais à cause des addictions j'ai jamais trop réussi à me faire un nom. A côté de ça je dealais un peu, histoire d'arrondir les fins de mois.][/b]

Depuis 3 ans maintenant je suis sous tso.
J'ai eu l'immense chance de tomber sur un csapa incr. Le médecin addicto et la psy sont très compétentes.
J'ai commencé avec 8mg de subi. Le soucis c'est que je le consommais en sniff en 4/5 prises par jour. Je me faisais aussi des fausses ordo à l'occase.
Bref du coup mon addicto m'a mis sous metha 70 mg. Mais là encore j'arrive pas à le consommer comme un traitement. Je surconsomme au début de mon traitement et j'adore ça. Je monte jusqu'à 140mg pendant quelques jours ( meilleurs sensations Imo la metha à haute dose. Très dangereux mais plus plaisant que de la came pour moi. Cette chaleur qui t'envahi au niveau de l'estomac, c'est incomparable) et après je diminue les doses pour ne pas trop me retrouver en chien, souvent je compense avec du valium et ça se passe bien.
Bon le problème maintenant c'est que je ressens de plus à quel point mon humeur est dépendante de cette molécule. Quand je surdose, je deviens le meilleur des amis, le copain parfait et je suis hyper productif à l'inverse quand je suis quasi en chien bah je suis une loque irritable. Je sens bien que mes sautes d'humeurs sont un poids pour mes proches. Cela dit je sais pas comment sortir de là...
J'aime beaucoup trop les effets de la metha malgré tout se que ça détruit dans ma vie. Et puis je supporte de moins en moins toutes les contraintes. Devoir voir un médecin plus pharma deux fois par mois, le fait que pour voyager avec la metha c'est bien compliqué... Sans parler des effets secondaires ; sudation, constipation, bouche sèche etc..
Bref je me sens complètement perdu au point que j'envisage un sevrage à la dur. (Déjà fait avec l'oxy, j'ai fini aux urgences...)
Ou alors commencer une diminution lente mais ça correspond pas à ma personnalité. Je suis un impulsif, c'est tout ou rien avec moi. Je tiendrai jamais une diminution sur 6 mois ou plus.
Je sais pas quoi faire... Changer de tso ? Tenter de demander du skenan à mon addicto ?
Je sais pas.
Merci à ce qui m'ont lu même si mon message sert pas à grand chose. Mais ce soir après mettre embrouillé une nouvelle fois avec ma copine à ce sujet, avec cette angoisse qui me bouffe l'estomac ( j'ai un ulcère à moi s de trente ans) j'avais vraiment besoin de coucher tout ça sur le papier.

Dernière modification par pierre (02 juin 2023 à  21:09)

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Alexandre11 homme
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Je pense que commencer un sevrage à la dure ou de diminuer progressivement est impossible si ton but est de ne plus souffrir de cette dépendance, tu es bien trop accroché physiquement et surtout psychologiquement.

J'ai deux hypothèses qui pourraient peut-être t'aider :
(D'ailleurs tu es franc avec ton csapa?)

- d'augmenter assez la dose de methadone ( je pense que 70 n'est plus d'actualité) pour que tu sois ni défoncé ni en manque en commençant un suivi dans lequel tu devras venir tous les jours/2 jours au CSAPA pour te protéger.

Je ne sais pas si c'est une possibilité, c'est très chiant mais d'un côté ça permettra de te protéger de l'augmentation des doses, et si tu es à la bonne dose, des compensations d'autres opiacés, jusqu'à ce que tu sois assez détaché de la metha pour envisager un sevrage dégressif.

D'autres confirmeront, un sevrage sec à 70 mg voire plus, est en parallèle d'être épuisant presque traumatisant voué à l'échec, et même dangereux avec le risque d'overdose majoré en cas de rechute.
C'est ce qui m'a aidé quand j'étais un peu comme toi. En augmentant sensiblement la dose journalière de metha et en venant tous les jours (j'ai eu la chance de pouvoir me le permettre sans problème) j'ai pu prendre du recul et sortir ma tête de la surconsommation de méthadone et de chevauchement. Au bout de deux semaines comme ça j'ai pu reprendre une visite toutes les 2 semaines et je n'ai plus jamais surconsommé. Sans cette pause je n'aurai pas pu arrêter miraculeusement avec la vision mental tunnel qu'on peut avoir dans ces moments là.

- Changer de TSO et passer au skenan ? Si tu ne l'as jamais essayé ça peut être une possibilité qui pourrait t'aller. C'est dans le cas où ton csapa serait ok, ce n'est pas possible partout. Cela implique aussi de donner sa confiance au médecin.

En espérant que tu te sortes de tout ce bazar

Dernière modification par Alexandre11 (02 juin 2023 à  17:04)

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pierre
Web-Administrateur
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Bonjour,

Alexandre t'a expliqué comment cela a marché pour lui. Tu peux essayer si tu le sent.

Je voudrais reprendre quelques passages de ton post :

LePrinceIdiot a écrit

Très dangereux mais plus plaisant que de la came pour moi.

C'est ce que dise les soignants qui n'y connaissant pas grand chose et pour lesquelle l'OD comme les prods, ca reste abstrait. Non ce n'est pas dangereux. Tu es dépendant à des hautes doses de méthadone, il en faut vraiment beaucoup pour faire une OD.

LePrinceIdiot a écrit

J'ai commencé à prendre de la codéine, et valium ou alors alpra pour adoucir la descente. Ça me semblait normal et pas si dangereux. Tout mes potes le faisaient, tout mon entourage même.

C'est "une cercle vicieux. C'est que tu as eu un accident de la vie dure à surmonter. Tu le dis toi meme.  Le cercle vicieux n'existe pas eu lui meme, il dépend aussi beaucoup du contexte.

LePrinceIdiot a écrit

pour voyager avec la metha c'est bien compliqué.

Ca m'a JAMAIS empeché de faire quoi que ce soit, en encore moins de voyager. je pars 2 mois par ans dans les Iles... Il suffit de faire du stock ou de de voir avec son médecin

LePrinceIdiot a écrit

J'aime beaucoup trop les effets de la metha malgré tout se que ça détruit dans ma vie.

Ou ca t'a sauvé la vie ???

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Marco 68 homme
Psycho Head
Italy
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Pareil que Pierre, voyager n'est pas un problème avec metadone pour moi.
Pour l arrêt à la dur de 70 à 0 n y pense même pas,  c'est urgence obligé si non pire...
Alexandre tas bien expliqué, moi je suivrai ses conseils

Calcio Storico Fiorentino :  azzurri di S. Croce

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prescripteur homme
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Bonjour, si tu as un pharmacien sympa (si possible en tous cas) tu peux aussi faire une delivrance à durée limitée avec cette pharmacie. Je le faisais parfois quand les gens ne pouvaient pas venir au CSAPA et qu'une delivrance quoitidienne etait utile. Amicalement

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Simon79 homme
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Bonjour,

En effet, le sevrage à sec n'est vraiment pas recommandé, les conséquences peuvent être désastreuses. Il faut faire progressivement.

Mon site internet : v-seo.eu

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AC024Pam homme
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Hello !

-il y des années j'avais descendu mon tso metha a 7mg en degressif partant de 40 mg  = 2 gellule de 1MG et une de 5 mg !!! Et bin j'ai pas pu allez au taff et jai été malade comme un chien pendant 4 jours j'ai craquer et j'ai remonter je m'en rapellerai toujours je taffais en Ephad a 2 doight de tomber dans les pommes ..... !! j'ai voulu allez trop vite gros PAWS .

prend soin de toi

Spining Back Elbow , Mothaaa facckoa !

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filousky homme
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LePrinceIdiot a écrit

Je suis un impulsif, c'est tout ou rien avec moi. Je tiendrai jamais une diminution sur 6 mois ou plus.

Ce passage m'a interpelé. Un truc que j'ai appris pour moi-même et que j'applique est : "Défends tes limites et elles seront à toi".

Les témoignages ainsi que les écrits scientifiques ont fait la preuve que l'arrêt sec de la méthadone n'apporte qu'un gros traumatisme avec des chances de réussite réduites presqu'à néant.

Tu es donc face à un double contradiction dans ton témoignage dans lequel du mets beaucoup d'énergie à déterrer tous les aspects de la méthadone qui te gênent (transpiration, constipation, voyages, dépendance) mais qui sont des problèmes facilement gérables, auxquels tu ajoutes une certitude sur toi même par l'affirmation que j'ai cité. Or je pense que le travail le plus facile à réaliser est celui que l'on peut faire sur soi-même afin de changer des comportements qui nous sont préjudiciables. C'est tout le bénéfice à tirer des thérapies comportementales.

Tout cela pour essayer de te convaincre que ton affirmation sur le tout ou rien peut être effacée avec succès. Et ce serait un gain de force assez considérable dont la présence t'aiderai à regarder ton vécu et cette dépendance (pour moi cela n'en est pas une, mais une nécessité vitale) avec des limites de tes capacités repoussées bien plus loin. Mes excuses si tu trouves que je suis à côté de la plaque, mais mon intervention vient, à mon humble avis,  compléter les autres qui sont de qualité et émises par des gens fiables 

Amicalement

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Monsieur Grossier homme
Banni
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Inscrit le 31 Aug 2023
157 messages
Salut LePrinceIdiot,

Ton message me parle tout particulièrement car je suis un peu dans la même situation : surconsommation lors du renouvellement puis gestion à la baisse pour le reste des 14 jours.

Comme j'avais déjà un lourd passif de chevauchements à répétition je me suis dit lors du passage à la métha que j'arrêterais tout ça.

Du coup j'ai appris à l'usage à voir de combien je pouvais abuser pour ensuite garder une dose quotidienne suffisante pour pouvoir atteindre le prochain rdv. Et même si je sais qu'à un moment, ce comportement abusif va me poser problème pour baisser, ben je baisse.

Pour donner un exemple à un moment j'étais à 20mg de prescrit, j'abusais comme un sale pendant 1 à 3 jours, puis je faisais le reste des deux semaines avec 10mg. Puis 5mg lors du renouvellement à 20mg suivant. Je donne les chiffres à titre indicatif car c'est allé beaucoup plus vite.

Du coup j'ai en quelque sorte "un temps d'avance" par rapport à la dose prescrire. Ces temps-ci je suis à 10mg de prescrit, 5mg dans les faits après abus.

Dans la mesure où lorsque tu baisses ta posologie tu réduis également ta tolérance, tu peux toujours continuer ton régime d'abus en baissant la posologie prescrite.
Au final, lors de mes "fêtes de renouvellement" je ressens pas beaucoup moins d'effet à 10mg que lorsque j'étais à 60. Pareil lorsque je serai à 2mg de prescrit et que je me ferai une "fête" à 8 ou 10mg, l'effet sera toujours présent et je pourrai à ce moment-là passer à 1mg.

Et au moment où la dose sera tellement petite qu'il me sera impossible d'abuser lors du renouvellement, alors je pourrai partir en sevrage ou post-sevrage pour qu'on m'aide à faire le deuil des effets.

En tout cas, le sevrage sec à 70mg je déconseille, comme tout le monde.

Et le switch vers le Skenan... Ben vu que tu joues avec la posologie de la métha pour te défoncer, je serais pas surpris que tu fasses de même avec le sken

Essaie de travailler sur la baisse de la métha, avec les abus puisque pour l'instant tu en as besoin. Qui sait, peut-être que, satisfait de réussir à baisser, tu ressentiras moins l'envie de jouer avec la posologie ?

Bon courage

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LePrinceIdiot homme
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Inscrit le 18 Jun 2022
19 messages
Merci beaucoup à tous pour avoir pris le temps de me répondre mais je tiens surtout à vous remercier pour la grande pertinence de vos témoignages et conseils.
Du coup j'ai eu une grande conversation avec mon addicto où j'ai pu être plus honnête en arrêtant de minimiser mes problématiques.
Résultat, on a décidé ensemble de monter mon dosage en le passant de 70 à 90mg et puis surtout comme Alexandre et d'autres personnes me l'on conseillé ici, mon ordonnance est maintenant en délivrance multiple. Alors, je dois passé deux fois par semaine à la pharmacie, c'est un peu contraignant mais rien de bien méchant.

Puis comme l'a très intelligemment dit filouski, c'est important aussi de se connaître soi même pour travailler sur ses problématiques. Du coup je commence également un thérapie psy.
En tout cas ton message m'a particulièrement marqué filouski. Tu m'as mis en face de certains aspects contradictoires de ma démarche avec beaucoup de bienveillances et d'intelligences, c'est rare. Merci beaucoup pour ça.

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