Addict62 je comprend pleinement l'attachement et la fierté que tu as eu et qui s'est cristallisé en toi comme un personnage auquel il est plaisant de s'identifier, celui qui a réussi à tourner la page en se sevrant, à être apprécié... C'est un peu comme une personne qui fait de la musculation, qui fait de gros efforts et qui commence à prendre vraiment du muscle jusqu'à un jour ou une maladie le clou au lit et il perd toute sa musculature et en plus commence à prendre du gras. Quelle horreur !
Je comprend vraiment la frustration que tu ressens, vraiment vraiment, car je pense que c'est ce qui m'a fait le plus de mal et qui continu encore parfois à me blesser. En ajoutant à cela le mal être lié au produit pas du tout adapté, la fatigue, la perte de repère du devenir... Cela fait beaucoup pour toi et tu mériterais de souffler un peu.
Je t'en prie ne soit pas dur avec toi même, ne soit pas fixé sur une image qui de toute façon passera avec le temps, car crois-tu que la vieillesse épargnera la beauté du corps...
Je pense que les amis qui te parle du
dicodin, ne sont pas éloignés de la vérité, je dirais même qu'ils ont mit dans le mille. Le
dicodin pourrait te permettre de te stabiliser et même de t'apporter du bien-être, ce qui est tout à fait autorisé dans la vie, même si c'est mal vue par rapport à la souffrance. Souffrir c'est plus conventionnel et cela rassure les gens !
Je pense que le personnage sevré n'était pas guérit de l'addiction et la preuve en est, c'est que l'Ixprim est arrivé comme un chevalier dans la nuit noire.
"J'ai le droit de prendre ce médicament ? Oh merci mon Dieu, sans aucune culpabilité car c'est le docteur qui me la prescrit..."
J'avais rencontré cette problématique avec une drogue "simple", le
tabac. Pendant près de quatre ans j'attendais n'importe qu'elle excuse pour avoir l'autorisation d'entrer dans un bureau de
tabac et acheter un paquet. J'en rêvé tout les jours et pourtant je ne voulais surtout pas que cela arrive, car j'affectionnais tellement le sportif de haut niveau, qui avait une pêche d'enfer, un coeur à toute épreuve... Depuis, j'ai eu le temps de trouver toutes les excuses nécessaire pour reprendre
tabac,
opiacés... Ahahahaha, et merde !
Ne t'inquiètes pas trop en pensant que tu es revenu à la case passé, car le passé est passé. Quoi que tu fasses, que tu prennes comme
TSO,
Dicodin ou
méthadone, tu ne le vivras pas de la même façon et peut-être même, sans aucune souffrance.
En ce moment tu te retrouves avec une grosse boule d'angoisse, car ce qui se produit dans ta vie ressemble à tout ce qui te fait peur, ce qui crée une agitation.
Il est possible pour toi de retrouver un peu de tranquillité en ne laissant plus la culpabilité et le regret se manifester par le biais d'une image d'un mec qui est entrain de se détruire, qui parait malade du cancer en phase terminal (perte de poids, blancheur, toujours plus ou moins souffrant, fatigue...). Ah c'est sur que c'est une image flippante, je la connais trop, elle essaye de s'imposer à mon esprit chaque matin, quand je me réveil en manque.
Je te propose de laisser tout ça de côté, le temps de prendre rendez-vous dans un
CSAPA, car je ne vois pas comment faire autrement, à moins qu'un ange tombe dans ta chambre pendant la nuit et fasse un tour de passe passe... (pas une passe, c'est un ange quand même !).
Le médecin du
CSAPA te proposera une solution et si elle ne te plais pas, tu auras qu'à te prendre à nouveau la tête à ce moment là , ou pas, car si la solution est exactement ce dont tu avais besoin, ce sera une bénédiction !
Fais un break, ça te fera du bien et tu pourras même peut-être reprendre des couleurs et un peu de poids.
Bien à toi et bonne soirée.