Hello,
Merci pour ton témoignage. Je me colle sur ton poste parce que dans des phases de plateau avec des drogues, je suis bavard et je risque de polluer ce forum.
Le blog ne l’intéresse pas, je cherche l'interaction, pas juste la narration.
Je participe aux groupes de paroles du
csapa qui me font un bien fou, parce que j'adore échanger sur ces sujets, donc ici l'addiction alcoolique mais pas qu'eux. Ecouter les narrations des autres personnes. Et au final y apporter de la bienveillance et une absence de jugement. Puis surtout comparer mon addiction à la leur. Dont pour quelques uns et quelques unes, les souffrances, autant que les quantités sont tellement lourdes et cruelles, que mon addiction personnelle fait partie des "petites mondanités".
Puis j'ai besoin de discuter, pour aussi asseoir et profiler les stratégies que je vais mettre en place pour sortir de cet
alcool devenu un poids un peu trop lourd.
J'ai accepté dernièrement un protocole de soin qui dès le départ m'a déplu, ou en tout cas semblé pas du tout adapté. Sans prétention, j'ai une bonne culture des drogues et de la façon dont je m'en suis sevrées. Chacune avec une histoire différentes mais toutes auront été finalement résolues sur le même mode. Je m'explique.
Le protocole proposé était de me donner du
valium, quatre fois par jours... j'ai refusé au départ. Pourquoi du
valium ? C'est fort ce truc et je déteste les dépresseurs, j'ai toujours était attiré par les stimulants ou les psyché.
On me dit pour modérer les effets du
sevrage. Sauf que j'ai peu d'effet lors des
sevrages, pas de tremblements (il m'arrive de ne pas boire 4 ou 6 jours d'affilés), peu de sueurs, et le
craving du 3ème jours est juste désagréable sur des dizaines de minutes.
Bon. Au final je joue la carte de la confiance et j'adopte le
valium. 4 fois par jours.
Première journée, j'avoue que le truc est sympa, calmant. Je ne bois pas le soir comme conseillé. Mais arrive le midi après le repas et le deuxième cachet et mon dieu je me tape une sieste d'ours très brutale (mais agréable).
Le lendemain matin ça reste un peu difficile mais ça le fait. Ce coté calme joyeux est pas mal.
Problème : je commence à apprécier ce
valium, ça me rappel de très loin le
gbl. J'en arrive vite à me dire que si je doublais la dose ça serait cool (et mon cerveau raisonnable me dira "attention, tu vires vers les drogues médicamenteuses).
Je continue, même coup de matraque l'après midi, sieste de malade. Le soir je ne bois toujours pas.
Arrive le troisième jour. Je commence à senti l'effet du
valium et y prendre du plaisir... mais survient en soirée une envie de boire une bonne bouteille de vin. Je regarde sur le web les interactions
alcool/valium, et vu la dose, je ne risque pas grand chose. Evidemment très déconseillé par le médecin ce mariage.
Mais ce fut une grosse potentialisation de l'
alcool finalement, et j'étais défoncé. Pire, le lendemain un bateau ivre, très désagréable. Toute la journée.
J'ai vite compris que j'aurai dû m'écouter. Pas de médoc pour moi où alors des trucs non
psychotrope. J'ai toujours détesté les médocs. Non pour se soigner, je parle des medocs "psychotropes".
J’arrête tout. J'en parle aux soignants, au départ un peu déçus puis je n'ai accusé personne sinon moi-même d'avoir bu aussi.
Mais cette expérience m'aura permis de me recentrer sur les méthodes qui m'auront fait décrocher de la
coke,
mdma, clope,
gbl. La méthode ricochet.
Je vais continuer de boire mon Chablis, puis espacer les prises, puis espacer, et espacer encore jusqu'à, je l'espère ne plus "penser"
alcool.
Pas simple avec l'
alcool car elle est partout, il va falloir aussi taper dans les breuvages soft non alcoolisés lors des soirées.
Mais quelle horreur ce
valium. Je pense qu'il est très utile pour les cas assez grave, les tremblements, voire les delirium Tremens mais pas du tout pour cet alcoolisme que l'on dira mondain et qui reste une addiction mais n'est pas dans la zone de l'alcoolisme très marqué. Pour info ma dose "alcoolique, quand je suis en phase addictive est de deux bouteilles de blancs et toujours après 18h, en soi ça n'est pas super trash. Une dame à coté de moi s'envoyait en bouteille 3 ou 4 vodka jours.