Appel à  témoignages : rester occasionnel avec l'Héroïne

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Caïn homme
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J'avais fait une critique d'un bouquin qui devrait t'intéresser Syam, justement parce qu'il sort du cliché dont je parlais...


Mathieu Lindon dresse le portrait d’un toxicomane bien intégré.
Portrait de l’artiste en toxico bobo

On a peu parlé d’Une vie pornographique de Mathieu Lindon lors de la dernière rentrée littéraire. Peut-être parce que ce roman singulier va à  l’encontre de tous les clichés véhiculés sur la drogue. Le récit met en scène un jeune prof qui s’adonne aux joies de l’héroïne sans trop subir de conséquences néfastes liées à  son addiction. L’écrivain évoque le quotidien et les pensées d’un héros en apparence banal, sans jamais donner de leçon de morale. Mais avec une lucidité et un sens de la psychologie aigus.

Hasard du calendrier, Une vie pornographique de Mathieu Lindon est paru presque en même temps que Moi, Christiane F, une vie malgré tout. Second volet de la confession de Christiane Felscherinow, après Moi, Christiane F, droguée, prostituée,  où l’on retrouve celle qui est devenue la plus célèbre des junkies, toujours en proie à  ses démons. Mais si Mathieu Lindon a, tout comme Christiane F., fait aussi de l’héroïne l’héroïne de son livre, c’est d’une façon résolument différente. Il impose en effet une singulière façon de parler de l’addiction. On cherchera en vain dans son roman les notions de déchéance physique et morale que l’on associe ordinairement à  une drogue telle que la diacétylmorphine (nom scientifique de l’héroïne), prisée et injectée régulièrement. D’ailleurs, le livre n’est pas une confession où, selon un schéma presque immuable, le paradis est suivi de l’enfer avant que n’advienne la rédemption. C’est un roman qui met en scène Perrin, un homme jeune dont on ignore le prénom, sans doute parce que Lindon tient à  garder avec lui ses distances. Il travaille dans l’enseignement supérieur, touche un salaire confortable qui lui permet de faire face à  ses besoins en drogue. « Ça fait des années qu’il prend de l’héroïne, qu’il y est accroché même s’il n’emploierait jamais ce terme, et il est toujours à  l’affût d’un nouveau dealer quand les circonstances, à  savoir la police, ont la peau du précédent. Les dealers sont comme les animateurs et les amants sans préservatifs, ils ne se retirent jamais à  temps. », est-il précisé d’emblée.  Mais là  où, par exemple, le junkie de Burroughs plonge irrémédiablement dans l’excès et l’anéantissement de soi-même, pour Perrin l’héroïne est « un plaisir qui se déguste comme un bon vin, comme on s’accorde des vacances quand le travail de la journée est terminé, quelle que soit l’heure ».
Une obscène addiction
Pour autant, devenu expert en auto-analyse, Perrin prend conscience de mener une vie pornographique.  Pornê, en grec, est une prostituée : l'héroïne est une putain, Perrin la paie pour qu'elle lui donne du plaisir. Et il en obtient. Sauf que « L’héroïne met un nom sur toutes les choses de sa vie : intoxication, trafic, compulsion. Dépendance et indépendance ». Le regard des autres, l’incompréhension de ceux qui ne partagent pas son goût finissent par lui peser. Et, surtout, le fait que sa vie amoureuse et sexuelle en est gâchée. Il souffre de l’impuissance liée à  sa consommation, l’héroïne étant pour lui « un aphrodisiaque de l’impuissance ». Sans compter qu’elle est aussi une maîtresse bien trop exclusive puisqu’elle ne supporte pas la concurrence avec d’autres passions. La place que la drogue prend dans sa vie devient problématique. Perrin entreprend de se désintoxiquer. Son cheminement est parfaitement retranscrit, aussi bien dans l’intoxication que dans la désintoxication. Le livre, nourri de l’expérience personnelle de Mathieu Lindon, frappe par son humour et sa justesse de ton. Notamment par la pertinence des réflexions qui tournent autour de la drogue mais aussi par le regard porté sur le monde contemporain. Où certaines addictions sont acceptées, et même encouragées, comme celle qui amène Perrin, à  une pratique compulsive du sport pour combler le vide induit par son arrêt des opiacés. On tient là  l’un des livres les plus intelligents qui n’ait jamais été écrits sur la drogue.   
   
> Mathieu Lindon
Une vie pornographique
Editions P.O.L, 2013,
268 p., 17 € - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/t8776 … .html#divx
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Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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Caïn homme
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Avec 5$, une fois sur deux les personnes choisissaient les 5 dollars. Avec 20$, ils choisissaient presque toujours l'argent. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/t1532 … te7N0.dpuf

Jean, peut-être qu'ils faisaient ce choix pour empocher l'argent et s'acheter plus de crack que proposé...
Mais ça prouve que la pulsion n'est pas irrésistible.


La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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GENIA femme
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Salut, pour répondre a ton post, j'ai pris de l'héroïne il y a quelques années et ça fait trois ans que je suis sous subutex, par contre désormé je peux garder de l'héroïne chez moi pendant quelques mois et piocher dedans juste le temps d'un week-end mais dans les plus mauvaises période il est aussi possible que je fume tout d'un coup donc je pense que c'est une drogue qu'il ne vaut mieux pas prendre du tout, ou alors a ne vraiment pas prendre lorsqu'on est pas très bien dans sa vie.

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Mister No homme
Pussy time
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J'aimerais regrouper les témoignages de ceux qui ont réussi à  rester occasionnels de manière durable avec l'héroïne (quel que soit le mode de consommation), et peut-être si on a assez de témoignages observer les caractéristiques d'une consommation raisonnée. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/t1532 … yVaeU.dpuf

Avant de comprendre qu'un usage occasionnel me convenait, j'ai testé mes limites, surtout celles de la dépendance physique. J'aime les zopis, mais avec le recul, je les aime comme un trip, ponctuellement, sans plus. J'aime être sous cannabis h24, mais pas être sous opis... je trouve que le plaisir diminue trop avec la banalisation de leur conso. J'avoue ne pas ressentir la même déception avec le cannabis, pourtant... ça va faire plus de trois ans que je n'ai pas consommé d'opi et je ne sais plus combien de temps que je n'ai pas pris d'héro. De toute manière, ces dix dernières années, je préférais consommer de la morphine. Tous les mois, une à  plusieurs fois par mois et étalé sur deux trois jours et parfois plus. C'est pas comparable à  l'héro, mais le dosage pharma permet un bilan comptable précis.

Dernière modification par Mister No (10 septembre 2015 à  09:47)

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Merci pour ces précisions! /Syam

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Oh tu sais Cain, quand tu dis que :
- Jamais tu ne peux être sûr de rester dans le contrôle, tu sais jamais si tu peux pas tomber dedans demain.
- Plus tu penses être assez fort pour dominer le produit plus en fait tu y es vulnérable...

...Et ben tu prêches un convaincu. Dans les témoignages plus haut on voit que ce qui protège (sans jamais garantir de pas devenir dépendant) pourrait tourner autour de quelques points :
- La peur (sincère)
- La connaissance du produit (donc la capacité à  ne pas croire aux clichés irrationnels mais à  aborder ses dangers rationnellement là  où ils se trouvent vraiment)
- La connaissance de soi-même (des schémas addictifs, des limites à  se donner etc.)
- Certains traits de caractère.

En revanche les témoignages de ceux qui pensaient être plus forts et ont très vite sombré dans la dépendance sont fort nombreux.

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Mister No homme
Pussy time
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En revanche les témoignages de ceux qui pensaient être plus forts et ont très vite sombré dans la dépendance sont fort nombreux. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/p1956 … ml#p195607

Quand tu flirtes avec des doses et des fréquences pas loin de la consommation régulière, tu ne peux pas prévoir tes limites. C'est pas forcément un excès de confiance ou un complexe de supériorité. Mais ce n'est plus une consommation occasionnelle, le déni peut permettre de jeter un voile pudique sur ce qui nous arrive. Jamais je ne me suis dit que j'étais plus fort que le produit, j'ai juste appris comment il pouvait agir sur mon organisme. Jamais je n'aurais prévu que j'allais me réveiller en manque après une banale intervention avec anesthésie. Ma vie ne s'articulait même pas autour de l'héro, de sa recherche. Je me suis réveillé en manque alors que je n'avais pas prévu de prendre de l'héro. En manque, mais pas vraiment envie d'en reprendre... pas tout de suite du moins. L'envie est revenue plus tard, mais en attendant j'avais appris à  vivre sans héro (pas de TSO à  l'époque) ou vraiment arriver à  distinguer les facettes du mot "extra".
J'ai initié plusieurs potes (naifs d'opis) et aucun n'a retouché au truc. Ils n'avaient pas le profil pour que je risque de culpabiliser en les "mettant" dedans. En fait, la plupart n'a pas vraiment apprécié. Certains n'aiment pas du tout en fait. Ils ne sont même pas foutus de rester dans une conso occasionnelle pour le coup.

Dernière modification par Mister No (10 septembre 2015 à  10:32)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Merci pour vos précisions, je viens de découvrir la page 4 :)

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Mister No homme
Pussy time
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. Dans les témoignages plus haut on voit que ce qui protège (sans jamais garantir de pas devenir dépendant) pourrait tourner autour de quelques points :
- La peur (sincère)
- La connaissance du produit (donc la capacité à  ne pas croire aux clichés irrationnels mais à  aborder ses dangers rationnellement là  où ils se trouvent vraiment)
- La connaissance de soi-même (des schémas addictifs, des limites à  se donner etc.)
- Certains traits de caractère.
- See more at: https://www.psychoactif.org/forum/p1956 … ml#p195609

La peur ne protège pas... la montée d'adré pourrait même être exquise pour certains dans certaines conditions, voire attractive. Pure théorie hitchcockienne. ^^ Non mais sérieux, la peur du cancer à  grands renforts de sale photos sur les paquets de clope n'aura qu'une incidence réduite sur le fait qu'un ado décide ou pas de s'en griller une petite.
A mon avis, seule la connaissance du produit peut permettre de rationaliser les peurs afin de les rendre constructives et éclairantes.
La connaissance de soi-même est aussi importante, mais tout le monde n'a pas la chance d'aller pécho avec son gourou dans la poche. fume_une_joint drapeau-blanc Cette connaissance peut s'apprendre aussi sur le terrain, à  posteriori.

Dernière modification par Mister No (10 septembre 2015 à  10:50)


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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Bien entendu que la peur décourage un tas de gens de fumer, moi par exemple s'il n'y avait pas de risque pour la santé, je fumerais probablement encore aujourd'hui! Encore une fois tu as raison de dire qu'elle ne peut pas garantir qu'on ne prendra pas du produit. Mais elle est un élément de la conso occasionnelle qui a été cité de façon récurrente par ceux qui témoignent dans ce fil de discussion et ailleurs. (Récurrente ne veut pas dire systématique, ça peut aider certains, d'autres parviennent à  rester occasionnels sans avoir peur pour autant).

D'accord aussi pour dire que la peur est à  double tranchant : le mythe de l'héro "t'y touches tu deviens junkie" fait sans doute partie de l'attirance qu'elle cause sur toute une marge d'individus. L'effet de la peur va différer complètement d'un individu à  l'autre. Mais plusieurs consommateurs occasionnels ou ayant arrêté ont affirmé (y compris dans le présent fil de discussion) que prendre conscience du danger (en voyant un proche mourir par exemple) les a vraiment aidés à  ne pas aller plus loin (tandis que la même expérience n'a pas eu d'effet sur d'autres).

De toutes façons j'ai cité ce qui ressortait des témoignages, comme indiqué plus haut, je suis pas adepte de cette méthode de prévention car elle pousse à  utiliser des approches préventives contre-productives (mensonge, diabolisation) qui ne marchent pas. En revanche dans une approche rationnelle, et sans pour autant sombrer dans la panique, avoir conscience des dangers par une bonne information me semble quand même un garde-fou non?

Dernière modification par Syam (10 septembre 2015 à  11:21)


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Mister No homme
Pussy time
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Oui, l'information est un garde-fou, une manière aussi pour chacun de censurer l'accès à  un produit ou pas ou du moins d'en restreindre l'utilisation. La peur est juste une émotion, loin de toute forme de rationalité. C'est la simple perspective du danger qui est son essence. Cette peur va nécessiter une analyse plus fine ou un éloignement de ce qui peut la faire surgir. La méfiance devient alors un acte réfléchi plus ou moins abouti vers de la prudence et de la réduction des risques.

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Jean C. homme
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Caïn a écrit

Avec 5$, une fois sur deux les personnes choisissaient les 5 dollars. Avec 20$, ils choisissaient presque toujours l'argent. - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/t1532 … te7N0.dpuf

Jean, peut-être qu'ils faisaient ce choix pour empocher l'argent et s'acheter plus de crack que proposé...
Mais ça prouve que la pulsion n'est pas irrésistible.

C'est exactement ça: même si on fait l'hypothèse qu'ils ont mis de l'argent dans leur poche pour en acheter plus tard, ça prouve que l'envie n'est pas irrésistible.

Pour alimenter le débat, connaissez-vous la recherche du "Rat Park" réalisée par Bruce Alexander. Je vous mets un lien vers une BD qui la présente très bien. (Vous trouverez sans problème la recherche sur google).
J'aimerais bien avoir votre point de vue à  ce sujet:

BD sur l'expérience du Parc aux Rats


Ni criminel, ni hors la loi, ni malade. Je suis un usager de drogues bien portant, sans soucis hormis le fait de ne pas avoir de travail. Je ne recherche pas de soutien, mais un échange avec des personnes desquelles je me sens proche. Peace, Love and Anarchy wink

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Jean C. homme
Psycho junior
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Syam a écrit

Oh tu sais Cain, quand tu dis que :
- Jamais tu ne peux être sûr de rester dans le contrôle, tu sais jamais si tu peux pas tomber dedans demain.
- Plus tu penses être assez fort pour dominer le produit plus en fait tu y es vulnérable...

...Et ben tu prêches un convaincu. Dans les témoignages plus haut on voit que ce qui protège (sans jamais garantir de pas devenir dépendant) pourrait tourner autour de quelques points :
- La peur (sincère)
- La connaissance du produit (donc la capacité à  ne pas croire aux clichés irrationnels mais à  aborder ses dangers rationnellement là  où ils se trouvent vraiment)
- La connaissance de soi-même (des schémas addictifs, des limites à  se donner etc.)
- Certains traits de caractère.

En revanche les témoignages de ceux qui pensaient être plus forts et ont très vite sombré dans la dépendance sont fort nombreux.

Je dirais qu'il y a aussi d'autres choses qui protègent:

- Ne pas aimer particulièrement l'effet de l'héro (mon cas)

- Etre bien intégré socialement

- Ne pas avoir une trop mauvaise estime de soi

- ...

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Oui pour tes 3 ajouts! /Syam

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Caïn homme
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Ne pas aimer particulièrement l'effet de l'héro (mon cas) - See more at: https://www.psychoactif.org/forum/t1532 … ml#p195607

Jean, ça me paraîtrait hallucinant si je n'avais vu ce type de réaction : des amis qui faisaient leur premier trait d'un super matos et qui disaient ha ouais bof, je préfère un bon joint ou un super whisky...
Et qui n'en ont jamais repris !
J'ai un peu ce type de réaction avec la coke, j'aime bien mais je ne comprends pas que l'on puisse apprécier ce produit outre mesure.
Sur l'intégration sociale, évidemment ça joue son rôle pour "s'en passer". Mais, et c'est là  qu'il faut se méfier des clichés, contrairement à  ce que l'on croit l'héro peut très bien s'intégrer à  une situation sociale sinon supérieure du moins enviable (un grand addictologue confiait qu'il avait des ministres substitués dans ses patients.
Sur l'estime de soi, oui l'héro aide à  surmonter une mauvaise estime de soi. Mais je pense qu'elle est aussi compatible avec une bonne estime de soi (juste comme adjuvant, comme aide à  la sociabilité).   

Enfin sur l'étude que tu as postée, je la connaissais mais sous forme "sérieuse". Elle prouve ce que le bon sens nous dit : la drogue a moins d'emprise lorsque l'on a d'autres choix pour s'éclater.


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Jean C. homme
Psycho junior
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Caïn,

En fait en ce qui concerne l'héro, il faut aussi ajouter que j'y suis assez sensible et que je n'ai pas besoin d'en prendre beaucoup pour piquer du nez, me gratter et gerber régulièrement: ce sont ces effets-là  que je n'aime pas. Au bout d'un moment, j'en étais arrivé à  un stade où je gerbais simplement en voyant le paquet...

Tu dis: "Sur l'intégration sociale, évidemment ça joue son rôle pour "s'en passer". Mais, et c'est là  qu'il faut se méfier des clichés, contrairement à  ce que l'on croit l'héro peut très bien s'intégrer à  une situation sociale sinon supérieure du moins enviable (un grand addictologue confiait qu'il avait des ministres substitués dans ses patients."

Je suis tout-à -fait d'accord avec toi, et on peut citer l'exemple de l'ancien maire de Toronto qui a dû s'excuser publiquement pour une vidéo de lui fumant du crack qui circulait sur le net. Mais la question cruciale est: ceux-là  sont-ils considérés comme des "toxicomanes" ou des "drogués" ou simplement comme des personnalités dont le comportement a été jugé inacceptable. Il y a aussi plein de personnes très bien intégrées qui consomment ou même, cachent une dépendance, mais celles-là  sont-elles vraiment considérées comme des "drogués" ou des "toxicomanes" par la société? C'est ça la grande question... A laquelle on pourrait ajouter: Combien de ces personnes très bien intégrées sont dépendantes à  un produit? (Je pense que la grande majorité ne le sont pas). Bien sûr, il y a toutes ces stars qui vont faire un petit tour en "rehab" quand leur conso est jugée trop excessive, mais en sortant de là , elles font une campagne de communication pour annoncer qu'elles sont des personnes changées et elles reprennent leur petite vie comme si de rien... Consommer et être dépendant n'est pas la même chose... Il y a à  mon avis plein d'autres personnes au statu plus modeste qui consomment occasionnellement de l'héro, mais comme elles n'ont aucun problème particulier et d'autres choses à  gérer dans leur vie (p. ex: carrière, enfants, loisirs, etc.), elles vont organiser leur conso de manière à  ce que cela n'empiète pas sur les autres choses qu'elles ont dans leur vie et cette conso deviendra très occasionnelle (c'est mon cas avec le LSD et d'autres drogues synthétiques que je ne consomme que très rarement, tout en y prenant un grand plaisir).

Concernant l'étude sur les rats, je suis d'accord avec toi: elle indique à  mon avis (et pas que*) que les personnes deviennent dépendantes en grande partie parce qu'elles se sentent comme ces rats dans leur cage individuelle: isolées, sans alternative réelle.... (*à  lire p.ex Joan Hari "Chasing the scream", ou Carl Hart "High price").

Dernière modification par Jean Croisier (10 septembre 2015 à  14:24)

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yes ! C.

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Pour les rats il faut se méfier et pas conclure trop vite. Je tends dans l'ensemble à  retenir l'idée que le rat a des objectifs très terre-à -terre. S'il ne peut pas courir dans le parc, effectivement se percher est la meilleure chose à  faire, mais s'il peut courir et se reproduire, alors la perche est un obstacle. C'est pas forcément parce qu'il est heureux dans son parc (il est certainement heureux de sa vie animale mais c'est une conséquence pas une cause), plutôt parce qu'il n'arrive juste pas à  considérer la perche comme ayant un sens dans sa perception très pragmatique de la réalité et de sa raison d'être là . En revanche l'homme est doté de la capacité d'avoir des buts qui transcendent l'aspect animal, de remettre en question que le but de la vie soit juste de bouffer et baiser comme sa condition animale l'a programmé pour, bref il peut par son intellect concevoir comme une cage la vie ordinaire, là  où le rat ne peut pas, par manque ce capacités cognitives la voir ainsi.
Or c'est là  où le bas blesse, ceux qui sont le plus sensible à  cette recherche transcendante sont de fait particulièrement sensibles à  des produits qui leur donnent le sentiment de se libérer provisoirement des schémas qui les enferment. Bref le rat n'a pas l'espoir de sortir de ce pour quoi il est programmé, l'homme si! Donc il ne faut pas conclure que seuls les gens malheureux dans la vie sont sensibles aux drogues, beaucoup gens très heureux adorent aussi les drogues et peuvent devenir dépendants. Donc oui c'est bien parce qu'ils se sentent en cage dans un sens, mais s'ils se sentent en cage, c'est pas juste parce que leur vie ne leur convient pas, c'est par comparaison avec un idéal, parce qu'ils ont la capacité d'abstraction suffisante (contrairement aux rats) pour se représenter une liberté totale incompatible avec la vie ordinaire. C'est pourquoi ils recherchent les drogues, mais aussi la spiritualité, contrairement aux rats.

Cette approche semble bien coïncider avec l'article posté l'autre jour par Amarnath qui postulait que les gens avec un QI plus élevé se droguaient davantage. Je n'adhère pas du tout à  l'idée (qui a été avancée dans les réponses) que les gens plus intelligents sont plus malheureux, je ne crois absolument pas à  ça, au contraire. A mon avis, la cage est seulement invisible à  moins d'avoir une capacité d'abstraction pour concevoir quelque chose d'autre, de mieux, et cette capacité d'abstraction est directement liée à  l'intelligence (avec toutes la circonspection qu'il faut avoir quand un article considère le QI comme l'intelligence car c'est un modèle douteux mais disons qu'on a un indice même s'il est limité).

Dernière modification par Syam (10 septembre 2015 à  16:21)


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Jean C. homme
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Merci pour ce retour.

Tu dis:

"beaucoup gens très heureux adorent aussi les drogues et peuvent devenir dépendants". Je suis d'accord avec toi pour dire qu'ils adorent les drogues, mais je ne suis pas convaincu quand tu dis qu'on peut être très heureux et dépendant d'une drogue. (Il y a de nombreux types de conso: non problématique, excessive, problématique, dépendance...)

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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C'est possible Jean, je me souviens avant ton arrivée ici que je suivais les interventions de Leaf. Un beau jour il s'est mis à  poster qu'il réalisait être un héroïnomane heureux. Curieusement, en quelques semaines, il a arrêté d'injecter sans aucune difficulté alors qu'avant il avait eu pas mal de soucis (voir s'il peut donner son avis ici).
Mais personnellement j'ai toujours eu le sentiment d'être extrêmement heureux (et je ne dis pas sans problème hein c'est autre chose, des problèmes, on en a tous beaucoup) mais ça m'a pas empêché d'être dépendant pendant 10 ans à  2 paquets de clopes par jour. Et j'ai pas le sentiment que les produits dont on parle ici sont sans danger pour moi, tous les produits dont on parle ici me donnent un plaisir de malade et je me trompe peut-être, mais j'ai pas le sentiment que je résisterais à  la dépendance si je ne suivais pas des règles assez strictes sur la fréquence de conso de mes produits (et même comme ça qui sait?). Tu peux me répondre qu'il y a dépendance et dépendance... Ben dans mon cas la dépendance aux clopes était juste monstrueuse - y'a rien à  faire c'est une drogue dure quand on est accro.

Dernière modification par Syam (10 septembre 2015 à  21:56)


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Jean C. homme
Psycho junior
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C'est vrai, de nombreuses personnes "accros" aux clopes sont heureuses, mais la grande différence de la clope, c'est son statu légal, le fait qu'on ne soit pas (trop) stigmatisé en tant que fumeur. D'autre part, en dehors de la nicotine, fumer du tabac est un plaisir, mais ça devient vite une habitude dont on a de la peine à  se défaire (par exemple quand une personne qui a arrêté depuis longtemps se met à  tenir son crayon comme une clope). Si quand on arrête, cela provoque un inconfort, on ne redoute pas des symptômes très douloureux si on arrête de fumer. En dehors des risques pour la santé, fumer du tabac n'a pas un impact négatif sur la vie sociale. Ainsi, si on fait le choix de ne pas mettre sa santé au centre de son existence, on peut facilement choisir de ne pas se préoccuper de contrôler ou non sa conso de tabac (c'est mon cas). Mais je connais aussi certaines personnes qui ne fument des clopes que quand elles sortent... Mais je pense que le statu légal du tabac et l'absence de répercussions sur la vie sociale expliquent en grande partie pourquoi on peut être heureux en étant dépendant au tabac...

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Je sais pas, l'idée que quand on est heureux on ne tombe pas dépendant ne me convainc pas, peut-être juste parce qu'on définit la dépendance de façon différente. C'est vrai que pour la clope j'ai pu arrêter quand elle a commencé à  devenir dangereuse alors que d'autres n'y arrivent pas. Pour certaines définitions, c'est pas une dépendance, pourtant avant j'avais essayé d'arrêter de toutes mes forces mais en vain, et après avoir arrêté effectivement, j'ai eu des cravings de malade pendant deux à  trois ans. C'est évident qu'avoir une vie équilibrée et heureuse permet de plus facilement sortir d'une dépendance lorsque celle-ci commence à  poser des ennuis sérieux. Mais que cela protège de la dépendance, je ne crois pas. Ce n'est pas de cette façon que j'interprète l'expérience du Parc aux Rats, car on a envie de faire cette déduction, mais j'y ai souvent pensé depuis que j'ai découvert cette expérience (merci Prescripteur) et je trouve qu'une interprétation trop simpliste ne concorde pas avec les faits.

Si tu veux je vois bien qu'il y a une énorme contradiction : officiellement si tu touches à  l'héro tu tombes dedans. Même les héroïnomanes ici sont nombreux à  le dire - c'est ainsi qu'ils perçoivent souvent les choses (en toute sincérité) et il me semble même de façon récurrente observer un attachement à  ce fait, comme s'ils tenaient à  ce qu'on reconnaisse leur sentiment comme un fait incontestable. Bien entendu je mets cela en parallèle avec ton approche (fonctionnement des étiquettes qui conditionnent, rassurent, donnent des identités artificielles). Pourtant quels que soient ces sentiments, ces certitudes que l'héro mène à  l'addiction, cela ne coïncide pas du tout avec les faits, les nombreuses études sur le sujet indiquent qu'il y a une large majorité d'utilisateurs qui ne deviennent jamais dépendants. J'essaye donc de comprendre comment cela fonctionne, mais j'essaye aussi de ne pas sombrer dans une conception naïve des choses. Dans un premier temps je m'efforçais d'éviter ce genre de naïveté par prudence (je ne voulais pas que ce fil de discussion ressemble en quoi que ce soit à  un encouragement), et plus j'avance dans cette recherche, plus ce n'est pas simplement par prudence mais aussi par conviction que je me méfie des simplifications, car tout simplement, elles ont leurs lots de contre-exemples, et elles expliquent très mal certains aspects du problème.

Mais ce qui est sûr c'est que le débat à  ce sujet enrichit la réflexion avec à  chaque fois de nouvelles pistes.

Ceci dit je fais attention aussi de ne pas m'éloigner du sujet d'origine car j'aimerais surtout que les lecteurs qui tombent sur ce fil de discussion viennent donner leur propre expérience de conso unique ou occasionnelle, afin d'enrichir la base de témoignages plutôt que de rentrer dans un débat sur le pourquoi du comment (qui pourra arriver dans un second temps). Je suis sûr que tu voudras bien m'aider à  garder ceci à  l'esprit et à  toujours ouvrir les débats sur l'appel à  témoignage pour qu'il reste au centre de la discussion.

Dernière modification par Syam (10 septembre 2015 à  22:42)


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xololt
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A  l'instar de J.Croisier, les rares fois où j'ai sniffé de l'héro c'était : je gerbe, me gratte passe encore, pique du nez pour finir par aller me coucher. Une fois au lit, imagerie mentale sympa c'est vrai mais très vite emballé par morphée.

Donc bon, pas tellement mon trip... En même temps, pour recoller au sujet, j'ai des potes qui ont prisés un peu plus pour finir par jeter l'éponge : "ouais bof la came, tu piques du nez c'est cool !!! "

J'ai l'impression que soit on se met à  la pompe à  vélo et s'en suit tout ce qu'on sait, ou alors oui la prise ou le dragon ça peut rester occasionnel car lassitude.
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Concis mais efficace ;) /Syam

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Jean C. homme
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Syam a écrit

Ce n'est pas de cette façon que j'interprète l'expérience du Parc aux Rats, car on a envie de faire cette déduction, mais j'y ai souvent pensé depuis que j'ai découvert cette expérience (merci Prescripteur) et je trouve qu'une interprétation trop simpliste ne concorde pas avec les faits.

D'autres, y compris un neuro-scientifique de renommée mondial, qui est l'un des spécialistes qui domine le champs des addictions actuellement (Carl Hart) en fait la même interprétation. Et il n'est pas le seul à  avoir observé ce genre de phénomènes... Moi, cela concorde avec ce que j'ai pu observer avec les personnes que j'ai vues devenir dépendantes (je les ai vues grandir et être stigmatisées dès l'école, commencer à  consommer, contrôler leur conso pendant quelques années, se sevrer, recommencer à  avoir une conso contrôlée pendant quelques temps, etc. et à  chaque fois qu'elles se remettaient à  ne plus contrôler leur conso, cela correspondait à  une période où leur situation sociale s'était aggravée: perte de son job, séparation, etc.).


Ni criminel, ni hors la loi, ni malade. Je suis un usager de drogues bien portant, sans soucis hormis le fait de ne pas avoir de travail. Je ne recherche pas de soutien, mais un échange avec des personnes desquelles je me sens proche. Peace, Love and Anarchy wink

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Jean C. homme
Psycho junior
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xololt a écrit

J'ai l'impression que soit on se met à  la pompe à  vélo et s'en suit tout ce qu'on sait, ou alors oui la prise ou le dragon ça peut rester occasionnel car lassitude.

Moi, ça m'est aussi arrivé de consommer par shoot: pour avoir un flash (rush) quand je consommais, mais je n'ai pas pour autant développé une dépendance à  ce produit...


Ni criminel, ni hors la loi, ni malade. Je suis un usager de drogues bien portant, sans soucis hormis le fait de ne pas avoir de travail. Je ne recherche pas de soutien, mais un échange avec des personnes desquelles je me sens proche. Peace, Love and Anarchy wink

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Caïn homme
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Idem, je n'ai jamais été dépendant à  l'héro dans ma période shoot. C'était un usage occasionnel, festif, de fin de semaine.
La dépendance, même limitée, est venue des dizaines après alors que je consommais en rail. Mais beaucoup plus régulièrement. En revanche, j'estime avoir eu beaucoup de chance, dans les années 80, alors que je shootais, j'ai jamais rien chopé alors que l'on ne prenait que très peu de précautions...

La drogue c'est de la merde, surtout quand t'en as plus.

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hanzo homme
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2 messages
Bonjour à  tous,

Je viens ici apporter mon témoignage sur ma consommation occasionnelle d'héroïne depuis plusieurs années.

Je consomme plusieurs produits depuis une quinzaine d'années dont de l'héroïne.

Mes premières prises d'héroïne étaient sous forme de speedball.

Mais depuis environ une dizaine d'années, je consomme l'héroïne seule sous forme de snif.

Je la consomme dans un cadre bien précis et pour un de ses effets bien particulier.J'ai remarqué qu'avec cette drogue, ce n'est pas la quantité qui fait l'addiction physique mais bien la régularité de la consommation.
il m'est effectivement arrivé de vivre les effets secondaires de l' arrêt de consommation après consommation sur plusieurs semaines et c'est assez désagréable.

C'est pourquoi, en générale, quand je la consomme je commence le vendredi soir,continue le samedi et ne tape plus rien après le samedi soir. 1 à  2 g de bon produit. Ceci une à  deux fois par mois, selon.

Mais bien entendu au fil des années il m'est arrivé de ne pas m' arrêter le samedi et continuer la consommation sur plusieurs jours voire semaine.
Je dépasse rarement  plus de 3 semaines. Je vis alors un sevrage avec tous ses effets connus.

L'héro, malgré que j'aime sa consommation, n'est pas une obsession pour moi et une fois que je n'ai plus envie de la consommer, je peux complètement oublier son existence.

Il peut aussi m'arriver de ne pas consommer même si l' envie et l'occasion se présente car je n'ai pas besoin de l' effet que je recherche dans l'héroïne.

Au final, je pense que si on sait pourquoi on consomme de l' héroïne, on peut gérer son addiction, dans la mesure où lorsque ce pourquoi n'est pas là  il ne faut pas consommer.


En cas de consommation sur plusieurs semaines, j'adapte mon cerveau sur les effets du sevrage lors de l' arrêt afin de ne pas dramatiser les 96 heures suivant l' arrêt.
Dans la mesure où je sais que j'ai mal partout et que je broie du noir à  cause de mon arrêt de la consommation d'hero, je prends mon mal en patience et j'attends que ça passe sachant que les effets indésirables ne durent jamais plus de 4 à  5 jours.





Sociologiquement : je suis marié , j'ai des enfants, et je suis cadre.
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Merci, très beau témoignage bien construit! /Syam

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similana homme
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395 messages

Syam a écrit

En revanche les témoignages de ceux qui pensaient être plus forts et ont très vite sombré dans la dépendance sont fort nombreux.

Exprimé de cette façon ce raisonnement est stupide à  souhait (sans jugement aucun pour ceux qui). Quand de vieux tox ont essayé de me mettre en garde, je ne me suis pas senti plus fort, mais je me suis que ça sera diffférent pour moi (passer entre les gouttes). Ca peut prêter à  sourire dans ce cas, mais il y a peut-être un lien entre ces différentes façon de voir les trucs et l'éducation reçue (par ex, verbaliser différement selon certains languages)

J'y vois là  une manière différente d'aborder certains sujets dont les finalités sont identiques, car uniques.



Concernant la peur, je pense qu'elle n'a d'effets que lorsque son origine est imminente, ou dans les situations où on  se sent particulièrement concerné. On s'accomode à  elle dès qu'on comprend qu'on est mortel, c'est un concept lointain qui est peu réceptif à  Fumer Tue.


Le truc sur être ou ne pas être plus fort que la poudre me semblait pertinent, à  toi de voir Syam.


Les ténèbres n'existent pas. Nous errons dans le noir car aveuglés par trop de lumière !

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Syam homme
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3358 messages
Simi, je n'ai pas de conclusion moi, je me suis borné à  lire les témoignages et ceux qui disent "j'ai cru être plus fort et j'ai sombré", ils sont très nombreux j'ai tendance à  les croire tout simplement ; mais quand ils disent "ce sera pareil pour tous ceux qui essayent", là  je tique puisque c'est juste statistiquement une contre-vérité. Du moins ils indiquent qu'on ne peut pas faire confiance à  ce sentiment "moi je risque rien je serai plus fort".

Hanzo merci, je suis sûr que ce serait passionnant de connaître ton histoire plus en détail, comment tu as décidé de consommer occasionnellement, quel effet tu recherches et comment tu gères ça en famille et en société etc. Bref tout ce qui fait l'originalité de ton choix de conso et de vie. Donc si un jour tu as envie d'en raconter plus je serai ton fidèle lecteur :)

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bighorsse femme
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J ai connu des gens comme hanzo consommateurs occasionnels réguliers ...ils ne craignent pas le manque car ils s en protègent en limitant leur conso dans le temps ..
Ces gens méprisaient les toxicos surtout les injecteurs ce qui ne les empechaient pas de leur vendre de la came qd ils en avaient afin de rentre ds  leur tune et de faire du bénéfice pour leurs fêtes ...
Ceux que j ai connu ainsi étaient étudiants en médecine ou en chimie ..des commerçants aussi ..

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Syam homme
गोविन्द राधे राधे श्याम गोपाल राधे राधे
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Merci BH.
Quel dommage s'ils ont eux réussi à  garder leur distances avec l'abus du produit, qu'ils en conçoivent à  la fin du mépris pour les autres sad

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similana homme
Psycho junior
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Je sais ta démarche intègre Syam, et c'est pour cette raison que je suis revenu sur cette phrase "plus fort que", trier n'est pas sélectionner.

J'ai déjà  entendu "je pensais être plus fort" et n'ai appris la pertinence de cette affirmation qu'avec le temps, comme tout un chacun. Alors peut-on assimiler "je pensais que ça m'arriverait pas" à  "plus fort", ce qui me semblerait logique si les deux n'était qu'une façon différente d'exprimer une même pensée.

D'un autre côté, se croire plus fort peut s'avérer totalement à  l'opposé de s'estimer épargné, même si la finalité donne tort aux deux. J'imagerais ainsi en substituant roulette russe à  héroïne : je crois mon crâne plus fort que la balle tirée, optimisme chimérique. Je crois qu'il n'y aura pas de balle ce coup-ci, optimisme légitimé par différents facteurs recensés. Si les deux gars meurent, ça ressemble à  same same, à  la fin ils avaient tort. S'il n'y a que le premier qui remeure à  cet essai, à  la fin l'un avait tort, l'autre raison. (je ne compare pas une IV d'héro à  une injection intra-crânienne de laiton ou de grenaille).

Parce que j'ai grandi dans une ville billingue, ça m'arrive de pondre des phrases à  la grammaire bâtarde, selon les mots que j'emploie. Le français est normal, l'allemand a une structure en négation. La traduction mot à  mot modifie parfois le sens.  Ou en thaï où oui/non se dit oui/pas oui



Loin de moi l'idée de prétendre que ceci est vrai, ceci est faux, et qu'à  la fin les Hélvètes ont raison. Au fil des lectures il m'apparaît que la subtulité assure l'équilibre pour certains, donc je. Bonne journée

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Très juste! /Syam

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JeRe homme
bugcore life
Inscrit le 18 Sep 2015
838 messages
Je viens de lire les 4 pages.
En ce qui me concerne j'ai jamais vraiment reussie à  etres modéré avec l'heroïne. Par exemple chopper 5 ou 10g pour ma conso perso et pour des potes a rotter et tout bouffer en moins d'une semaine et de pas taper pendant 2 ou 3 mois car pas tenter  ou je squattais pas de plan etc ... Par contre quand je me suis retrouvé  à  saint denis  j'habitais a 5 min à  pied a peine d'un plan et la c'est le drame !!
Je pense que c'est en fonction de chacun on est pas tous egaux devant le produit niveau tolerance niveau psychique etc...
quand je lis un post ou un gars retrouve un pochon datant 1 an je peux qu'applaudir des 2 mains car avec moi ça aurait pas fait 2 jours c'est sur.
C'est vraiment en fonction de chacun y'a pas de modele je pense.
Y'a vraiment des posts supers interessants dans ce thread et je te dis bravo syam de l'avoir ouvert.

Je suis uniquement maitre de ma vie mais domestique de ce qui reste.
quand on sait pas ou l'on va  il faut y'aller et le plus vite possible !! proverbe shadok !

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