Hello,
Je vois que le topic date un peu mais je me permets malgré tout d'y apporter ma réponse.
J'ai fait face à de nombreuses overdoses à la fois en tant que secouriste (travaillé sur des manifestations, en milieu de catastrophe, etc.) et dans mon métier. En ce qui me concerne, je suis secouriste avancé, à savoir que j'ai suivi un grand nombre de formations poussées me permettant de préparer des injections, perfusions, assister un médecin ou recevoir des délégations médicales pour donner des médicaments (sur ordre de médecin donc). Les conseils que je vais donner viennent de ma formation, mon expérience et du bon sens. Cela ne signifie pas que je connais aussi bien que vous les substances, n'étant pas un consommateur récréatif.
Mon message sera un peu brouillon car je vous résume grossièrement des choses un peu plus complexes et je le fais un dimanche matin à la va vite. Mon message ne remplace pas une formation et je ne peux que vous conseiller à suivre des formations de secourisme à la Croix Rouge ou ailleurs (inutile d'en suivre beaucoup comme je l'ai fait), une simple formation de
BASE et apprendre à masser utiliser un défibrillateur c'est SUPERBE. Ca peut faire la différence entre la vie et la mort.
--------------
Concernant le conseil consistant à mettre le patient en overdose sur une surface molle (matelas)C'est à la fois une bonne et une mauvaise idée. C'est une bonne idée pour son confort mais cela peut se révéler dangereux à cause du stress du secouriste (vous). En effet, si la personne en OD fait un arrêt respiratoire/cardiaque et qu'un massage cardiaque doit être entrepris, il faudra retirer le patient du matelas et sur le coup du stress, cela peut être oublié => NE JAMAIS MASSER SUR UN MATELAS OU SURFACE MOLLE (le massage est dès lors inefficace). Il faut toujours être sur un plan dur. Si le patient est en arrêt cardio-respiratoire est sur un matelas et qu'on ne pense pas à la retirer du matelas, alors on lui enlève toutes ses chances de survie.
Dans l'absolu, si une personne en état d'overdose perd conscience, vous allez devoir faire appel aux urgences qui seront là en quelques minutes (dans les pays développés), alors autant ne pas s'embêter à mettre la personne sur un matelas. De plus, l'objectif du secouriste face à un inconscient, c'est de réveiller le patient; un plan dur n'aidera pas le patient à "faire dodo".
De plus, les risques liés au fait que le patient soit couché sur un plan dur sont minimes comparés aux risques dits "mortels".
(pour l'anecdote, le médecin de michael jackson, cardiologue, avait fait un massage sur le lit... )
Comment réagir face à une Overdose ? Il y a deux cas de figure:
Celui où le témoin veut appeler les urgences (cas 1) et celui où le témoin veut tout gérer sans faire appel aux urgences (cas 2).
Dans le premier cas, je ne peux que vous féliciter. Les états d'overdose sont quelque chose de très hasardeux et faire appel aux urgences augmentera les chances de survie de votre ami de manière exponentielle et réduira le risque de décès (mourir d'overdose en milieu hospitalier si pris en charge de manière précoce est rare de nos jours).
Dans le deuxième cas, ne pas faire appel aux urgences et garder une personne en suspicion d'overdose à domicile est extrêmement dangereux et peut engager votre responsabilité légale en cas de problème. Sachez que c'est une prise de risque énorme qu'une personne en OD (lègère ou pas), peut voir son état s'empirer en quelques secondes alors même qu'elle se sera bien portée pendant des heures.
En outre, bien souvent, la personne qui constate une overdose chez un ami est elle-même sous l'emprise de substance et ne sera probablement pas en état de surveiller correctement le patient. Sans oublier que vous n'avez pas les outils de monitoring, les moyens d'analyse et les médicaments qu'une structure médicalisée pourra proposer.
Mon message sera surtout utile pour les personnes qui voudront bien coopérer avec les urgences et en les appelant. Et ce sera là mon premier conseil. Comment faire face à une overdose ? APPELEZ UNE AMBULANCEVoici un gros pâté sur, globalement, ce qu'il y a à faire. Il s'agit d'un résumé du schéma BLS-AED (Basic Life Support - Automated External defibrillator. Il s'agit du schéma de
base en secourisme enseigné par tous les organismes agréés en europe. Ce schéma s'applique aux overdose mais s'adapte à toute situation médicale.
1) vérifier si le patient est conscient puis le cas échéant, le degré d'inconscience (AVPU) a) Le patient répond normalement, il est conscient (Alert)
b) Le patient répond aux ordres "Réveille-toi" (Verbal)
c) le patient réagit aux stimulis ou à la douleur (pain)
d) le patient ne répond pas (unresponsive)
Si le patient est conscient (Alert), il va vous falloir analyser son état. On peut tout à fait faire une overdose et être conscient. Ainsi, une overdose peut potentiellement être caractérisée par (à vérifier dans cet ordre de priorité):
- des problèmes respiratoires (essoufflement, respiration rapide (> 20 inspirations / mn) ou au contraire respiration trop lente (< 8 inspirations/mn), respiration superficielle non suffisante, voies aériennes bloquées par du vomis, des substances quelconques)
- des problèmes cardio-circulatoires: arythmie, palpitations, rythme cardiaque trop lent/rapide, etc.
- Divers troubles neurologiques représentés par: un trouble du comportement, trouble de l'humeur, trouble de la motricité et de la sensibilité, pupilles affectées
Lorsque le patient est conscient et que l'on suspecte une overdose, il faut surtout se demander si l'état dans lequel se trouve votre patient n'est pas dangereux pour lui (une drogue peut avoir certains effets mais à partir d'un certain stade, ce n'est pas normal). Considérer également les troubles de l'humeur et du comportement à cause desquels le patient se mettrait en danger lui-même (conduite de véhicule, suicide, comportement à risque).
A ce stade-là , il est difficile de savoir si oui ou non il faut faire appel à une ambulance. Mon conseil: faites confiance à votre instinct. Et n'hésitez pas à appeler les urgences qui sauront également vous conseiller. Croyez-moi, s'ils estiment inutile d'envoyer des secours, ils vous le diront. Ils sont assez surchargés sans vous envoyer des secours pour le simple fait de s'amuser. Ne considérez pas le numéro des urgences comme un simple numéro pour avoir une ambulance, c'est aussi une ligne pour avoir des conseils.
Dès le stade "Verbal" / Réponse aux ordres, on considère que c'est un début d'inconscience, à savoir qu'il faut que vous stimuliez le patient par votre voix pour que ce dernier soit conscient ou reprenne conscience car cette dernière n'est pas spontanée. A partir de ce stade, la
position latérale de sécurité est de rigueur.
Analysez l'état de votre patient (respiration, circulation sanguine - pouls -, affections neurologiques) et appelez les secours qui décideront si une ambulance est nécessaire. On considère que dès qu'il y a un début d'inconscience, une hospitalisation se révèle nécessaire. A ne pas confondre avec une " " inconscience " " normale due à l'utilisation des produits. J'entends par là qu'une personne peut être dans les vapes et se porter bien car elle a pris un produit et ne vous répondre que lorsque vous lui donnez "un ordre", cela ne signifie pas qu'elle est en overdose. Il faut contextualiser. En état d'overdose, vous aurez l'état d'inconscience (légère ou pas) mais ce ne sera pas le seul symptôme.
A partir du stade "pain" / réponse aux ordres, votre patient est clairement inconscient et on considère que c'est une urgence vitale et on alerte les secours sans discuter. En fonction du degré de douleur que vous devez infliger au patient pour avoir une réaction de sa part, cela vous donnera une indication du stade d'inconscience dans lequel il est.
Des fois, un patient ne pourra pas parler mais vous entendra: demandez-lui de vous serrer la main ou de grogner s'il est avec vous.
Lorsqu'il y a inconscience, on met le patient en PLS afin de libérer les voies aériennes et faciliter l'évacuation par la bouche de tout liquide, produit.Important: si vous ne savez pas faire une PLS, mettez grossièrement le patient sur le côté OU carrément sur le ventre. Si vous trouvez la personne sur le ventre, laissez-la sur le ventre. Le but c'est que la bouche soit en position ou le contenu de la bouche puisse s'écouler tout seul, par la gravité (donc bouche orientée vers le bas).
Le seul problème d'une personne sur le ventre, c'est qu'il est difficile de vérifier la qualité de la respiration mais mieux vaut ça qu'une personne sur le dos.
Comment stimuler quelqu'un à la douleur ? a) presser fortement le bout des ongles entre vos deux doigts
b) appuyer fortement sur la clavicule (sans la casser)
c) frotter violemment le sternum avec votre point en appuyant de haut en bas et bas en haut
d) Avec un doigt, appuyer fortement derrière l'oreille (il y a un "trou" entre le lobe de l'oreille et le crâne, à la jonction)
e) toute autre façon de faire mal sans laisser de séquelle
Bref, faites mal pour tenter de réveiller le patient. Peut-être va-t-il uniquement grogner: continuez, le but étant d'éviter qu'il s'enfonce dans l'inconscience et que le comas s'aggrave donc toujours continuer à stimuler le patient. Lui parler, ne pas hésiter à faire mal (attention: pas faire mal au point de laisser des séquelles).
2) Si le patient inconscient (ne répond pas à la douleur), vérifier si ce dernier respire ET si ses voies aériennes sont libres Avant toute chose, dès l'instant ou le patient est inconscient on appelle à l'aide et on ne reste pas seul. Vous verrez qu'un patient inconscient demande beaucoup de surveillance et que l'on n'est pas trop de deux. Trouvez le moyen pour avoir de l'aide.On vérifie la respiration du patient en mettant votre tête de côté afin de plaquer votre oreille contre la bouche du patient (écoutez s'il y a une respiration, et sentez l'éventuel souffle produit par l'expiration) TOUT en regardant si le thorax et le ventre se soulèvent à l'inspiration. Il y a donc trois choses: écouter, sentir, voir.
Quelques conseils:- Prenez votre temps pour évaluer la respiration, vous ne devez pas avoir de doute: oui, c'est une urgence et on veut faire les choses vite mais prenez le temps de vérifier si respiration il y a.
- Si vous entendez des bruits bizarres (râles, étouffement, soulèvement du ventre "bizarre", bloqué, superficiel), si vous entendez une respiration qui n'en n'est pas une mais ne voyez pas de soulèvement thoracique,
on considère qu'il n'y a pas de respiration et on passe au massage cardiaque (plus bas).
- S'il y a quelque chose dans la bouche qui bloque la respiration, on va vouloir libérer les voies aériennes. Cela étant, N'Y METTEZ PAS VOS DOIGTS: une morsure de la part d'une personne en inconscience peut vous sectionner un doigt. Les personnes inconscientes ont encore des réflexes et peuvent mordre sans raison. Pour enlever ce qui bloque, vous allez tout d'abord mettre la personne en PLS pour voir si ledit objet tombe de lui-même, vous pouvez essayer de retirer ce qui bloque avec une pince ou tout autre outil (exemple: matériel de cuisine pour retourner la viande, etc.).
Si la personne s'est étouffée en mangeant (drogue, overdose peuvent réduire nos réflexes de déglutition et on peut facilement s'étouffer), pratiquer la manoeuvre de heimlich (pour les personnes conscientes), sinon, faites 10 compression thoraciques si la personne est inconsciente et que vous savez que c'est de la nourriture qui bloque la respiration.
3) Le patient est inconscient et ne respire pasSi pas de respiration et inconscience:
1)
On appelle à l'aide autour de soi: comme je l'ai dit plus haut, on ne veut pas être seul avec notre patient, faites tout pour avoir quelqu'un à vos côtés (cet appel à l'aide autour de soi ne dure pas plus de 10 secondes)/u]
2) [u]On appelle les urgences en spécifiant:* le lieu où vous êtes, quel étage, le code si code il y a
* qui vous êtes
* ce qu'il se passe (je suis avec un patient de sexe M/F, âgé de X ans, inconscient qui ne respire plus depuis X mns, il a pris telles substances, j'ai déjà fait-ci, fait ça sur lui (actions entreprises) : soyez précis et concis.
* pensez à demander si un défibrillateur est à proximité (les opérateurs ont des plans avec la liste des défibrillateurs), d'où l'intérêt de ne pas être seul et appeler à l'aide dès qu'on remarque une inconscience car la deuxième personne pourra chercher le défibrillateur
* ne pas raccrocher tant que l'opérateur ne vous a pas dit de le faire
Gardez le téléphone à proximité même après avoir raccroché.
4) Massage cardiaqueAprès ou pendant l'appel aux urgences (si vous êtes deux), on commence un massage cardiaque. On note l'heure à laquelle on a commencé à masser, c'est important pour le médecin qui prendra en charge le patient par la suite.
Un massage cardiaque c'est: 30 compression pour 2 insufflations (peu importe l'âge du patient, c'est toujours pareil). Si vous ne pouvez insuffler, c'est 100 compressions par minute.
Remarques importantes:- Si vous avez un défibrillateur à portée de main, posez D'ABORD le défibrillateur avant même de commencer à masser. LE DEFIBRILLATEUR A LA PRIORITE. Si vous êtes deux, l'un masse pendant que l'autre pose le défibrillateur. Le masseur ne doit pas gêner la pose du défibrillateur.
- Dans les défibrillateurs, vous trouverez un masque pour insuffler et qui servira par la suite aux ambulanciers car il possède une canule pour relier une bouteille d'oxygène. Vous trouverez aussi un rasoir: on enlève les poils pour bien coller les patchs (une fois encore, voilà l'intérêt d'être deux et d'appeler à l'aide, l'un rase pendant que l'autre masse)
- Si vous ne connaissez pas la personne, qu'il y a du sang/vomis/plaies ou que vous n'avez pas de masque d'insufflation, N'INSUFFLEZ PAS: risque d'attraper une maladie. Il est considéré qu'un humain a de toute façon 5-7 minutes d'oxygène de réserve dans ses poumons donc ne pas insuffler ne changera pas son pronostic.
Dans un tel cas, faites uniquement les compressions (100 comp/minute) et si vous le pouvez, utilisez dès que possible un défibrillateur semi-automatique/automatique.
- Quand on commence un massage cardiaque, on note l'heure à laquelle on l'a commencé. C'est une indication importante pour les ambulanciers et le médecin car cela déterminera en partie à partir de quel stade il est devenu inutile de masser.
5) Que faire si le patient est inconscient mais respire ? Si le patient respire mais est inconscient, on le met en PLS et on tente de le réveiller via des stimulis douloureux. On appelle les urgences pour évacuation à l'hôpital. Dès l'instant où il y a une inconscience, c'est une urgence vitale.
Même si le patient ne se réveille pas mais grogne, continuez à le stimuler. C'est, selon moi, la partie la plus importante. Il ne faut PAS qu'il s'enfonce dans un comas. Il ne faut pas laisser la personne dormir en espérant que ça ira mieux.
Certains habitués me diront que vous avez déjà laissé des amis dormir pendant une overdose et qu'ils allaient très bien le matin... Dans une majorité de cas, ça ira mieux et le patient se réveillera, mais vous ne pouvez pas le savoir et vous ne voulez pas prendre le risque. Donc on stimule, encore et encore. ON NE VEUT PAS QUE SON PATIENT S'ENFONCE DANS UN COMAS. En attendant l'ambulance, on vérifie:
- La qualité de la respiration (amplitude, nombre d'inspirations par mn (moyenne entre 12 et 20 insp/mn) - On regarde la couleur de la personne (s'il devient bleu, c'est que même s'il respire, visiblement, ce n'est pas une bonne respiration donc considéré comme patient ne respirant pas > massage)
- On vérifie le pouls, sa qualité, régularité (est-ce qu'il est facilement perceptible, est-ce qu'il frappe fort, est-il régulier ? irrégulier ? Un bon pouls est considéré dans les 80 par minutes (moyenne), chez une femme, il sera moins fort, chez une personne ayant une grosse masse, ce sera plus, un sportif aura un pouls plus bas, disons qu'en dessous de 50 on commence à s'inquiéter.
- En attendant l'arrivée des urgences, on peut, sur un bout de papier, résumer les informations importantes concernant le patient: Nom prénom, âge, adresse, personne de contact, antécédents médicaux (maladies, opérations, médicaments, allergies), les drogues prises: sous quelle forme (prise orale, snif, injection), quelle quantité, heures de prise, habitudes concernant la prise de stupéfiants, heures clefs (à quelle heure le patient est-il tombé en inconscience? Quand a-t-il mangé pour la dernière fois ? A-t-il vomi ?
- Si vous prenez des pouls, une fréquence respiratoire (combien de fois inspire-t-il parminute), faites sur ce papier, un tableau avec en colonne les heures de prise de valeur et en lignes, les valeurs: pouls, respirations, remarques (ex à 20h00 il répondait à la douleur mais à partir de 20h08, plus de réaction).
- Rappelez les urgences pour les tenir au courant en cas de changement.
- Notez toujours sur votre bout de papier si le patient est incohérent, s'il présente des symptômes bizarres
Et pendant TOUTE L'ATTENTE, vous allez recommencer le schéma que je vous ai expliqué ici. Vous allez en permanence vérifier s'il respire, en permanence s'assurer qu'il répond à vos stimulis ou à votre voix, peut-être qu'à un moment un massage cardiaque sera nécessaire alors qu'au début, le patient était presque conscient.
Dans un cadre médicalisé, on va oxygéner un patient, vous, ce que vous pouvez faire, c'est faciliter la respiration: défaites la ceinture du patient (et expliquez au patient, parlez lui, dites lui pourquoi vous faites cela), défaites le col des chemises, cravates.
Pensez à couvrir un patient inconscient, les drogues, la perte de conscience peuvent faire baisser la température.
Important: vous n'êtes pas médecin, n'allez pas donner un médicament (traitement de
substitution) ou n'importe quel autre médicament. Vous pouvez appeler les urgences pour leur demander leur avis et il arrive (TREEEEES rarement) qu'ils vous délèguent un geste médical et vous demanderont de donner quelque chose.
Certains patients ont toujours sur eux de la
naloxone prescrite justement dans le cas d'overdose: demandez au patient de prendre ledit médicament mais ne le donnez pas vous-même. Si vous voulez le donner, demandez aux urgences si vous pouvez le faire. Mais il est considéré que si un patient n'est pas en état de prendre un médicament lui-même, c'est qu'il est déjà trop faible et que donner un quelconque traitement peut, potentiellement, faire plus de mal.
En préhospitalier, lorsque l'on travaille avec des médecins, les seules choses que l'on fait de plus que ce que je viens de vous dire c'est:
- Poser une voie veineuse pour hydratation et injection de médicaments
-
Naloxone en préventif (sauf si on connaît les substances prises alors dans ce cas, traitement spécifique)
- Oxygénation voire intubation par le médecin
- Assistance des fonctions vitales
- On stimule encore et encore le patient
S'il y a une chose à retenir, c'est qu'en cas d'overdose, ne vous surestimez pas: ne pensez pas que vous pourrez gérer l'overdose chez vous. Dans beaucoup de cas, le corps humain fera son job et le patient se réveillera le lendemain en "forme" mais il suffit d'une fois, une seule fois et le patient qui aurait pu être sauvé est mort car personne n'a appelé les urgences.
A l'hôpital, ils auront ce qu'il faut pour surveiller les fonctions vitales, un ECG pourra être fait (car non, nous simples humains, ne pouvons prévoir un problème cardiaque causé par la prise de substance), ils vont pouvoir injecter un antidote, éviter des séquelles neurlogiques, hydrater le patient par voie veineuse (cela parait bénin, mais une déshydratation est TRES dangereux), assister le corps et suppléer aux fonctions vitales (respiration artificielle en attendant que le corps élimine les substances).
Généralement, en overdose, il faut laisser le corps faire son job et éliminer la substance. Cependant, le corps est tellement affaibli que s'il n'est pas aidé par des machines qui maintiendront les fonctions de
base, le patient peut ne pas s'en sortir ou avec des séquelles.
L'importance de faire appel aux urgences, c'est aussi de pouvoir s'assurer après l'overdose que le corps n'en n'a pas de séquelles (les reins et le foie prennent énormément).
J'y pense maintenant mais pensez à parler à votre patient, à le rassurer, ne pas le juger, lui dire que les secours s'organisent et que tout va être mis en place pour l'aider. Qu'il n'est pas seul. Ne prenez pas contre vous ce que le patient pourrait vous dire pendant son OD... soyez un ami.
REMARQUE ANNEXE CONCERNANT LES BLESSURES AUX CERVICALES/COLONNE, CHOCS A LA TETELors d'une overdose (légère ou pas), il y a un très grand risque que le patient subisse une chute que ce soit une chute d'une certaine hauteur ou pas.
En cas de choc à la tête, il y a un risque de commotion. Et il est difficile de la déceler car le patient étant sous substance, on ne saura pas si une possible désorientation est due aux substances ou au choc. Dans tous les cas, si dans les jours suivants l'overdose, il y a des sympômest tels qu'une désorientation, des troubles de la mémoire, des nausées voire vomissements, pensez à lui faire consulter un médecin dès que possible.
Autre problème lors d'une chute: lésions aux cervicales ou à la colonne pouvant occasionner des troubles neurologiques permanents si pas pris en compte. Si vous êtes deux et que vous avez vu la personne chuter d'une certaine hauteur ou se cogner la tête en chutant, l'une des deux personnes devra immobiliser la tête en la maintenant comme un ballon de basket dans la position où le patient est et NE PLUS LE BOUGER. Appeler les secours.
SI vous êtes seuls et que vous ne pouvez immobiliser la personne car vous devez appeler les secours, demandez au patient de ne pas bouger en lui expliquant pourquoi (si c'est possible) et appelez les secours, ouvrez les portes pour que vous puissiez aller immobiliser la tête.
Tests à effectuer pouvant confirmer/infirmer un problème à la colonne: asymétrie dans les sensations (ex: je sens que tu me touches la main gauche mais pas la droite), problème de motricité : demandez au patient de vous serrer la main, s'il y a une différence de puissance d'une main à l'autre, c'est qu'il y a un souci.
Testez chaque partie du corps de la tête aux pieds. Faire le test n'est pas important, il vaut mieux demander à la personne de ne pas bouger et les secours se chargeront de faire le test.
IMPORTANT: si vous suspectez une lésion à la colonne et que le patient tombe en inconscience et que vous devez déplacer le patient pour le mettre en PLS, c'est la PLS qui prime car urgence vitale. Il faut toujours faire le calcul suivant: assurer la survie d'abord, se soucier du reste après. Donc si en le mettant en PLS vous agravez ses problèmes de colonne et qu'il perd l'usage de ses membres inférieurs par exemple, ce n'est pas "grave", vous ne pourrez être tenu pour responsable car la vie primait.
Des questions à poser au patient suite à une chute/choc à la tête: que s'est-il passé ? Que faisais-tu avant que cela ne se passe ? Quel est le dernier souvenir que tu as ? Sais-tu où nous sommes ? Quel jour on est ? Quelle date ? Quand es-tu né ? Tu me rappelles ton/mon prénom ?
Une autre manière de vérifier si problème neurologique il y a, c'est en regardant les pupilles: elles sont censées être symétriques et donc simmilaires (si une pupille est plus grosse que l'autre > urgence possiblement vitale).
Remarque: la partie sur les problèmes à la colonne est SECONDAIRE. En cas d'overdose, si vous pouvez en tenir compte, c'est bien, mais sinon, ce n'est pas grave. Le reste est prioritaire. Vous n'êtes pas secouriste ou professionnel de la santé, vous ne pouvez pas tout gérer et il n'y a pas de mal à cela. Si vous pouvez déjà faire tout le reste (conscience, inconscience, respiration pas de respiration, massage cardiaque, maintient de l'éveil du patient, préparer le max d'infos pour les ambulanciers en notant tout ce que vous savez sur un papier comme je le disais, surveillance), c'est déjà ENORME.
Voilà grossièrement les conseils que j'aurais à donner pour avoir fait face à pas mal de patients ayant pris des substances (mélangés ou non à de l'
alcool). Je n'ai pas l'expérience d'un utilisateur de substances (ce que je "consomme" est une consommation médicale dans les doses prescrites donc je ne connais les overdose que d'un point de vue médical) donc mon conseil est vraiment celui d'un secouriste. Peut-être que pour certains d'entre vous qui êtes consommateurs réguliers mes conseils sembleront stupides, c'est votre droit. Je voulais simplement partager ce qu'on m'a enseigné, ce que les médecins avec qui j'ai travaillé m'ont dit de faire.
Si vous avez des questions, je reste à disposition.
a++
PS: pour l'équipe du site, si vous voulez que je vous aide à faire une page sur le wiki, je suis à dispo
EDIT: je modifie gentiment mon message pour le mettre au propre et corriger des fautes d'orthographe, intégrer des réponses à des questions reçues, etc.
Dernière modification par Lu' (31 juillet 2016 à 19:10)