Source de divisions à droite comme à gauche, la dépénalisation, voire la légalisation du cannabis sera au menu de la prochaine élection présidentielle.
A gauche comme à droite, le
cannabis est loin d'être un thème consensuel. Et pourtant il s'annonce comme une question importante de la campagne présidentielle puisque, selon un sondage Ipsos, plus d'un Français sur deux est favorable à ce qu'il soit abordé par les candidats. Revue des opinions et déclarations sur le sujet :
POUR LA LEGALISATIONBENOIT HAMON (PS).- Le député PS est pour une
légalisation afin de « tuer ces trafics » qui sont une « vraie gangrène ». « Ce qui fait qu'aujourd'hui ces bandes prospèrent (...), c'est l'économie du
cannabis », a dit l'ex-ministre le mois dernier. « S'il n'y pas de
légalisation, c'est-à -dire si on ne casse pas ces économies parallèles, nous ne reprendrons pas la main (...) Si on veut ramener la République (sur les lieux de trafic), il faut en passer par là », a-t-il martelé.
CECILE DUFLOT (Europe Ecologie-Les Verts).- Sur Twitter, Cécile Duflot a récemment rappelé qu'elle défendait « de très longue date la
légalisation du
cannabis ».
POUR LA DEPENALISATION
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET (LR).- Le 3 octobre dernier, la députée de l'Essonne a indiqué qu'elle ne souhaitait pas aller jusqu'à la
légalisation qui « permet de lutter contre le trafic » mais n'envoie pas le bon « signal à la jeunesse ». Elle s'est dite « plutôt pour la
dépénalisation » qui « permet de continuer à envoyer un signal à la jeunesse, de continuer à dire c'est interdit parce qu'on pense que c'est problématique en termes de santé ». En outre, une
dépénalisation permettrait de se doter de moyens de lutter contre la consommation « moins hypocrites et plus efficaces ».
JEAN-LUC MELENCHON POUR UNE
DEPENALISATION (Front de Gauche).- Le candidat du Front de Gauche estime qu' « il est complètement absurde de punir les consommateurs parce que c'est disproportionné » et promet de continuer « la traque des producteurs ».
JEAN-CHIRSTOPHE LAGARDE (UDI).- Le président de l'UDI a estimé en avril dernier que « l'interdiction n'évite rien, elle n'arrange que les trafiquants ». « Je pense que nous avons intérêt à organiser la consommation de
cannabis », a poursuivi le maire de Drancy.
Pierre Laurent (PCF) (16 octobre 2012).- Le sénateur et secrétaire national du PCF estimait en 2012 que « la loi en vigueur de 1970, si elle vise à limiter la consommation de
cannabis, est totalement en échec puisque la France est un des pays où les adolescents consomment le plus. [...] Il faut s'orienter vers une politique qui dépénalise progressivement cet usage et une politique d'éducation et de santé publique contre des usages qui peuvent devenir problématiques pour la santé des jeunes ».
LES CONTRE
NICOLAS SARKOZY (LR).- L'ancien chef de l'Etat a surpris en août dernier en affirmant sur RTL : « Je n'ai jamais fumé un pétard de ma vie, ce n'est pas du tout que je suis contre ». En 2012, Nicolas Sarkozy estimait qu' « envoyer le message de la fin de l'interdit pour le
cannabis, c'est irresponsable ».
FRANCOIS HOLLANDE (PS).- En 2012, durant sa campagne, le président de la République affirmait que « le
cannabis doit rester un interdit ».
ALAIN JUPPE (LR).- « Je suis et reste hostile à la
dépénalisation du
cannabis », rappelait encore il y a peu le candidat à la primaire.
JEAN-FRANÇOIS COPE (LR).- « Si nous légalisons le
cannabis, alors nous donnerons le sentiment aux jeunes que ça n'a pas d'effet sur leur santé », assure Jean-François Copé, candidat à la primaire de la droite.
BRUNO LE MAIRE (LR).- Le candidat à la primaire de la droite se dit « totalement opposé » à la
légalisation et la
dépénalisation du
cannabis, de « mauvaises options » qui vont « libérer les trafics et les financements qui vont avec ».
ARNAUD MONTEBOURG.- En septembre 2011, Arnaud Montebourg se disait « fermement opposé à toute forme de libéralisation de la consommation du
cannabis ».
FRANCOIS FILLON (LR).- Pour le candidat à la primaire de la droite, François Fillon, « la politique suivie en France n'est pas forcément la meilleure, mais celle conduite dans d'autres pays qui ont dépénalisé le
cannabis n'a pas les résultats qu'on veut bien lui donner. Aux Pays-Bas, la question fait débat. On ne peut pas dire que là où c'est dépénalisé il y a moins de consommateurs », a-t-il justifié en début d'année.
MARINE LE PEN (FN).- En août 2011, la présidente du Front national jugeait la
dépénalisation « profondément dangereuse ». « Là où cela a été fait, cela a été dramatique, cela a été l'explosion de la drogue avec des problèmes de santé publique considérables ».
CEUX QUI HESITENT
FRANCOIS BAYROU (MoDem).- Le président du MoDem, qui se disait un temps contre la
légalisation du
cannabis, ne se dit aujourd'hui « pas fermé à la discussion » même s'il « pense que la
légalisation augmenterait la consommation ».
EMMANUEL MACRON (PS).- L'ancien ministre, pas encore déclaré officiellement candidat, a assuré en septembre que c'était un sujet sur lequel il voulait travailler. « Je ne suis pas contre, si cette réponse provisoire peut être la mienne aujourd'hui. En même temps, j'entends les préoccupations de santé publique qui sont émises par ailleurs ».
Source :
lesechos.fr