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surdosage 1d-lsd: l'enfer

Bonjour, je vais vous décrire mon récent trip avec du 1d-lsd. Je me dis que ça aura une certaine utilité car finalement il y a peu de trip report sur la molécule.
Il y a de cela déjà un mois, j’ai fait une expérience tout à fait plaisante avec des moments extatiques avec un carton dosé à 150ug commandé sur un Rcshop plutôt fiable. Cette première session aura duré 6 ou 7 heures et ce fut une journée riche (introspection, spiritualité, extase des sens…)
Ce dimanche, j’avais prévu de célébré à ma façon le « bicycle day » de Hoffman et de me faire une virée à vélo le long de la Seine, sur des sentiers que je connais très bien. Je décide de double la dose par rapport à l’expérience précédente, c’est à dire 2 cartons à 150ug...300ug donc.
Homme / 41 ans / 1,80m / 83kg / bonne condition physique / une bonne expérience avec les psychédéliques (champi, lsd, dmt...) jamais de gros abus, sauf une fois avec 90gr de truffes fraîches mais sinon une consommation raisonnable à un rythme de 5 à 6 fois par an depuis 20 ans, jamais de mélange et dans une recherche plutôt spirituelle.
Le bémol dans cette histoire et donc une grosse dose d’irresponsabilité de ma part, c’est que j’ai une famille (femme, enfants) mais que pour des raisons trop longues à énoncées, personne de sait que je fait ce genre d’expérience. J’ai quand même sur moi un téléphone chargé, une sacoche de vélo où tout ce que je ne dois pas perdre peut rester (clés, eau et fruits).
Matin
9h10 : prise des 300ug
9h50 : grosse montée, je suis à vélo, je déambule en forêt mais le chemin devient trop technique pour mes capacités sensorielles. Je décide de me rapprocher des berges de la scène où le terrain est plus plat. En m’y rendant, j’explore des lieux magnifiques, les couleurs sont magnifiques je suis conscient de tout ce qui se passe pas d’inconfort. Bref, c’est cool, ça roule.
10h30 environ : ça ne va plus trop, je suis comme happé ou aspiré par des lieux qui me semblent chargés de négativité et qui me font cogiter et me font me sentir seul, mais absolument seul, une solitude existentielle. Une sorte de théorie m’est « soufflée ». Un truc sur les flammes jumelles, notre âme serait créé double et séparée et le but dans la vie pour retrouver l’unité et ne plus sentir cette profonde solitude serait de se mettre en quête de sa flamme jumelle. En réfléchissant à cela, je me suis dit que je n’avais pas du tout consacré ma vie à cela, que même si j’avais fondé une famille, je me sens seul...bref, la sensation de s’être trompé de quête mais un éclair m’a fait sentir que c’est le lieu qui m’inspirait cela donc je le quittais rapidement. Mais c’est là que ce que je qualifie de pensées fractales se sont installées. Une distorsion du temps mais aussi de toutes mes perceptions sensorielles et intellectuelles est installée.
11h30 : Je décide de tenter de rassembler quelques facultés pour me donner des repères temporels. Je programme une alarme sur mon téléphone qui m’informe que 15 minutes se sont écoulées. Le temps me semble long, les effets du produits deviennent insupportables, je roule a vélo en essayant de ne pas attirer l’attention, de temps à autre je me pose sur une table de pique-nique mais chaque minute m’emporte dans des kaléidoscopes de pensée, d’images. Beaucoup d’images horribles me viennent, des images de corps décrépis, desséchés, monstrueux ce qui me ramène à ma propre condition de « vieillissant », ces images même si elles ne sont pas là tout le temps reviennent régulièrement, comme des tableaux de Jérôme Bosch. Tout n’est que labyrinthe, boucle, fractale et infini.
13h30 : Les effets ne diminuent pas. Je déambule toujours le long de la Seine, je suis en mode automatique sur mon vélo mais j’ai beaucoup de mal à évaluer certaines situations de croisement avec d’autres usagers des lieux. Heureusement, je roule lentement, peut être trop lentement pour paraître normal. Mais comme je suis un cycliste confirmé, mon corps prend beaucoup de décisions de façon automatique. Une pensée, comme une prophétie d’une imminente perte de conscience ou perte de raison me pousse à enregistrer une vidéo, comme une dernière balise, une dernière image de moi vivant. Bizarrement, j’arrive à parler distinctement, à donner une heure approximative, à décrire ce que j’ai fait pour être dans cet état et évoquer mon actuel état de confusion. Je suis vraiment en détresse. Les pensées fractales ne diminuent pas d’intensité, je flippe sérieusement.
14h environ : Je ne connais qu’une personne que je peux contacter dans cet état : Une amie psychonaute avec qui j’ai déjà fait des sessions champi. Ouf ! Elle décroche et Allelouia, elle est totalement disposée à accueillir ma détresse. Malgré mon état, j’arrive à lui expliquer clairement ce que je traverse, ce qui d’une certaine manière me rassure, je n’ai pas totalement perdu les pédales (blague de psychonaute cycliste) Elle connaît bien le lsd, elle me rassure mais me rappelle à la dure réalité : Les effets du lsd, il n’y a que le temps qui puisse les dissiper, je dois prendre mon mal en patience. C’est ce que je fais. Et régulièrement, je lui envoie un petit audio ou lui passe un petit coup de fil. Ça me permet de me rassurer car j’arrive à être intelligible.
15h10 : Je commence à sentir les effets diminuer. Les distorsions visuelles diminuent, j’arrive à mieux réfléchir et à suivre le cour d’une pensée sans que celle-ci ne me plonge dans un abîme tournoyant à l’infini. Les effets s’amenuisent peu à peu.
16h : je décide de rentrer chez moi. Personne à la maison, je prends une douche. J’ai du mal à organiser des tâches simples. Je suis sans cesse distrait et interrompu dans un geste parce que je repère une tâche à nettoyer, un truc à ranger. Bref, c’est le bordel.
18h30 : Ma famille débarque, je suis toujours dans le cirage. J’essaie de prendre sur moi pour que ça ne se voit pas mais l’ambiance est quand même étrange. La soirée se passe, les enfants sont couchés, je me couche mais quand je ferme les yeux, des boucles reprennent. Je n’ai donc pas dormi de la nuit. J’écris ceci à 12h40 le lundi, je suis au taf. Je sens que ça ne tourne pas tout à fait rond, j’ai du mal à me concentrer, à organiser mes tâches.
Je sens que là, même si voulais dormir, je n’y parviendrais pas. J’espère que ce soir mon cerveau va se mettre au repos parce que là, il a besoin d’un petit reset. Si j’arrive à me coucher à 22h ce soir, ça fera environ 39h sans dormir. Je m’autoriserai peut être un peu d’alcool pour me sédater.
Merci de m’avoir lu.
Je ne recommande à personne ce genre d’expérience pas rdr du tout et maintenant, j’attends de voir si je n’ai pas de petites séquelles psychiques, même si je sais que je suis robuste, là je dois dire que c’était trop. J’ai lu beaucoup de post sur les forums qui me laissent penser que par rapport aux expériences extrêmes de certains, je devrais bien retombé sur mes pattes mais plus jamais, je ne ferais ça.
PS : Merci N. ma hotline psychédélique.