Bonjour à tous et à toutes,
Alors Voila j'ai écris mon 1er message il y'a quelques temps suite à une decro au
subutex en m'aidant de la
Codeine sur la fin qui m'a amené à quelques soucis médical (mais il s'avère que je suis plutôt sujette aux soucis médical d'un point de vu général et accumulation donc... Je passe ce sujet) quelques temps après j'ai relu mon message qui était franchement décousu mal expliqué et pourtant un membre du forum "away" m'a quand même gentiment apporté un brin de réponse, mais voilà je ne comprenais pas sa question qui me trottait "pourquoi arrêter si tu étais bien avec une dose de confort (sub) que de t'infliger ces douleurs (référence à ma phrase du genre j'en chie vraiment)?" elle était légitime cette question, après tout je souffrais et je n'apportais pas vraiment de raisons valables à cette initiative. Alors je me suis dis que maintenant que mes idées sont plus éclairés et que ce forum m'as franchement mais alors franchement aidé durant ce
sevrage, j'allais tout simplement parler de mon expérience, je prends mon souffle et je balance tout désolé d'avance si c'est un peu long :)
4 mois, voilà 4 mois que j'ai arrêté le sub après 5 ans, suite à 2 ans de
came. Et j'en ai sérieusement bavé, même en diminuant au minimum (toujours en trace incapable de me résoudre au sublingual), au début le syndrome du style gastro+grippe+insomnie= envie de crier mais on le fait intérieurement tellement on est fatigué qu'on peut pas le faire vraiment.
Puis vient le psychologique, et là continuation des insomnies (pour vous dire j'ai retrouvé un sommeil plus ou moins paisible depuis 1/2semaines seulement à raison de 4/5 nuits par semaine le reste il m'arrive de refaire quelques nuits "douloureuses"). Le psycho c'est un monde hein envie de retrouver cette douceur de la
came, même pas du sub non, de la
came, un appel qui cri constamment et franchement une seule chose m'as fait tenir: mon objectif, ce pourquoi j'ai voulu arrêter le sub. Donc ma raison était simple, ce pourquoi je ne voulais plus ma dose de confort et pourquoi j'ai accepter de souffrir plus longtemps que je ne l'avais imaginé. Avec le sub et même en m'éloignant des connaissances il y'a toujours un moment ou tu retombe ou tombe sur quelqu'un qui justement en a, peut en avoir. Et pourquoi se priver? Je savais qu'il me faudrait augmenter mes doses de sub 2/3 jours puis revenir à mon dosage initial une fois le/les grammes passés sur mon bel alu. Mais au delà de ça dans ce milieu j'ai aussi de vrais amis dont ma pote de route qui m'a appris à faire la route avec respect lorsque j'étais dehors, et qui m'a soutenu lorsque je me suis posée, et elle aussi touche/a touché à la
came sans jamais tomber vraiment dedans. Et bien nos soirées finissait toujours pareil: heureuse de se voir, puis ce regard, puis la recherche, enfin la défonce.. merde c'était plus nous et j'étais souvent l'instigatrice de ces fameuses soirées. Ensuite le voyage, j'ai toujours voulu reprendre un camion pour vraiment voyager et avec le sub et sa difficulté de le transporter dans certains pays je m'y voyais mal. Et enfin parce que je me suis toujours amusée avec les drogues, beaucoup de délire avec beaucoup trop... De tout, bref la liste est longue et même avec la
came ou ce fut une époque où je... M'amusais seulement. Alors me voir changer avec la
came, briser mon couple de 6 ans de durée, me savoir au sub et savoir que ça me dérangeais pas de retrouver cet état puisque je pouvais avaler la
descente à la cool avec le sub me faisait peur. Peur de se dire "bah 2 g c'est rien pourquoi pas 3 la prochaine..." et ainsi de suite. Pour moi le sub s'était détourné de sa fonction première pour un "je serais toujours rattrapé en cas de dérive" mais cet état je le voulais plus. Voila pour la question de away et pour expliquer le pourquoi de ma décision de
sevrage qui d'ailleurs a mis quelques années à émerger avant de me lancer réellement.
Donc le
sevrage, au bout de 1 mois je crois bien, je suis passée à la
Codeine (neocodion) d'abord par 5 (histoire de passer la douleur pas de me défoncer) puis j'ai réduis progressivement jusqu'à plus rien qui date de mon dernier message (14 avril). Et là ça a apaisé mes douleurs physiques qui perdurait, les jambes qui tirent hein, mais pas vraiment les insomnies. Mais le pire de ce
sevrage quand on prends un peu de recul c'est notre cerveau! Cette capacité à être prêt à tout oublier, toutes ses raisons de départ, toute cette souffrance déjà passée juste pour en reprendre, et ça par contre sans aucune vraie raison profonde juste parce que ton cerveau a bien imprimé combien il était bon ce temps la. Le deuil de la
came, c'est un vrai deuil. Au 3ème mois la fatigue générale ne s'améliorait pas même si mon état général lui semblait s'améliorer, alors on arrive à l'acceptation: prendre son mal en patience, tu sais que c'est long alors tu prends ton mal... En patience. Tu attends. Et attends. Et puis un jour tu es content de te pointer le nez dehors, tu sens les marguerites (alors qu'avant je n'aurais pas sentie une merde sous mon lit- peut être pas de rapport avec la decro mais ça fait bizarre de retrouver son odorat.. Bref!) et là tu te dis ben mince je vais mieux. Mais attend tu va mieux mais y'a toujours l'envie hein, ça te quitte pas, juste plus j'allais mieux et mieux j'arrivais à contrôler mes envies. Et puis à raison d'un déménagement par an et de commencer le
sevrage dans une nouvelle région et bien ça facilite les choses. Tu te vois pas écumer les rues sans connaissances préalables en plein état de manque qu'il soit physique ou psycho. Voila on y est à aujourd'hui ou presque hier, disons. Alors je vais chez ma pote, qui a son chéri, sa gamine et là , dur de pas retrouver les vieilles habitudes de radoteuses et dans nos histoires bah y'a beaucoup de
came mais on assure on en parle pas trop. Puis elle me trouve pas mal, moi la fumeuse de petard invétérée qui maintenant au bout de 3 lattes sur de la bonne beu devient stone, qui rigole et apprécie un muscat dans le jardin et un, pas deux. Puis la ça tombe, son dealer habite à 3 pâtés de maison... ("Mais comment tu fais pour pas craquer!" A été ma question récurrente du week end ^^) Puis il vends de la
came et de la
coke aussi. Alors je me dis pourquoi pas un peu de
coke. Je tente le diable de loin sans lui tirer vraiment la queue. On est 3 avec 1g et demi. Le truc improbable y'a quelques années (pas assez, ça fera pas longtemps..) mais non on dure jusqu'au matin, et je tape des traces 2 fois plus petites qu'eux et ça me va. Mince c'était moi l'incontrôlable avant! Je suis fière, elle est fière. Apres tout j'ai pas dit que je me ferais nonne de la drogue juste que je tenterai de balayer l'addiction. Je suis rentrée à la maison 3 petards en poche et aucune envie des jours apres d'aller chercher un produit ou même quelques grammes de beu, je suis encore fière de moi. Et ma pote m'a dit: la prochaine fois qu'on se voit on se fait un week end tranquille hors de question que tu passe d'un truc à un autre. Ça me va. Je projette notre futur week end et tout ce que j'y entrevois c'est le plaisir de la revoir, rien de plus, après je dis pas que quelques questions travailleront en boucle mais j'essaie de me préparer à les expulser de mon cerveau. Un sacré combat intérieur à venir mais je me dis qu'au bout du compte ce sont tous ces petits et grands combats qui me feront peut être dire un jour: bravo tu tiens quelques victoires.
Alors je sais ça fait 4 mois. 1ère decro de surcroît. J'attendrais. Mais je me connais, même bien, j'ai fait un sacré cheminement intérieur depuis mes 18 ans mais encore plus ces derniers mois. J'ai simplifié ma vie, j'ai même "renoncer" à des projets pro pour les remplacer par d'autres plus réalisables qui laisseraient plus de place à mon bonheur. Qui se résume à des moments simples, à mes amis, un travail qui me plait. En gros malgré des années d'introspection et de connaissance de moi même il m'aura fallu ces 4 mois et ces souffrances pour comprendre ce qui comptait vraiment pour moi. (Je dis pas que souffrance= découverte de soi par le mal hein juste je relate mon expérience, je veux pas induire en erreur chacun gère comme il peut et trouve sa manière de se construire). Je suis peut être une personne complexe et pleines de contradictions mais ma vie aspire à la simplicité. Je respire. Je suis une de ces nanas de la rue avec son histoire comme beaucoup d'autres nana et mecs, je suis sortie de la pour me construire une vie mais moi et l'amour, moi et les gosses, c'est pas ça, et les potes qui se sont posés se sont souvent posés pour ces raisons amour et gosse et ils vivent bien, heureux. J'avais le cul entre 2 chaises et incapable de savoir où pourrait se trouver mon bonheur personnel, et maintenant j'ai trouvé le juste milieu entre mon passé et mon avenir. Alors je dis pas, je suis pas sortie de l'auberge encore mais durant ce
sevrage j'ai mis comme je pouvais mon temps à contribution durant la période acceptation et aujourd'hui oui je respire comme j'ai pas respiré depuis 4/5 ans maintenant. J'ai écris un long pavé plus accès sur le psycho et le cheminement qui en a découlé mais je voulais aussi parler de comment des fois sans le savoir vraiment on sait quand même que c'est le bon moment car il y'a de bonnes raisons: les siennes, personnelles et pas juste une envie de rayer la case addiction de sa vie. Pour moi en tout cas ça n'aurait pas suffit pour tenir. Même si j'ai eu un peu trop de potes partis pour ces raisons (combo drogues
alcool..) mais là j'ai un bon ami, qui s'est pendu après avoir voulu se poser, et je sais pas mais je crois que ça a été un déclic durant le
sevrage à me dire: mais tu as de bonnes raisons, mais la meilleure ça ne serait pas de trouver ton bonheur dans tout ça?! Parce que lorsque t'as des idées noires plusieurs fois par mois/jours selon les périodes et que tu vis ça, et que ton pote que t'a pas pu aidé part, finalement tu trouve même un sens insoupçonné à ce
sevrage. après j'ai intégré même avant de commencer mon
sevrage que je serais toujours tentée par la
came, toute ma vie, que je serais susceptible de tomber sur quelqu'un qui en a au détour d'une route. Alors Voilà ma 1ère expérience s'est déjà bien passée je trouve, 3 pâtés de maison y'avait de la
came et même si je me suis fait un petit plaisir
coke et que rien que d'entendre le mot
came me mettait l'eau à la bouche ben j'ai pas craqué (vous savez comme quand on vous parle de kiwi et qu'instinctivement vous salivez et ressentez cette acidité... Là , pareil, mais avec les frissons en plus). Voila la prochaine fois j'attaquerai pour un autre petit combat et ainsi de suite et on verra ce que ça donne.
voila c'est mon histoire, désolé du pavé. Et encore merci pour ce forum parce que même si j'interviens pas beaucoup et que parfois je me sens un peu en dessous avec tout ce vocabulaire et connaissance des procédures, je suis admirative du soutien que l'on peut trouver ici, sans dérives et surtout sans jugement. Tout ça pour parler (beaucoup!) de moi et pour réaliser aussi que quel que soit nos intentions vis à vis de notre passif, décrocher, passer aux
TSO, s'y sevrer ou y rester, l'essentiel c'est de savoir/de comprendre ce qui nous conviendra le plus pour enfin faire place au bonheur et tant pis pour les méandres, tant qu'il y a un peu de bonheur c'est déjà bien gagné je me dis. Alors pour l'instant ma propre route me fait dire que c'est peut être la bonne, on verra mais pour le moment j'arrête les questions intérieures et je profite comme je peux, on verra bien l'avenir au moment venu :)