Recherche dans les commentaires de blogs

Le blog de UtOpIsT » Protocole SURO (UROD français)... » 29 janvier 2014 à  16:18

Je n'ai pas vraiment répondu à  toutes vos questions, je préfère écrire le récit et après répondre aux questions. Surtout que mon cas est spécial, j'ai repris le sken à  J+8.. Mais à  une dose beaucoup plus basse. Suite et fin bientôt!!

Le blog de UtOpIsT » Protocole SURO (UROD français)... » 29 janvier 2014 à  13:24

Tout d'abord désolé, je n'ai pas pu continuer hier soir, un apero avec un pote a fini en vieille cuite sans avoir le temps de dire "ouf"! :rolleyes: De retour chez moi ce matin, je vais reprendre ou j'en étais!

[b][u]PARTIE 3:[/u][/b]

J'arrache ma sonde gastrique tout seul quand je suis un peu plus éveillé. La keta part petit à  petit de mon organisme, je vois tout flou au départ, je ne reconnais même plus mon téléphone portable et n'a pas la force de m'en servir. Je suis en chien comme jamais, et les cachets de naloxone empire mon état à  chaque prise. Étant en bradycardie je n'ai que très peu de catapressan.

L'anesthésiste me dit que je ne peux pas être en manque, que c'est psychologique et qu'avec les anesthésiants qu'il me reste dans le corps je ne devrait pas encore souffrir.. En théorie!

J'ai des glaires énormes en continu du à  l'intubation. Je ne suis pas en état de bouger et doit cracher tt le temps, ce que je fais.. dans mon lit.. Comme le reste d'ailleurs.. Les aides soignants m'engueulent en me disant d'appeler mais je n'ai aucun contrôle! En plus de ça ils mettent 3 plombes à  arriver quand j'appelle, j'appelle parfois à  l'aide en hurlant tellement je souffre.

Ma couverture fait la taille exacte du lit, ce qui fait que je ne peux pas la draper. Je vous laisse imaginer avec les spasmes que j'ai, les jambes qui partent dans tous les sens comme le lit se défait... 3mn après qu'ils m’aient remis drap et couverture en place. Ça les saoulent que je les appelle pour ça régulièrement mais je tremble tant j'ai froid.

Je ne peux avaler que des yaourts et encore j'ai tellement la tremblotte que la moitié est pour la couverture.. Et puis avec un yaourt par repas (je ne peux pas manger le reste, impossible!) je n'ai pas grand chose pour reprendre des forces! Je réussis à  négocier un chocolat chaud durant une nuit interminable, on me l'apporte après un moment mais je suis tellement fébrile que je le renverse en 2mn.. Je suis adoré dans le service réa, comme vous pouvez vous en douter!! :D :flag:

Je réclame plus de medocs, pour calmer mes démons, j'attends mes cachets bleus (valium) avec impatience! On me donne des cachets blanc à  la place, en me disant qu'en réa, c'est ce qu'ils utilisent. J'en ai 3 par jour, déjà  un de moins que prévu avec l'addictologue, ce que je leur reproche en permanence! J'apprends 3 jours plus tard que ces cachets blanc sont en fait des temesta dosé à  1mg!! Autant dire de la pisse d'âne comparé à  un valium 10... Je leur en veut de ne pas me calmer plus! J'ai des spasmes ou mon corps se plie en deux et hurle de douleur en même temps.. Decidemment, c'est plus costaud que prévu, je n'ai jamais eu de manque si fort! Je n'ai pas 1minute de répit..

Je dors par 10mn, voir 30 grand max. Je fini recroquevillé dans le seul coin de mon lit encore propre à  hurler pour qu'ils viennent le changer. J'attend une éternité comme ça, la manette pour appelé est tombé, et je n'arrive pas à  la retrouvé avec le peu de force que j'ai. Ces 4 jours en réa paraissent durer des mois... Pas de télé, rien! Je ne peux rien faire, les peu de fois ou ils l'allument je ne supporte pas d'entendre des gens parler, je suis hors de moi.

J'ai presque des hallus en imaginant un kepa sur ma table de nuit. Je rêve de came, de la seule chose qui me remettrai d'aplomb. Moi qui n'y pensait plus depuis 3 ans, là , ça m’obsède! O:

L'addicto vient me voir, suite à  mes demandes répétées. Sa venue est pour moi un moment magique: son écoute, sa compréhension de mon vécu, de ma douleur sont comme une bouffée d'air. Ils me dit que je vais avoir droit au Valium. Le 3ième jour, il était temps!! L'anesthésiste avait d'elle même décider de ne pas m'en donner, de peur que je tombe dedans! Décidement c'est une connasse, elle ne sait pas écouter et minimise ma douleur quand elle a ma copine au tel ou l'adicto.

Je décide avec l'adicto de me donner 3 jours pour voir si je continu ou si je reprend mon traitement à  une dose basse. Je me l'étais dit dès le début: soit sevrage complet, soit diminution à  une dose minime puis finir en douceur pour laisser les récepteurs se remettrent tranquillement.

700mg en baissant de 10 par mois, me faisait 6ans à  diminuer en continu, sans pause et en enlevant encore 10 à  la fin, ce qui est peu probable... C'est pour ça que je me suis lancé là  dedans.. …

Le blog de UtOpIsT » Protocole SURO (UROD français)... » 28 janvier 2014 à  15:36

Je n'ai pas le temps de continuer mon récit maintenant, je le ferais ce soir. Comme l'explique Ziggy, c'est un moyen de gagner du temps, et aussi de décrocher à  des doses ou l'on déconseillerait un sevrage "classique".

Par exemple, pour la méthadone, l'UROD se pratique à  40mg/jour en moyenne, ce qui se fait difficilement autrement.

Pour info, je l'ai fait en France, totalement remboursé par la sécu mais la séléction est rude, il faut montrer patte "blanche". Je pense que ça se fait encore, ce n'était que le début. Même si ce fut dur je ne regrette pas de l'avoir fait! Et puis des 5 ou 6 passés avant moi, je suis celui qui a le plus souffert, les autres l'ont mieux supportés mais ils n'étaient pas à  un dosage si élevé mais à  30 ou 40 de meta max.

A ce soir pour la suite!!

Le blog de UtOpIsT » Protocole SURO (UROD français)... » 27 janvier 2014 à  20:01

[b][u]PARTIE 2:[/u][/b]

Quand je me suis lancé dans ce projet ils adaptaient le protocole, et avaient ajouté de la ketamine pour un réveil moins douloureux. C'est utilisé quand on ne peut pas utiliser les opiacés, ce qui était logique dans mon cas! :D

Les médecins m'avaient mis en garde par rapport au réveil "difficile": attaché, encore intubé, sonde gastrique des narines à  l'estomac sans oublier la cerise sur le gâteau, la sonde urinaire!! :/ Puis malgré le "nettoyage", un manque "léger" selon l’anesthésiste

J'arrive dans un tunnel, un serpent sort de ma bouche à  l'infini, je le sens dans ma gorge, jusqu'à  ma bouche. Je crois étouffer, ai l'impression de ne plus du tout pouvoir respirer.. C'est le tube qui arrive à  mes poumons que je sens.

Mais la kétamine m’emmène si loin que je ne sais plus ou je suis... Dans un cauchemar, si réel et avec des sensations physique si forte que ça ne peut pas en être un.. J'ai l'impression d'être bloqué dans ce tunnel, à  glisser derrière le serpent durant des heures! J'entends des voix parfois autour de moi, mais rien à  quoi me raccrocher.

Puis je me vois du dessus, ça y est je sais que je suis intubé mais dans une pièce avec des centaines de personnes allongées à  coté de moi (je suis seul dans la chambre), tous alignés à  attendre de savoir si l'on allait vivre ou mourir. C'était si fort que ces visions m'ont suivis pendant plusieurs semaines, à  y repenser le soir.

Le trip évolue, je me revois petit, en train de faire du vélo dans un parc, avec des vélo déformés, des roues de toutes les tailles etc.. Malgré la keta, je sens que mon corps réclame de quoi le calmer, que le manque est là .

Je me vide littéralement sans vraiment m'en rendre compte et surtout, sans pouvoir bougé ou réagir. J'entends les infirmiers qui rigolent en s’étonnant de la quantité de m.... qu'il y a dans mon lit... Ils me soulèvent, changent les draps.

Je commence à  revenir doucement à  moi, et là  je comprend que je vais déguster sévère! …

Remonter

Pied de page des forums