Bonjour à toutes et tous, je poste ce message dans l'espoir que vous répondiez à la question suivante: suis-je un toxicomane? si vous avez le courage de me lire! Je me présente j'ai eu 18 ans début octobre, je suis rongé par mon énorme timidité et mon manque de confiance en moi, je précise que je suis un fumeur quotidien de joints (au moins 1/jour) depuis plus de 3 ans. Et depuis le mois de juin dernier ma vie de rastafari a pris un tout autre tournant, j'ai découvert les 'drogues dures', ça a commencé pour la fête de la musique ou j'ai goûté mon premier taz devant Tao H (hardtek), j'ai bien vécu la perche, tout le monde m'adorait, j'adorais tout le monde, aucune redescente, la drogue idyllique! Et ont commencé les soirées au respublica (boîte), ou j'ai augmenté ma consommation, de 1/2-1 à 2-3 cachets par soirée. Aujourd'hui, 5 mois depuis que j'ai commencé, j'enchaîne les soirées tous les weekends depuis 2 mois et je prends à chaque fois! Même en soirée entre potes! la dernière grosse grosse soirée devant du son étant Fant4stik au parc des expositions, ou j'ai gobé 6 extas et tapé de la C.. (meilleure soirée de ma vie!). J'écris ce message en redescente de ma soirée d'avant hier où j'ai gobé (encore!) et tapé 3 bonnes traces (chose que je m'étais interdit), je ne me rappelle plus de la fin de la soirée, je me suis embrouille avec 2 potes a moi (aucun souvenir), je ne me rappelle même pas m'être réveillé ^^ on a re tapé hier après-midi (dimanche) avec mon pote, histoire de se motiver :), je fais toutes ces soirées avec toujours 2 bons potes à moi, et je suis le moins pire des 3 niveau conso, l'un a déjà bouffé plus d'1g de D a lui tout seul, et l'autre a pris 3 trips en 1/2h la semaine dernière, vous voyez le délire ? ^^ Ce sont aussi les gars les plus gentils que je connaisse. Aujourd'hui je n'assume pas du tout mon 'addiction' je me dis que je suis entraîné par mes potes, que je suis le mouvement, je sens aussi que les prods commencent a me rendre fou, entre les crises de paranoïa et les "crises de manque de confiance en moi", je chie complètement le lycée, je ne peut plus me regarder dans un miroir tellement je me trouve laid, maigre, blanc (j'ai d'ailleurs perdu 7kg depuis que j'ai commencé) alors que en soirée (comme a Fant4stik) des filles sublimes viennent se coller a moi, c'est juste incomprehensible, alors que les filles ne m'approchent pas vraiment d'habitude.. aujourd'hui j'ai peur de sortir de chez moi, du regard des autres dans la rue, alors que drogués (du moins sous D) il n'y a plus aucun jugement, on est tous des humains devant dla vibe, je déprime complètement dans ce monde de fou.. J'ai encore franchi un cap en tapant en pleine aprem (en lendemain de soirée en plus) et j'ai envisagé le trip prochainement alors que j'aurais plus qu'envie de tout arrêter.. Je pose donc la question, suis-je un toxico ? Merci de m'avoir lu si vous l'avez fait.
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la définition stricte de la toxicomanie correspond à quatre éléments : une envie irrépressible de consommer le produit ; une tendance à augmenter les doses ; une dépendance psychologique et parfois physique ; et des conséquences néfastes sur la vie quotidienne (émotives, sociales, économiques).
Moi je dirais peu importe le mot que l'on peux mettre sur ta consommation. Tu as testé, bien accroché et ça commence a devenir problématique donc tu t'en inquiète c'est normal, c'est que tu reconnais que tu ne contrôles plus trop le cours des choses.
Suivre tes potes ! Rien de t'empêche d'en suivre d'autres qui ne consomment pas ;-) Si tu choisis de consommer avec eux c'est que tu y trouves du plaisir. Et les effets te rendent apparemment très différent de ce que tu es au quotidien... Donc forcément ça te donne envie de continuer.
Le problème avec les drogues n'est pas forcément de consommer mais c'est la prise de risque et l'excès !!
As tu lu le psychowiki sur les molécules que tu prends. Pour la Mdma par exemple, il est important d'espacer les prises de 4 à 6 semaines. Si tu en prends tous les week ends, a de fortes doses comme ta dernière soirée, tu t'expose a des risques importants. Connais tu les risques et effets secondaires, a court, moyen et long terme ?
INB
Intervenant Nuit Blanche - Action de réduction des risques en milieu festif à Genève - www.nuit-blanche.ch
Bonsoir Franck, sois le bienvenu sur ce site. Tu es sûrement à une période de ton existence où énormément de choses en toi et autour de toi bouillonnent, prennent sens, et des milliers de découvertes et de possibilités se présentent à toi. Saisis les instants, amplifie tes sensations par le biais d'autres expériences! Ton cerveau n'est pas encore configuré, profites en pour lire des purs bouquins, voir des merveilleux films, découvrir l"immensité du reggae, du jazz, de la funk!! Rencontrer des gens, des potes, s'ouvrir sur le monde quoi! Les meufs viendront naturellement, ou pas, j'en sais rien, mais en tout cas, une chose de sûre : pas besoin de drogues pour ça, t'imagine sinon, yaurait pas grand monde sur cette planète! Bref, ce que je conseillerai, c'est de lever un peu le pied sur la md, ça va finir par te déprimer, regarde les liens du dessus, ça va bien t'expliquer pourquoi. Allez, bonne soirée, si tu me lis bientot :)
J'ai le même parcours que toi concernant les extas. Commencé par un puis au fil du temps une nuit+journée j'en étais à 10! Me suis enfilé le tube! Et c'étaient de bon produits (que j'ai arrosé alègrement avec de l'alcool).
J'ai moitié la honte à me lire, mais le principal c'est toi!
Comme le dit Intervenant Nuit, tu es sur une pente très glissante là .
Moi personnellement j'ai eu que des emmerdes avec tout ça (après, soit la conséquence) J'ai la chance d'avoir conservé mes facultés intellectuelles mais j'en ai vu qui sont restés perchés à 20 balais!
Ce qui est très bien, c'est que tu as fait ton auto-analyse donc tu as conscience que ça dérape (moi c'était pas le cas). Pour moi tu n'es pas un toxicomane à part entière mais disons que tu l'es à 60%, tu en prends la route, elle est large et celle pour arrêter est étroite. Stoppes tout ça, mais il ne faut pas compenser par autre chose (alcool par exemple)
Par contre tes pottes ça a l'ait d'être des furieux ils vont y laisser leur cerveau si ils continuent et toi devenir comme eux. Je trouve dégueulasse ceux qui incitent leur(s) ami(e)s à essayer ceci ou cela.
Je pense que tu devrais te faire aider, soit par ton médeçin, soit par un addicto. Tu es jeune, tu connais ton problème et je suis trop loin pour te mettre la fessée!
C'est juste mon avis, il vaut ce qu'il vaut. Déstresse et prends soin de toi
Déjà , oublie cette idée de "suis-je un toxico ?". Toxico, toxicomane, drogué, camé (et j'en passe) ce sont des mots, du langage, rien d'autre qu'un amas de lettre, c'est tellement pourri par des stéréotypes, des idées pré-faites, des préjugés, et tellement de vécus différents que ça ne signifie rien. Je veux dire par là que le sens qu'on y donne dans la société n'est pas conforme à ce que le mot est censé représenter. Pour remettre les choses à leur place, un toxicomane est un consommateur de toxiques. Les toxiques étant des produits nocifs à la santé, donc les drogues par exemple, qu'elles soient dure, douces, que la consommation soit occasionnelle, festive, quotidienne ou importante.
Voilà pour ce point. Donc pour le coup, oui tu es un toxicomane car tu consommes de la MD, de la coke et de la weed. Et peut-être aussi chose, je n'en sais rien et ce n'est pas le sujet de ce post.
Je serais tentée de te demander : Comment tu vis cette consommation ?
Car là est le point essentiel, je pense. Savoir comment tu te sens quand tu consommes, et aussi (et surtout) comment tu te sens quand tu ne consommes pas - c'est c'est dans ces moments que tu es le plus "toit-même", plus plus apte à réfléchir à ta situation et à te remettre en questions. À mon avis, la drogue ça reste sympa et ça peut t'aider seulement quand ça ne prend pas le dessus sur la personne que tu es. Sinon c'est foutu. Car tu ne te construis pas grâce à la drogue. La drogue peut t'aider à te construire et t'affirmer, en parallèle, (c'est le cas pour beaucoup de gens), mais il ne faut surtout pas qu'elle prenne le pas sur ton libre arbitre ! Tu me suis ?
En tous cas tu as l'air de ne pas très bien vivre cette consommation. Tu as l'air de savoir ce qui te pousse à consommer tant et à continuer de tant consommer (c'est super d'en être conscient !) : manque de confiance en soi, timidité, en plus tu es probablement à une période de ta vie où il a beaucoup de remise en question. Donc pour le coup, "ça se comprend" que tu sentes que tu aies "besoin" de la drogue, et que la drogue t'aide. Parce que la drogue aide et fait du bien, c'est pas une légende. Après, comme je dis, je pense que le souci est surtout de savoir si on est capable de vivre sans.
Donc je vais te poser plusieurs questions histoire de capter un peu plus ta situation.
Est-ce que tu aimerais moins consommer et pourquoi ? D'après toi, qu'est-ce qui te pousse à continuer à consommer, alors que tu as bien vu que tu étais capable de surpasser ta timidité & ton manque de confiance en toi ? (Tu les surpasses apparemment quand tu consommes, mais ce que je veux dire c'est que tu l'as fait, tu en es capable, même si t'étais perché. Le fait est là .) Alors maintenant que tu as la preuve que tu en es capable, pourquoi continuer ? Qu'est-ce que te fait penser que tu es entraîné par tes potes ? (Pour le coup, oui tu es sûrement entraîné par eux, car c'est le type de soirées que vous faites, c'est une ambiance qui te plaît apparemment, donc tu ne protestes pas. Normal. Je dirais que la question n'est pas de savoir si tu es effectivement entraîné par tes potes, mais plutôt de savoir si toi, tu y vas à contre-coeur ou pas. On peut être entraîné dans une ambiance sans forcément que ce soit un obstacle à ton libre arbitre. Parfois on se fait entraîner par des gens car ils nous font découvrir des choses qui nous vont & nous correspondent plus ou moins. D'autres fois, on se fait entraîner parce qu'on ne sait pas trop où on en est, et on se plie un peu à des situations qui nous apportent un bien-être simple, parfois factice, mais qui fait en tous cas du bien à nos besoins.)
Sinon, pour répondre à un de tes questionnements : Dans les soirées où tout le monde tape des prods de type md, taz, acide, coke etc., tout l'monde aime tout le monde donc normal que les nanas viennent se coller à toi. Dans la vraie vie, c'est pas si simple. Si ça peut te rassurer, moi aussi je pécho plus facilement des gars prodés (en étant moi-même prodée) que des gars pas prodés. Pourtant je manque même pas spécialement de confiance en moi et je suis pas timide du tout.
Dernière modification par nokkloom (01 décembre 2015 à 19:43)
Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.
Salut mon grand, tu est au bon endroit pour parler de ça :) Bienvenue !
Les post précédents sont flambants de vérité, je n'ai pas grand chose a ajouter. Si ce n'est que pour continuer à s'aimer en dehors de cette molécule, essaye de te concentrer un maxiumum sur les petites choses qui te font plaisir. Dans mon cas, je joue de la guitare, je vais me fumer une chtite clope et boire un thé dans la montagne avec un bon collègue, ou je vais simplement lire un bon bouquin au feu de cheminée avec des ptits gatô. Ca parraît con, mais avec toute la D que tu a tapé, ton taux de serotonine (cf psychowiki) dois être extrêmement bas, et tout dois te paraître fade.
Après, ça sert a rien de dire "il faut que j'arrête et plus jamais que j'en prenne". Ça m'a toujours foutu les boules de me dire ça. N'en prend plus jusqu’à ce que tu arrives a gérer ta conso. Et a ce moment là peut être que tu n'en voudra plus du tout. J'en tapais pas mal fut un temps. Maintenant c'est environ tous les 6 mois, pour les meilleurs événements (prochaine étape le boom héhéhé). Et ça permet de cultiver de nouveau l'effet de cette drogue magique, et de le redécouvrir en quelques sorte
Donne de tes nouvelles psychoboy, et porte toi bien !
Merci à tous pour vos réponses et votre soutien ça me fait très plaisir ! :)
Intervenant Nuit Blanche: Oui je me suis renseigné encore et encore sur les produits et je connais votre site internet que je trouve fort utile !
Nokkloom: Oui en effet la drogue a commencé a prendre le pas sur mon libre arbitre et je m'en servais inconsciemment pour me 'libérer' de ma timidité..
En tout cas j'ai bien l'intention de me stopper pour un moment et peut être re tenter quand je me sentirais mieux mentalement, ça fait 5 jours que je n'ai pas fumé, je ne m'en porte pas plus mal et ça me redonne confiance de savoir que je ne suis pas totalement dépendant!
En tout cas je vous remercie encore à tous ça m'a fait vraiment du bien d'en parler avec vous!
Yep, c'est une bonne expérience aussi que de tenter de voir autre chose que la dépendance.
Car comme je disais plus haut, la drogue fait du bien, mais elle fait du bien à la personne que tu es réellement, pas à la personne que tu es sous drogues. Donc c'est aussi intéressant d'arrêter les drogues quelques fois et de n'en utiliser qu'à "bon escient" (si je peux dire ça comme ça) tout en restant conscient de la personne qu'on est vraiment, et en sachant ce qu'on fait.
Je pense que tu devrais t'appuyer sur tes expériences sous drogues (tout ce qui a trait au surpassement de ta timidité) pour en ressortir une expérience, pour en apprendre des choses. Choses que tu pourras ensuite adapter à ta vie de tous les jours, essayer de te baser sur la façon dont tu étais sous drogue, la spontanéité, l'empathie surtout avec la MD et le recours au domaine de l'émotionnel & du relationnel.
Attention, je ne dis pas qu'on doit toujours utiliser des drogues e se servir de ce qu'on a vécu avec les drogues, pour toutes les situations. Un travail sur soi constant est très important, et c'est d'ailleurs ce que je te conseille, que tu aies pris de la drogue ou pas. Mais pour le coup, le fait est là , c'est la MD qui t'a un peu "prouvé" que tu étais capable, comme tout le monde, d'avoir des relations sociales et de te lier avec les gens. Autant utiliser cette expérience, que, j'espère, tu saurais réitérer avec conscience.
Ne pas s'éterniser dans la même merde, car même si la merde est une bonne école, on en connaît qu'elle a engloutis pour toujours. | Bukowski.
Je plussoie Nokklom, tu as eu des réponses pertinentes. Il y a peu à ajouter je pense.
On s'en fout de s'appeler toxico ou souris verte.
C'est la société qui nous colle des étiquettes et veut à tout prix faire rentrer les ronds dans les ronds et les carrés dans les carrés, exactement comme les joujoux des enfants pour faire patienter chez le médecin. On nous conditionne très tôt.
C'est toi qui vit ta vie, tes émotions et ta sensibilités, après je suis d'avis que chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Ca ne sert à rien de s'auto stigmatiser.
J'ai commencé à me considérer comme toxicomane quand il me fallait une trace pour sortir de mon lit, tous les jours. Tant que ça restait festif, je ne me suis pas posé tant de dilemmes que ça. Tant que ça allait en cours...
Pour moi, oui, tu es sur une pente glissante, et tu as raison de te poser de (bonnes) questions. Tu es aussi jeune, tu as le droit de vouloir faire des expériences et de t'éclater en soirée. Chacun sa définition de l'éclate. L'alcool est moins connoté, pourtant c'est une addiction très violente.
Pour la déprime, ça a été dit plus tôt, les lendemains de MD sont pas terribles du tout. Tu libères toute ta sérotonine d'un coup, il faut le temps qu'elle se "reforme".
En Angleterre, ils appelaient cela la dépression du mardi, avec une hausse de suicides constatés. Après l'orgie MD du week end, le pire ne serait pas le lendemain mais le sur sur lendemain.
"We obey people we don't trust, to buy things we don't need, to impress people we don't like, using money we don't have, for gratifications that don't last, killing animals we don't hate, for pleasures that don't satisfy, dreaming of a life we don't deserve, and praying for an afterlife that doesn't exist : we are a stupid species" Philip Wollen
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