Salut tout le monde. Tout a l'heure, pour un autre topic, j'ai pris une photo de mon évier avec plein de NaCL toussa toussa.. Et juste après j'ai saigner et voulu en reprendre une. C'est la que j'ai réalisé, vu que j'étais pas en
descente, qu'a chaque fois que quelque chose me choque, je prend une photo et la conserve sur mon ordi.
J'ai décider, a partir de plusieurs photos, de montrer le déroulement du développement d'une addiction a la
cocaine. Et pour commencer par le début, j'ai volontairement placé des objets après ma soirée d'hier sur ma table et j'y ai afficher tout les clichés liés au produit...
Bien souvent, quand on est déja toxicomane et peu importe la
came, on visualise la
cocaïne selon de nombreux critères. Quand on ne l'est pas ? On sait que tout les blindés de ce monde s'en envoient.
La "drogue des riches". La "drogue qui rend invincible". Le "dopant surpuissant". Le symbole d'une haute classe sociale, le symboles de performances en tout.. j'en passe. On pense a des soirées de rêves, et on en passe quand on en a. La consommation est périodique, le matos pas nécéssairement bon. Mais on s'en fout, on kiff.
Pas mal de raisons peuvent faire passer a une consommation quotidienne.. le boulot, le
craving qui apparait au bout d'un moment, l'adaptation au produit qui en fait toujours prendre + et encore +.
Ensuite, bien souvent, on se trouve une source de produit au dessus des autres, du matos pur, on le test en labo ou a l'EZ/narco, on sait que le vendeur est fiable car c'est un milieu assez clos. On arrête les vendeurs d' "en bas du hall" et la... l'enfer commence.
L'enfer, car sans s'en rendre compte et en s'inventant tout les pretextes du monde genre :
- Oui mais c'est pas comme l'
héro, pas de dépendance physique.
- Non mais j'en profite car elle est pure.
- Oui mais je m'en fout j'ai les moyens.
- Bla... bla... bla........
Et puis, au bout d'un moment, c'est "plus assez" de la sniffer. On s'est très renseigné sur le produit, on est
RDR dans le concept, mais c'est juste pas assez. On ne sait même pas qu'on est accroc alors..
On s'imagine capable de "lui" resister.
J'ai pas envi de revenir sur cette période. J'ai réussit a m'en sortir, et pendant 4 ans je n'ai pas toucher a de la poudre en surcompensant avec le
bédo.. 10 / jour en moyenne. Et puis j'étais ruiné.
Mais si le malheur s'oublie, le bonheur persiste. Et l'appel de la poudre se refit entendre a nouveau. Je manquais de pêche, j'avais trouver un boulot qui payais très bien mais qui était dur. " Alors, pourquoi pas ne garder que la
coke et virer tout le reste ? Et puis, les conaissances font que je pourrais minimiser les risques et puis.. elle est pure.. J'irai doucement..."
Le constat après un an :
La triste image, au milieu du salon, de la chose a laquelle je pense le plus chaque jour qui passent. Ce petit plateau, ce snorter double prise, ce petit miroir dans lequel je ne me voit même plus. Quand on consomme tout les jours, on subit énormément de
descentes. On se reveille avec, on travaille avec, on subit un
craving a chaque fois que l'on en prend pas. Passer la phase de
craving intensif requiert 4 jours et une volonté de fer.. alors le moindre souci casse tout ça. Et puis même malgrès ça, un
sevrage post 4 jours entraine ( pour mon cas ) de nombreuses rechutes car on s'est formaté à ca. Et que le mal être psychologique que cette merde entraine n'est pas a sur-estimer.
Alors on
sniff, on
sniff, on
sniff comme des pro. La poudre est très finement gonflée a la lame ou au couteau. On se rince, on se mouche, du stérimar et du sérum phi. On minute les
descentes et on se crée une routine "Alors je casse 3
descentes par un rail ensuite je crave 2H histoire d'avoir une reprise surpuissante !"
On rythme notre vie autour de ce produit, alors qu'il n'y a même pas de dépendance physique...
Et, a force de trop sniffer, nos poubelles ressemblent à ca .. J'ai eu un flash quand j'ai jeté mon dernier stérimar..
Il n'y a que des mouchoirs la dedans.. deux jours seulement ? Mais c'est toujours comme ça.. il y a des mouchoirs de partout chez moi. Je me suis interdit l'
IV par respect pour mes parents, et le
crack j'ai assez souffert pour m'arrêter malgrès ma "courte" mais intense expérience.
Mais le fond du problème, c'est que si je sais qu'il y a des mouchoirs, c'est que j'ai absolument rien manger depuis plus de 50 heures... et que j'ai changer ce sac hier matin.
Car oui...
ça
coupe totalement l'appétit. Le simple plaisir d'un bon repas disparait. Et bien souvent, on ouvre le frigo au bord du malaise et on retrouve dans cet état. Se demandant même quand est-ce qu'on a fait les courses pour la dernière fois..
Des malaises, si on en fait, on ne s'en rend bien souvent pas compte. L'effet du
craving et de la
descente cumulée nous fait penser qu'on va mourir. Après quelques passages aux urgences pour pas grand chose, on finit par se transformer en médecin. Si le
craving donne parfois l'impression d'avoir du mal a respirer, ou alors peut etre que c'est les 10 clopes par heure qu'on peut fumer sous C, on décide de s'auto-diagnostiquer. Mal au torse ? Tensiomètre =>
Craving. Mal a la tête ? Tensiomètre =>
Craving. On a du mal a respirer? Nébuliseur =>
Craving.
Je n'ai jamais eu de pics de tension, je n'ai jamais eu de douleurs a l'estomac justifiée par ces excès, je n'ai jamais froler l'infarctus ou l'AVC, mais j'ai eu des milliers de fois la sensation d'y arriver en
descente. Triste constat de constater qu'on est autant équipé que son généraliste...
Mais il y a certaines douleurs qui ne sont pas des délires psychotiques liés au
craving. Des douleurs suffisament puissante pour te faire oublier une
descente. Je me plait a penser a Delarue ou a Bowie en train de faire les mêmes gestes que moi, pour passer outres les conséquences que je subit aussi. Mais qu'en est il quand on ne fait que sniffer et que le nez refuse ? On insiste. On se nettoie.. Mais bien souvent ça sert a rien.
On ne répare pas une cloison nasale détruite. On se dit que ca vaut pas le coup serieux, qu'on recommencera pas. Mais on recommence. Et la boucle continue encore et encore.
Je me suis inscrit en
Csapa, et sur ce site, pour ma démarche d'arrêt. J'arrêterai, un jour. Je suis long a la compréhension malheureusement.. Et puis j'aime trop ça et ca me dégoute d'être capable d'assumer toute ces conséquences.
J'ai perdu de nombreux proches, la valeur d'une maison niveau fric et je suis locataire encore malgrès une bonne situation, tellement de neurones... ma cloison nasale, ma santée cardiaque, j'ai des dizaines de factures d'hopital pour bien souvent pas grand chose qu'une
descente hallucinante quand j'me suis intoxiqué par divers excès, j'suis complètement parano au bout d'un jour de
craving !
Beaucoup ne me reconaissent plus. On est loin de la première image, on est loin de "La vie de rêve" selon tony.
Loin de l'invincibilité qui n'est présente que 30 minutes pour ensuite te transformer en misérable camelard des heures durant.
On est loin de l'energie quand on ne dort plus ou presque plus.
On est loin de la soirée de rêve quand on n'arrive plus a s'amuser quand on est a sec ou qu'on a vu trop légé.
On est loin de la maitrise quand a chaque clope, chaque verre d'
alcool, on se dit qu'on multiplie les risques vitaux.
En gros.. on est très loin de la première image.
Si vous avez eu la patience de lire ça, que cette salopperie vous attire, que vous n'êtres qu'occasionel..
Ne faites pas cette erreur. Amusez vous avec votre demi-gramme une soirée ou deux par mois, restez "fun".
Au delà , il n'y a rien de bon au bout du tunnel.
Ne vous croyez jamais plus fort que ce produit.