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Malville : apologie du cannabis lors de la fête nationale du 14 juillet
il y a 3 heures
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18/07/2016 – 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – De nombreuses municipalités recourent à des groupes de musique pour animer leurs fêtes du 14 juillet : la jeunesse patiente et s’amuse, l’ambiance se réchauffe, la buvette vide ses stocks et les artificiers ont le temps de préparer leur œuvre. A Malville, une commune située entre Nantes et Saint-Nazaire, une partie de la population a toutefois été choquée car l’apologie du cannabis a été faite via de la musique pendant la fête nationale.
La célébration du 14 juillet avait lieu la veille, le 13 juillet, à l’espace Thalwag, situé en-dessous de l’église du bourg. Comme dans de nombreuses communes, il était prévu une buvette, une animation musicale – réalisée par la société locale JGM Animation, basée à la Chapelle Launay – et un feu d’artifice, qui a été tiré vers 23 h 20. Une petite quinzaine de minutes avant le tir est passé le morceau « Apologie » de Matmatah.
Si le groupe de rock et de folk breton s’oppose dans ce morceau à l’hypocrisie de l’État – qui s’oppose au cannabis, mais autorise les drogues douces que sont l’alcool et le tabac à cause des revenus importants liés aux taxes qu’ils génèrent – il fait également l’apologie du cannabis ce qui lui a valu condamnation par le passé.. Les paroles sont sans ambiguïté : « Non bien sûr le pétard n’élève pas la raison. Je le conseille tout de même avec modération » ; « le cana c’est le panard. Y’en a qui le mystifient, moi je fais son apologie ». Ou encore, un peu plus loin : « Ce serait pourtant si simple de le légaliser. Deux petits joints par jour c’est anti-dépresseur ».
En Bretagne administrative où près d’un jeune sur dix fume régulièrement du cannabis, son usage tend à se banaliser, mais elle pose des problèmes de santé publique et de criminalité. Réseaux criminels ou mafieux, quartiers sensibles gangrenés par l’économie de la drogue et qui deviennent de vraies zones de non-droit, y compris en Bretagne, ou encore financement de l’État Islamique : l’argent du cannabis n’est pas perdu pour tout le monde et pose beaucoup de questions dérangeantes.
Surtout, la loi est très claire : l’article L3121-4 du code de la santé publique réprime l’apologie des produits stupéfiants : « La provocation au délit prévu par l’article L. 3421-1 [du même code, à savoir l’usage illicite de stupéfiants, NDLR] ou à l’une des infractions prévues par les articles 222-34 à 222-39 du code pénal, alors même que cette provocation n’a pas été suivie d’effet, ou le fait de présenter ces infractions sous un jour favorable est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75000 euros d’amende ».
Et on ne peut même pas se réfugier derrière la liberté d’expression pour justifier l’apologie des drogues. Un arrêt de la chambre criminelle de la Cour de Cassation, en date du 5 février 1998 confirme un arrêt de cour d’appel qui avait rejeté, entre autres, le moyen de défense d’un justiciable qui affirmait que la privation du droit de consommer du cannabis contrecarrait la liberté d’expression, garantie par la Convention européenne des droits de l’Homme. « L’interdiction de l’usage du cannabis et de ses dérivés se justifie au regard de l’alinéa 2 de l’article 9 de la Convention précitée, en raison des graves dangers pour la santé et la sécurité publiques auxquels expose la consommation de ce produit », confirmait la plus haute juridiction judiciaire du pays.
Si une grande partie des fêtards, groupés autour de la buvette ou discutant en attendant le feu d’artifice, ne se sont pas rendus compte de la diffusion d’un titre faisant l’apologie de la drogue, certains s’en sont émus. « Il y a des enfants qui entendent ça, quel exemple ! », s’indigne Isabelle, jeune mère de famille venue d’une commune voisine. « Dans une fête privée, ce n’est déjà pas normal, le cannabis est une drogue, ce n’est pas anodin, et là en plus, c’est une mairie qui organise, c’est encore moins normal ! » s’insurge Michel, malvillois de fraîche date. « On ne peut pas en vouloir à la mairie, ils ne peuvent pas avoir le temps d’écouter tous les tubes qui passent, et font confiance à l’organisateur ; c’est ce dernier qui dérape gravement », nuance Estelle, qui a entendu aussi le tube pro-cannabis, « mais je n’ai réalisé qu’après ; vu le nombre d’enfants sur la piste de danse et sur le site, la diffusion de ce genre de chanson est tout à fait incongrue », ajoute-t-elle.
Nous avons joint le premier adjoint de la mairie de Malville, Jean-Yves Esnault. Celui-ci nous précise que la prestation musicale a coûté 600 euros à la commune. « Je ne me suis pas rendu compte, j’étais reparti en-dehors du site pour préparer le tir, qui a eu lieu quelques minutes plus tard seulement », ajoute l’élu, qui regrette que « ceux qui s’en sont rendus compte n’ont pu avertir les élus qui étaient sur le site ; on aurait pu intervenir directement auprès du DJ ». Le premier adjoint affirme avoir été pris au dépourvu : « nous faisons confiance à JGM animation ; je vais leur écrire une lettre pour dénoncer la diffusion de ce titre. Bien sûr que nous ne soutenons pas l’usage du cannabis, c’est évident ».
Crédit photo : DR
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Dernière modification par Mister No (18 juillet 2016 à 10:47)
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