Bonjour,
Je ne suis jamais vraiment étendu sur le sujet mais aujourd'hui je voudrais vous raconter une mauvaise expérience que j'ai eu avec la
salvia il y a quelques années.
J'avais déjà consommé de la
salvia auparavant à deux ou trois reprises, mais sans vraiment apprécier. Les effets étaient un peu "bizarres" à mon goût et je ne me sentais donc pas attiré par cette plante.
Un jour, j'ai eu envie d'en prendre. Je me suis dit que si j'avais cette envie (la plante ne me plaisant pas particulièrement) alors c'était le bon moment (
set)
Je me suis donc installé, assis par terre, et j'ai tiré une
douille d'extrait 10x.
Et là ...
blackout.
Je ne sais pas combien de temps je suis resté allongé par terre, inconscient, ni ce que j'ai vu. Je sais juste que je me suis réveillé au milieu d'une flaque d'eau (bang renversé) avec une sensation désagréable.
En me relevant, je me suis senti littéralement tiré vers le sol, vers l'inconscience. Le produit essayait de me faire perdre le contact avec la réalité, il fallait lutter de toutes mes forces pour le conserver.
Je voulais absolument rester conscient car j'étais persuadé que si le trip me rattrapait j'allais déraper. Pour me dégager de son emprise, il fallait que je me mette en mouvement. En bougeant, je me forçais à tenir compte de l'environnement et donc, en quelque sorte, à garder le contact avec la réalité. Je me suis donc mis a courir autour d'une table, fatigué par la lutte avec le produit qui m'attirait de plus en plus fortement à l'écart de la réalité, mentalement mais aussi physiquement (je ne sais pas comment l'expliquer, je me sentais comme "retenu" physiquement).
Des pensées "paranoïdes" m'ont envahi. "Ils vont me rattraper". Qui, je ne sais pas. Des gens que j'aurais visualisé ? Ou tout simplement les effets ?
Je savais que si je perdais conscience, j'étais en danger. Quand on lit parfois, dans la presse à scandale, qu'un mec défoncé s'est jeté par la fenêtre, ça semble toujours exagéré et racoleur. Mais moi, ce jour là , j'y ai pensé. J'ai eu peur de ce que j'aurais pu faire en perdant le reliquat de conscience que j'avais.
Ça m'a angoisse. Je savais que les effets ne dureraient pas longtemps. Mais c'était quand même trop.
Je me suis dirigé dans la salle de bain, et j'ai attrapé un tube de
Lexomil avec l'objectif d'en prendre quelques comprimés en sublingual. Je voulais à tout prix calmer l'angoisse.
A partir de là , la chronologie est floue.
Je me suis posé la question de la dose de
Lexomil que j'avais prise.
Je suis retourné dans la salle de bain, j'ai ouvert le tube et constaté qu'il était quasi vide. Je me suis souvenu me l'être vidé dans la bouche et avoir mâché. Mais il me semblait avoir recraché cette mixture dans la lavabo, pensant que les traces restant dans la cavité buccale me suffirait. Le problème c'est que je ne trouvais aucune trace des comprimés recrachés.
J'en ai conclu que j'avais dû les avaler. J'ai essayé de me faire vomir mais rien ne sortait.
Alors je me suis dit que j'allais mourir.
En temps normal, je me serais dit que les benzos sont plutôt
safe, et qu'avaler un tube de
Lexomil, même sans avoir une grande tolérance, ne me tuerait probablement pas.
Mais ce jour là , j'ai cru que c'était fini.
A ce moment là , les effets de la
salvia s'atténuaient, ils existaient toujours mais j'étais focalisé sur la peur de mourir. Enfin je crois. Comme je l'ai dit, la chronologie est floue.
Ça m'a angoissé pendant un moment, et puis j'ai accepté.
J'ai donc décidé de mettre les choses en ordre. Je ne voulais pas laisser le le
bang renversé part terre, ni qu'on me retrouve en caleçon. J'ai nettoyé un peu le bordel, je me suis habillé et j'ai écrit un mot du genre "Je n'ai pas essayé de me suicider, c'est un accident, désolé".
Je me suis allongé sur mon lit, en attendant la mort.
Sur le moment, je n'y pensais pas, mais j'étais finalement paisible.
Peut-être avais-je dépassé l'angoisse en acceptant ce que je croyais inévitable. La résistance avait nourri l'anxiété, le lâcher-prise l'affamait.
Je suis sorti de chez moi, un peu plus tard, pour aller acheter du charbon à la pharmacie. Je pensais que ça absorberait l’excès de benzos, me donnant un répit. Mais je n'ai pas osé demander celui spécifique aux intoxications, je ne voulais pas qu'il sachent. Alors j'ai pris du charbon à faible dose. J'en ai avalé 3 ou 4 gélules, ce qui n'était évidemment pas assez. Mais je m'étais déjà résigné à mon sort.
Je suis retourné sur mon lit, pour attendre la mort.
Et puis finalement, elle n'est pas venue.
Je n'ai pas non plus le souvenir d'avoir excessivement dormi, ce qui me laisse supposer que je n'avais probablement pas avalé tant de Lexo que ça...
Enfin voilà ...
C'était une expérience vraiment désagréable et je me suis fait très peur.
Même si ça remonte à plusieurs années maintenant, le fait d'en parler me met encore un peu mal à l'aise. Comme si ça m'avait définitivement marqué.
K.