Reprendre les AD ... ou pas ?

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Gaeshea femme
Nexus Nerd
Inscrit le 24 Nov 2015
515 messages
Bonjour,

Aujourd'hui je poste pour vous faire part de quelques doutes ... Je sais que sur ce forum les avis sont assez nuancés sur les AD contrairement à d'autres forums "santé" bien connus ou se querellent anti et pro AD et où il est très difficile d'avoir un avis objectif. Et je sais aussi que le paramètre "prods" qui prend tout de même une certaine place dans ma vie peut être abordé sans crainte de jugement.

Bref. En ce moment, c'est la grosse grosse merde moralement. J'ai déjà eu des épisodes depressifs mais là je n'en vois plus la fin, j'en peux juste plus. J'ai l'impression d'être en train de mourir d'anxiété. Le schema que j'avais déjà connu se réalise à nouveau, en pire. Pourtant y'a rien qui devrait foirer : j'ai trouvé un taf exactement dans ce que je voulais, j'ai un companon incroyable sur tous les points, plein de potes qui sont là pour moi, s'inquiètent et viennent me voir. Mais putain y'a rien qui change, je me suis jamais sentie aussi seule et vide de toute ma vie. J'ai l'impression de pourrir sur pieds.

Du coup à force de l'avoir repoussée sans arrêt, la question de reprendre du Seroplex a finit par s'imposer d'elle même. Sauf que je sais pas. J'ai peur. J'ai un souvenir amer de ma première expérience avec le monde de la psychiatrie, ado. Seroplex et Risperdal (ne me demandez pas pourquoi on m'a prescrit un neuro je n'en ai AUCUNE IDÉE) pendant 3 ans. +50kg sur la balance. Beaucoup, beaucoup d'effets secondaires aussi handicapants qu'improbables et dont je vous épargne la liste.

Je pense au fait que si je commence le traitement je m'engage pour longtemps. Peut-être être très longtemps. Je pourrais pas arrêter au bout d'un mois. Je pourrais pas dire ça va mieux j'arrête. Je vais devoir passer par le sevrage j'ai pas la force de m'ajouter cette épreuve dans ma vie.

Je pense à tous les trucs qui me soulageaient bien et sur lesquels je vais devoir faire une croix : Tramadol, Alcool, peut-être même la weed (inconcevable pour moi, c'est la seule chose qui m'apaise au quotidien). Et tout le reste.

Je pense au temps qu'il m'a fallu la dernière fois pour que les effets se mettent en place, la gerbe, le mal-être ... Je sais que c'est le prix à payer et qu'une temporaire empiration de l'état depressif est un effet secondaire normal mais là je suis à un stade où si ma dépression et mon anxiété empirent je crois que je vais juste mourir ...

Bref je suis paumée, je sais pas quel choix faire. Je me dis que si je changeais un peu mon mode de vie de merde j'aurais pas besoin de cachetons, sauf que j'ai beau prendre des super résolutions après 2 Tramadol dans la gueule, ben quand c'est redescendu et qu'il faut les mettre en oeuvre y'a plus personne. J'ai jamais la force de rien, et je sais pas si c'est le Seroplex qui pourra y faire quoi que ce soit.

Désolée pour le pavé décousu mais je sais même plus par quel côté prendre le problème. Actuellement je suis en train de me taper en plus un putain de contre-coup hormonal post ivg et je suis tellement au fond du gouffre que je sais plus à qui/quoi m'en remettre. Je suis angoissée jusqu'à l'os et je sais même pas pourquoi. Je chiale sans arrêt. Je suis TERRIFIÉE à l'idée de reprendre le taf et d'être obligée d'interagir avec des gens. Je suis au bout du bout, je n'ai aucune idée de ce qu'il faut que je fasse.

Dernière modification par Gaeshea (21 novembre 2017 à  12:58)

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BanlieueTriste homme
Nouveau membre
Inscrit le 24 Jul 2017
47 messages
Salut Gaeshea  salut

Je viens partager mon experience avec toi.

Je suis depressif (a tendances suicidaires/autodestructrices selon beaucoup de psys), ca va faire une 10aine d'années maintenant que je tutoie l'abysse, replonge dedans, lutte contre. Sans pauses. Aujourd'hui je commence a me faire a l'idée que ca ne s'arrete jamais, que dans un coin d'ombre entre deux neuronnes reste toujours un monstre pret a fondre sur moi. Et meme si au final je me sens "bien" dans ce miasme, au fond du trou, j'ai plus envie d'etre surpassé par ca meme dans mes phases de stase (actuellement je ne ressens que trop peu, beaucoup de colere, rien ne me touche mais rien ne change en gros).
Je me retrouve paralysé par la vie tout en luttant pour "y avoir droit" je sais pas si j'ai été assez clair, JE te dis ca pour que tu aies une idée du coco qui te parle (salut)

Deja, se sentir soutenu par des gens importants pour soi. Je ne sais pas ce qu'il en est de tes relations familliales, mais un coup de fil a un parent, frangin etc peut aider.
J'ai eu des crises d'angoisses qui se sont apaisées en étant au téléphone avec mon Pere (mes parents ont vecu le pire de mes depressions, j'ai la chance de pouvoir leur en parler).
Un ami proche aussi peut etre une oreille attentive, je sais a quel point c'est dur de s'ouvrir sur ces choses.
Malgré les maladresses de ces personnes qui n'ont pas forcement a faire a ces maladies, la parole libere.

Ca peut se faire avec un psy aussi.

Perrsonnelement j'ai vu beaucoup beaaaaucoup de psychiatre (ca a commencé a mes 6/7 ans).
Sur la vingtaine que j'ai vu seuls deux on été corrects.
Dans les 18 connards j'en ai eu qui voulait me bourrer de medocs, j'en ai qui m'on envoyé dans des HP, j'ai vu les horreurs de ces lieux en tant qu'adolescent puis en tant qu'adulte (il doit se trouver de bons HP sans doutes, mais c'est pas la majeure partie).
Jusqu'a quelques années j'etais le plus mefiant quant a la psychiatrie (je le suis encore pas mal) et puis j'ai eu la chance de rencontrer la psy que je vois encore de temps a autre.

C'est pas forcement les plus simples a trouver mais OUI il existe des psys concernés qui ont une ethique (jdis ca car j avais moi meme du mal a y croire). J'ai toujours quelques réserves quand je lui parle (ca c'est ma nature aussi) mais je sais que sa demarche est correcte.

C'est avec elle que j'ai testé les AD, car elle ne me mettait pas de grosses doses, et ne me forcait pas des anxyos benzos etc

Pendant pres de deux ans j'ai pris des ISRS (Sertraline).
J'ai consommé durant cette periode de la weed (quotidiennement) et des amphet (coke et speed occasionellement).
Ma psy etait au courant pour ma conso de canna. Elle m'a toujours dit que les effets de mes AD seraient réduits du a mon habitude de fumette.
Personellement je n'ai rien senti niveau interraction durant la mise en place et duree du traitement.
Les problemes ont eu lieu suite a l'arret  des AD (fait du jour au lendemain comme un sagouin), j'ai eu des pics de stress/crises d'angoisses, c etait pas incapacitant mais pas sympa non plus (RDR: descendez progressivement les doses ont le repette jamais assez).

Je pense que le plus important c'est de se sentir libre dans ses propos avec l'interlocuteur medecin.
Si tu te decides de te tourner vers ca sois sure de trouver le/la bon/ne psy pour pouvoir parler sans retennue, demander un traitement moins lourd etc...

Si jamais a un moment ca ne va VRAIMENT pas compose le 15 (il vaut mieux ca qu'autre chose).

Le plus dur c'est le premier pas, mais une bonne aide medicale peut etre benefique.

Pour le taff je peux pas t'aider moi j'y vais apres une 8.6 et deux bons pets pour supporter, si ce n'est plus suportable sache que l'AAH peu etre envisagée (aide adulte handicapé).

JE tiens a rappeller que ce point de vue n'engage que moi et qu'il a été publié dans une optique de partage.

Force a toi :)

Ps: Pourrir sur pieds j'ai kiffé la metaphore

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Recklinghausen homme
Adhérent PsychoACTIF
Inscrit le 09 Mar 2015
6185 messages
Salut,

Effectivement, apparemment, le moral est plutôt en berne et cela se ressent à travers ton thread Gaeshea.

Si je comprends bien, tu sembles vouloir éviter à tout prix la prise d'un AntiDepresseur mais aux vues de ce que tu vis actuellement, tu as l'impression que c'est la dernière alternative qui se présente devant tes yeux.

Je te confirme que sous traitement Seroplex, le tramadol te sera interdit. Le risque étant de développer un syndrome serotoninergique.

Pour l'alcool et le cannabis, je ne serai pas aussi catégorique, même si leur consommation sera à limiter.

Ton toubib ne t'a pas proposé un traitement à base de Benzodiazepine seule ?

Il y a certes le soucis de dépendance due à la prise de ce médicament mais il ne t'empêchera pas de consommer du tramadol et du cannabis ( il sera néanmoins bien de diminuer ou de limiter les prises d'alcool ).

C'est un traitement que tu pourras stopper ( de façon progressive ) lorsque tu te sentiras un peu mieux.

Par contre, où en es tu avec ta consommation de Tramadol ?

Il est possible qu'en cas d'usage récréatif, il pose un problème en raison de son effet ISRS.

En le consommant de façon sporadique, c'est comme si tu faisais faire des montagnes russes à ton cerveau et cela pourrait avoir une action défavorable sur ton moral.

As tu fais des tests sur ton sommeil ?

Il est possible que t'es soucis d'angoisses +++ soit dû à un manque de sommeil.

Non pas que tu ne dors pas, mais il est possible que ton sommeil ne soit pas réparateur et cela a comme conséquence une accumulation du sommeil en retard... Qui peut donner ce genre de manifestations à long terme.

Je te conseille de consulter un neurologue spécialiste dans les troubles du sommeil.
Une hospitalisation de 48 heures pourra être prévue pour attester de ce soucis.
Dans un premier temps, je t'engage à prendre un rendez vous et à te télécharger un agenda du sommeil sur internet.
C'est un agenda qui sera à remplir et à transmettre au neurologue le jour de ton rendez vous.

Je te conseille de ne pas culpabiliser sur ton état " malgré " tout le positif qui t'arrive dans ta vie.

La dépression est une maladie. Tu es " juste " malade comme d'autres personnes ont chopé un rhume.
Et le chéri aimant, les amis, le beau chez soi, le travail,... Ne peuvent pas à eux seuls te guérir.

Si mon hypothèse est juste et que c'est effectivement un problème de sommeil qui est la cause de tout ce chamboulement émotionnel, c'est cela qu'il faudra traiter pour entamer " une remontée de la pente ".

Je te conseille néanmoins d'entamer ou de continuer ton suivi suite à l'Interruption Volontaire de Grossesse que tu as subie.
Ce n'est pas un acte anodin et il me paraît important d'en discuter avec un professionnel de santé.

Pour ce qui est du Seroplex, c'est la génération suivante du Deroxat, avec moins d'effets secondaires désagréables à la clef.

C'est effectivement un traitement d'un long cours qui ne s'arrête pas lorsque les symptômes dépressifs sont en involution, voir disparaissent.

Par contre, c'est " juste " un traitement médical. Un suivi est nécessaire pour accompagner ce traitement médical, si tu venais à prendre la décision de l'entamer.

JE ne peux évidemment pas me permettre de te dire de commencer ce traitement AD ou de le refuser.

Prends soin de toi,


Reck.

L'amour d'une famille, le centre autour duquel tout gravite et tout brille.

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