comment parler du risque de dépendances à nos enfants?

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PsyAgentDouble femme
Agent sous couverture
Inscrit le 21 Jul 2017
473 messages
Voilà, ma mère a prit de la codéine quand elle était enceinte.
Bim! 20 ans plus tard me voilà addict à la codéine.
Dans la famille de ma mère, j'ai un arrière grand-père, un grand-père, une tante, un cousin alcoolique. Ma mère m'a avoué avoir déjà eu des frayeurs quant à l'alcool.

Moi je suis en sevrage de codéine, je me découvre une dépendance psychologique que je croyais être le lot des autres (moi je suis pas comme "eux" j'ai pas de problème moi m'voyez)

Mon medecin m'a parlé du risque de transmission d'une dépendance quand la mère consomme enceinte.

Soucis, durant ma grossesse, j'ai fait une fausse couche du jumeau de mon fils. L’hôpital a merdé, n'a pas vu que j'étais encore enceinte et je suis repartie avec du tramadol et de l'accupan..et bien sûr ma codéine. Je me suis un peu auto-médicamenté du traumatisme de me réveiller en sang et de risquer d'y passer.
Du coup pendant deux mois ça y allait, j'étais défoncée en permanence tandis que mon garçon se développait.

quand mon gynéco a enfin cru a ce que je disais, quand je lui disais que ça bougeait dans mon ventre, on a du tout arrêter par pallier, l'enfant ayant déjà été fragilisé par la fausse couche de son jumeau.

Bon c'est une bien longue histoire qui ne sert qu'a expliquer que mon fils a été shooté au tramadol et à la codéine durant ses 6 premiers mois.

Donc, logiquement, il y a un gros risque qu'il développe un comportement addictif. Mon copain a eu un père alcoolique par dessus le marché.

Quand j'avais 12 ans, ma mère m'a parlé de la codéine. Elle m'a expliqué de faire bien gaffe, que c'était pas des bonbons, que son sevrage avait été méchamment dur (elle a tout fait toute seule)
Elle en parlait sans arrêt.
Sauf qu'avec les migraines j'ai été mise en contact avec de la codéine.

Mais là où ça pêche c'est que vers 20 ans, je sortais d'une relation amoureuse tyrannique, j'avais envie d'être une vilaine fille, d'avoir un petit côté dark, un petit plaisir transgressif.
j'ai donc littéralement créé une addiction chez moi, en en prenant religieusement tous es soirs...parce que je me basais sur le fait que je savais que je développerais une addiction car ma mère m'en avait parlé.

Du coup je ne sais pas quoi faire pour quand mon fils sera en age de comprendre...je lui en parle ou pas? Qu'en pensez-vous? Vous abordez la question avec vos enfants? Vous pensez aux risques qu'ils développent une addiction à leur tour?

In a world full of hollow, i'm jumping jumping

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thecheshirecat homme
Psycho sénior
Inscrit le 09 May 2017
839 messages
Sujet très intéressant :)

Je n'ai pas encore d'enfant, mais il me semble que j'en parlerais clairement avec eux.
Présenter de manière factuelle la molécule, les propriétés, les effets secondaires, le risque d'addiction.
Je m'en voudrais toute ma vie si il/elle avait un soucis avec une molécule que mes connaissances aurait pu éviter.
Evidemment, il y a le risque que, comme dans ton cas, ca donne envie de consommer. Mais la balance bénéfice/risque me parait clairement pencher en faveur de la "discussion éclairée et éclairante" :p

Foutu citron.

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Sufenta
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 11 Apr 2015
6267 messages
Salut

C'est effectivement un sujet intéressant...

Certain medecin parlent d'un gène de l'addiction d'autre contre balance cette idée..

Pour parler de ma situation, j'ai une mère dépressive et OH ..

Depuis tout jeune j'ai toujours détesté l'alcool mais très tot j'ai commencé à fumer du cana, puis j'ai arrêter après y a eu les produits festifs mdma, lsd, cc ..

Et les opiacés, je suis tjrs sous opiacés depuis un moment maintenant et comble du bonheur je bois deux ou trois bières par jours depuis un an environ ...

Du coup une discussion avec ton fils avant l'adolescence me paraît une bonne chose mais pas que sur la codeine, regarde j'ai tjrs détesté l'alcool, je suis passé par plaitor de produits et j'en bois quand même au final, bon ca reste contrôlé mais je m'interroge dessus avant que ça dérape...

Amicalement

SINTES: Analyse de produits :
https://www.psychoactif.org/sintes

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MushRocks homme
L'infréquentable
Inscrit le 19 Mar 2017
269 messages
Hello,

Dernier post pour ce soir haha :)

Effectivement très intéressent. Je n'ai pas d'enfant non plus, mais j'avoue que je ne saurais pas vraiment comment aborder ce sujet.

Finalement, peut-être instaurer une relation de confiance (tout en gardant son rôle de père/mère) et expliquer (quand il est en âge de comprendre) clairement ce qu'il s'est passé et pourquoi tu as du enduré tout cela. Je pense que l'enfant aura plus de peine que l'envie de réitérer l'expérience.

Après j'avoue c'est un peu compliqué de s'exprimer quand on a pas d'enfant.
Mais pour résumé mon charabia, je pense que je serai hônnete en lui expliquant calmement, comme si j'expliquas une journée de travail banal, pour pas que l'enfant sente qu'il y a quelque chose qui cloche. Il sera alors avertit. Facile à dire, mais je pense qu'il faut aussi lui laissé la porte totalement ouverte sur toutes les drogues et toutes les questions qu'il peut se poser, bien lui faire comprendre que tu sais ce que c'est et qu'il n'hésite pas à t'en parler au moindre doute, à la moindre envie d'essayer quelque chose. Relation de confiance + dialogue en essayant de le comprendre, à mon avis cela doit fonctionner. En tout beaucoup plus que de la répression.

Bon courage, donne des nouvelles.
Si je n'ai pas été clair n'hésitez pas à me le dire, des fois je m'embarque dans des rédactions sans vraiment relire. Bis à tous.

Cordialement,
MushRocks
« Une vision sans action n'est qu'une hallucination. »
« Des raisons ? Y a pas de raisons. On a pas besoin de raisons quand on a l'héroïne. »

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krakra homme
Psycho junior
Inscrit le 10 Oct 2016
335 messages
Bonjour, en parler avec son enfant se fait naturellement, le gamin tu le récupère pas quand il a 16 ans.

En général l enfant te pose des questions quand il en entend parler autour de lui.
Il faut être honnête et s adapté à son âge, cela se fait naturellement.

Mes enfants rentrent dans l adolescence et vont se faire leurs propres expériences en ayant conscience du danger et ils savent qu ils peuvent en parler avec nous. On ne peut pas vivre à leur place.

Je ne parle pas de toute mes consos (papa t est alcoolique tu bois une bière tous les jours) après l explication sur la notion de consommation quotidienne et addiction du coup je vais attendre pour le cannabis

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Zarathoustra homme
Psycho sénior
Inscrit le 27 May 2017
663 messages
Sujet qui interroge les parents comme-moi.

J'ai toujours pensé que la prévention et la discussion serait la base et peut-être un rempart à la prise de drogue, car même si nous même nous en prenons, on souhaiterait au fond de nous que nos mômes y échappent.

Sauf que la société et surtout accessibilité aux drogues changent, évoluent. La cannabis d'il y a 30 ans qui faisait peur devient bien ridicule aujourd'hui face à la md, la coke et j'en passe. Vous connaissez aussi la morale : la mauvaise drogue est toujours celle de l'autre... même si il faut savoir quand même qu'il y a des drogues plus dangereuses que d'autres (attention au relativisme).

J'ai aussi vu des amis dont les parents étaient ouverts sombré dans la came, comme quoi, ça n'est pas forcément un gage de sécurité que d'avoir des parents "ouverts".

Je reste sur mes deux principes : être à l'écoute et informer (prévention), puis être disponible si besoin... et savoir que le monde change donc les certitudes doivent être vraiment souples, il faut évoluer avec le temps.

Que ferais-je si mes enfants sont des consommateurs de coke, de md, d'acides ?

Mais il y a autre chose, peut-être que les parents ne sont pas la bonne personne lors de ces moments-là, dans le sens où les parents deviennent utiles quand ça devient critique !

Donc en soi nous n'avons aucun pouvoir réel lors des phases dîtes festives.

On verra. Il y a déjà à gérer les addictions aux jeux vidéo etc !

Passage d'une addiction à une autre... vers les 6 substances magiques en mode total émerveillement.

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Zarathoustra homme
Psycho sénior
Inscrit le 27 May 2017
663 messages
Puis ça ne tient pas qu'au discours. Il y a d'autres aspects, la confiance construite au fil des années d'éducation et d'amour. sa personnalité etc.

Faut je pense se méfier de notre rigidité comme d'une trop grand complicité qui serait un peu naïve.

Je suis plutôt dans le "on verra à se moment-là".

Passage d'une addiction à une autre... vers les 6 substances magiques en mode total émerveillement.

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MushRocks homme
L'infréquentable
Inscrit le 19 Mar 2017
269 messages
Hello,

Tu as raison finalement car ce n'est pas vraiment prévisible.
Après, que faire ? Concrètement : interdiction l'ado/enfant le fera quand même dans le dos.
Le dissuader par le dialogue, faire de la prévention dès le début au lieu de laissé l'enfant dans l'ignorance, ça me parait mieux.
S'il a un terrain addictologie, il finira par plonger malgré la prévention, mais justement il ne sera pas braqué car le dialogue sera et aura déjà été ouvert avec sa famille.

Qu'en penses tu ?

Cordialement,
MushRocks
« Une vision sans action n'est qu'une hallucination. »
« Des raisons ? Y a pas de raisons. On a pas besoin de raisons quand on a l'héroïne. »

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Snap2 non binaire
Psychopstick
Inscrit le 19 Nov 2017
865 messages
J'ai commencé à prodder assez tôt des hallucinogènes (autour de mes 14 ans), et mes parents s'en sont rendus compte.
Ils ont d'abord demander à discuter, j'avais exposé les faits, ils ne m'ont pas blâmé etc ce que je trouve plutôt positif de leur part.
Ils m'ont ensuite emmené voir un psychologue pour parler de ma conso. L'intention était bonne mais le psy était complètement inutile, croyant que j'étais fortement addicte aux hallucinogènes alors que j'en consommais de façon occasionnelle. Enfin bref.
J'ai fini par demander à mes parents de passer un marché: je devais leur parler de toutes mes consommations, et justifier à chaque fois que j'appliquais la RDR et l'espacement des prises.
Ça a bien marché au final, désormais je régule très bien ma conso, et j'ai toujours de bonnes relations avec mes parents parce que je n'ai rien à leur cacher.

C'est sûr que ça peut sembler gênant pour l'enfant de parler des ses expériences avec ses parents mais si il arrive à passer le cap le résultat est positif pour tout le monde.
Personnellement ce fut une bonne approche, par contre elle n'est peut-être pas adaptée aux enfants/ados qui ont trop tendance à mentir, même en sachant qu'aucune sanction ne leur retombera dessus.

Dernière modification par Snap2 (04 février 2018 à  09:16)


Nuit-Blanche Suisse, RDR forever !

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