Bonjour,
Lorsque j'ai rencontré pour la première fois l'addicto du
CSAPA qui me suit, je lui ai demandé si elle pensait que la
CWE était une méthode fiable pour virer le
paracétamol des médocs contenant de la
codéine et du
paracétamol puisque je consomme de la
codéine de cette façon depuis 8 ans* (je ne supporte pas les médocs contenant de la
codéine pure). L'addicto m'avait dit qu'elle avait déjà lu à propos de cette méthode mais qu'elle n'était pas experte à ce sujet et que du coup elle ne pouvait pas me dire si c'était réellement efficace. Plus précisément, je voulais savoir si l'extraction de 20 comprimés de Codoliprane 400/20 (donc 8 g de
paracétamol) donnait un résultat comportant un taux de
paracétamol inférieur à la dose recommandée par prise (1 g) ou par jour (3 à 4 g) puisque même si la
codéine est plus soluble dans l'eau froide que le
paracétamol, une partie du
paracétamol se dissous quand même lors des
CWE.
Lorsque j'ai vu l'addicto aujourd'hui, elle m'a dit qu'elle était en train de voir si elle pouvait faire analyser le résultat d'une
CWE afin de chiffrer le taux de
paracétamol restant avec la
codéine extraite. Elle m'a précisé que ce n'était pas sure qu'elle puisse faire ce genre d'analyse, mais si j'ai des nouvelles je vous tiendrai au courant car je sais bien que je ne suis pas la seule à m'intéresser à la fiabilité des
CWE. J'en ai profité pour lui demander si, dans le cas où ce genre d'analyse serait possible, elle pourrait voir s'il y avait une différence en fonction des médocs. En effet, d'après mes expériences (et à la lecture d'autres posts je vois que je ne suis pas la seule à remarquer ça), certains médocs s'extraient très bien et d'autres beaucoup moins. Par exemple, l'extraction de Dafalgan codéiné ne me permet jamais d'obtenir une solution vraiment translucide (même après plusieurs filtrages) et je me suis toujours demandé si c'était seulement à cause des excipients ou si une quantité de
paracétamol assez importante restait.
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* En bonus, l'histoire de mon passage à la
codéine. C'est un peu HS par rapport à ce post mais c'est une histoire marrante (à postériori) qui à mon avis a toute sa place sur un forum dédié à la
RdR.
En 2009, j'ai eu envie de changer de vie, de me "réinsérer" comme ils disent. Je venais de perdre mon chien, j'en avais marre de vivre au jour le jour à la rue, je ne supportait plus le fait que la plupart de mes relations soient liés au deal, bref suite à une grosse remise en question, je me suis retrouvé en centre d'hébergement et de réinsertion sociale. A cette époque ça faisait environ 9 ans que je prenais au quotidien un mélange d'opis, de benzo et d'
alcool fort (je prenais aussi d'autres trucs mais c'est pas important pour cette histoire). Évidement, c'est pas en ayant un appart que j'ai de suite abandonné mes vielles habitudes mais bon puisque je venais de trouver du travail, j'avais essayé de rester raisonnable pendant la semaine.
Le premier weekend après mon entrée au CHRS, du coup je me lâche. Je tape du
Skenan toute la journée en buvant du rhum et en bouffant mes Lexo, puis le soir je vais rejoindre des potes dans un bar (ne suivez pas cet exemple, vous allez voir pourquoi :)). L'un des effets secondaires du combo
alcool-benzo c'est les black out (un autre c'est les coma et pour avoir testé c'était pas super cool mais bon c'est une autre histoire...) Du coup, je suis dans un bar et je me retrouve dans mon lit le lendemain matin (midi?) avec une belle gueule de bois. Au travers de mes paupières mi-closes (pour éviter d'affronter la lumière qui me déchire la gueule) je remarque que mon oreiller est plein de sang et qu'un poisson décongelé git à mes côté.
Je me dis à la fois "et merde mais qu'est-ce que j'ai bien pu branler hier?" et "mais comment ça se fait qu'il y a un poisson dans mon lit?"
puis je décide de me lever. Impossible. Une douleur effroyable me transperce. Puisque j'ai déjà eu les côtes pétées, je capte vite le topo. Je me roule sur le coté pour me mettre debout et me regarder dans un miroir, histoire d'estimer les dégâts. J'ai l'arcade ouverte, ce qui explique le sang, mais comme j'ai l'habitude de soigner mes blessures je me mets des strips et basta. J'essaye de me remémorer la soirée, mais rien, black out complet (c'était loin d'être le premier, mais ça a été le dernier :)).
J'appelle une des potes avec qui j'étais la veille pour lui demander de me raconter la soirée mais elle me dit qu'en milieu de soirée je suis partie rejoindre d'autres potes en vélo. Vélo? Je regarde par la fenêtre et "merde, il est où mon vélo?" En appelant différents potes j'ai une vague idée de ma soirée même si j'en ai aucun souvenirs sauf un flash.
Je suis en sang au milieu de la route et une voiture s'arrête, on me propose de me ramener chez moi mais parano que je suis je ne veux pas monter dans cette caisse. La passagère avant a le bras cassé ou est enceinte, je ne sais pas mais ça me met en confiance, alors je monte et en chemin on me dit de me mettre de la glace sur le visage. Tout s’éclaire, je comprends pourquoi je me suis réveillée aux cotés d'un poisson
Le mystère résolu, j'ai encore beaucoup à faire. Mon vélo se trouve quelque part dans la ville et je voudrais bien voir un médecin pour mes côtes mais comme je viens d'emménager au foyer, je ne me sens pas d'y faire venir un médecin pour une histoire de ce type
Pas le choix, je me traine chez une pote en marchant à deux à l'heure tout en inventant une histoire à raconter au docteur puisque je n'ai aucun souvenirs de mon accident. Le médecin qui me confirme que j'ai deux côtes cassées et me refile tout plein de Codoliprane puis avec ma pote je parcours toute la ville au ralenti (parce que je suis super fraiche
) pour finir par retrouver mon vélo salement amoché.
De retour chez moi, je me mets à bouffer du Codoliprane pour essayer d'apaiser mes douleurs. Puisque j'ai l'habitude des
opiacés plus potents, je trouve que la
codéine ne me fait pas d'effets alors j'augmente les doses. En bouffant trois boîtes d'un coup, je sens quand même un léger effet opiacé du coup je vais en racheter en pharmacie . A ce moment là, je ne connais de la
RdR que les stands en teuf et les "roule ta paille", ma connaissance des médocs provient surtout d'expériences sur moi-même et je ne sais pas que le
paracétamol est hépatotoxique à haute dose. Je continue à bouffer des boîtes et des boîtes de Codoliprane sans me poser trop de questions, puis quelques mois plus tard, je m'achète mon premier ordinateur et je me mets à internet (j'ai toujours eu un train de retard avec la technologie :)).
Sur Psychonaut, je découvre que la dangerosité du
paracétamol à haute dose et j'apprends à faire des
CWE (je découvre aussi l’existence de cachets avec de la
codéine pure et par la même occasion du
DXM puisque qu'une pharmacie me refile du Tussidane à la place du Tussipax). A force de tripper au
DXM je fais baisser ma tolérance aux
opiacés et j'arrive à me contenter de
codéine. C'est légal, c'est génial, plus de problème de plan puisque des pharmacies il y en a partout. Du coup, je
coupe tout contact avec la zone, j'arrête définitivement le deal et je me construit une petite vie tranquille. Je me prends un appart à l'autre bout de la France et en parallèle de mon taf, je fais des cours du soir pour reprendre des études.