Le Patriarche

Bonsoir, je me permets de participer à  cette discussion. En effet, moi-même, j'ai vécu dans deux centres du Patriarche, entre janvier et juin 1995 . Je confirme les propos de Bighorsse, qui , je trouve, reste très soft pour raconter ces faits. J'ai séjourné 2 mois à  la Boère, puis 4 dans un château qu'on appelait "Le Parc" je crois, en m'enfuyant j'ai vu un panneau "Villeneuve sur quelque chose"(dans des conditions dangereuses et rocambolesques que personne n'a crues à  l'époque, personne n'a parlé des molosses qu'on tenait affamés dans un chenil, et qu'on lâchait,aux trousses des fuyards...) Après une nuit et une demi-journée de marche à  travers champs je me suis retrouvée à  Angoulême... Ensuite ce fut une autre épopée car sans papiers on n'est vraiment RIEN...
Là -bas on aurait pu se faire des amis, sauf que lorsque des affinités se créaient elles étaient aussitôt brisées, je précise que le jour de mon arrivée à  la Boère j'ai compris où j'étais, mais il était déjà  trop tard...
Je voudrais juste savoir si Bighorsse qui semble avoir vécu ça à  la même période savait le nom du village où se trouvait ce château? Et si Carmen, Roque et Tamara, un couple et leur petite fille de 10 ans ça lui dit quelque  chose? J'ai vraiment appréciée Carmen qui était autrement plus terrorisée que moi, puisque son enfant était impliquée, elle avait 25-30 Ans à  peine...
Si le Patriarche m'a fait comprendre une chose c'est que rien n'est plus précieux que la LIBERTE!
Sinon ça fait 20 ANS que je suis sevrée des DD, certes,et tant mieux(je ne le dois pas au patriarche) mais je savoure toujours les petits plaisirs doux!!! Je suis devenue prof et j'ai mis sous pli toute cette histoire pendant 20 ans mais le hasard  a fait que je me suis retrouvée devant le site de Dianova et mon sang et ma mémoire n'ont fait qu'un tour...
Y a-t-il encore des gens que ça intéresse de récolter des témoignages? La justice a-t-elle fini son travail? Je me souviens d'un gars à  la Boère soit-disant cuisinier qui venait d'être marié à  une des filles de Lucien, une blonde, plus vieille que lui, je crois qu'il s'appelait Franck ou plutôt Franco, celui-là  m'a fait TRES mal, il n'y pas que Lucien qui se permettait bien des choses, je crois que le viol était thérapeutique pour certains responsables. J'aimerais savoir si une plainte est encore possible 20ans après?

Dernière modification par Celeste (10 août 2016 à  15:30)

FB Dianova Canada, "héritiers" du Patriarche. Les affiches de leurs campagnes sont explicites et sournoises, ainsi l'une d'entre elles joue sur l'idée de main tendue: le cliché y est réinterprété sans vergogne. On y voit une main  qui s'élève et agrippe une main venue d'en haut( métaphore de celui qui est dans l'espace et risque de s'y évaporer? Suggestion subtile: ceux que nous aidons sont des anges en perdition?).
Notons tout de même que cette main surgissant du bas n'est pas tendue, elle retient l'autre main qui semble inerte, morte... Pas net, le message est pourtant lisible: vous serez retenus parmi nous et on vous l'a précisé dès le départ..
Une autre affiche montre un ado qui a sûrement besoin d'un exorcisme puisque son tronc et tourné à  180 °? Face au mur, la tête rivée sur son portable, slogan: "#Ne te laisse pas posséder". Mouaif... J'y perçois la perception de celui qu'on est censé aider comme un damné qui a choisi, voulu et mérité son malheur...

Mascarpone a écrit

Bibi2000 a écrit

Bonsoir à  tous
Ayant été au Patriarche dans les années 80, Je n'en ai pas gardé un mauvais souvenir

En même temps, avec le pseudo que tu as pris....Y as tu été comme "pensionnaire" ou comme fils à  son vieux papa barbu mégalo ?

NB: Bibi était le surnom du fils du gros lucien.....

Bibi était effectivement le surnom d'un des fils de Lucien.En fait il s'appelle François et si je peux donner mon avis, ce n'est pas lui qui s'exprime sur ce forum...plutôt un troll qui attend la réaction des gens ayant connus et vécus à l'assoc en son temps! Bibi vît au Brésil dans une villa ex-patriarcale.

Je suis passée par la case Patriarche en 92 / 93. Je suis arrivée un 31 décembre...
Je suis passée par plusieurs centres dont Libourne, La Bohère, Le Parc, Le Chalet, etc .. et aussi par plusieurs appartements. Je confirme, il s'agit bien d'une secte, et cela se reconnaît dans tout le fonctionnement du système ("les structures", comme ils appelaient ça). J'ai dû m'échapper pour recouvrer ma liberté et je vous raconte pas la péripétie, ils ont passé la journée à tourner en camionnettes et voitures pour me trouver alors que j'étais cachée dans un chantier. J'ai réussi à rejoindre Marseille, j'ai mis 2 jours à arriver à bon port. Je me trouvais à Poitier ce jour là, à vendre les livres de Engelmeyer, et j'étais, bien entendu, surveillée comme de l'eau sur le feu. En fait, au patriarche régnait une surveillance constante, chacun étant chargé de surveiller l'autre. Bref, j'ai mis 2 jours à arriver à Marseille car comme ils le font à tout "résidant" de l'association, ils m'avaient, bien entendu, pris mes papiers et mon argent (je suis partie avec ce que j'avais sur moi : mes habits du jour, point barre). N'ayant ni billet de train ni papiers, je me suis donc fait virer 2 fois des trains et mis 2 jours pour arriver chez moi.
Malgré tout, j'ai connu des gens qui resteront à jamais gravés dans mon cœur. A part ça, c'était bien la merde. Tu entrais dans les griffes du patriarche, tu savais pas quand tu allais pouvoir en sortir ! Et surtout, j'en ai vu des tas finir par se conformer et se laisser manipuler. Il faut être fort pour rester soi même dans ce genre d'endroit où règne un système de délation, d'embrigadement, de renoncement à ses propres pensées, propres envies, propres besoins, ...

Si un ancien du patriarche me lis, je le salue.

Marie

Dernière modification par marie13010 (06 février 2021 à  23:09)

marie13010 a écrit

Je suis passée par la case Patriarche en 92 / 93. Je suis arrivée un 31 décembre...
Je suis passée par plusieurs centres dont Libourne, La Bohère, Le Parc, Le Chalet, etc .. et aussi par plusieurs appartements. Je confirme, il s'agit bien d'une secte, et cela se reconnaît dans tout le fonctionnement du système ("les structures", comme ils appelaient ça). J'ai dû m'échapper pour recouvrer ma liberté et je vous raconte pas la péripétie, ils ont passé la journée à tourner en camionnettes et voitures pour me trouver alors que j'étais cachée dans un chantier. J'ai réussi à rejoindre Marseille, j'ai mis 2 jours à arriver à bon port. Je me trouvais à Poitier ce jour là, à vendre les livres de Engelmeyer, et j'étais, bien entendu, surveillée comme de l'eau sur le feu. En fait, au patriarche régnait une surveillance constante, chacun étant chargé de surveiller l'autre. Bref, j'ai mis 2 jours à arriver à Marseille car comme ils le font à tout "résidant" de l'association, ils m'avaient, bien entendu, pris mes papiers et mon argent (je suis partie avec ce que j'avais sur moi : mes habits du jour, point barre). N'ayant ni billet de train ni papiers, je me suis donc fait virer 2 fois des trains et mis 2 jours pour arriver chez moi.
Malgré tout, j'ai connu des gens qui resteront à jamais gravés dans mon cœur. A part ça, c'était bien la merde. Tu entrais dans les griffes du patriarche, tu savais pas quand tu allais pouvoir en sortir ! Et surtout, j'en ai vu des tas finir par se conformer et se laisser manipuler. Il faut être fort pour rester soi même dans ce genre d'endroit où règne un système de délation, d'embrigadement, de renoncement à ses propres pensées, propres envies, propres besoins, ...

Si un ancien du patriarche me lis, je le salue.

Marie

Salut Marie!
Effectivement bien souvent c'était mouvementé pour partir de l'Assoc.Je suis partie du sud de la France pour remonter sur Paris, mais avec mes papiers et de quoi payer le trajet.En revanche je n'ai rien emporter d'autre.En PI volante, j'étais responsable d'un appart sur Montpelier, je suis partie acheter des clopes pour tout le monde pour ne plus revenir.Des décennies plus tard, j'ai encore des Amis de cette autre vie.Il y à plusieurs petits groupes de potes ex de l'assoc qui se sont retrouvés un peu partout sur la planète après leurs réinsertions....la vie continue hein.En 1986 en Allemagne, j'ai fais l'admission de HB, elle avait 19 ans .... aujourd'hui Sa petite fille m'appelle Tatie.De temps en temps on a la chance de se retrouver à plusieurs et on a des souvenirs de fous et des anecdotes à pisser de rires.Nous avons chacun nos vies et nos familles qui pour certains se mélanges quelques fois dans l'année avec bonheur.Les dernières années de l'Assoc ont été pourries de l'intérieur.L'avidité et le pouvoir ont tout détruit.Bonne continuation Marie.